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Article de couverture

Une compassion inspirée de la Bible

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2012

Christian Science Sentinel


Dans le cadre de mon activité de nurse N.d.R. En pratique, une nurse (qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme) offre une aide physique appropriée à un malade, à sa demande et dans un esprit chrétien: elle lui prépare à manger, lui lit des textes religieux, l'aide à s'habiller, à faire sa toilette, à marcher, en fonction du besoin. Le nursing de la Science Chrétienne n'inclut aucun acte médical, Il s'agit d'une aide pratique et chrétienne. de la Science Chrétienne, je me suis aperçue que la Bible est une merveilleuse source d'inspiration. J'y trouve plein d'exemples de cette compassion qui est indispensable à une pratique efficace du nursing. Pour moi, les deux « grands commandements » — aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain comme soi-même (Matthieu 22:36-40) — résument bien le message biblique de compassion et sont à la base du nursing de la Science Chrétienne. Ils soulignent que l'amour du prochain est fondé sur l'amour que l'on porte d'abord et avant tout à Dieu. Les nurses de la Science Chrétienne savent qu'aimer son prochain commence par l'amour de soi, non un amour égoïste, mais une conscience profonde de l'amour que Dieu a pour nous, grâce à laquelle il devient possible, et même nécessaire, d'exprimer cet amour du prochain: « ... béni est celui qui voit le besoin de son frère et y pourvoit, trouvant son propre bien en cherchant celui d'autrui. » (voir Science et Santé, p. 518)

L'exemple biblique le plus célèbre à ce propos nous est donné dans la parabole du bon Samaritain (voir Luc 10:25-37). Par cette parabole, Jésus répondait à la question: « Qui est mon prochain ? » Le Samaritain est, dans cette histoire, celui qui a fait preuve de miséricorde, est aussi celui qui avait le moins de chances de s'attirer les louanges de ceux qui écoutaient Jésus. Une étude du texte suggère que Jésus cherchait à ébranler les préjugés de son auditoire à l'égard des Samaritains, qui étaient des étrangers généralement considérés comme des ennemis.

Cette parabole représente l'exemple par excellence de la compassion pour bien des nurses de la Science Chrétienne, car au lieu d'être impressionné par le sombre tableau d'un homme blessé, le Samaritain répond avec amour et humanité à sa détresse. Si j'ai été attirée par le métier de nurse de la Science Chrétienne, c'est parce que cette activité m'offre la possibilité de servir à la fois Dieu et l'humanité, de faire du bien et d'en recevoir les bienfaits, d'apprendre à aimer mon prochain, à l'exemple du Samaritain. En réalité, cette incitation biblique à aimer son prochain remonte au temps de l'Exode. Dans une étude consacrée à cette période, l'exégète Nahum Sarna observe que « le thème central, celui de la délivrance accordée par Dieu à Son peuple qui est esclave des Égyptiens, est mentionné pas moins de cent vingt fois dans la Bible hébraïque, dans divers contextes »The JPS Torah Commentary. Philadelphie: The Jewish Publication Society, 1991, p xii.. Les Hébreux semblaient être une communauté d'esclaves de peu d'importance en Égypte; cependant, Dieu les choisit et les aima, Il les délivra de l'esclavage et les amena à conclure une alliance avec Lui. Dieu s'attendait à ce qu'ils expriment Son amour pour eux par la compassion envers autrui.

Moïse, l'homme que Dieu choisit pour intermédiaire, comprit cet aspect de la nature de Dieu, et rapporta au peuple: « [Dieu] fait droit à l'orphelin et à la veuve, [Il] aime l'étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements. Vous aimerez l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte. » (Deutéronome 10:18, 19) La dette d'amour et de reconnaissance des lsraélites envers Dieu, qui les avait délivrés, ne devaient pas être oubliée. Elle fut gravée dans leur identité et inscrite dans la loi. L'attention donnée à « l'étranger, l'orphelin et la veuve », c'est-à-dire les pauvres et les exclus de la société, est un leitmotiv dans les Écritures. Dans le Nouveau Testament, Jacques écrit: « La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. » (1:27)

Le livre du Deutéronome énonce les lois mosaïques basées sur la compassion, lois qui prévoient un système d'aide sociale unique en son genre, appelé glanage — le ramassage des épis laissés au sol par les moissonneurs à l'intention des pauvres: « Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que l'Éternel, ton Dieu, t'a racheté; c'est pourquoi je te donne ces commandements à mettre en pratique. Quand tu moissonneras ton champ, et que tu auras oublié une gerbe dans le champ, tu ne retourneras point la prendre: elle sera pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains. » (24:18, 19) On note avec intérêt que, de nos jours, des associations caritatives s'inspirent de ce principe pour collecter de la nourriture en trop afin de la distribuer aux pauvres.

L'activité de nurse de la Science Chrétienne m'offre la possibilité de servir à la fois Dieu et l'humanité, de faire du bien et d'en recevoir les bienfaits.

L'une des histoires bibliques qui me touche le plus, celle de Ruth, illustre ce droit de glaner. L'histoire de Ruth est pleine de compassion, qualité dont font mutuellement preuve les trois principaux personnages, Ruth, Naomi et Boaz Ruth était une étrangère, qui plus est une Moabite, c'est-à-dire une ennemie d'Israël; pourtant, comme c'est le cas du bon Samaritain, on voit en elle un exemple d'amour et de compassion. Ruth devint l'arrière-grand-mère de David, le roi le plus important d'Israël. Et Obed, l'enfant qu'elle donna à Boaz, ramena la joie dans le cœur de Naomi.

