Nous sommes dans l’ère de la « devanture ». Il semble que de nos voisins jusqu’à nos acteurs de cinéma, nous sachions tout sur tout le monde. Mais quelque part dans ce tourbillon d’informations et, trop souvent, de fausses informations, se perd la chose la plus importante de toutes: ce que le cœur ressent vraiment face aux questions les plus profondes de la vie. Les gens commencent à reconnaître que le monde ne varie pas en fonction des cours de la bourse ou des détails personnels qui si souvent remplissent les journaux, mais selon ce que les gens pensent de ces questions plus profondes.
C’est dans cet esprit que le numéro d’août 1986 du Héraut comportait une série de réponses à des questions qui avaient été réellement posées à des Scientistes Chrétiens dans des situations diverses. Commençant par ce numéro, nous continuerons à publier de telles questions et réponses plusieurs fois par an. Quelques-uns de ces échanges ont eu lieu lors de causeries que des Scientistes Chrétiens ont été invités à présenter à des groupes religieux ou d’étudiants. D’autres questions ont été tirées de la correspondance entre le bureau d’information de notre Église, le Committee on Publication, et de nombreuses personnes intéressées, ainsi que d’informations fournies aux média.
Comme nous l’avons dit précédemment, il ne s’agit pas là d’une déclaration de principe de notre église, mais plutôt d’une fenêtre ouverte sur les convictions religieuses des Scientistes Chrétiens et la nature de notre Église.
Extrait d’une déclaration parue dans la presse
Question: Dans quelle mesure les nouvelles techniques médicales ont-elles affecté le point de vue des Scientistes Chrétiens sur la guérison ?
Réponse: D’une manière générale, les Scientistes Chrétiens ne sont pas moins au courant des progrès technologiques de la médecine que quiconque lit les journaux ou suit les informations à la télévision. Ils estiment la sincérité et la compassion avec lesquelles de nombreux professionnels de la médecine s’efforcent de soulager la souffrance d’autrui. Mais comme beaucoup dans notre société, les Scientistes Chrétiens ne pensent pas que des réalisations techniques puissent vraiment déboucher un jour sur l’utopie d’une santé parfaite.
On a de plus en plus le sentiment, même chez de nombreux médecins, que la santé individuelle est inextricablement liée à l’approche que l’on a de la vie. Et pourtant, dans bien des cas, les besoins intellectuels et émotifs du patient, sans parler de sa faim spirituelle, semblent oubliés dans la course aux techniques de plus en plus sophistiquées.
Il est évident que les Scientistes Chrétiens prennent la tradition de la guérison chrétienne et la fiabilité de la prière beaucoup plus au sérieux que la plupart des gens. Ils sont convaincus que la santé véritable ne dépend pas de la mise au point d’une technologie de plus en plus perfectionnée, mais qu’on y parvient en apprenant à mieux connaître Dieu.
Extrait d’une causerie donnée dans une faculté d’études bibliques
Question: Un certain nombre de religions admettent que la guérison spirituelle fait partie de la vocation évangélique. Pourquoi la Science Chrétienne insiste-t-elle tant sur ce point ?
Réponse: L’accent que met la Science Chrétienne sur la guérison n’est pas différent de celui qu’y met l’Évangile. Essayez de supprimer des Évangiles les guérisons, les passages où Jésus y fait référence et les enseignements sur ce sujet, et vous verrez ce que je veux dire. Qui plus est, en Science Chrétienne, la guérison s’applique au péché comme à la maladie, et donc à tous les maux hérités de la chair. D’ailleurs, même si les Scientistes Chrétiens attachent une grande valeur à la preuve que constitue la guérison physique, il est beaucoup plus important pour eux de parvenir à une compréhension plus profonde de Dieu (ou d’avancer sur le chemin du salut). C’est cette compréhension spirituelle grandissante qui apporte tout naturellement la guérison.
Tiré d’une causerie donnée à l’occasion d’un cours de religions comparées dans un lycée
Question: Vous dites que vous niez Satan, mais la Bible parle bien de Satan, pourtant.
Réponse: S’il est vrai que nous nions l’existence d’un être matériel nommé Satan qui serait responsable de tous les maux de la terre, nous considérons cependant que le mal est un genre de « Satan », cette « affection de la chair » que Paul qualifie d’ « inimitié contre Dieu ». Plutôt que de voir ce mal comme une personne unique, nous le voyons au contraire comme l’imposture d’une pensée mauvaise à laquelle nous faisons tous face (dans la mesure où nous avons encore besoin de nous purifier et de naître à nouveau), pensée qui doit être chassée, comme l’a fait Jésus, en obéissant à Dieu et en cédant à Sa volonté. Cela a pour résultat de nous faire progresser dans le christianisme alors que notre existence témoigne de plus d’abnégation, d’une compassion plus profonde et d’une prière plus fervente.
