Un jour un homme dont la main était desséchée reçut cet ordre de Christ Jésus: « Étends ta main. » Matth. 12:13; Cet homme obéit à l'injonction qui lui était faite, et Jésus le guérit.
Le Maître lui demandait-il d'exécuter un simple geste afin d'obtenir sa guérison ? Ne faut-il pas plutôt entendre qu'il cherchait à inciter le patient à étendre sa pensée, autrement dit à reculer son horizon mental qui jusque-là avait été limité par ce qui semblait être l'évidence d'une condition incurable ?
Voici ce que déclare Mrs. Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures et qui nous éclaire sur la méthode de guérison utilisée par Jésus à cette occasion: « Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. Dans cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. » Science et Santé, p. 476;
La pensée de Jésus dépassait si largement les limites de la matière mourante et souffrante pour pénétrer si profondément dans le domaine divin de l'Esprit que la prétention à la réalité du mal s'évanouit à la lumière de la totalité du bien. Alors qu'un sens mortel limité de la nature de l'homme déclarait la main desséchée, énonçant ainsi un faux décret prenant appui sur une fausse loi dépourvue de toute vraie science, et alors que ce sens condamnait sa victime à en subir les conséquences, Jésus savait que l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu, du Principe parfait de toute existence.
Grâce à la Science Chrétienne, fondée par Mrs. Eddy, nous sommes maintenant à même d'apprendre la méthode par laquelle Jésus guérissait. La Science Chrétienne est en accord avec le récit de la création spirituelle contenu dans le premier chapitre de la Genèse. Ce récit, d'après lequel Dieu créa l'homme et l'univers et déclara que tout ce qu'il avait fait était bon, réfute avec la logique la plus rigoureuse le second récit où l'envie, la désobéissance, la crainte, la condamnation et le doute sont amenés par un serpent parleur dont il n'était pas question auparavant.
La Science Chrétienne, ayant accepté la vérité absolue du premier récit de la création comme point de départ, développe son argumentation métaphysique en sondant les Écritures à la recherche de leur signification spirituelle. Elle s'élève ainsi jusqu'à une compréhension spirituelle de Dieu en tant qu'Esprit, Entendement, Ame, Principe, Vie, Vérité, et Amour dont le résultat immédiat pour ceux qui la mettent en pratique dans leur vie de chaque jour est la solution graduelle de leurs problèmes.
La Science Chrétienne, révélant l'omniprésence du bien, Dieu, l'Esprit, exclut la possibilité de l'existence du mal, de Satan, de la matière, ou d'un concept matériel de l'être. Elle obéit ainsi au Premier Commandement: « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. » Ex. 20:3; Et cette obéissance conduit au royaume des cieux. Elle ouvre les yeux et élargit la connaissance jusqu'à la compréhension spirituelle de Dieu et de Sa création.
Mrs. Eddy découvrit et élucida pour l'humanité la Science du christianisme véritable, et les Scientistes Chrétiens du monde entier lui vouent à cause de cela une immense gratitude. Mrs. Eddy, qui suivit fidèlement Jésus, montra que les soi-disant évidences soutenues par les sens matériels et l'insatisfaction perpétuelle qu'ils engendrent sont des illusions d'un sens limité de l'existence. Ces illusions sont remplacées par les vérités éternellement substantielles de la Science divine.
La caractéristique fondamentale de la pensée prenant comme base de raisonnement la matière est qu'elle ne peut s'élever au-dessus du terrestre. Elle est incapable de s'arracher à cette attraction, cette influence séductrice de ce qui n'est en réalité qu'une illusion du sens mortel. Ce cycle hypnotique, décourageant, décevant, porte en lui ses propres limites, à l'intérieur desquelles on récolte crainte, malheur, maladie, souffrance, mort, qui sont les fruits amers de l'erreur.
Notre salut consiste à échapper à cette attraction en brisant les prétendues barrières qui tiennent nos pensées prisonnières et à leur permettre de s'élever là où la Vérité se révèle dans son intégralité.
Seule la Science du Christ répond à toutes les espérances parce qu'elle dépasse hardiment le cadre habituel des investigations et de la recherche. Non satisfaite de faire reculer les limites de la matière, elle les franchit d'emblée. Elle les délaisse complètement pour les remplacer par des déclarations spirituelles inspirées concernant Dieu, l'homme et l'univers, déclarations dont le point d'appui est a l'antipode de la matière, c'est-à-dire, l'Esprit.
Voici que les portes de la prison de l'illusion d'un entendement limité par la matière et restreint dans ses possibilités évolutives s'ouvrent toutes grandes devant la pensée assoiffée de liberté. Voici le Christ, la Vérité, illuminant le chemin qui mène à la réalité spirituelle, dont le Principe essentiel est Dieu. Tout ce qui limite la pensée humaine, la crainte, le doute, l'envie, la haine, le ressentiment, la rage, le scepticisme, l'orgueil, tout cela peut être balayé, et l'est en effet, par la Science Chrétienne dans laquelle Dieu est compris, selon la parole de Jésus, comme le seul bien infini, suprême et illimité. Il n'est pas étonnant qu'apparaissent alors les œuvres dignes d'une telle Science, et que la main soi-disant desséchée redevienne vivante sous l'effet bienfaisant de l'amour guérisseur.
La Science Chrétienne délivre l'humanité de ses hantises, de ses chimères, de ses superstitions multiples. Le Christ à l'œuvre élève peu à peu la conscience humaine jusqu'à la perception des vérités sublimes concernant l'identité réelle de l'homme et de ses possibilités illimitées d'enfant, ou héritier de Dieu, le bien. Être conscient de la présence active du Principe divin et de sa méthode, l'aimer, l'accepter, lui obéir en toute humilité, la laisser entrer dans l'expérience quotidienne pour nous diriger, c'est pratiquer la Science Chrétienne.
Alors les démons sont chassés, les lépreux nettoyés, les malades guéris et même les morts ressuscités. Voilà les résultats quand on apprend progressivement à remplacer le faux concept par le vrai, à échanger la fable pour la Vérité, à se détourner des faux dieux que l'on adorait auparavant et qui nous privaient de la connaissance pure et joyeuse du seul vrai Dieu, le bien.
La Science du Christ nous invite à quitter les soi-disant attractions de la matière et à élever nos désirs, nos espérances, nos prières et nos actes jusqu'à l'Ego qui est Entendement, Esprit, Vie infinie, Amour éternel, Vérité unique, Principe immuable, Ame impeccable.
Paul dit aux Colossiens — et ce passage a traversé les temps pour s'appliquer à nous, même aujourd'hui —: « Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » Col. 3:2; Et Ésaïe s'écria: « Cessez de vous confier en l'homme, dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle: car de quelle valeur est-il ? » Ésaïe 2:22. Quel est « l'homme » dont il s'agit, si ce n'est Adam, la poussière qui retourne à la poussière, autrement dit: le concept strictement mortel de l'homme, la croyance inintelligente au mensonge de la vie dans la matière ?
Rien ne nous oblige à subir la condamnation qu'engendre la croyance à une création matérielle. Écoutons l'ordre que donna Jésus: « Étends ta main. » Sachons que nous sommes capables de le comprendre en détournant notre attention, nos énergies et nos efforts de l'apparente réalité du mal et en nous tournant vers la réalité spirituelle du bien. Alors la main libérée remuera, l'esclave du péché sera affranchi, le boiteux sautera de joie, le muet parlera et le sourd entendra Dieu l'appeler par son nom nouveau.