Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Être en position de majorité

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1985


L’homme, en tant qu’idée spirituelle de Dieu, est toujours un avec Dieu — un avec tout le bien qui existe, un avec l’omnipotence même. De cette unité découle notre pouvoir sur toute suggestion débilitante de l’erreur. Nous n’avons pas à nous sentir accablés puisque nous ne pouvons jamais réellement perdre la domination donnée par Dieu. Jamais nous ne sommes un petit fragment d’humanité aux prises avec des forces ou des circonstances qui échappent à l’autorité de Dieu. Reconnaître et vivre la vérité que l’individualité spirituelle réelle de l’homme est une avec Dieu, avec la Vérité elle-même, nous rend supérieurs à l’erreur. Aucune accumulation de mensonges ne peut jamais se mesurer à une seule vérité démontrée.

Humainement, il semble en être autrement. Un nombre plus grand représente peut-être un pouvoir plus grand; si le mobile est juste, alors c’est une bonne chose. D’ailleurs, les pays démocratiques aiment le « système majoritaire ». Dans ce système, l’équité veut que le plus grand nombre, supérieur à la moitié, l’emporte. Ses décisions prévalent.

On pourrait en conclure schématiquement: plus le nombre est grand, mieux c’est. Le plus grand nombre de votes l’emporte. Plus je fais comme tout le monde, mieux cela vaudra pour moi. Plus j’ai de biens, plus ma vie est réussie. Et pourtant, il y a beaucoup d’exemples dans la Bible où une poignée, une minorité, constitue l’élément décisif.

On trouve dans l’Ecclésiaste, par exemple, le cas d’un homme pauvre mais sage, qui, grâce à sa sagesse, réussit à sauver une ville (voir Eccl. 9:14, 15). Cinq pains et deux poissons seulement s’avérèrent suffisants pour une grande foule, une fois que Christ Jésus les eut multipliés (voir Matth. 14:14–21). Et il y eut les quelques disciples — seulement onze restèrent sur les douze — qui demeurèrent fidèles aux enseignements de leur Maître et qui, avec Paul et d’autres qui se joignirent à eux, comprirent suffisamment les enseignements de Jésus pour poursuivre sa mission.

Avant cela, dans l’histoire biblique, il y eut l’exemple de Gédéon, qui, avec une troupe de trois cents hommes seulement, écrasa les hommes de Madian qui étaient « comme une multitude de sauterelles ». A cette occasion, Dieu avait ordonné à Gédéon de renvoyer le plus gros de son armée, lui disant: « Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains; il pourrait en tirer gloire contre moi, et dire: C’est ma main qui m’a délivré. » Juges 7:2.

La Bible fait allusion aussi en plusieurs endroits à un « reste » — un petit groupe d’hommes justes qui survivront aux persécutions et resteront fidèles à leur Dieu. Ce « reste » est destiné à accomplir Ses desseins et à être les héritiers de Sa promesse.

Mary Baker Eddy expose le point essentiel: « Un petit groupe de penseurs pleins de sagesse vaut mieux qu’une armée de sots, et il est plus fort que la puissance des empires. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 162.

Voilà qui pourra encourager ceux qui se sentent déprimés devant ce qui semble être des baisses d’effectifs ou un rendement diminué, qui voient la stagnation ou même un recul dans toute quantité réduite. La Science Chrétienne dit clairement qu’une seule pensée juste est puissante, si elle est en harmonie avec Dieu et avec ce qu’Il sait être vrai. Dans n’importe quelle situation, importante ou non, on peut prouver que la Vérité divine est le facteur déterminant. La Vérité et l’erreur ne sont pas sur un pied d’égalité. La Vérité ne coexiste pas avec l’erreur. La Vérité est Tout !

Les plus grandes œuvres n’exigent pas nécessairement un plus grand nombre de travailleurs, bien qu’elles découlent d’une clarté et d’une largeur d’esprit plus grandes. Jésus a dit nettement: « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Matth. 18:20.

