« Pense à Moïse ! » Voilà les trois mots prononcés par ma belle- sœur quand elle a répondu à mon appel à l’aide alors que je faisais face à un problème d’emploi et que j’étais paniquée. Il se peut que vous connaissiez la merveilleuse histoire biblique de Moïse qui a conduit les enfants d’lsraël hors d’Égypte, loin d’une vie d’esclavage et de servitude. Au début de leur voyage, ils ont dû faire face à une situation apparemment insurmontable. Avec la mer Rouge devant eux et des centaines de chars et de soldats égyptiens qui les poursuivaient, ils ne semblaient avoir nulle part où se réfugier. Pourtant, ayant confiance dans la sollicitude de Dieu, Moïse est resté imperturbable et a dit à ses compagnons effrayés: « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Éternel va vous accorder en ce jour... » (Exode 14:13)
Moïse a ensuite rassuré les enfants d’lsraël, en disant: « L’Éternel combattra pour vous; et vous, gardez le silence. » (14:14)
Avec confiance et autorité, Moïse a reconnu et déclaré la puissance de Dieu; il a eu confiance dans le fait que la mer allait s’ouvrir devant lui, puis l’a traversée avec les enfants d’lsraël, les mettant en sécurité et les conduisant jusqu’à la Terre Promise.
Il y a plusieurs années, mon mari et moi avions décidé de déménager du Connecticut (aux États-Unis), pour nous installer dans ce que nous considérions notre propre « Terre Promise », la région des lacs du New Hampshire, où nous avions passé nos vacances pendant plusieurs étés. Nous avions réfléchi à ce changement depuis quelque temps déjà, et nous sentions que Dieu nous conduisait à faire ce pas. L’un de mes passages préférés de Science et Santé déclare: « Le désir, c’est la prière; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu’ils soient façonnés et élevés avant de prendre forme en paroles et en actions. » (p. 1) J’étais sûre que c’était l’Amour qui motivait notre désir, et que le fait de confier ce désir à Dieu nous mènerait à trouver un emploi et un logement dans cette nouvelle région.
En recherchant sur Internet les of22fres d’emploi dans le New Hampshire, nous en avons trouvé deux qui correspondaient aux qualifications de mon mari. Il a envoyé son CV et, peu de temps après, il a reçu une offre pour l’un des postes et l’a acceptée. Cependant, cet emploi se trouvait dans le nord du New Hampshire, ce qui n’était pas exactement l’endroit dont nous avions rêvé. Mais nous aimions la région et l’employeur nous a offert une maison où habiter en attendant que nous en trouvions une nous-mêmes. Quelques semaines plus tard, mon mari est parti pour commencer son travail, pendant que je restais au Connecticut pour vendre notre maison. Tout semblait se dérouler si parfaitement que j’étais sûre que c’était Dieu, l’Amour divin, qui guidait chaque étape de ce changement.
Six semaines plus tard, le dimanche précédent notre déménagement, j’ai reçu un appel du nouvel employeur de mon mari. Comme mon mari était absent, j’ai pris son message. Elle annonçait qu’après mûre réflexion, elle avait décidé d’arrêter les activités de sa compagnie et qu’il n’était pas nécessaire que mon mari se rende au travail le lendemain matin. Puis, après avoir lâché cette « bombe », elle m’a demandé: « Pendant combien de temps aurez-vous besoin de la maison? »
Le téléphone à la main, je suis restée bouche bée, incapable de montrer le même calme et la même confiance que Moïse. La situation ressemblait à une impasse totale. Mon mari comptait se rendre au travail le lendemain. Notre maison dans le Connecticut était vendue. J’avais démissionné de mon poste et ma remplaçante avait été engagée. Tous les cartons étaient faits et nous avions loué un camion de déménagement pour le samedi suivant, juste six jours plus tard. Quand j’ai appelé mon mari pour lui faire part de la nouvelle, il m’a surpris par sa réaction. Il était soulagé! Il n’avait jamais vraiment pensé, au fond, que ce job était fait pour lui, mais il avait tout de même persévéré puisque nous nous étions engagés à déménager.
Le matin suivant, un lundi, nous nous sommes mis à chercher un autre emploi. Depuis le New Hampshire, mon mari a appelé quelques contacts professionnels qu’il avait rencontrés pendant les six semaines où il avait travaillé dans la région. De mon côté, j’ai révisé son CV et je l’ai faxé, depuis le Connecticut, à différents bureaux.
Le mardi soir, il ne semblait y avoir rien de disponible pour lui. J’ai essayé de rester calme et optimiste, me souvenant de l’importance de confier nos désirs à Dieu, comme nous l’avions fait au début de cette aventure, mais peu à peu, j’ai été envahie par la crainte. La seule chose qui me venait à l’esprit, c’est que nous n’avions nulle part où aller. Il me semblait que nous étions perdus, sans foyer, sans emploi et sans espoir. Je ne voyais aucune solution à l’horizon.