Extrait d’une lettre à un rédacteur
Question: Que veulent dire les Scientistes Chrétiens par le mot réel ?
Réponse: Le terme réel est utilisé en Science Chrétienne d’une manière quelque peu inhabituelle, mais en fait exacte et logique.
L’apôtre Paul parla avec éloquence de sa conviction que rien dans l’univers « ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » Voir Rom. 8:38, 39.. Pour les Scientistes Chrétiens, la présence éternelle de l’amour tendre de Dieu, qui enveloppe tout, est un fait, une « réalité ». C’est pourquoi, à partir de ce point de vue, toute évidence laissant à supposer une absence de l’amour de Dieu, ou une séparation entre l’homme et Dieu, est fausse — quelle que soit l’impression qui est faite sur nos sens physiques — et doit par conséquent être corrigée.
Cette démarche ne revient pas à tout voir en rose, mais apporte au contraire un point de vue clair à partir duquel il est possible de considérer Dieu et le lien qui unit l’homme à Dieu. C’est la compréhension spirituelle de l’amour de Dieu et de ce lien qui apporte la guérison.
Extrait d’une réponse à un Scientiste Chrétien
Question: Que font les Scientistes Chrétiens pour les pauvres ?
Réponse: La plupart des Scientistes Chrétiens pratiquent la charité chrétienne telle qu’on la conçoit généralement. Il ne fait aucun doute que beaucoup d’entre eux font des dons très généreux à des organisations charitables. Certains travaillent même dans des centres d’aide sociale, tandis que d’autres s’intéressent activement, à un niveau politique, aux questions de justice sociale et économique qui touchent l’ensemble du problème de base de la pauvreté. Cet intérêt pour le monde et pour la recherche de solutions et de guérison est particulièrement évident dans The Christian Science Monitor, par exemple.
Notre Église fait également des dons importants aux fonds de secours pour certaines zones sinistrées, comme le Mexique après le tremblement de terre, et la Colombie après les coulées de boue, et elle tend, bien entendu, une main secourable à ses membres de la région. Nous avons cependant le sentiment que notre tâche primordiale est de traiter les causes qui sont à la racine de la pauvreté de la même manière que nous guérissons la maladie: par la prière qui transforme la pensée individuelle. C’est la guérison spirituelle de la pauvreté, des limitations, de l’injustice, aussi bien que des problèmes moraux et physiques, qui constitue le caractère unique de notre contribution à l’élimination de ce grand fardeau qui pèse sur l’humanité.
Réponse à une question dans la presse
Question: Je crois savoir qu’on peut souvent se faire rembourser par son assurance les sommes qu’on verse aux praticiens de la Science Chrétienne. Est-ce que cela ne fait pas de la Science Chrétienne un système profane de protection sociale ?
Réponse: L’idée qui sous-tend votre question est que si un phénomène a un effet, et cela dans des proportions telles qu’il est pris en compte par les compagnies d’assurance, ce doit être nécessairement quelque chose de profane. Mais en suivant ce raisonnement, on pourrait affirmer que toute guérison rapportée dans le Nouveau Testament était profane. En réalité, la guérison chrétienne authentique n’est pas plus « profane » aujourd’hui qu’elle l’était il y a deux mille ans lorsque Christ Jésus la pratiquait. Elle est en fait le fruit d’une théologie et d’une façon de vivre qui mettent l’accent sur une régénération spirituelle totale. Le travail d’un praticien de la Science Chrétienne pour un patient n’implique rien d’autre que de prier et d’aider le patient à ouvrir son cœur et sa pensée plus complètement à Dieu, un travail qui ne peut en aucun cas être défini comme « profane » même s’il est prouvé qu’il a eu un effet guérisseur concret dans la vie et sur le corps d’innombrables personnes.
Depuis de nombreuses années, les Scientistes Chrétiens [dans certains pays] peuvent choisir des polices d’assurance qui couvrent leur méthode de guérison. Pour dire les choses comme elles sont, les frais de santé des Scientistes Chrétiens sont en général très inférieurs aux frais médicaux habituels. Ce qui ne veut pas dire que leur prière est une activité « profane » qui vient concurrencer la profession médicale !
    