Bien qu'il n'y ait pas de formule qui garantisse une guérison rapide et efficace, Mary Baker Eddy a clairement indiqué dans son ouvrage fondamental, Science et Santé avec la Clef des Écritures, qu'un élan spirituel de la pensée et précède toute guérison complète et permanente. Elle écrit en effet: « En guérissant les malades et les pécheurs, Jésus rendit clair le fait que la manifestation de la guérison est la conséquence de la compréhension du Principe divin... » (voir p. 141)
Le progrès a sa source dans le changement qui s'opère dans notre conscience et qui commence par la détection et l'élimination d'un faux concept de l'homme et du lien qui l'unit à Dieu. Trouver la cause de l'erreur mentale qui apparaît sous la forme d'un « problème » dans l'existence humaine peut être un des éléments les plus ardus dans notre cheminement, en raison de la nature trompeuse de l'entendement mortel. Alors qu'il est toujours tentant de prier pour la guérison d'un problème, physique ou autre, qui se manifeste sur le plan humain, il est d'une importance vitale de reconnaître que la difficulté visible n'est que la projection d'un concept erroné présent dans la pensée. Le récit biblique suivant illustre bien ce point. Il se trouve dans le Second livre des Rois (5:1–15).
Naaman, chef de l'armée de Syrie et jouissant d'une grande considération, souffrait de la lèpre. Par la servante de sa femme, il entendit parler d'un prophète qui pourrait le guérir. Il se rendit donc chez Élisée pour être guéri. Mais, au lieu de sortir pour l'accueillir et lui imposer les mains ou lui demander de faire un sacrifice personnel, Élisée envoya un messager lui dire d'aller se laver dans le Jourdain. Naaman se sentit offensé, estimant qu'une telle demande était indigne de lui, et refusa de suivre le conseil d'Élisée. Mais ses serviteurs, qui de toute évidence aimaient leur maître, remirent en question son attitude. Naaman reconnut finalement son erreur et fit ce que le prophète lui avait demandé. Il fut alors aussitôt guéri.
Naaman cherchait à être guéri de la lèpre, mais son état n'était qu'une manifestation de la conception mentale erronée qu'il avait à son propre sujet, notamment d'être un homme orgueilleux. Une fois qu'il eût laissé tomber l'orgueil et l'eût remplacé par l'idée plus élevée de l'humilité, il fut guéri. Dans son désir d'être libéré de la lèpre, il n'avait apparemment pas vu, dans un premier temps, que son véritable problème, c'est-à-dire son orgueil sous-jacent, était un obstacle à sa guérison. Mais Élisée a aussitôt perçu son besoin. À la grande consternation de Naaman, Élisée a provoqué cet orgueil quand il n'est pas venu l'accueillir à la porte, mais a envoyé son serviteur lui transmettre un message. Cet affront à l'ego de l'entendement mortel a mis Naaman dans une telle colère qu'il a presque fermé la porte à la démonstration du pouvoir qu'a Dieu de guérir. Mais la douce voix de l'Amour divin lui a été transmise par ses serviteurs, qui lui ont montré que sa façon de penser était erronée et l'ont convaincu de suivre le conseil d'Élisée. Cet acte d'humilité a symboliquement lavé ce défaut moral, purifiant sa conscience par un baptême spirituel qui, à son tour, a purifié son corps physique. Naaman a consolidé la guérison en retournant vers Élisée avec humilité, reconnaissant avec gratitude que c'était Dieu qui l'avait guéri.
Ce récit est particulièrement significatif pour moi, car il correspond à ce que j'ai vécu il y a quelques années. J'avais jusqu'alors bien réussi dans les affaires et ce succès m'avait permis de procurer un certain confort matériel à ma femme et à ma famille. Toutefois, suite à un sévère ralentissement économique, plusieurs compagnies ont fermé et je me suis trouvé dans de graves difficultés financières. J'ai tenté d'utiliser toutes mes connaissances, mes ressources et mon expérience dans le monde des affaires pour renverser cette spirale négative, mais plus je faisais d'efforts, plus la situation s'aggravait. J'avais l'impression d'être au bord d'un gouffre financier sans aucune aide en vue. J'avais atteint le point décrit par Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Quel est celui qui, ayant éprouvé la perte de la paix humaine, n'a pas aspiré avec plus d'ardeur à la joie spirituelle ? L'aspiration vers le bien céleste vient avant même que nous ayons découvert ce qui est du domaine de al sagesse et de l'Amour. La perte des espérances et des plaisirs terrestres illumine pour bien des cœurs le chemin ascendant. Les douleurs des sens ne tardent pas à nous informer que les plaisirs des sens sont mortels et que la joie est spirituelle. » (p. 265) Ayant épuisé toutes les ressources humaines disponibles, j'ai finalement pris la décision que j'aurais dû prendre dès le début et je me suis sincèrement consacré à la prière, avec l'aide d'une praticienne de la Science Chrétienne que je suis allé voir une fois par semaine à son bureau.
