A La page 118 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy écrit: « Prenez courage; la guerre contre soi-même est pleine de grandeur. » Aux affligés, aux mécontents; à ceux qui pensent avoir en quelque sorte échoué ou qui prennent en mauvaise part des circonstances dont les suites semblent pénibles — viennent ces paroles encourageantes et bonnes, valant d'être méditées; car c'est dans notre penser qu'il faut obtenir la victoire sur toutes les formes de l'erreur.
Quel est le but pour lequel nous guerroyons, et quelles sont les méthodes qu'il nous faut adopter? Notre Leader dit (ibid., p. 8): « Considérez simplement comme votre ennemi ce qui souille, dégrade et détrône l'image-Christ, que vous devez refléter. » Dans le même article, intitulé « Aimez vos Ennemis, » nous trouvons plus loin ce passage (p. 10): « Même selon la croyance vous n'en avez qu'un (mais pas en réalité), et cet ennemi c'est vous-même — la croyance erronée que vous avez des ennemis; que le mal est réel; qu'il existe en Science autre chose que le bien. » Nous pouvons donc dire: la guerre a lieu entre notre vrai sens du moi et un faux sens du moi qui voudrait détrôner l'image-Christ que nous devrions refléter et qu'en réalité nous reflétons.
C'est pour un but très élevé que nous luttons, pour la maîtrise absolue sur toutes les lois de la matière acceptées par un faux sens du moi, et pour la paix spirituelle qu'apporte semblable victoire. Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, saint Paul écrit: « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont point charnelles, mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses. » Remplir notre conscience de Vérité et d'Amour, telle est la manière dont nous luttons; et cette compréhension spirituelle abat vraiment les forteresses que semblaient avoir érigées les fausses croyances.
Peut-être souffrons-nous d'un abattement qui d'après notre croyance serait dû à des erreurs passées, à un travail pour lequel nous n'avons aucun goût, à une impression d'isolement, à la pénurie ou à quelque autre forme du penser inharmonieux. Il est possible que nous éprouvions du découragement parce qu'en apparence nous ne pouvons nous élever au-dessus de certains ennuis; ou bien nous sommes las et mécontents de la lenteur de nos progrès, car il nous semble que nous devrions avancer à grands pas; peut-être aussi quelque ancien mal refuse apparemment de céder et se montre sous des formes nouvelles. Dans tous ces cas, le remède n'est-il pas la correction de notre propre penser, plutôt que l'effort humain pour changer les conditions extérieures? Il en est sûrement ainsi! Nous pouvons être certains d'une chose: quand notre propre croyance à la réalité de l'erreur cède au pouvoir de la Vérité, aucune circonstance ne peut retarder notre guérison ou nos progrès.
Saint Jean déclare que « Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en Lui de ténèbres. » Il dit également: « Dieu est amour. » L'Amour est donc la lumière illuminant notre penser, afin que nous puissions refléter l'image-Christ. Si sombre que soit une chambre, les ténèbres disparaissent quand on allume l'électricité; car la lumière et l'obscurité ne sauraient être présentes simultanément, et les ténèbres ne peuvent résister à la lumière. De même, si nous permettons que l'amour, la bienveillance et le dévouement inondent notre conscience, les pensées qui ne sont ni aimables ni aimantes s'évanouissent. Nous ne saurions douter qu'avec cette lumière dans notre conscience, toutes les choses inharmonieuses finiront par disparaître: nous aurons alors le bonheur d'être victorieux des conditions qui précédemment avaient semblé nous maîtriser.
Comprenant que l'homme est spirituel, nous pouvons à coup sûr démentir la tentation du découragement. Nous pouvons laisser derrière nous les croyances matérielles avec leurs souffrances, leurs chagrins, leurs péchés; et par réflexion nous pouvons — nous devons même — rester dans la conscience de l'Esprit, de l'Amour. Le fait suivant est simple, facile à comprendre: quiconque émet des pensées justes et bienveillantes ne peut pas avoir en même temps des pensées abattues. « Il n'est aucune porte par où le mal puisse entrer, ni aucune place que le mal puisse remplir dans un entendement que remplit la bonté, » écrit notre Leader (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 210).
Par le chapitre trois du livre de Daniel, nous savons que trois jeunes Hébreux furent menacés de mort dans la fournaise ardente s'ils ne se prosternaient pas pour adorer la statue qu'avait érigée le roi. Les captifs firent une réponse édifiante qui vaut d'être méditée. Refusant tout compromis, ils déclarèrent: « Le Dieu que nous servons peut nous délivrer, et il nous délivrera certainement de la fournaise ardente et de ta main, ô roi! Quoi qu'il en soit, ô roi, sache que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as élevée. » Le refus de céder aux exigences matérielles représentait la vraie sagesse, et il en résulta une magnifique démonstration du pouvoir divin.
Si la prétention du mal paraît tenace; si elle dure depuis longtemps, et qu'en apparence nous ayons subi mainte défaite — n'importe; attachons-nous à la vérité que nous comprenons; comme les trois témoins mentionnés plus haut, refusons avec sagesse et fermeté de prêter l'oreille aux demandes du sens matériel, qui voudrait nous suggérer le découragement.
Si déjà maintenant le bonheur remplit notre conscience, notre joie ne sera-t-elle pas encore beaucoup plus grande du fait que pendant nos épreuves nous avons été fidèles à notre idéal? « Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi; quand tu franchiras les fleuves, ils ne t'engloutiront point. Quand tu passeras au milieu du feu, tu ne seras pas brûlé et la flamme ne te consumera pas. »
