En 1911 je quittai l'Angletérre pour les côtes lointaines du Pacifique, et là rencontrai pour la première fois un disciple de la Christian Science. Dans ma jeunesse je m'étais détournée des enseignements d'une église chrétienne, et, après quelques années d'une lecture étendue, je fus portée à l'agnosticisme; néanmoins, je désirais toujours ardemment quelque chose qui me prouverait l'existence d'une intelligence sage et directrice, en dehors de moi-même. Après avoir erré dans bien des traverses, je crus enfin avoir découvert le moyen d'interpréter la vie en termes spirituels. Je me plongeai pendant quelques années dans une étude sérieuse de la théosophie, et à l'époque de mon départ d'Angleterre je pensais avoir recueilli ce qu'il y avait de meilleur dans différentes religions, et que ceci suffirait à tous mes besoins. Donc, quand la Christian Science me fut présentée deux ans plus tard, et que j'achetai Science et Santé, ce n'était pas avec la perspective d'en retirer quelque secours que j'en entrepris l'étude, mais simplement parce que, pour moi, c'était un champ inexploré, et qu'il me fallait, par conséquent, le parcourir. Combien grands étaient mes besoins, et combien faux mon point de vue concernant mon vrai moi et l'univers réel, je ne m'en rendis compte que lorsque je commençai l'étude du livre de texte. Je découvris que dans le passé j'avais essayé de spiritualiser la matière, un procédé que Mrs. Eddy nous montre comme étant entièrement impossible. J'appris que le seul homme qui fût et qui jamais sera, est l'homme à l'image et à la ressemblance de Dieu; que l'homme humain, ou mortel, plein de maux et d'incertitudes n'est pas cette ressemblance, et que son témoignage est toujours faux.
Que l'homme réel coexiste avec l'Entendement, Dieu, est un fait que j'eus à prouver quelques jours après avoir acheté le livre de texte. J'étais sortie avec des amis; en descendant à la course une pente rapide, j'eus le pied pris dans un trou, et il ne me fut pas possible de le lever assez vite pour éviter un accident à la cheville. Pendant un instant il me sembla que j'allais tomber et m'évanouir, mais cette suggestion fut immédiatement suivie par ces paroles sur lesquelles j'avais médité au cours de l'après-midi: “C'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être.” Heureusement, personne ne s'aperçut de ce qui s'était passé, car les autres avaient continué leur route. Quand j'essayai de marcher, il me semblait impossible de contrôler mon pied, mais, en m'attachant à la pensée que j'avais la vie dans l'Entendement divin, je pus avancer; quand j'arrivai au bas de la colline, je marchais sans éprouver de douleur. La compagnie m'avait attendue dans le sentier, et personne ne me posa de questions. Cette nuit-là je fis plus de onze kilomètres sans inconvénient et sans souffrance. En arrivant à la maison, je racontai à ma mère et à ma sœur ce qui s'était passé, et nous examinâmes la cheville. J'étais trop novice dans mon étude de la Christian Science pour savoir que je faisais ainsi une réalité de l'accident. L'aspect du membre provoqua de la crainte. Je me couchai, mais la cheville et la jambe devinrent si enflées et la douleur si intense, que je ne pouvais supporter le contact des couvertures. Le lendemain après-midi, ma sœur communiqua avec la personne qui m'avait présenté la Christian Science. Elle vint me voir dès qu'elle fut libre, et au cours de la conversation me fit remarquer, à la page 475 de Science et Santé, la réponse à la question: “Qu'est-ce que l'homme?” Elle attira également mon attention sur le douzième verset du quatrième chapitre de l'épître aux Hébreux: “Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants; elle atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles; elle est le juge des intentions et des pensées du cœur.” Encore une fois je me tournai vers mes livres (j'avais lu toute la journée), et en moins de deux heures je pus me lever du lit et marcher. La cheville était un peu raide, mais je n'éprouvais pas de douleur. Le lendemain je n'eus aucune difficulté, mais je dus porter une chaussure décolletée parce que l'enflure n'avait pas complètement disparu. Ceci se passait pendant mes vacances d'été; toutefois, je pus faire chaque jour bien des kilomètres à explorer la campagne. Il me restait, néanmoins, une certaine raideur, due probablement à un os cassé ou déplacé. Je consultai un praticien, et après le traitement cette raideur me quitta. Pourtant, l'évidence d'un déplacement de l'os ne disparut que voici deux ans, mais je n'en fus jamais incommodée.
L'efficacité de la Christian Science dans le domaine de la guérison fut si nettement prouvée, que ma mère et ma sœur acceptèrent toutes deux, sans réserve, les enseignements de Mrs. Eddy. A mesure que je comprenais davantage la science de l'être, j'éprouvais une liberté de la pensée que je n'avais jamais rêvé être possible, et elle s'accompagna de ma délivrance de maux d'estomac, de la gorge et de la poitrine. Il n'y a pas de mots qui puissent exprimer ma reconnaissance vis-à-vis de la Christian Science. La gratitude est alliée à la prière, et “la vraie prière,” selon les paroles de Mrs. Eddy à la page 39 de “Non et Oui,” “ce n'est pas demander à Dieu l'amour; c'est apprendre à aimer et à inclure dans une même affection tout le genre humain. La prière, c'est utiliser l'amour dont Il nous aime.” J'espère apprendre toujours mieux à puiser en tous temps à cette source intarissable.
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