Quand une dispute éclate et que nous nous trouvons sur la défensive, c'est alors le moment de nous élever au-dessus de nos concepts étroits et personnels, et de mettre à l'épreuve notre amour envers Dieu et l'homme. Dans un article intitulé « Aimez vos ennemis », notre Leader, Mrs. Eddy, nous dit: « Nous devrions mesurer notre amour pour Dieu à notre amour pour l'homme; et notre compréhension de la Science sera mesurée à notre obéissance à Dieu — en accomplissant la loi de l'Amour, en faisant du bien à tous, en communiquant, dans la mesure où nous les reflétons, la Vérité, la Vie et l'Amour à tous ceux qui se trouvent dans le rayon de notre atmosphère de pensée.
« La seule justice dont je me sente capable actuellement est de me montrer miséricordieuse et charitable envers chacun, et cela, seulement dans la mesure où les uns comme les autres me permettent de manifester ces sentiments à leur égard, tout en prenant un soin particulier à ne m'occuper que de mes propres affaires. » Miscellaneous Writings, p. 12;
Notre Leader eut bien des occasions de mettre en pratique la loi de l'Amour sur laquelle s'appuient ces paroles. Sur son chemin, à chaque étape, elle se heurtait à de la résistance, à de la calomnie et sa mission était contestée. Rien ne la préoccupait cependant que ces mêmes affaires dont Christ Jésus s'était occupé, les affaires du Père, et elle n'en connaissait point d'autres. Les mobiles qui la guidaient étaient souvent mal interprétés et son œuvre menacée, mais c'est sur l'amour qu'elle laissa s'appuyer toutes les formes du mouvement de la Science Chrétienne. Elle se rendit compte que de se détourner en vue de justifier sa position vis-à-vis de l'entendement mortel ou sens matériel, ne ferait que la retarder en chemin. Au moyen de la guérison, en démontrant le néant de l'erreur, elle fournit la preuve que le mal est irréel. Quel exemple pour tous nous offrent donc le Maître, Christ Jésus, et son disciple, Mrs. Eddy ! L'amour, plus grand que le moi, qu'ils portaient à Dieu et à l'homme, les stimulait constamment dans le chemin de la Vérité.
Avec une tendre compassion Jésus guérissait tous ceux qui lui faisaient part de leurs nombreux problèmes. Et pourtant, il ne pénétra jamais un problème pour essayer d'en trouver la solution d'un point de vue personnel et limité. Il vit si clairement que les affaires du Père constituaient en fait son propre travail, qu'il sut que ce qui amenait la guérison c'était l'omnipotence de Dieu et non un pouvoir personnel.
A propos de ce qui allait advenir de quelqu'un d'autre, Jésus dit à Pierre: « Que t'importe ? Toi, suis-moi. » Jean 21:22; Veiller à ce que nous pensons, c'est nous mêler de nos propres affaires. Ayant corrigé notre pensée, il nous est plus facile d'aimer notre prochain et d'obéir au Père en accomplissant notre travail pour l'humanité.
Que de fois ne trouvons-nous pas que la plupart des pensées et actions que nous attribuons à quelqu'un d'autre ne s'appuient en fait que sur des conversations imaginaires et des vues de l'esprit entretenues dans notre conscience ! Cette sorte d'examen de conscience n'évoque-t-il pas notre propre rôle dans ce qui détermine la discorde ou l'harmonie de notre existence ? Si quelqu'un d'autre semble penser ou agir de manière offensante, où donc se trouve l'offense ? Si nous acceptons comme réelle, dans notre conscience, l'image de quelqu'un dont l'attitude est blessante, est-ce que cela n'est pas dû en premier lieu au fait de l'accepter ?
Combien de genres d'homme y a-t-il ? Il n'y en a qu'un seul en fait — l'homme que Dieu a créé, l'homme spirituel qu'Il a créé parfait et entièrement bon. Suggérant que le mal est réel et que celui-ci appartient à l'homme et en fait partie, l'entendement charnel s'oppose à Dieu et n'existe pas en tant qu'entité réelle, parce que Dieu est Tout-en-tout. Nous faudra-t-il donc apprendre à aimer ce qui nous offense ? Le Guide nous enjoignit d'aimer notre prochain comme nous-même: cela impliquerait-il qu'il faille accepter l'homme mauvais comme l'objet de nos affections ? Ce ne serait pas manifester de l'amour que de voir notre prochain comme mauvais. Le sens le plus élevé de l'amour, c'est de voir l'homme tel qu'il est en Vérité — l'image et la ressemblance de Dieu.
