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Article de couverture

L'harmonie conjugale dans une « union des cœurs »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2012

Christian Science Sentinel


À quoi tient le fait qu’un mariage sera heureux ou malheureux ? Le débat se poursuit dans les médias du monde entier ainsi que sur des milliers de blogs et de sites Internet. De quelle ampleur est ce débat ? Pour un jour donné, on trouvera au moins deux cents histoires de « mariages réussis » relatées par les médias et plus de 151 millions d’allusions au même thème sur Internet.

Est-ce surprenant ? Pas vraiment, puisque nous sommes reliés au monde entier instantanément. Les thèmes de discussion portent sur des conceptions différentes à propos de l’éducation des enfants, des finances (y compris les difficultés que connaissent les couples dont l’un des conjoints est au chômage), des relations sexuelles, de la communication avec son conjoint, etc. À peine un sujet est-il formulé qu’un dialogue s’ensuit. On pourrait passer des années, littéralement, à lire conseil après conseil et à s’efforcer, avec la plus grande détermination, de faire en sorte que son mariage réussisse.

La plupart du temps, on se marie en espérant être heureux, en se jurant de s’aimer, de se respecter mutuellement, de chérir son foyer et sa famille; ce sont certainement là de très bonnes dispositions dès le départ. L’engagement nécessaire, tant de la part du mari que de la femme, pour que le mariage marche vraiment, doit reposer sur l’idée du couple et non sur celle de deux individus.

Mais dans le monde complexe et difficile que nous connaissons aujourd’hui, on a tôt fait de négliger certains éléments de cet engagement: la détermination, le dévouement et la croissance spirituels.

L’unité, le fait d’accepter de s’unir dans un but commun, est assurément la base de l’harmonie dans toutes relations humaines, que ce soit au travail, en politique, dans le domaine des sports, de l’éducation ou au sein du foyer. Mais l’union conjugale signifie bien plus que cela: c’est une qualité de pensée et un mode de vie fondamentalement spirituels; une union profonde d’esprit et de but, d’amour et d’engagement, à la fois totale et désintéressée. Il y a peu, notre fille est allée au mariage d’une amie. Elle est revenue avec une poésie qu’avait lue le ministre du culte qui avait célébré cette union. Ces vers font allusion à la dimension spirituelle plus profonde dont je parle:

« Deux êtres si maîtres de leur temps
Ne peuvent être séparés, balayés,
Dès lors que l’un et l’autre sont d’accord
De vivre pour toujours ensemble
Côte à côte et cœur à cœur. ». « The Master Speed » de Robert Frost (traduction libre)

Ces vers, que le poète Robert Frost écrivit à l’occasion du mariage de sa fille Irma, parlent d’égalité et d’unité; non pas d’un époux dominant et d’une épouse soumise, mais de deux conjoints vivant, aimant et progressant ensemble dans l’existence. Ces vers me rappellent deux remarques spirituelles inspirées et essentielles de la fondatrice de ce magazine, Mary Baker Eddy. On les trouve dans le chapitre « Le mariage » dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « L’unité d’esprit donne un nouvel essor à la joie, autrement les ailes languissantes de la joie traîneraient dans la poussière. » (p. 58) Et: « Le mariage devrait signifier l’union des cœurs. » (p. 64)

Cette « union des cœurs » totale et inconditionnelle est le fondement spirituel sur lequel doit être établi le mariage si l’on veut qu’il réussisse et perdure. Les deux conjoints doivent construire à part égale sur ce fondement. Le mariage ne peut créer une union des cœurs; il faut que les deux époux soient prêts à lui accorder une place centrale dans leur vie avant de prononcer le fameux « oui ». Étant marié depuis près de 35 ans à une femme merveilleuse, j’ai vu qu’une telle unité doit s’élever au-dessus du scénario si courant de nos jours, selon lequel deux personnes vivent sous un même toit tout en poursuivant chacun de son côté ses propres objectifs, son activité professionnelle, ses intérêts, et ne s’accordent du temps ensemble qu’entre deux occupations.

Je vais vous en donner un exemple. C’était au début de notre mariage, alors que nos deux filles étaient encore petites. Je me suis passionné pour le théâtre, et j’ai fréquenté différentes petites troupes de la région. J’ai passé des auditions et décroché plusieurs rôles, pratiquement les uns derrière les autres, durant deux ans. Les soirées de répétition, les innombrables représentations et les nombreuses réunions festives entre acteurs en fin de soirée, tout cela était nouveau et passionnant... mais seulement pour moi! Cela m’éloignait de mon foyer et de ma famille à une époque où j’effectuais également des déplacements professionnels. De ce fait, j’étais absent à des dates symboliques ou lors d’événements familiaux importants, et ma femme passait un grand nombre de soirées et de week-ends seule à la maison avec nos enfants.

L’union conjugale signifie une qualité de pensée et un mode de vie fondamentalement spirituels; une union profonde d’esprit et de but, d’amour et d’engagement, à la fois totale et désintéressée.

Peu à peu (et peut-être à contrecœur), j’ai compris que cette situation n’était pas très juste. Bien que ma femme et moi ne nous soyons jamais vraiment disputés parce que je négligeais notre foyer, notre famille et notre couple, elle m’a fait clairement comprendre que nos filles et elle étaient en train de progresser de leur côté, et qu’il ne tenait qu’à moi de les accompagner ou pas sur ce chemin.