Dans le système patriarcal de la société antique, le veuvage pour une femme était un symbole d'affliction et de solitude, surtout si la veuve n'avait pas de fils adulte. Les veuves dont parle la Bible sont presque toujours dans des situations désespérées qui nécessitent une main secourable puissante. En s'appuyant sur le pouvoir de Dieu, les prophètes Élie et Élisée permirent à des veuves et à leurs enfants, menacés de famine et même de mort, de retrouver une vie normale (voir I Rois 17:10–16 et II Rois 4:1–7).

Le Nouveau Testament évoque une autre veuve qui a tout perdu. Son fils unique vient de mourir. Mais Jésus est là: « Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit: Ne pleure pas ! Il s'approcha et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit: Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! Et le mort s'assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. » (Luc 7:13-15)

Le dernier acte de compassion de Jésus fut de s'assurer que l'on prendrait soin de sa mère, Marie. Même sur la croix, il aimait encore: « Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19:26, 27)

Après le départ de leur Maître, les disciples continuèrent de faire preuve de compassion les uns envers les autres. Les veuves et les personnes sans famille étaient attirées vers le message égalitaire et guérisseur du Christ, et la communauté de l'Église chrétienne primitive leur offrait un asile. Connu pour son œuvre missionnaire qui le conduisit à propager l'évangile jusque dans de lointaines contrées, l'apôtre Paul était un collecteur de fonds infatigable. Il exhortait les communautés chrétiennes les plus riches à soutenir généreusement les pauvres au sein de l'Église de Jérusalem (voir par exemple: I Corinthiens 16:1; Romains 15:26; II Corinthiens 8 et 9). Mais Paul comprenait aussi que ce soutien financier était sans valeur s'il ne s'accompagnait pas d'amour: « Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres... si je n'ai pas la charité [l'amour de Dieu en moi], cela ne me sert de rien. » (I Corinthiens 13:3)

L'histoire de Tabitha, que l'on peut lire dans le livre des Actes des apôtres, est à double titre un bel exemple du ministère de guérison de l'Église primitive, au sein de laquelle on donne et on reçoit (voir Actes des apôtres 9:36-42). Tabitha, qui est la seule femme à être appelée « disciple » dans le Nouveau Testament, était un modèle de compassion: « Elle faisait beaucoup de bonnes œuvres et d'aumônes. » (Actes 9:36). Elle confectionnait des vêtements et s'occupait apparemment des veuves. À sa mort, celles-ci furent plongées dans l'affliction. On fit appel à Pierre, l'un des disciples de Jésus, qui se trouvait dans une ville proche. Pierre se rendit aussitôt sur les lieux. Il avait apprit auprès de Jésus ce qu'exigeait une guérison. Du reste, cette guérison ressemble beaucoup à celle de la fille de Jaïrus (voir Marc 5:38-43). Après avoir fait sortir de la pièce tous les proches de la défunte, Pierre pria puis demanda à Tabitha de se lever. Et c'est ce qu'elle fit ! « Il appela ensuite les saints et les veuves, et la leur présenta vivante. » (Actes 9:41) Nous pouvons supposer que Tabitha continua ses bonnes œuvres, « pleine de foi — réceptive à la Vérité et à l'Amour », deux des qualités essentielles au nursing (voir Science et Santé, p. 395).

Prendre soin de notre prochain, c'est la manifestation visible de notre nature spirituelle.

Dans les moments difficiles, Mary Baker Eddy, la fondatrice de la Science Chrétienne, s'appuyait avec foi sur le message de compassion de la Bible. Elle a souvent évoqué dans sa correspondance la bienveillance de certaines personnes à son égard. Elle fut, elle aussi, une jeune veuve affligée et sans ressources. Elle n'était mariée que depuis six mois quand son mari tomba malade et mourut, laissant seule, enceinte et « étrangère » dans le Sud profond des États-Unis, une veuve originaire de la Nouvelle-Angleterre. Elle n'oubliera jamais la gentillesse des amis francs-maçons de son mari, qui l'aidèrent en l'accompagnant jusqu'à la maison de son père, chez qui elle retourna vivre quelque temps (voir Rétrospection et Introspection, p. 19).

Bien que Mary Baker Eddy dût mener de nombreuses luttes personnelles sur le chemin qui la conduisit à la découverte de la Science Chrétienne, sa vie est empreinte de compassion, comme le montrent deux initiatives prises vers la fin de sa longue existence. En 1908, elle établit le Christian Science Monitor. Ce quotidien international fournit des informations claires et approfondies qui mettent en lumière les défis du monde, et il invite ses lecteurs à chercher activement des solutions par la prière. La devise de ce quotidien est éloquente puisqu'il a pour vocation de « ne nuire à personne, mais de bénir toute l'humanité » (voir La Première Église du Christ, Scientiste et Miscellanées, p. 353).

La même année, Mary Baker Eddy ajoute une disposition statutaire au Manuel de l'Église, établissant ainsi la norme du nursing de la Science Chrétienne (voir article 8, section 31, p. 49).

J'ai constaté que le nursing de la Science Chrétienne est une façon de prendre soin des autres qui, sans être sentimentale, ne nous laisse pas sans rien faire, mais qui demande que l'on donne de soi en faisant preuve d'amour et de compassion envers son prochain. En tant que nurse de la Science Chrétienne, j'ai appris que je dois me défaire du doute et de la crainte, et savoir que la guérison-Christ est présente et possible pour tous. Je me suis rendu compte que, plus je me souviens de ma dette envers Dieu, du fait que Son amour me délivre de l'esclavage de la croyance matérielle et m'amène à croître en spiritualité, plus je peux soutenir humblement mon « prochain » dans sa quête d'une guérison par la Science Chrétienne. Le message de compassion offert par la Bible est résumé dans cette phrase de Science et Santé: « Et l'Amour se reflète dans l'amour; » (p. 17)

Article paru dans le Christian Science Sentinel

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