Kaari a un beau crayon jaune avec une gomme rose à un bout et une mine noire bien pointue à l'autre bout. Avec ce crayon, elle fait de très beaux dessins. Ce qu'elle aime le mieux, c'est dessiner sa chienne Shadow. Shadow a le poil court d'un noir brillant, elle a l'œil pétillant de malice et le coup de langue facile. Kaari aime beaucoup Shadow.
Une unit, Kaari se réveille en pleurant. Elle dit à sa maman qu'elle a mal au ventre et qu'elle ne peut pas dormir. Comme toute la famille étudie la Science Chrétienne, Kaari et sa mère ont l'habitude de demander de l'aide à Dieu.
Elles décident de chanter le cantique préféré de Kaari dans l'Hymnaire de la Science Chrétienne. Ce cantique est, à l'origine, un poème écrit par Mary Baker Eddy. A un moment, il dit: « Son bras encercle tendrement les Siens. » Hymnaire, n° 207. En chantant cela, Kaari se sent le cœur réchauffé, elle est consciente d'être aimée. Elle sait que Dieu S'occupe vraiment d'elle. Elle dit à sa maman qu'elle croit pouvoir se rendormir. Mais au bout de deux heures, elle se réveille encore en pleurant.
Tout en priant, sa maman la reprend sur ses genoux. Elle est sûre de la présence de Dieu, mais elle voudrait bien savoir quelles sont les pensées qui pourraient aider Kaari. Au bout d'un petit moment, elle dit: « Chérie, tu te rappelles quand tu as dessiné Shadow ce matin ? Est-ce que tu as aimé le premier dessin que tu avais fait ? »
Kaari réfléchit une minute. « Non. Je lui avais fait des dents trop longues et elle avait l'air méchante. Mais elle n'est pas méchante. Quelquefois, elle me fait des bisous avec sa langue. »
La maman rit. « Oui, c'est vrai. Alors qu'est-ce que tu as fait pour que ton dessin montre Shadow comme elle est vraiment ? »
« J'ai simplement effacé ces méchantes dents avec ma gomme. Après, j'ai dessiné des dents plus petites avec mon crayon. Elles étaient bien comme les dents de Shadow. »
« Une fois que tu as eu rectifié le dessin, Shadow avait l'air bonne et douce, comme elle l'est vraiment. Alors, toi tu sais que tout ce qui fait mal n'est qu'une erreur. C'est un mauvais dessin de l'enfant de Dieu. Comme ces longues dents méchantes de ton premier dessin ne montraient pas la vérité sur Shadow, de la même façon, un ventre qui fait mal ne dit pas la vérité sur toi. »
Kaari comprend ce que lui dit sa maman. « Quand j'ai effacé l'erreur et que j'ai dessiné les dents comme il faut, dit Kaari, alors le dessin était mieux. »
« Oui, et tu peux faire la même chose avec les pensées. Tu efface les mauvaises pensées qui disent que tu peux avoir mal, en refusant de les accepter. A la place, tu peux penser ce qui est vrai: la vérité est que tu es parfaite et que tu te sens bien maintenant, parce que c'est comme cela que Dieu t'a faite, et c'est comme cela qu'Il te garde. »
« Dieu m'a déjà dessinée spirituelle et parfaite, alors je ne peux pas avoir mal au ventre. »
« Absolument pas. »
Eh bien, figurez-vous que Kaari s'est sentie alors tout à fait bien. Elle est retournée droit au lit et elle a dormi toute la nuit.
Remarque de la mère
Alors que je priais pour Kaari, il me devint évident que son être réel, le seul qui soit, se trouvait en Dieu, l'Entendement divin. Cet Entendement est l'unique Cause. Dieu ne crée et ne perçoit que cet homme parfait et harmonieux. Or, je savais que cette vérité avait la puissance d'éliminer toute crainte, toute croyance mortelle relative à Son enfant. Mary Baker Eddy l'exprime ainsi dans Science et Santé: « Les créations grossières de la pensée mortelle doivent finalement faire place aux formes glorieuses que nous voyons parfois dans la chambre noire de l'Entendement divin, quand l'image mentale est spirituelle et éternelle. » Science et Santé, p. 264.
Croire que Kaari était malade ne pouvait pas plus la rendre telle que le mauvais dessin représentant sa chienne Shadow n'était à même de modifier le véritable caractère affectueux de cet animal. Je compris que ce qu'il fallait, c'était affirmer sa nature réelle d'enfant de Dieu, l'image parfaite qu'Il a déjà créée. Il ne s'agissait pas d'essayer de dominer la matière par l'esprit; il s'agissait de reconnaître que l'homme n'est nullement matériel. L'idée de l'Entendement divin est spirituelle et immuable; Kaari ne pouvait donc pas faire partie d'une reproduction inexacte de l'enfant de Dieu; nous ne pouvions pas non plus commettre l'erreur de le croire.
Comme Kaari était encore toute jeune à l'époque, je priai pour être en mesure d'exprimer ces pensées sous une forme qui lui soit accessible. Parcourant du regard les nombreux dessins qui recouvraient les murs de sa chambre, je vis alors le parti que l'on pouvait tirer d'une analogie. Elle en saisit immédiatement le sens. Nous fûmes toutes deux reconnaissantes pour la rapidité de cette guérison.