Sommes-nous peut-être tentés de juger des progrès d'un autre tandis qu'il suit sa route vers l'Esprit ? Il se pourrait qu'un membre de la famille ne semble pas suffisamment prompt à accomplir certains progrès en Science Chrétienne. Alors, parlons-en au Père dans nos prières. Si par Lui nous nous sentons guidés à aborder le sujet, nous pourrons le faire avec amour, et la croissance et la guérison s'ensuivront. Bien des fois cependant, le meilleur moyen d'aider quelqu'un, c'est de reconnaître en silence l'union, l'unité de l'homme et de Dieu. Nous pouvons réaliser que la volonté de Dieu pour l'être cher en question est toujours bonne et irrésistiblement omnipotente.
Nous apercevons-nous que nous avons l'esprit indûment préoccupé de ce que pensent ou de ce que font certains amis ou certains membres de l'église à laquelle nous appartenons ? Rappelez-vous que nous ne voyons rien d'autre que le concept que nous avons d'eux, car il n'existe rien en dehors de la conscience. Un soir, alors qu'on procédait à l'élection d'un des officiers de son église, l'auteur de cet article réussit brusquement à secouer une tentation de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Se livrant à un examen de la liste des membres, elle eut tout à coup conscience d'avoir comme mis une étiquette à chacun des noms en présence. Sa suffisance lui avait dicté certaines observations telles que: « Disposé à servir », « refuse de servir », « à même de servir en ce moment », « incompétent ».
L'auteur comprit alors à quel point elle s'était éloignée de l'attitude qui consistait à spirituellement écouter les directives de l'Entendement. Tous les enfants de Dieu, Le reflétant, occupent dans la Vérité leur juste place. Et, sans tarder, quelqu'un qu'elle avait jusque-là cru indisponible accepta d'être élu au poste en question. Elle en fut vraiment ravie et se rendit compte qu'elle venait d'apprendre une bonne leçon.
Lorsque nous nous sentons préoccupés de ce que font ou de ce qu'omettent de faire les co-membres de notre église, sachons donc qu'ils sont en train de s'occuper des affaires du Père, dans le royaume du réel, à Son service, « à l'œuvre auprès de lui... jouant sans cesse en sa présence ». Prov. 8:30; Il arrive parfois que nous nous accrochons en pensée à quelque tableau que l'entendement mortel aura brossé de nos amis, et qu'ils ont eux-mêmes abandonné depuis longtemps. Nous continuons à porter le fardeau d'un concept erroné, alors qu'il eût été si facile de nous en débarrasser tout de suite, en en rejetant la suggestion de prime abord. C'eût été donner une preuve d'affection véritable que de maintenir la vision de la perfection de ces amis en qualité d'enfants de notre Père céleste, en sûreté dans Sa tendre sollicitude.
Se mêler de ses propres affaires implique pour ainsi dire la nécessité de s'occuper de la boutique mentale dont nous avons la charge. Dans toute affaire bien gérée, on maintient le stock en bon état, sans poussière, en bon ordre. Les responsables s'astreignent à bien connaître les marchandises dont il s'agit, aussi bien que leur valeur auprès du consommateur. En vouloir à ceux qui n'achètent pas, ou se faire du mauvais sang à ce sujet, serait une absurdité de la part du négociant; il essaiera plutôt d'améliorer son stock et de donner à sa clientèle un meilleur service.
Il en est de même de quiconque s'occupe des affaires du Père. Si elles demeurent pures et actives, nos pensées contribueront à amener le royaume des cieux à toute l'humanité. Cette activité bénie nous permet de partager joyeusement l'infinie bonté de Dieu avec tous ceux qui occupent nos pensées et notre existence.
Le manque d'humilité nous pousse à juger les autres; Mrs. Eddy nous indique le chemin à ce propos: « Chérissez l'humilité, “veillez”, et “priez sans cesse”, ou bien vous raterez le chemin de la Vérité et de l'Amour. L'humilité n'est pas indiscrète; elle n'a pas un instant pour se mêler des affaires d'autrui, pas de place pour l'envie, pas de temps à perdre en paroles inutiles, en distractions futiles ni en tous les et cetera des voies et moyens qu'emploie le sens personnel. » Mis., p. 356. Que voilà des directives profitables pour que nous nous mêlions de nos propres affaires et de celles du Père !