Vous êtes-vous jamais considéré de cette façon ? Peut-être lorsque que vous étiez enfant à l'école du dimanche. Mais il est toujours intéressant de réfléchir à ce qu'est « un enfant de l'Église ». C'est en ces termes que Mary Baker Eddy décrivait son héritage religieux. Elle faisait preuve d'un respect et d'une attention particulières à l'égard de ceux qui, parmi ses contemporains, vivaient leur amour pour Dieu: des congrégationalistes, des baptistes ou des méthodistes. Voici en quels termes elle en faisait l'éloge: « ... ils étaient prêts à tout sacrifier pour Lui. [...] Au combat, c'étaient des héros; [...] Leurs convictions étaient sincères, ils les vivaient... » (Message à L'Église Mère, juin 1901, p. 32). C'était la beauté de l'Église qu'elle voyait exprimée dans leur existence. Peut-être n'avez-vous jamais pensé être un enfant de l'Église. Mais l'intérêt que vous portez à cette série d'articles prouve que vous êtes bien l'un de ses enfants. En effet, notre vie est façonnée et sculptée par toutes sortes d'influences: celles du milieu familial et de nos proches, du milieu scolaire ou professionnel, des médias, d'institutions diverses. Mais rien ne saurait enrichir notre vécu comme le fait l'Église. Nos progrès augmentent quand nous commençons à comprendre et à reconnaître que nous sommes bel et bien cet enfant et que nous y attachons du prix.
Je parle ici de l'organisation humaine, ce qui implique des personnes, des activités, des événements et différentes formes de participation de notre part. Mais je parle aussi de tout ce qui sous-tend cette organisation. L'Église repose sur des idéaux et des enseignements spirituels. Elle nous inspire certains des sentiments les plus puissants de notre vie. Elle encourage à avoir des buts et à élargir nos horizons. Elle nourrit dans la conscience la révélation de la Vérité. Oui, l'Église véritable et sa manifestation actuelle nous définissent d'une manière unique.
Je pratique régulièrement la natation. Un jour, j'ai nagé à côté d'un dauphin de 300 kilos. Je me suis accroché à ses ailerons, et nous avons fendu l'eau à une vitesse qu'il m'aurait été impossible d'atteindre par moi-même. J'avais l'impression d'être comme un petit enfant, en comparaison avec cette force puissante. De même, nous sommes les enfants de l'Église, nous nous y attachons, et elle nous propulse en avant, vers le ciel, pourrait-on dire, avec une force qui nous dépasse. Cependant, ce mouvement en avant ne se fait pas sans effort. Parfois les dauphins font des tours et des détours qui peuvent surprendre, voire transformer une nage tranquille en une série de défis. Se faire porter par l'Église peut être une source d'étonnements, parfois de désarrois, mais toujours de bienfaits.
Quelle est l'essence de ce pouvoir supérieur à nos propres efforts ? Si nous pouvions le discerner, nous éprouverions certainement un grand respect à l'égard de cette force mentale qui a donné son élan et sa permanence au mouvement de la Science Chrétienne. Et s'il fallait décrire en quelques mots un tel pouvoir, on pourrait parler de « la structure de l'Amour ». Voilà ce qui, à la base, permet à la Cause de la Science Chrétienne de changer vraiment le monde. On ne peut de soi-même transformer le genre humain. Mais cette force sous-jacente de l'Amour, qui donne sa cohésion à notre mouvement, accomplit cette tâche et nous force à aller de l'avant. Mary Baker Eddy fait allusion aux horizons qu'ouvre cette force: « Si je pouvais communiquer à l'élève le concept plus élevé que j'ai de l'Amour, ce concept illustrerait en partie la divine énergie qui apporte à la faiblesse humaine force et majesté. » (Écrits divers 1883-1896, p. 292) La majesté de ce mouvement, c'est véritablement l'énergie de l'Amour.
L'organisation humaine de l'Église peut être constituée d'un beau groupe de personnes. Et pourtant, l'organisation humaine seule a ses défauts. Les enfants ne sont pas toujours parfaits ! À certains moments, on se sent profondément attaché à son Église, et puis à d'autres moments, on peut avoir envie de s'en séparer totalement ! Les gens connaissent des hauts et des bas, les organisations religieuses aussi. Mais la fidélité à l'Église est une source de grands bienfaits à long terme. Certes, on n'apprécie pas toujours le fait de se sentir poussé par Dieu à participer à la vie de l'église que l'on fréquente. C'était le sentiment que, peut-être, éprouvait cette enfant qui courait à toutes jambes pour arriver à l'heure à l'école du dimanche. En courant, elle priait: « Mon Dieu, fais que je ne sois pas en retard ! » C'est alors qu'elle trébucha et tomba. Elle se releva, essuya ses vêtements et, tout en reprenant sa course, pria encore: « Mon Dieu, fais que je ne sois pas en retard, mais ne me pousse pas non plus ! »
Nos progrès augmentent quand nous commençons à comprendre et à reconnaître que nous sommes bel et bien un enfant de l'Église, dont les idéaux et les enseignements sont spirituels.