Aucun événement capital, sur scène ou en privé, ne m’a forcé à changer de cap, mais un passage de Science et Santé a vraiment attiré mon attention: « [...] le désir vagabond de s’amuser incessamment en dehors du foyer est de mauvais augure pour le bonheur conjugal. Le foyer est le lieu le plus cher de la terre, et il devrait être le centre, mais non la limite, des affections. » (p. 58) Peu de temps après, le plaisir que je ressentais en compagnie de la petite troupe d’acteurs dont je faisais partie a commencé à s’étioler. Le « feu sacré » s’est éteint et ma carrière a pris une nouvelle orientation. J’ai été bien plus présent à la maison, et notre vie conjugale a été beaucoup plus harmonieuse et unie.

Cela ne signifie pas qu’un couple ne devrait pas avoir des intérêts, des loisirs ou des projets personnels. Ma femme et moi avons toujours des activités qui nous sont propres. Mais si ces activités divisent une relation, si elles empêchent trop souvent et trop longtemps que l’un des époux assume sa part, la relation risque de se fragiliser. Même si les deux époux sont aimants ou dévoués l’un envers l’autre, une union totale des cœurs exige que l’on s’engage de façon désintéressée à vivre dans une véritable unité, pour glorifier Dieu dans chaque parole et chaque acte, à chaque instant, quelles que soient les circonstances ou les apparences humaines. Le mariage devient alors une relation indéfectible avec l’Amour divin même. Il y a une question avec laquelle de nombreux couples se débattent aujourd’hui: que faire si l’un des époux, voire les deux, ne cherche pas particulièrement à glorifier Dieu ? Un mariage peut-il marcher avec des points de vue divergents sur la spiritualité, des opinions contradictoires sur la religion, ou le cas échéant, en dehors de toute véritable perspective spirituelle ou religieuse?

En orientant notre cœur et notre existence vers Dieu, nous connaissons la joie d’un véritable engagement à l’égard de ce qui est spirituellement bon et durable dans l’existence humaine sous tous ses aspects, y compris le mariage.

 Il n’est certes jamais trop tard pour découvrir une qualité, un talent ou don nouveau à aimer et à encourager chez son conjoint. Et il n’est jamais trop tôt pour s’engager à rechercher sans cesse le bien qui est digne d’être aimé et apprécié chez l’autre. Nous pouvons, et devons, certainement chérir individuellement ce qu’il y a de mieux chez son conjoint. Il nous faut apprécier les qualités, les talents et les dons que chacun apporte dans le mariage.

Mais pour parler de ma propre expérience, je peux dire aussi que le fait de s’élever au-dessus de simples qualités humaines, c’est se voir mutuellement comme Dieu nous voit, reflétant à part égale la lumière pure et substantielle de l’Esprit. En aimant et en vivant sur une base spirituelle, nous donnons à notre mariage une profondeur et une harmonie impossibles à atteindre à un niveau strictement humain. En orientant notre cœur et notre existence vers Dieu, nous connaissons la joie d’un véritable engagement à l’égard de ce qui est spirituellement bon et durable dans l’existence humaine sous tous ses aspects, y compris le mariage. Se référant à l’énoncé biblique selon lequel nous sommes tous créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (voir Genèse 1:26, 27), l’apôtre Paul écrit: « ... vous avez été instruits [...] à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence [à avoir une attitude mentale et spirituelle renouvelée], et à revêtir l’homme nouveau [le moi régénéré], créé selon Dieu [semblable à Lui] dans une justice et une sainteté que produit la vérité. » (Éphésiens 4:21, 23, 24) Et Science et Santé ajoute: « L’union des sexes subit des discordances terribles. Pour arriver à la Science Chrétienne et à son harmonie, il faudrait envisager la vie d’une manière plus métaphysique. » (p. 65) En voyant chaque jour notre conjoint avec « cette attitude mentale et spirituelle renouvelée », nous discernons davantage la lumière-Christ de son être et de notre être véritables. Nous saisissons mieux la vérité de l’identité spirituelle, laquelle dépasse de beaucoup la seule personnalité, la simple bonté et toute marque d’affection humaine. Nous reconnaissons que le moindre défaut peut être transformé et éliminé à la lumière de la Vérité, de la Vie et de l’Amour. Si les deux époux désirent vraiment se voir dans cette lumière métaphysique toujours nouvelle, ils constatent qu’il n’y a aucun obstacle insurmontable à l’harmonie, aucune différence inconciliable susceptible de les diviser. Les vrais compromis dans le mariage ne s’accompagnent d’aucune perte: c’est en réalité une générosité d’esprit sincère qui donne spontanément à l’autre parce que le couple célèbre ensemble la nature entièrement divine de l’homme et de la femme. Le véritable engagement dans le mariage n’implique pas d’être emporté dans une spirale nous attirant vers le bas ni de subir les réactions et les frictions de la personnalité humaine. On s’engage au contraire à reconnaître chaque jour, en son conjoint et en soimême, l’expression de l’Âme ou Dieu, l’homme et la femme spirituels, la vraie nature de chacun.

Je continue d’apprendre que la clé d’une harmonie stable et véritable au sein du mariage consiste à s’élever à une altitude divine plus haute et plus large, vers le concept de l’amour le plus vrai et le plus durable qui soit: l’Amour divin. Cette union sacrée à la source de tout bien, cette unité ininterrompue avec l’Amour divin, Dieu, n’est jamais cachée, altérée ni feinte. Au contraire, elle ouvre le cœur à une réceptivité véritable au Christ, l’expression même de l’amour de Dieu envers chacun de nous. Dans la sainte présence de l’Amour, nous sentirons alors dans nos cœurs unis une telle force divine et une telle grâce éternelle, que l’harmonie conjugale sera naturelle, durable et inévitable.

Article paru dans le Christian Science Sentinel

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