Bien que Dieu aime le monde, Sa compassion n'est pas pitié humaine. Elle est ce que dispense à flots notre Père-Mère Amour, la compréhension divine qui n'est consciente de rien autre que de la présence de Sa propre nature et de Sa création idéale. Sa compassion est lumière qui détruit la nuit de la matérialité, non pas en en ayant connaissance, mais simplement du fait que la nature même de la lumière démasque l'obscurité en tant qu'illusion, une croyance à l'absence de lumière. Dieu ne nous connaît qu'en tant qu'immortels, en tant que Ses enfants bienaimés, spirituels, parfaits, complets et dans toute leur plénitude.
A l'œuvre est la loi du Principe divin, sauvant l'humain de la mortalité. Le mortel, au cours de ce salut ici et dans l'au-delà, ne devient pas immortel; mais l'obscurité matérielle s'évanouit et peu à peu la conscience s'élève, se renouvelle, se régénère, avec l'aube de la glorieuse lumière de Dieu.
Tel est le pouvoir de la Science divine en action. Cette régénération atteint la conscience humaine que l'Esprit a purifiée. Elle vint si vigoureusement à Marie qu'elle en eut un aperçu de Dieu en tant que notre Père unique. Dans Science et Santé, Mrs. Eddy élucide cela: « Ceux qui sont instruits dans la Science Chrétienne sont arrivés à la glorieuse perception que Dieu seul est l'auteur de l'homme. La Vierge-mère conçut cette idée de Dieu, et donna à son idéal le nom de Jésus — c'est-à-dire, Josué, ou Sauveur. »Science et Santé, p. 29 ;
Marie avait eu un aperçu de l'homme non pas en tant que rejeton de la procréation mortelle, mais en tant que produit, émanation de Dieu. La définition du mot « épouse » dans Science et Santé, mentionne ce nouveau concept de l'homme: « Pureté et innocence, concevant l'homme dans l'idée de Dieu. »ibid., p. 582 ; Ce qui constitue ce concept lumineux de l'homme en tant qu'idée spirituelle de Dieu, c'est le fait d'être conscient que la vraie individualité, ou ego, se trouve en Dieu, qu'elle est Sa propre expression individualisée.
Pour Jésus, que la Vérité et l'Amour avaient engendré, il était naturel de grandir en nourrissant le sens de sa mission consistant à guérir, à illuminer l'humanité et à la sauver. La révélation divine enseigna à Jésus qu'il lui était nécessaire de couronner sa carrière sur terre en se laissant crucifier, et ce, de manière à pouvoir démontrer pratiquement que la vie est éternelle. La révélation est déroulement spirituel. Elle atteint la conscience humaine lorsque celle-ci, grâce à la Science, s'élève au point de coïncider avec la réalité divine. La conscience, en cet état spiritualisé, perçoit ce qu'est la volonté de Dieu; le fait que l'œuvre de Dieu est déjà parfaite et complète, que Son but est immuablement fixé, se trouve, dans l'expérience humaine, concrétisé de manière apparemment si merveilleuse que parfois l'on prête à Dieu la connaissance des limitations humaines.
Que Dieu, le bien, est Tout, infini, et que par conséquent rien n'existe en dehors de l'infinité du bien, c'est là quelque chose d'essentiel en Science Chrétienne. En raison de Sa loi toujours opérante, la volonté de Dieu se manifeste dans les affaires humaines, et Son propre énoncé peut la résumer ainsi: « Je suis Tout. »
Dans une lettre à son ami Timothée, Paul se réfère à Christ Jésus en tant que le médiateur entre Dieu et les hommes (voir I Tim. 2:5). La Science Chrétienne explique clairement que cette fonction du Maître est celle de Guide. Jésus n'était pas un intermédiaire plaidant auprès de Dieu la cause de l'homme, en dépit de la croyance populaire le dépeignant comme tel, mais il était le Guide divinement inspiré, libérant les hommes de leur esclavage à la limitation matérielle.