Chaque enfant de l'Église a besoin, de temps en temps, d'un gentil petit coup de pouce divin. L'Église a des choses à nous apprendre. On ne devrait jamais refuser son enseignement. Même si l'on passe par des moments d'enthousiasme, d'apathie, de frustration, de découragement ou d'inspiration liés à l'Église, on ne devrait jamais cesser de croître, de faire des découvertes, de progresser. Il faut l'humilité d'un enfant pour céder à la discipline grâce à laquelle l'Église nous force à croître. Au fil des années, la fondatrice de notre Église a rédigé des statuts qu'elle a décrits comme étant des « lois de limitation ». Mais par la suite, adoptant un point de vue diamétralement opposé, elle écrit qu'on pourrait tout aussi bien appeler ces statuts des lois de libération. Elle était certaine de leur valeur: « S'il est une chose dont je suis sûre, c'est que chacune des règles et statuts de ce Manuel accroîtra la spiritualité de celui qui lui obéit, fortifiera son aptitude à guérir les malades, à consoler ceux qui pleurent et à réveiller les pécheurs. » (La Première Église du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 230)
Il est clair que Mary Baker Eddy considérait que le gouvernement de l'Église était propice à la guérison. Si l'on pense que l'Église est d'abord une organisation humaine (avec des gens, un édifice, des assemblées, de l'argent...), on rencontrera davantage de problèmes propres à ces organisations. Au contraire, en progressant jusqu'à discerner la majesté que sa fondatrice voyait dans l'Église, à la fois en tant que concept humain et concept divin, on constatera que les guérisons sont plus nombreuses, plus rapides et plus manifestes. Plus on soutiendra l'organisation humaine et plus on aimera la nature profonde de l'Église fondée sur Dieu, c'est-à-dire « la structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède » (Science et Santé, p. 583), plus on accomplira de guérisons. « Ceux qui ne soutiennent pas cette Église finiront par perdre leur pouvoir de guérir »L13611, 23 décembre 1886, Fonds Mary Baker Eddy, La Bibliothèque Mary Baker Eddy., écrit, par ailleurs, Mary Baker Eddy.
Il y a tant de façons d'aider l'Église. Faut-il donc se dépenser à droite et à gauche dans de nombreux comités ? Il n'y a rien de mal à être membre d'un comité — à condition d'être sûr de ne pas substituer de nobles efforts humains aux prières et à cette étude approfondie dont notre Église a besoin, notamment pour bénéficier d'une défense puissante. Dans un monde qui voudrait saper une Église dont l'amour guérit, faisons nôtre cette affirmation de Christ Jésus: « ... les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » (Matthieu 16:18)
Il est très utile de lire le Manuel en entier, en cherchant à comprendre comment chaque règle, chaque disposition statutaire peut faire de nous un meilleur chrétien, un meilleur membre actif, et en définitive, un meilleur enfant de l'Église. Lors de ma première lecture, je n'ai été sensible qu'à quelques idées. Depuis, j'en découvre de plus en plus. Quand on le lit avec un esprit ouvert et réceptif, le Manuel nous enseigne, par des façons inattendues, comment guérir.
L'Église même est un pouvoir qui favorise la guérison. Cela peut être aussi simple qu'un accueil chaleureux, un dimanche matin où l'on se sent déprimé; ou bien la compréhension d'un sens plus profond de la signification spirituelle de l'Église. J'ai connu des personnes, par exemple, qui avaient des vertiges ou qui perdaient souvent l'équilibre. C'était naturel pour elles de s'accrocher à une chaise ou une table pour se sentir bien d'aplomb. Cependant, lorsqu'elles se sont mises à prier au sujet de l'Église, elles se sont rendu compte qu'elles gagnaient davantage en stabilité, en se tenant fermement à « la structure de la Vérité et de l'Amour ». Parfois le soutien de l'Église nous transforme. Je pourrais donner bien des exemples où les aspects tant humains que divins de l'Église se sont imposés avec force dans mon existence, faisant de moi une personne différente, me rendant davantage conscient d'être un enfant de l'église.
