L’expression « trop tard » peut figurer parmi les plus tristes du langage humain. Il peut en être de même de « trop tôt ». Des projets extrêmement importants ont échoué pour avoir été poussés avec trop d’impétuosité. Des amitiés naissantes se sont flétries parce qu’on leur a imposé un pas trop rapide. Chaque jour, de précieuses opportunités ont été perdues parce que quelqu’un a agi trop rapidement ou trop lentement.
De telles désillusions ne sont pas inévitables. Christ Jésus, dans tout ce qu’il entreprit, prouva qu’il avait au plus haut point le sens du moment opportun. Souvent il agissait rapidement sans hésitation ou délai; dans les Évangiles où le récit du ministère de Jésus est relaté, on trouve maintes et maintes fois des mots tels que « immédiatement » ou « aussitôt ». Mais il savait également quand il fallait attendre. Ayant appris que son ami Lazare était malade, il attendit encore deux jours avant de se mettre en route pour lui apporter la guérison. (Voir Jean 11:6.) Il refusa de se rendre à Jérusalem pour une ultime confrontation avec ceux qui s’érigeaient contre lui, jusqu’à ce que le moment opportun fût venu. Ce sens du moment opportun lui permit d’amener sur la scène humaine des changements profonds et durables au cours de sa brève carrière ici-bas.
Comment pouvons-nous savoir quand le moment d’agir est arrivé ? Nous pouvons rassembler toutes les données à notre disposition et essayer d’arriver à une décision sur cette base. Ou bien nous pouvons programmer tous nos renseignements et les traiter par ordinateur pour en obtenir une réponse rapide comme l’éclair. Et cependant, dans l’un ou l’autre cas, il est possible d’avoir omis de prendre en considération quelque facteur vital et de se trouver encore dépourvu de l’orientation juste que l’on recherche. Pour obtenir un sens certain du moment opportun, il faut faire davantage que s’en remettre à de simples méthodes humaines.
Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, écrit: « Ceux qui sont désobéissants décident d’agir avant que Dieu n’agisse, ou bien trop tard pour pouvoir Le suivre. Assurez-vous que Dieu vous indique Le chemin; et alors, hâtez-vous de Le suivre quelles que puissent être les circonstances. » Miscellaneous Writings, p. 117; Mais pour être sûrs que Dieu dirige nos pas, nous devons comprendre jusqu’à un certain point la nature de Dieu et la relation qui nous unit à Lui.
La Bible parle souvent de la grande sagesse de Dieu et de Ses connaissances insondables. La Science Chrétienne identifie Dieu en tant qu’Entendement divin, l’intelligence infinie qui embrasse et gouverne tout être véritable. Cet Entendement divin est le même Dieu que Jésus identifiait comme le Père, plein d’amour, de chacun de nous.
La Science Chrétienne identifie également l’homme, le fils de ce Père qui nous aime, en tant que l’idée ou l’expression individuelle de l’Entendement divin illimité. En Science Chrétienne, ce qui est essentiel à la prière, c’est d’abord d’exclure de la pensée le concept de l’homme comme une intelligence limitée, personnelle, dont la base est la matière; puis, de remplacer ce concept par celui de l’homme en tant qu’idée divine, entièrement spirituel, exprimant individuellement la sagesse infinie de sa source, l’Entendement divin.
Quand nous avons besoin d’être guidés dans le choix du moment opportun, soit pour agir, soit pour attendre, il faut tout d’abord nous tourner calmement en pensée vers la véritable nature de Dieu en tant qu’Entendement divin ou intelligence illimités et vers l’homme en tant que Son expression infinie. Avec ces grands faits continuellement dans notre conscience, et dans la mesure où nous méditons toute leur portée, les assimilant vraiment, nous trouvons qu’ils gouvernent nos décisions. Nous savons comment agir et à quel moment agir.
Dirigés par ces faits, nous sommes à même d’agir promptement et efficacement, si le moment est venu d’agir. Mais s’il se trouve que c’est une occasion d’attente, nous pouvons attendre avec la paisible assurance que « l’Éternel a de la bonté pour qui espère en lui ». Lam. 3:25.
A mesure qu’hommes et femmes apprendront à connaître le Père céleste en tant qu’Entendement divin et à se reconnaître eux-mêmes comme Ses idées spirituelles intelligentes, ils commenceront à voir que « trop tard » et « trop tôt » n’assument aucun rôle dans leur existence.