Il y a plusieurs années, alors que je travaillais comme reporter pour un journal de province, je passai un certain temps à préparer un article sur la pauvreté rurale dans notre région. Ce faisant, je rencontrai une mère de famille qui vivait des allocations familiales et qui fut l’une de mes principales sources d’information. Quelques années plus tard, cette femme et moi nous nous rencontrâmes de nouveau, mais dans des conditions différentes. Cette fois, il s’agissait d’une situation très grave qui comprenait policiers et armes à feu.
Entre-temps, j’avais cessé journaliste à plein temps et j’étais retournée à l’université. Un après-midi, j’étais à la maison et je révisais pour un examen quand une amie me téléphona pour me dire qu’un « homme armé » occupait le bureau d’aide sociale du quartier. Elle ajouta que la police avait encerclé le bâtiment.
J’appelai le journal pour en informer mon mari, qui y travaillait comme rédacteur. Il me dit qu’il était déjà au courant, aussi retournai-je à mes études. Mais tout d’abord, je priai et affirmai que cet individu était en réalité l’enfant parfait de Dieu. Je reconnus aussi que le mal est irréel et donc dépourvu du pouvoir de nuire en aucune façon. C’était comme si Dieu me préparait pour ce qui allait arriver par la suite.
Mon mari me rappela pour me dire que la police avait téléphoné. Il me dit que « l’homme armé » était en fait une femme et qu’elle avait dit aux policiers qu’elle voulait me parler. Je compris que cette femme devait être celle que j’avais rencontrée plusieurs années auparavant. Je me rendis également compte que je ne la connaissais pas très bien, et je dus faire face à la peur d’être tuée.
En chemin, je rencontrai mon mari et nous priâmes silencieusement en parcourant la distance qui nous séparait des lieux de l’affaire. La police et la femme gardaient leurs distances. Quand nous arrivâmes, les policiers me firent signe de passer devant le bâtiment. Un agent me dit qu'il ne fallait rien lui promettre. (La femme contestait le montant de ses charges locatives qu’elle trouvait injustement élevées et au-dessus de ses moyens.) Il me conduisit dans l’entrée et je vis la femme assise dans un coin, son bébé sur un bras et un fusil dans l’autre.
J’avais peur mais je me rendis compte qu’on m’avait donné quelque chose à faire et qu’avec l’aide de Dieu, je pouvais le faire. Alors, j’eus la certitude soudaine et inexplicable que la situation était maîtrisée. Tout d’abord, la femme criait avec hystérie que personne ne voulait l’aider. Puis, peu à peu, pendant notre conversation (je me tenais toujours dans l’entrée), elle se calma. Quand je lui suggérai de poser le fusil, elle y consentit et nous pûmes entrer dans le bâtiment. Peu après, la femme et son enfant furent emmenés tranquillement.
En y repensant, je me rends compte que j’ai ressenti la présence de Dieu comme Moïse l’avait fait quand il s’était trouvé face à un défi plus important. Moïse avait reçu cette assurance de Dieu (Ex. 4:12): « Je serai avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu auras à dire. »
Il y a un post-scriptum à cette histoire: dans l’excitation entourant ces événements, les heures d’étude que je voulais consacrer à la préparation de mon examen s’étaient évaporées. De nouveau, je me tournai vers la prière, sachant cette fois-ci qu’aucun mal ne pouvait être la conséquence d’une bonne action. Nous lisons dans Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy (p. 385): « Tout ce qu’il est de votre devoir de faire, vous pouvez le faire sans que cela vous nuise. » Je réussis l’examen avec une bonne note.
Je suis reconnaissante à la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) de m’avoir aidée à entendre le « murmure doux et léger ».
Monroe (Michigan), U.S.A.
Je suis reconnaissant de pouvoir confirmer le témoignage de ma femme. Nous n’avions que quelques instants pour nous préparer à cette confrontation. Mais le sentiment de paix que nous avons pu acquérir pendant que nous marchions et priions était fort, et nous l’avons même ressenti au milieu de l’agitation qui régnait autour du bâtiment public.
Alors que je me tenais dehors avec les policiers et que j’entendais la voix de mon épouse qui parlait à la femme éperdue à l’intérieur, je fus frappé par la simplicité et l’à-propos de ses paroles. Comme elle n’avait aucune expérience de ce genre de situation, il n’y avait humainement aucune raison de s’attendre à cette douce efficacité. Et pourtant, au bout de quelques instants, la femme posa son fusil et nous laissa entrer.
Pour ma femme et pour moi, il était évident que l’Amour divin nous avait guidés à travers cette crise et avait apporté une conclusion harmonieuse.
    