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Obtenir la clef du royaume

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1986


Pourquoi est-il nécessaire d'obtenir la clef du royaume, demandera-t-on, puisque Jésus a dit: « Le royaume de Dieu est au milieu de vous. » Luc 17:21. ? L'allégorie d'Adam et Ève raconte comment ils furent tentés par le serpent, ou sens corporel, et poussés à prendre du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. De même, en succombant aux suggestions persuasives du sens corporel, à sa croyance à la vie, à la substance et à l'intelligence dans la matière, une bonne partie de l'humanité aujourd'hui se trouve pratiquement exclue du royaume des cieux.

Jésus ne nous a-t-il pas avertis, dans le Sermon sur la Montagne, au sujet du voleur qui tente de nous dérober le royaume, la pure conscience de la totalité de Dieu ? Ce voleur, c'est le sens corporel, ou sens personnel, de personnalités mortelles, d'entendements multiples — en contradiction avec la vérité qui guérit, celle de l'unique Entendement infini, Dieu, le bien, reflété par l'homme réel.

Qu'est-ce donc qui nous pousse à enfreindre la loi des Dix Commandements ? Qu'est-ce qui tend a faire que notre sel perde sa saveur, que notre entier dévouement à la Vérité s'affaiblisse ? Qu'est-ce qui fait que nous sommes tentés de nous montrer susceptibles, impatients ou coléreux avec notre prochain ou encore méprisants à son égard ? Qu'est-ce donc qui voudrait que nous soyons attirés par les plaisirs matériels aux dépens de notre spiritualité, que nous enfreignions la Règle d'or ou que nous bâtissions sur des fondations erronées ? La réponse à toutes ces questions, n'est-ce pas le sens personnel ?

Dans la première des Béatitudes rapportées dans l'Évangile de Matthieu, Jésus va droit au cœur de la question lorsqu'il dit: « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux. » Matth. 5:3. Il se décrivit lui-même un jour comme « humble de cœur » Matth. 11:29..

Pour être humbles de cœur, il nous faut certainement surmonter le sens personnel, qui comporte des traits aussi divers que l'orgueil et le manque de confiance en soi, la sensibilité excessive et l'esprit de bravade, la dureté et la crainte ainsi que la propre justification, l'opiniâtreté et l'amour de soi, en fait, l'égocentrisme. Tous ces traits réunis, et chacun pris individuellement, peuvent, en croyance, nous empêcher d'entrer dans le royaume des cieux.

Mais si nous étudions les Béatitudes, non pas comme des énoncés séparés de la sagesse, mais plutôt comme se déroulant de l'une à l'autre, nous pouvons découvrir une nouvelle inspiration dans les conseils de Jésus. Ainsi, ne peut-on appliquer la seconde béatitude: « Heureux les affligés » Matth. 5:4. à tous ceux que le péché du sens corporel afflige et qui s'efforcent de le rejeter ? Car, penser et agir du point de vue de la croyance que l'homme est séparé de Dieu, c'est le péché dans son sens le plus large. Nous serons consolés ou fortifiés par les anges que Dieu envoie lorsque nous rejetterons la tentation du sens corporel et que nous saurons qu'en réalité l'Entendement, l'Amour, gouverne toutes choses.

Dans la troisième béatitude, Jésus nous donne un moyen très important de combattre le sens personnel: en parvenant pleinement à la douceur de l'humilité. Qu'est-ce que l'humilité ? N'est-ce pas ce qui assure la domination sur la terre, la force intérieure qui refuse de réagir par le sens personnel à toute raillerie et à tout dénigrement ? Et qu'est-ce qui permet aux insultes de glisser sur nous comme l'eau sur les plumes d'un canard ? C'est la douceur de l'humilité. Jésus démontra ce pouvoir de l'humilité, qui est le pouvoir même de l'amour. Il dit que les humbles « hériteront la terre »: qu'ils exprimeraient la domination accordée par Dieu.