L'auteur de l'Épître aux Hébreux le dépeint comme étant « le médiateur d'une alliance plus excellente ». Hébr. 8:6; La mission curative de Jésus constitua le vivant exemple de cette nouvelle alliance qu'avaient prévue les grands prophètes aux temps de l'Ancien Testament. Cette alliance préconisait l'amour, un sens intime de Dieu en tant que le Père de tous, plein de miséricorde; tandis qu'autrefois, l'alliance mosaïque présentait Jéhovah, et n'offrait qu'un paternalisme sévère et anthropomorphe.
La nouvelle alliance illustre les progrès spirituels accomplis par l'humanité depuis l'époque où Moïse conduisait son peuple. A celui-ci Dieu s'était adressé dans les mêmes termes que ceux de la nouvelle alliance: « Je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple » ; Lév. 26:12; mais ces promesses s'illuminent à la lumière nouvelle de la compréhension qu'avait le Maître. Le plan de Dieu, c'est le salut pour tous. L'ancienne alliance était restreinte dans son application, ne s'adressant qu'au peu d'élus en Israël; Jésus survint avec la promesse nouvelle de l'immense amour universel que Dieu porte à l'humanité.
Il eût été possible à Jésus d'éviter la coupe de douleurs et la croix avec sa souffrance et sa honte. Toutefois s'il l'avait évitée, l'humanité n'aurait pas profité de la plus haute leçon de sa carrière. Pour les sceptiques, dont certains étaient ses intimes, rien ne pouvait mettre en valeur l'indestructibilité de la Vie à part l'expérience et la démonstration personnelles qu'il faisait. Il fallait qu'il s'offre, en un abandon total, comme l'agneau du sacrifice.
Aussi longtemps que l'on se représente Dieu comme doté de capacités et de caractéristiques humaines, ou qu'on Le jauge selon les critères humains, il semble incompréhensible qu'Il ait ainsi pu laisser souffrir Son Fils bien-aimé. Mais lorsqu'on s'élève jusqu'à reconnaître que le Père est Amour infini dont le Fils ou la pleine expression est le Christ, l'idée spirituelle, on voit alors que l'expérience que fit Jésus, la coupe qu'il but, constitue pour l'humain une étape essentielle dans son ascension vers le divin. Jésus souffrit; mais le Christ, sa vraie nature divine, n'abandonna jamais l'Amour qui le tenait dans sa plus tendre étreinte.
Après le crucifiement, aucun de ses disciples ne s'attendait vraiment à le revoir. Sous le chagrin, la douleur qui les aveuglaient, ils ne le reconnurent ni dans le jardin ni sur le chemin d'Emmaüs. Il fallait que Jésus revienne; son œuvre était inachevée. Pour apporter la preuve que la Vie est Dieu, l'Esprit, entièrement indépendante de la matière, rien ne suffirait en dehors de la démonstration totale de sa maîtrise sur la matière. Et il fallait qu'il réapparaisse dans la chair pour cette preuve finale. Nous lisons dans Science et Santé: « Ses disciples croyaient que Jésus était mort lorsqu'il était caché dans le sépulcre, tandis qu'il était vivant, démontrant dans la tombe étroite que le pouvoir de l'Esprit l'emporte sur le sens mortel et matériel. » Science et Santé, p. 44;
Sa suprême démonstration, ce fut l'ascension. Ce fut le point culminant du progrès que constitue la résurrection. Dans la mesure où le matériel cède au spirituel, nous sommes tous dans la résurrection. C'est l'activité ininterrompue qui consiste à abandonner la mortalité et à revêtir la spiritualité. L'ascension est une expérience qui se fait une fois pour toutes; elle se produit lorsque toute trace de matérialité a finalement cédé au spirituel, et qu'on se rend compte qu'une organisation matérielle, ou corps, est désormais inutile. De toute évidence, dans la résurrection, il y a encore un corps, on dispose toujours d'une structure de pensée qui devient moins matérielle jusqu'à ce que l'humain s'élève pour coïncider totalement avec l'homme individuel et divin — jusqu'à ce que l'on découvre l'homme selon sa véritable identité, triomphant, spirituel, autrement dit un avec Dieu.
La gloire de l'ascension du Maître constitue l'acmé de sa carrière sur terre. Elle mettait le point final au cycle dont il avait parlé à ses disciples: « Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde, et je vais au Père. » Jean 16:28.