Un engagement conscient envers Dieu, c'est-à-dire le fait de s'en remettre entièrement à Lui pour la guérison, est un point fondamental en Science Chrétienne. La confiance qui est à la base de cet engagement peut n'être qu'un aperçu seulement du fait exposé par Jean, à savoir que « Dieu est amour » I Jean 4:8.. Mais Dieu ne manque pas de nous entendre lorsque nous prions, et Il nous répond. De fait, les Écritures nous disent qu'Il sait de quoi nous avons besoin avant que nous ne le Lui demandions.
Comme l'écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « “L'oreille divine” n'est pas un nerf auditif. Elle est l'Entendement qui entend tout et sait tout, qui connaît toujours chaque besoin de l'homme et y pourvoira. » Science et Santé, p. 7.
Peut-être aimerions-nous savoir de façon plus intuitive que Dieu nous aime réellement, qu'Il est avec nous. Une manière d'y parvenir est d'exprimer plus de gratitude. Ne pourrions-nous pas être davantage reconnaissants pour ce que nous savons déjà au sujet de notre relation avec notre Père-Mère Dieu ? Une plus grande gratitude augmentera notre conscience de la réalité spirituelle. Elle imprégnera nos prières d'une confiance et d'une efficacité accrues.
L'immense confiance qu'avait Christ Jésus en Dieu était soutenue par sa gratitude. Dans la prière qu'il prononça avant de ressusciter Lazare, les mots « Père, je te rends grâces » précédaient ceux-ci: « Je savais que tu m'exauces toujours. » Et qui n'est impressionné par la réponse triomphale qui fut donnée à son injonction: « Lazare, sors ! » Jean 11:41–43. ?
En référence à cet événement, Science et Santé explique: « Qui ose mettre en doute cette preuve sublime que l'Entendement divin a le pouvoir et la bonne volonté de maintenir l'homme pour toujours intact dans son état parfait, et de gouverner l'action entière de l'homme ? » Science et Santé, p. 493.
Le Maître reconnaissait avec gratitude l'unité de l'homme avec Dieu et cela lui permettait de toujours sentir et connaître le pouvoir et le soutien de l'Amour.
L'univers de Dieu s'étend de l'infinitésimal à l'infini; nous le percevons humainement sous des formes grandes et petites. Le pouvoir entier de la Vie, de la Vérité et de l'Amour est ici présent pour soutenir tout homme, femme et enfant qui se tourne vers Dieu en prière. Toute affirmation reconnaissante de la perfection de l'homme à la ressemblance de Dieu, toute négation de la substantialité et de l'intelligence apparentes de la matière — négation basée sur la totalité de Dieu — est garantie par le pouvoir et l'action de la loi divine. En obéissance à l'injonction de notre Guide: « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons » Matth. 10:8., chacun de nous, quand il a affaire au mal, peut choisir de se mettre du côté de Dieu et de Lui faire confiance.
Une telle occasion s'est présentée à moi à l'époque du quatre-vingtième anniversaire de mon père. Il avait apparemment subi une attaque qui l'avait laissé avec un strabisme prononcé. Mon père en était fort affligé, car il était encore très actif dans l'art de la gravure en lettres d'or. Il fut encore plus alarmé lorsqu'un occuliste, l'ayant examiné pour lui prescrire des verres correcteurs temporaires, lui dit qu'un homme de son âge ne devait pas s'attendre à un rétablissement. Or mon père était un étudiant fervent de la Science Chrétienne. J'habitais à plusieurs centaines de kilomètres de lui, cependant, il me demanda de bien vouloir l'aider par la prière à s'en remettre à Dieu seul pour être guéri.