Il faut beaucoup d'huile — de « consécration; charité; douceur; prière; inspiration céleste » Science et Santé, p. 592., ainsi que la définit Mary Baker Eddy dans le Glossaire de Science et Santé — pour accomplir la douceur de l'humilité. Il nous faut pratiquer cette sorte d'amour encore bien davantage qu'un artiste de concert ne travaille son piano, car l'amour spirituel est absolument libre de toute réaction aux suggestions de l'entendement mortel. Lorsque nous prenons cette béatitude comme sujet d'étude pour la semaine, il est possible que nous soyons très surpris de découvrir combien il nous faut encore croître spirituellement pour ne plus manquer d'amour ou réagir durement.

Il nous faut nous demander: Ai-je assez faim et assez soif de justice pour m'imposer une discipline ? S'il en est ainsi, alors je recevrai sûrement en abondance la justice que je désire.

Jésus poursuit en disant: « Heureux les miséricordieux » Matth. 5:7. (c'est la cinquième béatitude). La miséricorde découle certainement de l'humilité et de la justice, permettant d'exercer l'amour qui pardonne instantanément, dérobant à la pensée mortelle le sens personnel et ses exigences de représailles et de vengeance.

Récemment, j'ai fait une petite expérience très éclairante sur ce point. Une amie m'avait vivement critiquée pour quelque chose que j'avais fait, et je ne fus pas assez vigilante pour déceler immédiatement le sens personnel. Au lieu de cela, je me justifiai, provoquant d'autres remarques virulentes. En y songeant un peu plus tard, je vis que le sens personnel m'avait dérobé la douceur qui m'aurait assuré la maîtrise de soi. Je fus alors capable de remettre à l'instant même l'épisode tout entier dans sa juste perspective. Presque immédiatement, le téléphone sonna: c'était mon amie qui me demandait de l'excuser d'avoir été si querelleuse. Cela me donna l'occasion d'exprimer l'amour et la douceur que j'éprouvais véritablement à ce moment-là. Je me sentais sidérée devant le résultat instantané du pardon véritable.

Dans la sixième béatitude, Jésus dit: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! » Matth. 5:8. Ainsi se poursuit le déroulement de la merveilleuse récompense de la victoire sur le sens personnel: la pureté de cœur nous permet de nous élever au-dessus des suggestions du sens corporel, qui nous avaient fait nous sentir tellement séparés de Dieu que nous nous sommes retrouvés à combattre pour un moi qui n'existe pas. La pureté de conscience nous permet (en fonction du degré atteint) de comprendre la totalité de Dieu, qui inclut l'homme dans le royaume de Dieu.

Dans cet état de conscience, où nous savons qu'il n'y a aucune séparation entre Dieu et Son idée, l'homme, qui coexistent en parfaite harmonie, nous découvrons qu'il n'existe aucune interférence du sens corporel, aucune réaction du sens personnel qui puisse nier le pouvoir de l'Amour. Ceux qui atteignent cet état sont les « pacificateurs »; et pouvoir porter le nom d'enfants de Dieu, c'est la récompense de la septième béatitude.

Dans la suite des Béatitudes, le passage que l'on considère généralement comme la huitième: « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice » semble résumer les sept autres et rassurer ceux qui ont peur de se montrer doux. Jésus le répéta: « Le royaume des cieux est à eux » Matth. 5:10., puis il s'adressa directement à ses disciples, les assurant que, lorsqu'ils seraient persécutés en son nom, ils devraient considérer cela comme le signe d'une bénédiction. Ils auraient rejoint les rangs des prophètes qui avaient été récompensés de la même manière.

Christ Jésus nous a donné la clef qui ouvre la porte du royaume — si étroitement que nous ayons pu la fermer sur nous-mêmes. La Science Chrétienne a montré comment utiliser cette clef en révélant le moyen de nous libérer du sens personnel par l'exercice de l'amour en toutes circonstances. Aussi, nous sommes libres de commencer à accepter la perfection présente et éternelle de l'homme: de reconnaître maintenant le royaume de Dieu, au sein de notre conscience.

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