En fait, le nombre n’est pas ce qui compte le plus. Du point de vue spirituel, il ne peut y avoir trop ou trop peu. Comment mesure-t-on l’infinitude ? C’est la raison humaine qui aimerait tout mesurer ou dénombrer. En termes humains, il est vrai, bien sûr, qu’un grand nombre de penseurs pleins de sagesse vaut mieux qu’un petit nombre. Et rallier à la Vérité un grand nombre de gens qui l’acceptent et la révèrent est un des objectifs chrétiens les plus élevés. Toutefois, le pouvoir et le progrès ne résident pas essentiellement dans le nombre, mais dans la clarté spirituelle. Mary Baker Eddy le confirme en déclarant: « Tout degré de progrès est un pas fait en direction de l’Esprit. » L’idée que les hommes se font de Dieu, p. 1.

C’est donc uniquement sur la base d’une plus grande spiritualité que nous pouvons mesurer nos progrès. Dans la mesure où nous nourrissons des pensées justes — l’idée juste, ou le Christ — nous sommes délivrés des pensées erronées ou fausses croyances qui constituent tout problème. Dans la mesure où nous manifestons davantage la nature du Christ, nous surmontons « le monde, la chair et le diable » — tout mal. Dans la mesure où nous nous attachons à ce qui est bon, nous connaissons le bien dans notre existence. Davantage de matière, davantage de pensées fondées sur la matière, davantage de procédés et de méthodes matérialistes ne constituent pas le progrès et ne peuvent qu’entraver le vrai progrès.

La Science Chrétienne apporte un changement de base dans la pensée, la détournant de la matière vers l’Esprit. Cela se manifeste tangiblement par la guérison. La guérison, c’est la croyance cédant à la compréhension, la crainte à la confiance, le péché ou l’autoaffirmation d’un ego mortel cédant à la conscience de l’unité ou union absolue de l’homme avec Dieu et Sa volonté. Le corps, ou le milieu environnant se conforment à cette amélioration de la pensée, et l’être authentique de l’homme est mis en lumière dans toute son harmonie et sa perfection. Ce changement de pensée se poursuit universellement aussi bien qu’individuellement.

Le ferment, ou levain, est un élément minuscule dans la pâte, et pourtant, c’est lui l’agent de fermentation. Il fait lever et transforme toute la masse. Mary Baker Eddy indique que la Science du Christ est le levain. Elle déclare que cette Science amènera toute la masse de la pensée humaine à changer, à s’élever et à s’alléger. Voir Science et Santé 1 17:31–27. C’est exactement ce qu’elle a fait et continue de faire. Dans la mesure où la pensée humaine cède à la pensée divine, elle se libère des restrictions de toutes sortes. Dans de nombreux domaines, il se manifeste des changements, un redressement, un éveil et des progrès, et la pensée en harmonie avec Dieu s’avère finalement être la pensée prédominante. Pourquoi ? Parce que Dieu est omnipotent. En réalité il n’existe rien qui puisse arrêter Sa main, contrecarrer ou annuler Sa volonté, abroger Son dessein d’être le Tout-en-tout.

Mary Baker Eddy nous donne ces instructions utiles: « Il vous suffit de maintenir un sentiment positif et scientifique de votre unité avec votre source divine et de démontrer ceci chaque jour. Vous vous apercevrez alors qu’une seule personne est un facteur tout aussi important que des myriades pour être droit et bien faire et démontrer ainsi le Principe qui est Dieu. » Pulpit and Press, p. 4. Ce qui est exigé de nous, humainement, c’est que nous restions unis à Dieu, que nous maintenions une pureté ou une clarté de conscience telle, que Sa puissance brille en nous, et puisse se manifester dans toute sa gloire. Nous devons vivre la vérité de notre unité spirituelle avec Dieu. C’est Christ Jésus, bien sûr, qui nous montre comment faire cela et qui démontre le pouvoir en faveur du bien que cela apporte dans l’existence humaine.

Le Maître ne prétendait à aucune intelligence ou capacité qui lui fût propre, aucune vie séparée de Dieu. C’était là sa remarquable humilité. Et pourtant, cette unité avec le Père qu’il démontrait lui conférait l’autorité divine. Cela lui valut la victoire sur tous les ennemis terrestres qu’il affronta, même sur la mort. Rien ne pouvait détrôner le Christ en lui. Sa fidélité envers son Créateur et sa propre identité véritable ne se démentit jamais.

Si nous suivons le Maître fidèlement, nous pouvons nous aussi prouver que même une seule idée juste, partagée avec amour, peut croître et subvenir à une multitude de besoins. Une seule vérité spirituelle peut terrasser des milliers de craintes. C’est la Vérité elle-même, et jamais une ou plusieurs personnes mortelles, qui accomplit le travail qui constitue l’autorité véritable. Nul n’est trop insignifiant, aucune situation n’est trop négligeable pour ne pas bénéficier de la loi de Dieu. Les problèmes de l’humanité ne sont pas non plus trop étendus pour que la Vérité et l’Amour infinis ne puissent les résoudre.

