A certains égards il n'y a pas, entre un état appelé guerre et un autre appelé paix, une différence aussi grande qu'on le croit en général. En toutes circonstances, il doit y avoir une activité. La paix n'est pas la léthargie. Elle n'est pas davantage un retour aux habitudes de l'égoïsme humain, habitudes qui furent même en partie et pour un temps mises de côté dans l'intérêt de la coopération pour une cause juste. L'activité réelle pour le Principe, qu'elle se nomme paix ou guerre, doit durer éternellement. En dépit de toute apparente concorde ou discorde des humains, la relation véritable de l'homme à Dieu demeure à jamais la même. Cette relation fondamentale est une relation de consécration, puisque l'activité qui constitue l'homme authentique est entièrement consacrée à sa cause, au Principe qui est l'intelligence infinie.
Sur ce point, il peut toujours régner le plus parfait accord. Celui-là même qui, apparemment, ignore tout de la Christian Science doit admettre, s'il réfléchit tant soit peu, que le fait que nous sommes vivants exige une cause. Cette cause est la Vie divine, l'Entendement véritable, l'Esprit, et elle ne dépend en aucune façon des suppositions de la matière. La pleine fonction de l'homme est d'exprimer cette vie harmonieuse. En réalité, il ne saurait faire autre chose, puisqu'une cause infiniment juste produit invariablement un effet de même ordre. A la base de la Christian Science, il n'y a qu'une seule cause, l'Entendement divin, entretenant comme son effet une activité harmonieuse, l'homme. Ceux qui connaissent tant soit peu la Christian Science sont d'accord sur ce point, et, tôt ou tard, chacun devra l'accepter comme la seule vérité démontrable de l'être. Ils sont nombreux déjà ceux qui entrevoient le fait que tel est le fondement de toute unité. Toutes les divergences d'opinion doivent disparaître en présence de l'Intelligence une et de son activité.
La seule amitié éternelle repose sur cette base spirituelle. C'est se tromper que se la représenter comme étant autre chose qu'une activité en harmonie avec l'intelligence divine. En d'autres termes, l'ami véritable doit toujours être trouvé dans l'expression de l'Entendement infini et jamais dans la matière. Dépendre de l'Entendement unique, voilà la seule façon de préserver l'amitié en temps de paix ou de guerre. Seul ce que l'Entendement sait d'un frère, d'une sœur ou d'un ami, constitue le fait spirituel. L'Entendement divin, il va sans dire, ignore tout des divergences apparentes d'opinions, des discordes de croyances, des luttes de l'erreur, mais il se réjouit dans l'unité eternelle de son idée. A la place des divergences humaines, l'Entendement réel connaît le développement illimité de la variété dans l'action. La croyance aux malentendus doit être remplacée par rien de moins que par la compréhension spirituelle absolue. Cette compréhension est la connaissance du Principe et de son idée comme seule réalité.
On a écrit bien des volumes sur le thème de l'amitié, mais l'étudiant de la Christian Science trouve l'élan que réclame l'amitié véritable dans son étude sans cesse renouvelée de la Bible et des œuvres de Mrs. Eddy. Des concordances complètes indiquent tous les passages. Les comparaisons entre ceux-ci sont intéressantes. Dans les Proverbes, par exemple, se lit ce texte fameux: “Il est tel ami, plus attaché qu'un frère.” Comparez ceci avec ce que Mrs. Eddy dit, à la page 151 de “Miscellaneous Writings”: “Frère, sœur, bien-aimé dans le Seigneur, te connais-tu toi-même, et es-tu entré en rapport avec Dieu? Si non, je t'implore comme Christian Scientist, ne tarde pas à faire de Lui ta première connaissance.” Parfois, on peut se dire qu'il appartient à autrui de faire les avances. Mais les avances réelles sont déjà faites quand on se tourne joyeusement vers l'Entendement divin pour trouver auprès de Lui tout ce qui est véritable. Il est facile d'entrer spirituellement en rapport avec l'intelligence divine une, dont l'expression est infinie. C'est seulement au sens humain des choses, qui est de toute façon un imposteur, que l'amitié impérissable peut sembler difficile. L'Entendement unique est “plus attaché qu'un frère” à l'idée, et l'idée, l'activité spirituelle, est plus attachée qu'un frère à l'Entendement comme sa source. Cette relation ne peut jamais se défaire un seul instant. La grandeur de l'amitié se dévoile quand on l'étudié à la lumière de la Bible et des œuvres de Mary Baker Eddy. Son affranchissement de toute limitation doit être démontrée par une patiente consécration. Bien entendu, la démonstration de l'unité du Principe ne peut pas être le résultat d'expédients, mais la connaissance sincère de la vérité lui suffit dans l'éternel présent.
Comme Mrs. Eddy le dit, aux pages 80 et 81 de “Retrospection and Introspection”: “La terre ne connaît pas de plus grands miracles que la perfection et une amitié indestructible. Nous aimons nos amis, mais souvent nous les perdons en proportion même de notre affection. Les sacrifices consentis pour autrui rencontrent fréquemment l'envie, l'ingratitude et l'inimitié, qui heurtent le cœur et tendent à paralyser sa générosité.” Se confier au Principe, c'est substituer l'idée indestructible de l'Amour divin au sens humain de l'amour. Au fur et à mesure que cette substitution a lieu, la croyance à l'envie, à l'ingratitude, à l'inimitié est vaincue avec joie, et l'amitié spirituelle de l'intelligence divine et de sa manifestation atteste son actualité. Aux pages 11 et 12 de “Miscellaneous Writings,” Mrs. Eddy dit encore: “Ce serait ma joie de prendre par la main ceux qui ne m'aiment pas et de leur dire: ‘Je vous aime et ne voudrais pas consciemment vous faire du mal!’ En raison de ce sentiment, je dis à chacun: Ne haïssez personne,— car la haine est le foyer d'une plaie, qui répand son virus et finit par tuer. Tolérée, elle s'empare de nous, apporte souffrance sur souffrance à son possesseur à travers le temps et par delà la tombe. Vous a-t-on fait grand tort? Pardonnez et oubliez; Dieu fera la part de l'injustice et punira plus sévèrement que vous ne le pourriez vous-mêmes celui qui a cherché à vous nuire. Ne rendez pas le mal pour le mal, et par-dessus tout, ne vous figurez pas qu'un tort vous a été causé quand il n'en a jamais été question.” De tels conseils, répétés fréquemment par Mrs. Eddy dans ses ouvrages, sont une bénédiction pour tous. Elle-même a toujours pratiqué ces préceptes avec amour.
Je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ, notre Seigneur.— Rom. 8:38, 39.
Apportez toutes les dîmes au trésor du temple. Qu'il y ait des vivres dans ma maison: mettez-moi ainsi à l'épreuve, dit l'Éternel des armées; vous verrez si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et si je ne répands pas sur vous la bénédiction sans mesure!— Mal. 3:10.
