Je méditais depuis un certain temps sur la notion de fidélité à la vérité, avec le désir de me montrer plus fidèle à ce qu'exigeait ma qualité de Scientiste Chrétienne, lorsque je tombai sur cette phrase de Mary Baker Eddy dans Science et Santé, et c'était comme si je la lisais pour la première fois: « Ni la sympathie ni la société ne devraient jamais nous amener à être tentés de chérir l'erreur quelle qu'elle soit, et nous ne devrions certainement pas nous faire l'avocat de l'erreur. » Science et Santé, p. 153.
Cette phrase figure dans un paragraphe intitulé « Source de contagion ». Mais je voulus élargir ainsi la question: Quelle est, en toutes occasions, la signification de l'expression: ne pas se « faire l'avocat de l'erreur » ? Comment pouvais-je respecter davantage cette injonction ? Je me mis à prier pour avoir la réponse et cela produisit un changement merveilleux dans ma façon quotidienne de penser et de vivre.
Un avocat est celui qui assure la défense, c'est-à-dire plaide en exposant des arguments pour soutenir quelque chose. L'idée de plaider en faveur de l'erreur, ou de la soutenir, me révoltait, mais, sondant honnêtement ma pensée, je me rendis compte que je me comportais, hélas, souvent de la sorte ! Chaque fois que je pensais ou parlais destructivement d'une manière critique ou négative, n'étais-je pas alors l'avocate de l'erreur, présentant des arguments en sa faveur ? En tant que chrétiens, nous avons appris à pratiquer la charité et la miséricorde, et je fus stupéfaite de songer au nombre de fois où j'avais présenté des arguments en faveur d'un concept non chrétien et erroné de mon semblable, concept auquel je ne croyais même pas !
Le Psalmiste nous donne des directives précises sur la façon dont nous devons penser et parler: « Reçois favorablement les paroles de ma bouche et les sentiments de mon cœur, ô Éternel, mon rocher et mon libérateur ! » Ps. 19:15. Pour moi, c'est aussi la promesse que cela s'accomplira, parce qu'il s'agit d'une directive dictée par Dieu. Je savais qu'une conversation toujours empreinte de bienveillance et de bonté, entièrement dépourvue de jugements erronés, de critiques mesquines, bref de tout ce qui est négatif, constituait un objectif accessible qui valait la peine d'être poursuivi. J'éprouvais le vif désir de me faire l'avocate du bien, de Dieu, de conformer mes pensées et ma conversation, de façon délibérée et conséquente, à une norme plus scientifiquement exacte. Mary Baker Eddy appelle cela mettre « l'accent sur l'harmonie ». Elle dit: « Le vrai Scientiste Chrétien met constamment l'accent sur l'harmonie dans ses paroles et dans ses actes, mentalement et verbalement, répétant inlassablement ce refrain céleste: “Le bien est mon Dieu, et mon Dieu est le bien. L'Amour est mon Dieu, et mon Dieu est l'Amour”. » Écrits divers, p. 206.
Comment faire que Dieu reçoive favorablement les paroles de la bouche et les sentiments du cœur, comment se faire l'avocat du bien ? Que cela signifie-t-il ? Pour moi, cela veut dire en partie permettre au sens spirituel, provenant de Dieu, de discerner le fait spirituel en toute situation et d'agir dans ce contexte spirituel. Cela signifie résister à la tentation de se croire un mortel qui réagit pour, au contraire, consciencieusement revendiquer et démontrer que rien ne force à critiquer, à se plaindre, à s'irriter. Sachant que ma véritable conscience était exempte de ces erreurs, j'en déduisis qu'il était naturel pour moi de témoigner activement de ce fait spirituel actuel: Dieu est parfait et Sa création est parfaite.
Sur le plan pratique, je m'efforçai de prendre l'habitude de toujours examiner mes mobiles avant d'ouvrir la bouche, de toujours m'assurer que chacune de mes remarques avait pour but de louer le bien et le bon, d'améliorer l'atmosphère mentale. Certaines fois, bien sûr, il est indispensable de blâmer l'erreur, le mal, mais je comprenais que, si ma conversation recherchait quelque peu le sensationnel, frisait le commérage, prenait un tour légèrement négatif, je devais m'abstenir d'émettre des commentaires que je regretterais. Cela voulait dire rejeter de l'esprit tout ce qui prétendait que l'homme n'était pas tout à fait bon et pas complètement l'image de Dieu, pour remplacer ces mensonges par une façon de voir chrétiennement scientifique qui révèle l'homme capable, aimant, intelligent, pur, parfaitement réceptif au bien, spirituellement satisfait.
Si parfois nos efforts semblent vains lorsque nous essayons ainsi de nous corriger, c'est parce que nous prenons à tort de mauvaises habitudes pour des défauts permanents. Si nous nous écoutons parler, il se peut que nous saisissions certaines bribes de phrase comme: «J'ai tendance à... » ou: « J'ai la mauvaise habitude de... » Ces habitudes et ces tendances que nous nous attribuons, et qui durent peut-être depuis des années, ne sont rien d'autre que des mensonges déguisant notre véritable individualité spirituelle. Relevant du péché, ils font partie d'une fausse personnalité mortelle qui n'a rien à voir avec notre réelle individualité. Chaque fois que se découvrent une habitude ou une tendance pécheresses, nous avons le droit et le pouvoir de les dénoncer, de les séparer complètement de nous-mêmes et de les chasser. Si nous sommes tentés de nous revêtir d'une personnalité mortelle, nous pouvons au contraire savoir que l'homme possède une individualité sans péché, créée par Dieu, le reflet du seul Dieu qui est l'Amour. A mesure que nous revendiquons notre individualité sans péché et la démontrons plus complètement dans notre pensée et notre conversation, nous nous apercevons que nous nous abstenons plus régulièrement de nous faire l'avocat de l'erreur, mentalement ou à haute voix; nous nous conformons de plus en plus aux normes supérieures qui sont celles des disciples chrétiens.
Se faire l'avocat du bien n'est pas toujours bien vu; à agir ainsi, on peut se heurter à une attitude négative générale. Mais rien n'oblige notre atmosphère mentale à se plier à la façon de penser courante. Dieu, le bien, est le seul Entendement réel et cet Entendement est l'Amour. L'homme, expression de cet unique Entendement rayonnant d'amour, ne peut être ni critique ni négatif. Priant pour savoir que nous ne pouvons recevoir, pour générer nos pensées et nos actes, que l'élan spirituel qui vient de Dieu, nous sommes libres de ne pas imiter le comportement erroné d'autrui, libres de ne pas subir d'influences néfastes.
M'exerçant à refuser, mentalement ou verbalement, de prendre le parti de l'erreur, et cela d'une façon plus habituelle, plus soutenue, plus fréquente, plus régulière, je m'aperçus que je pouvais mieux censurer mes remarques désobligeantes pour me faire l'avocate de ce qui est bon et spirituellement vrai. Bien que mes performances soient encore loin d'être parfaites, il s'est apparemment produit un changement si conséquent et si spectaculaire qu'une de mes parentes a remarqué une nette amélioration dans ma façon de converser. Elle m'a aussi confié qu'elle-même essayait d'être moins critique et qu'elle était reconnaissante de savoir que nous nous étions mutuellement épaulées dans cette entreprise.
« Faire des efforts continuels pour être toujours bon, c'est prier sans cesse » Science et Santé, p. 4., affirme Mary Baker Eddy. Et se faire l'avocat du bien procure une profonde satisfaction: cela nous permet de mieux nous rendre compte que nous sommes fermement ancrés dans la réalité spirituelle.