Après tout, la même loi d’arithmétique gouverne les plus petits comme les plus grands nombres. La loi de Dieu embrasse l’infinitésimal et l’infini. Quelle que soit la situation, lorsque nos pensées et nos actes sont en harmonie avec Dieu, nous disposons du pouvoir de la Vérité et de l’Amour.

Le fait d’élever le Christ dans notre propre pensée est ce qui attire à nous le caractère chrétien qui est dans toute l’humanité. En fin de compte, nous verrons que toutes les idées de Dieu sont incluses dans une parfaite unité du bien. La création de Dieu ne connaît ni division, ni partialité, ni exclusivisme. Toutefois, ce fait ne se démontre humainement que peu à peu.

Il semble souvent que nous devons demeurer seul lorsque nous voulons prendre position pour la Vérité. En sommes-nous effrayés ? Craignons-nous de prendre position pour le seul pouvoir réel qui soit ? Assurément le Maître ne se laissa pas emporter par les courants d’opinion de son époque. Il fit parfois des concessions aux coutumes et s’abstint avec sagesse de dire aux autres ce qu’ils n’étaient pas prêts à entendre. Mais il ne transigea jamais avec l’intégrité de sa propre vision spirituelle. Il savait comment être dans le monde sans être du monde — comment maintenir sa propre sainteté, son immunité face à la contagion des croyances courantes, et comment apaiser les tempêtes de ces croyances. Comme lui, nous désirons être en accord et sympathiser seulement avec la Vérité, sans jamais suivre la foule qui croit que le mal est réel ou puissant.

Quand nous nous accrochons à ce que nous savons en dépit de tout mensonge prétendant le contraire, nous pouvons être sûrs que la Vérité remportera la victoire finale. Ne sous-estimons jamais le pouvoir qu’a une seule pensée juste, courageusement maintenue, de transformer les choses.

Dieu est bon et le créateur du bien seul. Le mal ne parvient jamais au stade de l’existence réelle. Jamais en réalité ses illusions ne peuvent avoir de pouvoir. Tout comme notre Maître, nous devons accepter de travailler seul et avec Dieu — de sortir « du milieu d’eux » et de nous en séparer. Il est évident qu’un seul cas de guérison opérée uniquement par la prière prouve la puissance et la suprématie de la Vérité, face à tout le poids de l’opinion mortelle en faveur du contraire.

Est-ce que prendre seul position pour la Vérité semble nous isoler ? Oui, mais isolés de l’erreur seulement. Revendiquer notre véritable unité avec Dieu en tant que disciples chrétiens nous permet d’accéder à tout bien — à toutes Ses idées. De plus, « on donnera à celui qui a » Matth. 25:29.. Chérir les idées justes apporte l’abondance manifeste du bien dans notre vie. Prendre position pour la Vérité ne peut pas faire de nous une victime, pour autant que nous ne laissions aucun écart s’établir entre la Vérité que nous déclarons et celle que nous mettons en pratique.

Dans la vérité de l’être, il n’y a vraiment aucune mauvaise pratique, c’est-à-dire aucun argument à l’encontre du bien, puisque le seul Entendement connaissant l’homme est Dieu, et que cet Entendement est l’Amour. Métaphysiquement, être un avec Dieu ne constitue pas simplement la majorité. C’est la totalité. En réalité, il n’y a pas de minorité, il n’y a pas de force ou de puissance mauvaise. Il n’existe aucune pensée opposée à Dieu, aucun entendement charnel qui soit inimitié contre le bien. L’homme spirituel n’existe pas séparé de Dieu, pas plus que l’idée n’existe séparée de l’Entendement qui la conçoit. Vivre ce fait humainement, maintenir toutes nos pensées et nos actes en harmonie avec Dieu, être un avec la totalité du bien, c’est voir ici et maintenant, la promesse de Christ Jésus s’accomplir dans notre existence: « Voici, je vous ai donné le pouvoir... sur toute la puissance de l’ennemi; et rien ne pourra vous nuire. » Luc 10:19.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / mars 1985

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.