Nous avons commencé immédiatement par adopter une position ferme en faveur de la Vérité et de la perfection spirituelle de l'homme. Avec véhémence, nous avons nié la possibilité que la matière aie le moindre effet, bon ou mauvais, sur l'homme. Nous nous sommes dit que, puisque l'homme est l'expression complète de l'Entendement qui voit tout, il inclut les facultés parfaites de cet Entendement. En outre, nous avons affirmé que cette relation éternelle de la seule cause parfaite et du seul effet parfait, Père parfait et enfant parfait, ne pouvait aucunement se détériorer ni être sujette à l'âge, aux accidents ou à la maladie. Nous avons résolu de n'avoir aucune crainte ni de subir l'influence des opinions résultant de diagnostics physiques, que ceux-ci paraissent provenir d'autrui ou de nos propres pensées.
Ces paroles de Science et Santé s'avérèrent pour nous un soutien plein d'amour: « En Science Chrétienne la simple opinion n'a pas de valeur. » Science et Santé, p. 341. La vision que Dieu a de l'homme est la seule qui compte. Dieu nous voit tels qu'Il nous a créés et Il nous maintient tels qu'Il nous voit.
En suivant cet ordre d'idées, nous n'avons pas prié pour améliorer la vue matérielle, mais nous avons sincèrement recherché une plus grande compréhension de la vraie vue spirituelle que Dieu a donnée à l'homme. Nous nous sommes réjouis de savoir qu'on ne trouve ni dualisme ni double vision dans le récit spirituel de la création: « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. » Gen. 1:31. Nous étions persuadés que la vue normale serait rétablie si nous permettions à la Vérité et à l'Amour de dissoudre l'opacité de la croyance mortelle. Pendant cette période de croissance spirituelle, nous nous sommes efforcés de ne voir que le bien en toute chose et en tout être, sachant que le fait de ne voir que le bien rend une bonne vue obligatoire.
Nous avons été reconnaissants des nombreuses perspectives nouvelles de la Vérité qui s'offraient à nous chaque jour. Notre confiance en Dieu s'est accrue, et avec cette confiance accrue est venue une plus grande gratitude. Les idées de l'Amour affluaient, éliminant peu à peu les erreurs du sens matériel et révélant l'intégralité de l'homme.
Je reçus bientôt une lettre de mon père. Il écrivait, entre autres choses: « Hier soir, en marchant pour aller à l'église, je ne voyais plus double. » Puis il ajoutait: « Remarque bien aussi que je me sers de la machine à écrire, que je n'avais pas utilisée depuis un certain temps. » Mais surtout, il concluait en disant: « Tout comme ma vue, ma disposition d'esprit s'est bien améliorée aujourd'hui. »
Quelle ne fut pas notre gratitude pour ces progrès ! Nous avons continué à prier, et au bout de quelques jours, la guérison était complète et permanente. L'occuliste, ayant rencontré mon père dans la rue, s'exclama: « Mais vos yeux vont tout à fait bien, c'est incroyable ! »
Il était difficile de distinguer l'une de l'autre notre gratitude et notre confiance. Nous savions que rien ne peut jamais nuire à un enfant de Dieu. La gratitude pour le pouvoir du Christ toujours présent aura toujours pour effet d'éclairer d'une aube toute neuve de révélation et de confiance renouvelée en l'Amour divin les ténèbres apparentes de la souffrance.
Chaque fois que notre Père-Mère Dieu satisfait nos besoins, notre confiance dans le bien s'en trouve naturellement accrue. Pensez un peu à la confiance que nous pourrions acquérir et aux possibilités de progrès spirituel que nous aurions si nous nous détournions systématiquement du témoignage des sens matériels pour obéir constamment et seulement au « murmure doux et léger » de notre Créateur !
Il ne nous semblerait plus inévitable d'apprendre les leçons de la vie par la souffrance; avec la Science divine, nous laisserions la Vérité faire pour nous ce qu'elle faisait pour Jésus. Nos prières se fondraient en une prise de position incessante et naturelle en faveur de la perfection de l'homme et de l'univers, position garantie par le pouvoir de Dieu. A nous le défi ! Mary Baker Eddy nous montre la voie: « Vivre de façon à maintenir la conscience humaine en relation constante avec le divin, le spirituel et l'éternel, c'est individualiser le pouvoir infini; et c'est là la Science Chrétienne. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 160.