Il y a plusieurs années, comme j'avais l'habitude de le faire, je suis allé couper des arbres pour avoir du bois de chauffage pour l'hiver. j'ai mal calculé la trajectoire de chute d'un arbre de trente mètre de haut et il est tombé sur moi. J'ai décidé de recourir à la chirurgie orthopédique pour réduire les fractures des os. J'ai négocié avec le chirurgien (sans doute une expérience nouvelle pour lui !), et nous sommes arrivés à un compromis concernant la quantité des soins médicaux qui me seraient dispensés durant les quelques jours que prendrait la remise en place des os.
Au cours de l'année suivante, alors que je marchais avec des béquilles, j'en suis venu à admirer et à apprécier le médecin, en partie grâce à sa bonne volonté d'accepter que le rétablissement puisse avoir lieu grâce au traitement par la Science Chrétienne. Mais lorsque le plâtre a été enfin retiré, il m'a expliqué, après s'être entretenu avec ses collègues, que de toute évidence les os ne pouvaient se ressouder uniquement par la prière. (J'ai pensé qu'en lui-même il espérait que mon approche de la guérison puisse être efficace malgré le point de vue médical.) Il avait déjà constaté que ses certitudes concernant le besoin de recourir à la chirurgie plastique avaient été mises en échec, et il avait dit au cours de l'année que c'était un « miracle » que je n'ai pas eu besoin de prendre de médicaments contre la douleur durant le processus de guérison.
J'avais commencé à prier pour approfondir mon concept de l'Église bien avant cet accident. Mais il était grand temps de comprendre pleinement la nature de la structure de l'Église, « la structure de la Vérité et de l'Amour ». Même s'il semblait que ma structure physique avait été brisée, j'ai senti que si je parvenais à mieux comprendre l'intégralité de l'Église véritable, cela aiderait à « unir » mon corps. J'ai puisé du réconfort dans le fait que, depuis sa création, notre Église avait pour seule mission de bénir, sans jamais nuire (voir Écrits divers, p. 141).
L'année suivante, je marchais de nouveau. Mais il s'est produit quelque chose d'encore plus important. J'avais prié presque tous les jours à partir des concepts spirituels au sujet de l'Église. Bien qu'il fût juste et naturel que je retrouve une activité normale, j'ai senti que cette guérison au sens large se traduisait par un plus grand engagement de ma part au sein de l'Église. Il était clair que le pouvoir guérisseur de l'Église réparait mon corps physique tout en élargissant en même temps ma perception du corps collectif de l'Église-même.
Comme le médecin s'était fait beaucoup de soucis pour moi, je lui ai écrit, il y a deux ans, afin de le rassurer sur l'évolution de mon état: je nageais de nouveau, jouais au basketball, faisais de l'équitation et voyageais beaucoup. Je n'étais pas sûr qu'il se souvienne de moi, mais il m'a répondu en disant qu'il ne pourrait jamais oublier mon cas. Dans un sens encore plus profond, je n'oublierai jamais, pour ma part, les bienfaits que je dois à l'Église.
Les enseignements de la Science Chrétienne expliquent avec une grande pénétration spirituelle ce que sont les merveilleux concepts de Dieu, de l'homme et du Christ. Ces enseignements révèlent également la vérité prodigieuse de la nature de l'Église. Je me revois devant la cathédrale de Cologne, en Allemagne, l'un des édifices les plus hauts du monde, levant la tête pour regarder les tours qui se dressent de façon imposante dans le ciel, et me rendant compte que la construction de cette église s'était étalée sur plusieurs générations — sur plus de six cent ans. C'était à vous couper le souffle ! J'ai eu le même sentiment à Athènes, devant cette vue spectaculaire de l'Acropole et de la colline de l'Aréopage, qui baignaient dans les lumières de la nuit, là où Paul avait prononcé un discours. J'ai entendu des sermons pleins de profondeur et d'inspiration, prêchés par des religieux de confessions diverses. Mais, à mes yeux, rien n'est comparable à la majesté de l'Église révélée par la Science Chrétienne.
Cette structure divine pénètre notre vie, transforme le corps, comble nos désirs, atténue nos défauts. On ne peut jamais se passer de l'Église. Dans la mesure où on la discerne sous sa forme véritable, on n'est jamais en dehors d'elle. Vous avez de nombreuses raisons de sentir que vous êtes un enfant de l'Église. L'une d'entre elles est que l'Église vous tient tendrement dans ses bras. Comme une mère, elle veille avec amour et constance sur ses enfants.