Dans les moments de stress, nous avons vraiment besoin de prendre position, de faire calmement confiance à la toute puissance de Dieu et de prier activement.
Il était grand temps de prier sérieusement. En fait, j’aurais dû prier ainsi depuis longtemps. Étudiante de la Science Chrétienne depuis toujours, j’avais eu des guérisons physiques et de blessures émotionnelles par la prière, et cela en maintes circonstances. J’ai appelé un praticien de la Science Chrétienne pour lui demander de l’aide et, sans que je le sache, mon mari (qui n’est pas scientiste chrétien) a appelé mon frère et lui a demandé de me téléphoner pour me donner un soutien métaphysique. C’est pendant cette conversation téléphonique avec mon frère que ma belle-sœur a rejoint la conversation, et a prononcé ces paroles merveilleuses: « Pense à Moïse! » Le message était immédiat et puissant. Dès mon enfance, j’avais étudié l’histoire de Moïse à l’école du dimanche, et je la connaissais par cœur. Maintenant, dans mon salon, je me représentais Moïse devant la mer Rouge, entouré de ses compagnons effrayés, sans moyen, semblait-il, d’avancer ni de reculer. Et j’ai entendu son exhortation: « Ne craignez rien, restez en place et regardez la délivrance qu2e l’Éternel va vous accorder en ce jour. » Cela stoppé net la crainte et l’anxiété que je ressentais.
Pour moi, rester en place, à ce moment-là, signifiait que je devais cesser toute activité afin de me calmer mentalement et de prier. Prier activement. Cela signifiait faire taire la crainte et effacer l’image mentale de chaos et de désespoir qui semblaient si réels. Cela signifiait laisser les rênes à Dieu, en reconnaissant Son gouvernement complet et parfait. Et cela signifiait aussi avoir confiance en l’efficacité de ma prière. Un passage de Science et Santé m’est venu à l’esprit: « Tout ce qui existe réellement est l’Entendement divin et son idée, et dans cet Entendement l’être intégral est révélé harmonieux et éternel. Le chemin droit et resserré, c’est voir et reconnaître ce fait, céder à cette puissance et suivre les directives de la vérité. » (p. 151)
Assise sur mon canapé, j’ai immédiatement fermé les yeux et je me suis rendue dans cet endroit tranquille de la pensée d’où je pouvais contempler et reconnaître la présence de Dieu, notre Guide, céder et suivre l’Entendement divin, l’Amour et le bien infinis.
J’ai trouvé du réconfort dans l’idée que ce retournement de situation était une merveilleuse occasion de prouver ce qui existe réellement, de prouver l’être harmonieux. Et lors de ces premiers moments, pendant lesquels je savais que dans l’Entendement divin tout être réel est harmonieux et éternel, l’image mentale du chaos et du désespoir qui m’avait semblé si vraie quelques instants auparavant, s’est mise à s’effacer. J’ai ressenti un tel soulagement que je me suis mise à rire en moi-même, en pensant que Dieu ne pourrait jamais nous mener à mi-chemin, puis nous laisser tomber. Dieu était l’Amour et l’intelligence divine toujours présents qui nous fournissait les meilleures réponses possibles, au meilleur moment possible.
J’ai passé le reste de la nuit à prier de cette façon et à écouter les directives divines. J’ai mis de côté toute autre activité. Comprenant que Dieu est l’Amour parfait, j’ai su qu’Il prenait déjà soin de nous. Un sentiment intense de confiance paisible et de gratitude m’a envahie; et quand je me suis endormie, je me suis sentie rassurée, joyeuse et même un peu pressée de voir quel « salut » Dieu avait choisi pour nous.
Le lendemain matin, mon mari a reçu l’appel téléphonique d’un homme qu’il ne connaissait pas. Cet homme a dit qu’il avait entendu parler de la bonne réputation de mon mari et il l’appelait pour l’inviter à un entretien d’embauche, afin de l’intégrer à son entreprise. À la fin de la journée, mon mari s’est vu proposer un poste, qu’il a accepté sur-le-champ. Le salaire était exactement le même, donc ce changement ne nous occasionnait aucune perte. En fait, nous y avons beaucoup gagné car cet emploi se trouvait exactement au cœur de l’endroit où nous avions voulu nous rendre à l’origine.
Le plan parfait de Dieu et Son timing parfait étaient là, et nous étions en route vers notre nouveau foyer.
Dans les moments de stress, il est parfois tentant de se sentir perdu, sans espoir et sans savoir où aller. C’est alors que nous avons vraiment besoin de prendre position, de faire calmement confiance à la toute puissance de Dieu et de prier activement pour voir Sa bonté se manifester dans notre vie. Exactement comme Moïse l’a fait!
Article paru dans le Christian Science Sentinel du 31 janvier 2011