La spiritualité de l'être de l'homme est une réalité présente, un refuge à portée de la main. Ce n'est pas quelque chose que l'on conquiert après une longue lutte, ou un état auquel on atteint seulement dans une vie future. La spiritualité n'est pas réservée à d'autres temps, d'autres lieux, d'autres personnes; dès maintenant elle est nôtre. La Science Chrétienne insiste tout particulièrement sur ce point. Il s'agit là d'un aspect de cette Science qui a une énorme influence sur la façon dont nous vivons. Il présente une importance considérable pour la guérison spirituelle.
Tandis que j'écris ces lignes, je perçois très nettement le tohu-bohu de la vie citadine. La rumeur incessante de la circulation automobile n'est qu'un des indices de l'agitation fébrile et des luttes qui pour nous sont souvent associées à la vie urbaine dans les pays industrialisés. S'ajoutant aux tensions de la vie quotidienne, des difficultés d'autre nature imposent à beaucoup d'entre nous un lourd fardeau.
Vous qui lisez cet article, peut-être êtes-vous aux prises avec un problème qui n'en finit pas. Votre lutte peut être victorieuse si vous devenez conscient de la spiritualité de l'être, sans attendre.
La Science Chrétienne met l'accent sur la portée spirituelle considérable des passages qui ouvrent la Genèse. Nous y lisons qu'en six jours Dieu a créé Son univers richement diversifié, création qui culmine avec celle de l'homme à Son image, et qu'ensuite Dieu se reposa le septième jour. La description est métaphorique, mais la conséquence nécessaire de cet état paisible de l'Entendement divin, Dieu, c'est que l'homme, reflet immatériel de Dieu, est lui aussi en repos.
Logiquement, ce serait une absurdité que Dieu soit en repos et que l'homme, Son image, s'agite et se fatigue à lutter. Quand nous contemplons notre reflet dans le miroir, il est évident que notre ressemblance n'a pas à faire d'effort pour être semblable à nous. A mesure que le temps s'écoule, elle reste exactement semblable à nous.
Il en est de même s'agissant du reflet de Dieu, c'est-à-dire l'homme. Il n'a pas à lutter et à se battre pour être semblable à Dieu, ni à espérer Lui être semblable un jour, pas plus qu'à prier pour Lui devenir semblable. L'état permanent et inattaquable de l'homme, c'est la ressemblance de Dieu sans aucun défaut.
Le remède aux luttes incessantes, c'est une meilleure intelligence spirituelle. Devoir soutenir des luttes constantes, cela est dû à ce qu'on croit être une image déformée de Dieu. Or l'expression même est contradictoire. Être une image infidèle, ce n'est pas être une image du tout.
Si pour nous la guérison, voire même l'existence, s'avère une lutte qui ne connaît pas de répit — si la teneur de notre pensée est proche de celle du fantassin pris au plus fort d'une escarmouche plutôt que de l'idée spirituelle, calme et en repos dans l'Entendement — alors il est presque certain que nous avons à acquérir une notion plus pure de l'être.
La Science divine fait bien plus qu'affirmer comment devraient aller les choses. Elle fait bien autre chose que promettre ce qui arrivera si nous suivons strictement certaines règles spirituelles. Elle révèle comment sont les choses en réalité. Alors l'anxiété perd de cette acuité qui tend à se perpétuer aussi longtemps que nous continuons à croire que nous ne pouvons connaître la guérison, la réalité, la paix intérieure, que plus tard dans l'avenir. Notre pensée appréhendant les choses telles qu'elles sont conçues par l'Entendement, et prenant cela pour point de départ de notre raisonnement, l'agitation de notre esprit s'apaise et nous acquérons davantage de spontanéité, parce que nous sommes plus proches de la vérité.
Lutter pour surmonter nos difficultés est assurément bien préférable à un abandon sans résistance aux menaces de l'entendement charnel, qui cherche à nous intimider et voudrait faire de nous ses victimes. Selon les paroles de la Bible: «Résistez au diable, et il fuira loin de vous.» Jacques 4:7; Mais avoir une solide conviction de la spiritualité de l'être et connaître dès à présent la paix spirituelle est infiniment préférable, comme carrière spirituelle, à courir de bataille en bataille sans fin.
Christ Jésus a supporté selon toute apparence tout le poids de l'entendement mortel et de la haine que cet entendement manifestait vis-à-vis de la Vérité qu'il vivait et démontrait. Il savait toutefois que son identité réelle, le Christ, n'était soumise à aucune pression, qu'au contraire elle était au repos. Mary Baker Eddy nous explique: «Le Christ réel n'était pas conscient de la matière, du péché, de la maladie et de la mort; il n'était conscient que de Dieu, du bien, de la Vie éternelle et de l'harmonie. Par conséquent le Jésus humain avait recours à son moi supérieur et à sa relation avec le Père, et pouvait se reposer des épreuves irréelles dans la réalité et la royauté conscientes de son être, — tenant le mortel pour irréel et le divin pour réel.»Non et Oui, p. 36; A l'instar de notre Guide, nous pouvons recourir à «la réalité et la royauté conscientes» de notre être réfléchi. Et en nous identifiant à cet être nous nous élevons à la sérénité du moi divin.
L'homme est une idée spirituelle, il est donc hors d'atteinte des facteurs matériels qui risqueraient en le troublant de lui ravir la tranquillité de l'être. Pourtant au milieu de l'agitation et du rythme effréné de la vie actuelle on en voit bien peu de preuves. Il n'est pas impossible que parmi d'autres appellations les historiens de l'avenir donnent à notre époque celle d'âge de la mobilité. D'un côté de nombreux modes de transport connaissent sent de nouveaux développements. De plus en plus de gens changent de domicile de plus en plus fréquemment. La mobilité de l'emploi est élevée, soit que les gens changent de travail, soit qu'ils soient transférés. Par ailleurs on dénote une sorte de fébrilité sous-jacente qui semblerait calculée pour maintenir notre pensée totalement absorbée par l'existence matérielle, sans jamais avoir conscience de l'être divin.
En soi la mobilité n'est pas une mauvaise chose, bien sûr; exercée avec discernement elle est un signe de liberté grandissante. Ce qu'il faut, c'est surveiller toute tendance à se déplacer pour le simple plaisir de bouger. Car cela correspondrait à une intensification de la croyance qu'il y a vie au sein de la matière, croyance qui est une source de conflits.
Il s'ensuit qu'une atmosphère mentale de sérénité spirituelle est indispensable pour celui qui pratique la guérison métaphysique, ou pour le patient qui cherche la guérison. Un état de perpétuelle agitation est susceptible d'empêcher la démonstration. Mrs. Eddy, qui à notre époque a le mieux exposé ce qu'est la Science de l'être et son pouvoir curatif, savait qu'il est nécessaire d'être au calme, tout simplement d'être, d'être l'enfant serein de Dieu. Et elle nous donne ce conseil: «Le meilleur type spirituel de la méthode du Christ pour élever la pensée humaine et pour communiquer la Vérité divine, est la puissance, le calme et la force stationnaires; et lorsque cet idéal spirituel devient le nôtre, il devient le modèle de l'action humaine.»Rétrospection et Introspection, p. 93.
Dès maintenant l'homme se trouve au summum de son être spirituel. En tant qu'hommes, notre moi n'est jamais impliqué dans des luttes, il est constamment serein, il est complètement occupé à être le calme reflet de l'immuable Être divin, Dieu.
