La solitude est un état illusoire de l'entendement mortel humain, illusion que cet entendement ressent et qu'il produit lui-même. Elle suppose un état déprimé de la pensée, une vie privée de l'encourageante intimité d'amis et de famille, et grandement dénuée de la chaude satisfaction de donner et de recevoir l'amour.
Cependant, il est généralement reconnu que l'on peut se sentir seul dans une foule, et être satisfait, intéressé et heureux quand on est seul. Ceci montre que le sens de solitude n'est pas nécessairement produit par la simple absence d'êtres humains autour de soi, mais par le fait que notre désir de partager la douceur, le réconfort et l'inspiration de l'amour est lié d'une manière trop intransigeante à la présence physique des autres.
La Science ChrétienneChristian Science: Prononcer 'kristienn 'saïennce. donne la véritable explication de la fausseté de ce concept déformé du sens personnel. Elle montre clairement que, dans la vérité absolue, c'est-à-dire en dehors du témoignage du sens matériel, nous ne sommes pas des mortels faits de chair, forts à certains égards et faibles à d'autres, mais des êtres spirituels, des expressions de Dieu, l'unique Entendement créateur infini qui est l'Amour divin. Dieu entoure Ses reflets — c'est-à-dire chacun de nous individuellement, — de Sa vivifiante présence qui rend heureux et nous équipe de la capacité spirituelle d'être toujours pleinement conscients de Son amour et de nous en réjouir. Il est donc naturel pour nous de tendre vers l'expression humaine de cet amour et également naturel de désirer l'exprimer envers les autres. Mais ce désir n'est jamais sans intelligence ni contrôle. Parce qu'il est dépourvu d'égoïsme, il ne peut jamais être frustré, car Dieu le pourvoit d'un objet approprié.
Le sens matériel suggère, cependant, que lorsque nous sommes seuls ce désir instinctif et naturel d'aimer est privé de son objet. Aussi appelle-t-il ce sens frustré: solitude, et il le dépeint comme étant triste et déprimant. Au cas où les vicissitudes de l'expérience humaine sembleraient nous couper de notre agréable et chaude compagnie humaine, devrions-nous simplement nous résigner au sens de dépression, de vide et d'inaction d'une vie solitaire ? Ou bien y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour sortir du chagrin et ainsi nous réjouir de notre juste part de vraie satisfaction, d'intérêt et de joie profonde que Dieu a pour dessein de donner à Ses enfants pour qu'ils soient heureux ? Certainement, il y a quelque chose à faire.
La Science Chrétienne indique le chemin qui conduit hors de la croyance mortelle à la solitude. C'est un chemin que peuvent suivre tous ceux qui acceptent d'échanger leur inutile soumission aux émotions mortelles mesmériques contre le raisonnement scientifique qui apporte la liberté et le bonheur.
La Science Chrétienne reconnaît aisément qu'une compagnie humaine appropriée est désirable et agréable, et qu'elle peut être encourageante et constructive. Et cependant, la plupart d'entre nous ont vu des individus, ayant amis et famille autour d'eux, présenter l'aspect d'une existence sans joie et même malheureuse. La compagnie humaine seule peut- elle alors donner vraiment contentement et satisfaction à la vie humaine ? La réponse est que ce qui peut remplir notre vie n'est pas essentiellement l'amour et le réconfort que les autres nous donnent mais ce que l'Amour divin, Dieu, l'Entendement même de tous, nous révèle comme étant le but qu'il a choisi pour nous, le but qui commande notre amour, qui élève nos intérêts et nous oblige à exprimer nos meilleures capacités et ainsi nous force à nous élever jusqu'aux exigences de ce but.
Seule une vie sans but est réellement une vie solitaire, parce qu'elle est une vie où manquent l'intérêt, l'activité et la chaleur de l'inspiration spirituelle. Aussi seuls que nous puissions paraître quelquefois au sens humain, notre service consacré à quelque but spirituel donné par Dieu ne manquera jamais d'attirer vers nous, par un sens chaleureux de parenté, ceux qui seront capables de voir et d'apprécier ce but élevé et seront inspirés par notre consécration à ce but. Nous ne nous sentirons alors jamais solitaires, car nous serons entourés de l'amour d'un grand nombre et nous le ressentirons et serons conscients et heureux de cet amour.