Lors de notre première rencontre, elle m'a demandé si j'avais déjà lu en entier Science et Santé, le livre d'étude de la Science Chrétienne. Je lui ai répondu: « Certainement, je lis la Leçon biblique depuis mon enfance ! » Elle a précisé sa question en me demandant si je l'avais une fois lu d'un bout à l'autre, et là, ma réponse a été négative. Elle m'a alors donné cette tâche à accomplir, précisant que si je lisais 20 pages par jour, j'aurais terminé à peu près dans un mois. Dès cet instant, j'ai lu et étudié chaque jour, et lors de nos rencontres du vendredi, la praticienne me demandait ce que j'avais appris, afin de suivre les progrès de ma pensée. J'étais stupéfait de l'inspiration retirée à la lecture de pages que j'avais déjà parcourues maintes fois. Le message de notre Leader était tellement logique et complet qu'il m'a paru palpable au fil des pages.
Plutôt que de chercher à résoudre ma situation financière, je m'efforçais de comprendre plus pleinement ma relation à Dieu.
Au début, j'appliquais naturellement les vérités trouvées à chaque page au défi particulier que j'avais à relever. J'ai rapidement pu annoncer avec fierté à la praticienne que j'avais terminé ma tâche et lu le livre d'étude de bout en bout Toutefois, la situation humaine ne s'était pas améliorée, mais plutôt détériorée. Sans hésitation, la praticienne m'a demandé de lire Science et Santé une nouvelle fois, et elle a répété cette requête pendant plusieurs mois. On pourrait penser que cette tâche était laborieuse, que j'étais en proie au découragement ou que je n'arrivais pas à me concentrer. Au contraire, je ressentais la même douce paix que celle décrite par Mary Baker Eddy lorsqu'elle parle des nombreuses années passées à écrire Science et Santé: « Pendant les trois années qui suivirent ma découverte, j'ai cherché la solution de ce problème de la guérison-Entendement, sondant les Écritures et ne lisant guère autre chose, me tenant éloignée du monde, et consacrant mon temps et mes énergies à découvrir une règle positive. Cette recherche était douce, calme, soutenue par l'espoir; elle n'était ni égoïste ni déprimante. » (p. 109)
Je découvrais chaque jour la signification plus profonde de phrases familières, et ma motivation a changé: plutôt que de chercher à résoudre ma situation financière, je m'efforçais de comprendre plus pleinement ma relation à Dieu. Moi-même et les membres de ma famille avons eu des guérisons physiques rapides et complètes pendant cette période studieuse. Pourtant, je ne voyais toujours pas d'amélioration mesurable dans mes affaires.
Puis, un vendredi, j'ai dit à la praticienne que j'étais prêt à obéir aux directives divines, quelles qu'elles soient Que je doive fermer mon entreprise, changer de profession ou de région, j'étais prêt à suivre le plan de Dieu. En toute humilité, je désirais vivement tout abandonner pour Dieu. Toutefois, je ne voulais pas fuir mes obligations financières et n'étais pas prêt à me mettre en faillite. La praticienne m'a gentiment mais fermement rappelé que le progrès spirituel ne peut pas être soumis à des limitations humaines et que, bien qu'elle ne plaide pas en faveur de la faillite ni d'aucune autre solution humaine, je ne devais pas déterminer la façon dont mon salut allait avoir lieu. À l'instant, je me suis rendu compte que, comme pour Naaman, l'orgueil humain et un faux sens de responsabilité entravaient mon progrès spirituel et la guérison. Au cours des semaines qui ont suivi, je me suis mis à genoux mentalement et j'ai complètement abandonné toute notion humaine préconçue sur la façon dont ma situation financière pouvait être résolue.
Le mois suivant, lors de mon rendez-vous avec la praticienne, elle m'a posé quelques questions, puis m'a brusquement annoncé que son travail était terminé et que la guérison était complète. Je me souviens d'avoir été choqué par cette affirmation parce qu'humainement rien n'avait changé. Toutefois, elle m'a assuré que « des choses dont vous n'êtes pas encore conscient se passent à l'arrière-plan et les circonstances humaines doivent juste s'adapter à la réalité spirituelle », Je me suis rendu compte par la suite que cette pensée correspondait à une citation de Science et Santé: « L'être possède ses propres qualités avant qu'elles soient perçues humainement. » (p. 247)
La situation a commencé d'évoluer dans les jours qui ont suivi cette dernière rencontre. Des chèques inattendus sont arrivés par courrier, des partenaires commerciaux m'ont contacté pour parler de nouvelles possibilités et une entreprise m'a appelé pour m'offrir un poste qui semblait taillé sur mesure pour moi. Moins d'une année après, j'avais déménagé dans un état voisin pour pouvoir occuper ce poste, retiré la demande de faillite que j'avais déposée, honoré toutes mes obligations financières et retrouvé tout ce qui semblait avoir été perdu. J'avais le sentiment d'avoir vu s'accomplir cette promesse biblique: « Je vous remplacerai les années qu'ont dévorées la sauterelle. » (Joël 2:25) Plus important, comme Naaman, j'avais décelé l'erreur mentale qui avait besoin d'être corrigée dans ma pensée et j'avais acquis une perspective plus spirituelle de ma vie et de mon identité.
Article paru dans le Christian Science Sentinel
