L’été dernier, mon mari et moi avons quitté l’Australie pour aller vivre en Suisse, où un poste d’enseignante m’attendait. L’école où j’allais travailler nous avait loué provisoirement un appartement, mais il s’est avéré que ledit appartement ne nous convenait absolument pas. Nous étions terriblement déçus ! La ville de Lausanne, où nous avions emménagé, était connue pour son manque de logements, et tout le monde nous disait que nous ne trouverions pas un appartement convenable pendant un certain temps, voire plusieurs mois. En effet, la demande était si importante que même si nous trouvions quelque chose qui nous plaise, nous quions fort d’être pris de vitesse par quelqu’un d’autre.
Un matin, j’ai décidé de prier pour tous ceux qui cherchaient à se loger dans cette ville, et en particulier les sans-abris que je rencontrais tous les jours. Un passage m’a particulièrement touchée dans la Leçon biblique ce jour-là: « ... j’habiterai dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de mes jours. » (Psaume 23:6)
Peu de temps après, il m’est venu très clairement à la pensée de relire dans la Bible l’histoire de l’homme à la piscine de Béthesda (voir Jean 5:2-9). C’était un infirme qui attendait près d’un bassin censé avoir des vertus curatives: lorsqu’un ange descendait du ciel pour agiter l’eau, la première personne à plonger était guérie, au détriment des autres. Jésus s’approcha de l’homme et lui demanda s’il voulait être guéri. En lisant cette histoire, je me suis rendu compte que cet homme avançait des excuses pour expliquer à Jésus pourquoi il ne pouvait pas guérir. Il lui dit qu’il n’avait personne pour l’aider à entrer dans l’eau, et que lorsqu’il tentait de s’approcher par ses propres moyens, une autre personne le devançait.
Cette histoire m’a profondément touchée. Ne parlant pas le français, je pensais (comme l’homme à la piscine de Béthesda), devoir m’appuyer sur d’autres, en l’occurrence des Suisses romands, pour trouver un appartement, persuadée que si je n’arrivais pas la première, l’appartement me passerait sous le nez. J’ai réfléchi à ce qui me troublait et j’ai fait une liste:
• La compétition était rude, et si nous trouvions un appartement qui nous plaisait, il nous fallait être les « premiers sur place » pour ne pas perdre nos chances.
• Nos besoins étaient très spécifiques. Dieu y répondrait-Il vraiment?
• Vivant dans un pays étranger dont la langue n’était pas la mienne, je ne saurais pas comment trouver l’appartement que Dieu avait prévu pour nous. Nous étions forcés de nous en remettre à autrui.
Après avoir relu cette liste, j’ai pensé qu’il fallait « me lever et marcher », comme l’avait demandé Jésus à l’infirme. Pour ma part, je devais prendre mentalement position afin de rejeter toutes ces fausses croyances concernant la location d’un appartement, et refuser de me laisser intimider par l’entendement mortel qui essaye de nous faire croire à la chance et à la malchance. Je pensais qu’il était normal qu’une personne puisse obtenir ce dont elle a besoin, et que son avenir ne dépend pas de l’aide des autres. Dans le royaume de Dieu, où nous vivons tous, Dieu répond à tous les besoins! La strophe d’un cantique m’est venue à l’esprit:
« Ô cœurs fidèles et loyaux,
Étrangers sur la terre,
Dieu sait les anges qu’il vous faut
Et par leur ministère,
Vous guidera plus haut.» Hymnaire de la Science Chrétienne, cantique n° 9, Violet Hay.
C’était exactement ce dont j’avais besoin: être réconfortée (car la recherche d’un appartement semblait difficile pour des gens comme nous qui parlaient si peu le français); être protégée (contre les pensées erronées et la crainte); être guidée (pour savoir où aller). Une autre pensée-ange m’a poussée à réfléchir à ce que Dieu avait spécialement prévu pour mon mari et moi. J’ai commencé à avoir confiance dans le fait que Dieu, l’Amour, connaissait bel et bien nos besoins spécifiques et qu’Il y répondrait. J’ai recherché les passages où l’on trouve le mot « besoin » dans Science et Santé, et je suis tombée sur cette idée merveilleuse: « ...l’Entendement qui entend tout et sait tout, qui connaît toujours chaque besoin de l’homme et y pourvoira. » (p.7) Cela m’a remplie de reconnaissance. Dieu, l’Amour, connaissait déjà nos besoins et Il y pourvoirait !
J’ai remercié Dieu de ce qu’Il avait déjà fait et de tout le bien qu’Il nous dispensait déjà, et j’étais impatiente de voir comment Il allait pourvoir à nos besoins. Une autre pensée m’est alors venue: il me fallait traiter la croyance que, d’une certaine façon, je n’étais pas digne d’avoir un beau foyer. J’ai compris qu’il s’agissait là d’une ruse de l’entendement mortel. Ce genre de pensées limitées et dissemblables à Dieu tentait de me remiser au sous-sol, pour ainsi dire, alors que Dieu me réservait... l’appartement en plein soleil, celui qui me convenait le mieux!
