En ce qui concerne les églises Scientistes Chrétiennes, les édifices offrent une grande variété, mais les groupements se ressemblent beaucoup. Les édifices nous inspirent dans la mesure où ils expriment la beauté, la sécurité, la paix; mais l'inspiration dont bénéficie le disciple qui comprend et prouve ce que signifie la qualité de membre est bien plus grande encore: elle est même assez ennoblissante pour détruire la critique peu charitable qui semble être instinctive chez les humains. Il suffira de comprendre l'hétérogénéité de ceux qui étudient la Science Chrétienne pour avoir dès l'abord une attitude plus conciliante. Les adhérents de cette Science se recrutent dans tous les milieux; de là une diversité considérable. Tous les Scientistes Chrétiens s'accordent pour reconnaître la vérité des enseignements de Mrs. Eddy. Sous d'autres rapports, leurs points de vue sont aussi variés qu'il est possible de l'être.
Dans les églises Scientistes Chrétiennes, on trouve des membres qui se rattachaient de près à l'église et d'autres qui n'appartenaient à aucune église; les uns croyaient jadis à un Dieu corporel et les autres n'avaient point de Dieu; beaucoup croyaient à la prière sous une forme quelconque, et certains ne priaient jamais; plusieurs étaient superstitieux, d'autres étaient froidement intellectuels. Les uns sont venus à la Science Chrétienne parce qu'ils étaient pauvres en esprit, les autres parce que la santé leur faisait défaut; pour bien des personnes, il s'agissait de sortir d'une grande affliction; parfois aussi, on n'avait jamais connu l'amertume des épreuves. Les uns sont sortis de ce qu'on appelle une église orthodoxe; certains ont vécu dans des milieux où la tradition et les conventions étaient suprêmes, tandis que d'autres étaient non-conformistes; plusieurs étudiaient la Bible, qui était lettre close pour leurs confrères; les uns tenaient beaucoup au côté social de l'orthodoxie; les autres ne voyaient pas le sens de ces activités. Parmi les membres de nos églises, les uns ont eu des richesses matérielles, d'autres n'en avaient que peu ou point; tels ont bénéficié d'une éducation soignée, plusieurs n'ont pas eu cet avantage; quelques-uns ont été guéris des vices les plus graves, auxquels d'autres ne s'étaient jamais livrés. Nous pourrions allonger encore la liste des contrastes, mais ceci suffira pour éveiller la pensée en ce qui concerne une des caractéristiques de nos organisations. Il est clair que tous les groupes sociaux présentent certains contrastes; mais il est probable que c'est l'église Scientiste Chrétienne qui offre la plus grande diversité, car ses membres se recrutent parmi toutes les communions et chez ceux qui n'avaient aucune croyance religieuse. Aussi permet-elle d'entrevoir, comme le ferait une coupe transversale, les aspects les plus divers de l'humanité civilisée.
Considérons maintenant un groupe de ce genre. Dans une grande église en particulier, les différences seront frappantes: la plupart des goûts, des points de vue, des coutumes qui d'ordinaire séparent ou rapprochent les individus sont représentés; mais tous les membres sont unis en ce qui concerne Dieu; tous cherchent à connaître la vérité qui rend les hommes libres; tous s'accordent sur la valeur de la Science Chrétienne et désirent la comprendre toujours davantage. Cette situation n'est-elle pas faite pour inspirer celui qui la médite et l'engager à être charitable? La Cause commune est le terrain sur lequel tous se rencontrent; et lorsque le disciple réfléchit à cette unanimité des buts, à cet idéal du Christ démontré qui a groupé en une église des chrétiens jadis épars, sa pensée s'emplit d'une paix radieuse. Qu'importent les divergences qui se présentent parfois touchant des activités extérieures et secondaires, pourvu que tous soient d'accord sur ce qui constitue la Science Chrétienne et sur la nécessité d'obéir au Manuel? Les opinions diffèrent-elles quelque peu concernant l'administration des affaires de l'église? Ces différences n'impliquent pas un conflit lorsqu'elles sont présentées sincèrement, sous une forme bienveillante, et en tenant compte du fait que d'autres ont aussi le droit d'exprimer leur opinion. Elles ne peuvent nous troubler si nous avons sans cesse devant les yeux cette situation merveilleuse: une foule de personnes représentant des milieux si divers, réunies dans l'intention commune de démontrer l'Église véritable et d'avancer vers ce but d'une manière toujours plus harmonieuse. Côte à côte elles luttent contre l'erreur, et c'est le dévouement des travailleurs qui détermine leur succès. Car il faut maintenir l'idéal au-dessus du moi pour que s'établisse parmi les membres de l'église la vraie fraternité.
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