Notre pays, la République démocratique du Congo, a connu beaucoup de troubles depuis son accession à l’indépendance en 1960. Les plus récents sont les différentes rebellions armées et les émeutes que nous avons connues à partir de 1998 et pendant la période postélectorale de 2006. Ces périodes difficiles sont souvent accompagnées d’une grande crainte face à l’avenir et au danger de massacres, et tendent à se traduire par l’anarchie et des émeutes. Partout en Afrique, les élections présidentielles testent la population, et il est normal pour tous ceux qui croient en Dieu de remettre leur avenir entre Ses mains, avant et après le vote, et de ne pas soutenir les luttes de factions contre le gouvernement élu, même si ce dernier n’est pas de la même couleur politique que nous.
Je sais par expérience que recourir à Dieu apporte toujours de bonnes solutions. J’ai trouvé que la Prière du Seigneur avec son interprétation spirituelle, donnée dans Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, est la panacée capable de répondre à tous les besoins humains, comme il est si bien indiqué à la page 16 de ce livre: « Ce n’est que dans la mesure où nous nous élevons au-dessus de tout ce qui se rapporte aux sens matériels et de tout péché que nous pouvons atteindre à l’aspiration céleste et à la conscience spirituelle exprimées dans la Prière du Seigneur, et qui guérissent instantanément les malades. »
Pour moi, les huit parties que renferme cette prière sont comme des « belvédères », des hauteurs, qui nous aident à appréhender toute situation spirituellement, avec les yeux de Dieu, c’est-à-dire avec les yeux de l’Amour parfait. Oui, grâce à cette prière, j’ai pu mieux discerner la réalité spirituelle concernant des situations difficiles auxquelles j’ai été confronté et cela a apporté des solutions tangibles.
Par exemple, lorsque notre province, le Bas-Congo, était assiégée par les rebelles en août 1998, j’ai trouvé du réconfort en m’appuyant sur le troisième « belvédère » de cette prière, « Que Ton règne vienne; Ton règne est venu; Tu es toujours présent » (ibid). Ces paroles m’ont fait comprendre paroles m’ont fait comprendre que le règne de Dieu, le règne de la paix, de l’harmonie et de l’unité, étaient déjà établis et toujours présents dans mon pays. Je me suis mis alors à « vivre » cette paix avec mon entourage immédiat; puis j’ai reconnu cette paix comme vraie pour toute la province ainsi que pour toute la ville de Kinshasa, qui était fortement menacée. J’avais en moi la certitude divine que rien ne pouvait usurper cette paix ni détruire l’unité et l’harmonie entre les enfants de Dieu.
Fort du cantique 83 de l’Hymnaire de la Science Chrétienne, du Psaume 46 en entier, et conscient de l’autorité que confère le fait de se savoir enfant de Dieu, j’ai pu reconnaître la peur (en moi et chez les autres) comme incapable de gouverner quelque situation que ce soit, même la plus dramatique, et la rébellion comme incapable d’apporter la destruction. J’ai été rempli de la conviction que seul Dieu, qui est omnipotent, règne en ce moment même et pour toujours, et donne le courage et l’inspiration nécessaires pour affronter toute situation. Et j’ai pensé avec gratitude à la force spirituelle de toutes les prières, dans mon pays et dans le monde, qui étaient faites en faveur de la paix.
Un mois après, notre ville a été libérée et notre quartier n’a pas connu de pillage. Peu après, cette libération s’est étendue au-delà de notre province; la ville de Kinshasa, qu’on craignait voir tomber, a été sauvée par la résistance de sa propre population, et cela sans armes, face aux rebelles, qui se sont arrêtés et qui ont déposé leurs armes.
Pendant ce temps, nous n’avions pas assez de provisions ni d’argent pour nos besoins quotidiens. Ma pensée s’est fixée fermement sur le cinquième « belvédère » de la Prière du Seigneur, qui renferme cette demande légitime: « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. » (Matthieu 6:11) Dans son interprétation spirituelle, Mary Baker Eddy écrit: « Donne-nous Ta grâce pour aujourd’hui; rassasie les affections affamées. » (Science et Santé, p. 17)
Pour moi, la grâce consistait, et en fait consiste toujours, à connaître non seulement ce que Dieu est et ce qu’Il fait pour nous, mais aussi ce que nous sommes et le lien qui nous unit à Lui, notre Source. Pour ressentir dans ma vie la grâce divine qui répond à tous nos besoins, je me suis donné beaucoup de temps pour étudier profondément dans la Bible et Science et Santé, tout ce qui concerne les ressources, la nourriture, puis aussi pour faire miennes les idées spirituelles que je retirais de cette étude. J’en suis venu à déduire que notre vie ne dépend pas de notre corps, ni de ce que nous mangeons, mais de Dieu seul, qui est l’Esprit infini, la Vie divine, l’éternel « Je Suis ». Me basant sur Science et Santé à la page 442, j’ai compris qu’en me nourrissant journellement de ce pain vivant, la parole de Dieu, il serait pourvu à tous nos besoins. Et cela a été le cas, jusqu’à ce que nous puissions percevoir notre salaire, juste quelques semaines après la libération.
Le deuxième exemple que je souhaite donner s’est déroulé lors de la période post-électorale de 2006, laquelle a été caractérisée par une tension vive à Kinshasa et a débouché sur une confrontation armée en pleine ville. Une semaine avant, sans savoir ce qui allait arriver, j’ai été inspiré dans mes prières à m’appuyer davantage sur le quatrième et le huitième « belvédères » de la Prière du Seigneur, dont l’interprétation spirituelle dit ceci: « Donne-nous de savoir que — de même qu’au ciel, ainsi sur la terre — Dieu est omnipotent, suprême. [...]
Car Dieu est infini, tout pouvoir, toute Vie, toute Vérité, tout Amour, toute Vie, toute Vérité, tout Amour, au-dessus de tout, et Tout. »
J’ai compris que l’harmonie, qui est le ciel, est aussi la nôtre, là où nous sommes, et que notre région, comme tout endroit sur la Terre, est sous le seul gouvernement harmonieux de notre Père-Mère Dieu.
J’ai alors pris soin de conclure ma prière en déclarant mentalement que cette vérité était irréversible, incontournable, irrévocable et incontournable, irrévocable et ne pouvait être contredite parce que c’était Dieu Lui-même, par le Christ, qui l’affirmait. La confrontation armée des belligérants dura juste une journée. Les hostilités et la psychose qui l’accompagnaient ont pris fin, et Kinshasa a connu la paix pendant les cinq ans qui ont suivi. Aujourd’hui encore, la Prière du Seigneur avec tous ses « belvédères », m’aide toujours dans mes prières pour mon pays, plusieurs mois après les élections de 2011. Je ne cesse d’affirmer que Dieu, notre Père-Mère, est avec tous, qu’Il est toujours harmonieux, glorieux, suprême, éternel, infini, et que par conséquent, la haine humaine, la violence, la rébellion, la vengeance, le tribalisme, la tricherie, etc. n’ont ni place ni mandat légitime, aussi bien dans les motivations de nos candidats à la présidence que dans les aspirations du peuple.
L’Amour divin seul est intronisé dans tous les cœurs. Et la volonté divine pour notre pays et pour le monde entier est la paix, infinie et inébranlable.