Essentiellement donc, ce qui donne un sens à la vie humaine, ajoute l'affection aux relations humaines et nous protège contre l'impression d'être inutiles, isolés et tristes, ce n'est pas ce que les autres font pour nous mais ce que nous faisons pour eux, sous l'impulsion de l'Amour divin. Celui qui dépend uniquement de la compagnie des autres pour le réjouir et lui faire sentir qu'il est aimé est susceptible de devenir un être gâté, exigeant et, finalement, de ne plus être aimé. Vivre selon la Règle d'Or: « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux », Luc 6:31; est le remède infaillible à l'égocentrisme qui est souvent caché derrière le faux sens mortel de solitude.
Nulle recherche incessante de la compagnie des autres pour échapper au sens mesmérique et déprimant de la solitude, ne peut aider à trouver le réconfort de la compagnie humaine, réellement aimante. Le désir maladif d'être toujours seul pour ne pas être ennuyé par les traits de caractère de nos semblables ne peut pas non plus apporter la tranquillité féconde et la satisfaction ainsi que la paix intérieure dont on a besoin.
Les idées divines, qui réchauffent le cœur et nous inspirent peuvent venir à nous au milieu d'une foule, aussi bien que dans le calme de la solitude, dans le silence de la pensée élevée. Quand elles viendront vraiment, cette solitude sera animée par la présence inspiratrice des pensées angéliques de Dieu; et nous serons heureux de pouvoir partager ces pensées avec ceux de nos semblables qui y sont réceptifs. Alors, la solitude sera libérée de la tristesse de l'isolement, car nous aurons de nombreuses occasions de nous réjouir de ce que la compagnie humaine peut nous offrir de meilleur.
Dans l'expérience humaine, c'est habituellement une similitude de caractères, de mentalités et de goûts qui attire les individus l'un vers l'autre, et peut former la base d'heureuses relations humaines. Christ Jésus, par sa profonde spiritualité innée, était différent de ceux qui étaient autour de lui. Il s'élevait bien au- dessus d'eux. Par conséquent, il aurait dû être un homme solitaire. Mais l'était-il ? Il apparaît, d'après les récits bibliques que bien qu'en certaines occasions de son choix le Maître était seul, il n'était jamais isolé, mais pleinement occupé à accomplir sa mission dictée par Dieu. Il ne fuyait jamais non plus la compagnie de ses semblables, bien qu'il leur était supérieur en tous points mais, au contraire, il profitait de leur présence avec lui pour leur donner les richesses spirituelles de sa nature divine, le Christ, son individualité véritable.
Parce qu'il était toujours pleinement conscient de la présence encourageante, vivifiante et réconfortante de l'Amour divin, le Père-Mère de tous, qu'il servait, le Maître n'était pas sujet au sentiment mortel d'isolement avec sa tristesse, son abattement, avec son faux sens de dépendre des autres pour trouver le courage et le réconfort de l'amour. Aussi pouvait-il dire, avec une pleine assurance, à ceux qui le suivaient: « Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » Jean 8:29;
Sous l'en-tête marginal « L'harmonie est naturelle, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « L'harmonie est produite par son Principe, est gouvernée par lui et demeure avec lui. Le Principe divin est la Vie de l'homme. Le bonheur de l'homme n'est donc pas à la merci du sens physique. » Science et Santé, p. 304. Et dans le passage précédant ce texte, sous l'en-tête marginal « L'homme est inséparable de l'Amour » elle résume la base même de tout ce que l'on peut dire à ce sujet: « La doctrine de la Science Chrétienne est celle-ci: l'Amour divin ne peut être privé de sa manifestation, de son objet; la joie ne peut être changée en tristesse, car la tristesse n'est pas maîtresse de la joie; le bien ne peut jamais produire le mal; la matière ne saurait jamais produire l'entendement, ni la vie aboutir à la mort. L'homme parfait — gouverné par Dieu, son Principe parfait — est impeccable et éternel. »