J’ai également prié pour contrecarrer la croyance particulièrement troublante qu’il faut avoir beaucoup d’argent pour habiter dans un endroit convenable. En d’autres termes, celui qui n’a pas assez d’argent risque d’être privé de ce qui est bien. Cela m’a paru injuste, et j’y ai vu un mensonge de plus de l’entendement mortel, essayant de limiter le bien qui est déjà le nôtre. J’ai mieux compris que tout bien venait de Dieu et ne s’arrêtait jamais. Rien ne pouvait faire obstacle au bien que Dieu avait en réserve pour nous! Tandis que je continuais de prier, la pensée m’est venue de cesser de me focaliser sur « la situation immobilière ». De même que nous avions « laissé derrière nous » notre pays une semaine auparavant, je pouvais aussi laisser derrière moi toute pensée relative à une situation immobilière chaotique, à une rude concurrence, à des moyens limités, au risque de ne pas trouver un bel appartement et de passer des jours et des jours à chercher, tant la tâche était difficile. Je pouvais au contraire vivre dans l’amour abondant de Dieu, y rester, me montrer reconnaissante et ne vivre que dans cet amour! J’ai commencé à sentir vraiment que Dieu gouvernait et qu’Il allait nous guider vers l’endroit où nous devions être.
Inspirée par ces idées, j’ai fait la liste de ce dont nous avions besoin à notre juste place. Mon nouveau travail commençait bientôt et je devais m’y préparer sérieusement, aussi je n’avais pas le temps de visiter de nombreux appartements. Mais comme par le passé j’avais déjà eu l’occasion de trouver des longements très rapidement en me laissant guider par Dieu, je ne doutais pas que cela puisse se reproduire. Dans l’intervalle, l’idée m’est venue d’apprendre rapidement quelques mots de français afin de communiquer plus efficacement avec les agents immobiliers.
Quelques jours plus tôt, mon mari et moi avions pris rendez- vous pour visiter un appartement dans une rue très passante. Nous avions envisagé d’annuler cette visite, estimant qu’un appartement bruyant ne présentait aucun intérêt. Toutefois mes prières m’avaient fait voir les choses autrement, aussi ai-je appelé le locataire qui occupait cet appartement. En fait, celui-ci m’a assuré que l’appartement était très calme, et qu’un grand nombre de personnes, a priori intéressées, s’abstenaient de le visiter par peur du bruit. Nous avons donc décidé de nous rendre sur place.
En chemin, j’ai pensé que nous étions venus en Suisse inspirés par Dieu et non par notre propre volonté, aussi devionsnous suivre Ses directives. En un mot, je m’en suis complètement remise à Dieu.
Au moment où nous sommes entrés dans l’appartement, j’ai senti un immense soulagement. C’était parfait! Nous pouvions y loger des amis, toutes les fenêtres donnaient sur le lac de Genève et les Alpes françaises, il y avait une place de parking, le montant du loyer nous convenait et les transports en commun étaient à proximité. L’appartement comportait aussi tous ces détails originaux que j’apprécie tant, comme un escalier en colimaçon et une mezzanine. J’ai même fait remarquer au locataire que le calme des lieux était incroyable! Nous avons rempli un dossier. J’ai constaté avec étonnement à quel point les documents à fournir et les règles à suivre, quand on loue un appartement, peuvent varier d’un pays à l’autre. Mais la pensée m’est alors venue qu’il n’y a qu’une seule règle: la loi universelle de l’Amour, qui place chacun de ses enfants là où il doit être. Seul Dieu gouverne, personne d’autre. Je me suis réjouie de cette vérité. J’ai ouvert ma Bible au Psaume 72: « Béni soit l’Éternel Dieu, le Dieu d’Israël, qui seul fait des prodiges! » (verset 18)
Le lendemain matin, tandis que j’étudiais la Leçon biblique, les mots « trouva l’endroit » se sont nettement détachés dans ce verset qui parle de Jésus: « ... L’ayant déroulé [le livre], il trouva l’endroit où il était écrit ... » (Luc 4:17) Je n’avais plus de crainte, je savais que Dieu accomplissait Son plan pour mon mari et moi. En l’espace d’une semaine, l’agent immobilier nous a rappelés pour nous dire que notre dossier avait été accepté et que nous pourrions emménager dès que l’appartement serait libre. Ce que nous avons fait et, naturellement, à notre plus grande satisfaction. Dieu a vraiment répondu à tous nos besoins!
Article paru dans le Christian Science Sentinel du 19 septembre 2011