Comment rendrons-nous à l'humanité ce dont elle paraît souvent privée — l'exemple d'un noble caractère, impliquant la protection sage et tendre de ceux qui sont confiés à nos soins? Voilà ce qu'ont pensé bien des mortels lorsqu'au souvenir d'occasions perdues, ils se sentaient accablés par les remords et la condamnation d'eux-mêmes.
Si nous n'avons pas su mettre à profit les occasions qui nous étaient offertes, ceci ne devrait point nous décourager, car aujourd'hui est riche en promesses. Le Scientiste Chrétien sincère quitte la rive des fausses croyances matérielles pour s'avancer vers les heureux faits de l'Ame; dans ce cas, le présent est trop précieux pour être occupé par de vains regrets. Mettant au service du bien la journée en cours, nous percevrons de mieux en mieux la lumière spirituelle. La révélation de la Vérité que Mrs. Eddy expose dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, ainsi que dans ses autres ouvrages, permet d'obtenir cette lumière qui révèle la paix, la puissance et les progrès.
L'occasion de réparer les erreurs ignorantes ou volontaires du passé se présente chaque jour non seulement à ceux qui se sont vraiment repentis, mais à tous les hommes. Le cœur qui accepte humblement ces opportunités reçoit aussi la force et le courage nécessaires pour continuer cette grande tâche; car Dieu, qui est juste, répond à toutes les prières sincères.
Mais que faire pour rectifier les fautes qui prétendent s'attacher à nous lorsque nos pas encore mal assurés reprennent la bonne direction? Notre bien-aimée Leader répond à cette demande lorsqu'elle écrit dans Miscellaneous Writings (p. 354): « Un peu plus de grâce, un mobile rendu pur, quelques vérités dites avec tendresse, un cœur adouci, un caractère maîtrisé, une vie consacrée, rétabliraient l'action juste du mécanisme mental, et manifesteraient le mouvement du corps et de l'âme se réglant sur Dieu. » Se consacrer calmement et fermement au bien, faire preuve d'un amour désintéressé, voilà ce qui assurera la restitution. Poursuivant et pratiquant la vérité, nous trouverons le sentier qui nous fera sortir de la vallée et nous introduira dans les sphères lumineuses et joyeuses de l'intelligence spirituelle. Comprendre spirituellement, au moins dans une certaine mesure, la nature de Dieu et de l'homme, donne de l'espoir et permet de maîtriser l'écrasante pression du chagrin et de la propre condamnation.
La Science Chrétienne enseigne que le bien est la seule chose qui soit ou qui ait jamais été réelle. Les Écritures disent: « Dieu requiert ce qui est passé » (Ecclésiaste 3:15, version anglaise). Dieu requiert que nous admettions Sa suprématie en ce qui concerne non seulement l'heure actuelle, mais le prétendu passé. Dieu est le bien; par conséquent le bien a toujours été, est, sera sans cesse tout ce qui est réel. En tant que reflet de Dieu, l'homme n'a jamais commis d'erreur. Il a toujours été sage, aimant, honnête et pur. Connaître cette vérité, nous attacher à elle, c'est ce que nous pouvons faire pour secourir le monde qui attend sa rédemption, qui soupire après l'attouchement salutaire de la Vérité. Il faut neutraliser l'influence pernicieuse des pensées mortelles amères ou coupables; les malades doivent être guéris, la pauvreté abolie. Ceci ne peut s'accomplir que par l'intelligence spirituelle.
S'ils comptent sur leurs lumières et leur jugement personnels, les parents peuvent se tromper; mais l'amour constant du Père-Mère plein de sagesse garde les Siens. Dieu ne les laissera jamais se perdre. Ils ne peuvent pas plus être séparés de Lui que les rayons ne peuvent être séparés du soleil. Par la bouche d'Ésaïe, Dieu a déclaré: « Je t'ai ceint de force, quand tu ne me connaissais pas. » Si quelque enfant capricieux ne semble ni connaître ni désirer la tendre sollicitude du Père, il n'en est pas moins vrai que Dieu guide et protège. Chacun de nous a sa place; comme le dit un vieux cantique: « Toi dans ton angle et moi dans le mien. » La Science Chrétienne dépasse les croyances humaines; elle révèle la place spirituelle préparée dès l'origine, attendant qu'on accepte ses bénédictions, et demeurant pour l'éternité.
Si ceux qui nous sont chers paraissent s'égarer dans le labyrinthe des faux plaisirs, des attractions et des ambitions erronées, nous ne devrions pas céder à l'inquiétude, mais savoir que la loi de Dieu, de l'Amour infini, prévoit pour tous un développement inévitable et juste: aucun pouvoir ne saurait contrecarrer, entraver ou même retarder la manifestation du bien que Dieu dispense à l'homme. D'une manière ou d'une autre, chacun parviendra éventuellement à voir sa sainte individualité, créée à la ressemblance de Dieu.
A mesure que la conscience humaine distingue les faits spirituels concernant l'être de l'homme, les larmes cessent de couler, la joie et le courage renaissent, les anciennes erreurs périssent et des occasions nouvelles se présentent: on voit la possibilité de servir d'une manière universelle, d'aimer chacun, de travailler pour le genre humain, et par conséquent de suivre véritablement Jésus-Christ. Ainsi disparaîtra la pensée mortelle erronée, et la restitution s'accomplira. Sous la rubrique marginale « Rémission de la peine, » Mrs. Eddy écrit (Science et Santé, p. 11): « La loi morale, qui a le droit d'acquitter ou de condamner, demande toujours la restitution avant que les mortels puissent ‘monter plus haut.’ »
Ce que nous envisageons comme essentiel à notre bonheur exerce une influence décisive sur notre caractère.—
