Depuis que je suis documentaliste à la Bibliothèque Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures a pris à mes yeux une autre dimension. Ayant la possibilité de lire et d'étudier tous les jours les archives de la correspondance de Mary Baker Eddy, j'ai découvert qu'elle évoque son œuvre majeure, Science et Santé, dans un style particulièrement émouvant. Mes recherches ont mis en évidence trois grands thèmes.
Travail et sacrifice
L'écriture et la révision de Science et Santé s'étendent sur près de quatre décennies — presque la moitié de la vie de son auteur. Mary Baker Eddy en commença la rédaction en 1872 alors qu'elle connaissait des difficultés à la fois dans sa vie privée et sur la scène publique. Cette année-là, un ancien élève s'en prit à sa Science dans un journal local. En 1873, après vingt ans de mariage, elle divorça d'avec son mari au motif d'abandon du domicile conjugal, mais elle aurait pu tout aussi bien évoquer l'infidélité de celui-ci. De gros problèmes d'argent l'obligèrent à déménager fréquemment: elle habita à huit endroits différents dans la seule année 1874. Samuel Putnam Bancroft, l'un de ses premiers élèves, se rappelle: « ... en 1874, Mary Baker Eddy n'avait pas de foyer, elle vivait chez des étrangers... » « Mrs. Eddy as I Knew Her in 1870 » (Boston: Geo. H Ellis, 1923), p. 21.
La publication de Science et Santé, en 1875, fut accueillie autant par des louanges que par de vives critiques. En 1884, l'auteur évoque les expériences amères liées à la rédaction de son livre: « Cet ouvrage est l'œuvre de toute ma vie... Il m'a été enseigné par Dieu, jamais par un auteur ou par une personne. Il m'a été enseigné par les peines terrestres, par la maladie et par ce qu'aucun mortel n'a jamais vécu auparavant: l'expérience de toute une vie, qui continue encore; l'ingratitude, les trahisons, le mensonge, l'envie, la convoitise et la haine déployés contre moi. » V00838, Mary Baker Eddy à Mrs. Swarts, 30 septembre 1884.
Malgré toute l'opposition qu'elle rencontra au cours des décennies suivantes de la part de la presse, du clergé, d'élèves déloyaux et de membres de sa famille, Mary Baker Eddy continua de travailler sur son livre d'étude, le corrigeant, le révisant, le rendant plus clair pour les lecteurs. Vers la fin de sa vie, son secrétaire Adam Dickey lui tendit un exemplaire de la première édition de Science et Santé. Comme il le raconte: « Elle prit le livre, l'ouvrit, lut quelques lignes, tourna les pages avec tendresse, lut à nouveau pendant un moment; il était clair que ses expériences passées lui revenaient à l'esprit. Si vous avez déjà vu une mère prendre sur une étagère ou dans un placard les premiers petits souliers portés par son bébé, et les toucher avec tendresse, le regard plein d'amour, vous pourrez imaginer l'expression de Mary Baker Eddy lorsqu'elle regarda ce livre. Finalement elle le ferma lentement, doucement, et en me le rendant, elle dit, profondément émue, les larmes aux yeux: "Prenez-le, rangez-le, Monsieur Dickey, nul ne saura jamais tout ce qu'il m'en a coûté d'écrire ce livre." » « Memoirs of Mary Baker Eddy », p. 105.
Mary Baker Eddy considérait ces nombreux défis non comme un fardeau à endurer, mais comme un privilège. À propos de Science et Santé, elle écrit en 1891: « Oh, quelle récompense pour la "coupe" qu'il représente de savoir que Dieu s'est servi de moi, moi, si pauvre, si peu de chose à mes propres yeux, pour révéler Sa puissance, Sa grâce et Sa gloire ! » L04667, Mary Baker Eddy à Ellen Latham Clark, 5 mai 1891. De bien des façons, elle considérait ce livre comme son enfant. Voir, par exemple, L10604, Mary Baker Eddy à William P. McKenzie, 22 novembre 1901. Elle s'occupa de lui avec tendresse, le protégea avec courage et veilla à sa croissance avec désintéressement.
Science et Santé guérit
Mary Baker Eddy connaissait le pouvoir guérisseur de Science et Santé. Non seulement elle le savait par expérience, mais elle recevait régulièrement des lettres de personnes guéries par la seule lecture du livre. On ne s'étonnera donc pas si elle désirait que les scientistes chrétiens le fassent activement connaître. Dans une lettre à l'un de ses élèves, George B. Wickersham, elle fait cette remarque: « ... si vous voulez avoir le plus de succès... présentez Science et Santé à chaque patient et mettez-le entre leurs mains... vous constaterez que le livre seul les guérira. » L07907, 19 mars 1885.
Mary Baker Eddy connaissait parfaitement le pouvoir guérisseur de Science et Santé. Elle le savait par expérience et par des lettres de personnes guéries par la seule lecture du livre.
Après la publication de la cinquantième édition de Science et Santé, Mary Baker Eddy adressa un certain nombre de lettres à ses élèves à propos de sa récente révision. Elle écrit notamment: « L'édition révisée de Science et Santé est le professeur et le guérisseur dont tout le monde a besoin. Vous ne sauriez mieux faire pour notre Cause que de diffuser ce livre. » L05681, Mary Baker Eddy à Mary V. Blain, 18 mai 1891.
Dix ans plus tard, Mary Baker Eddy ajouta un chapitre renfermant uniquement des récits de guérisons liées au livre. Ce chapitre, « Les fruits de la Science Chrétienne », publié pour la première fois dans la 226e édition (1902), comprend des témoignages parus à l'origine dans le Christian Science Sentinel et le Christian Science Journal. Deux élèves de Mary Baker Eddy, Edward A. Kimball et William P. McKenzie, surveillèrent la production de cette 226e édition et élaborèrent le nouveau chapitre à partir d'un ensemble de témoignages sélectionnés par Mary Baker Eddy à leur intention.
Mary Baker Eddy apporta d'importantes révisions à Science et Santé en 1906, et la nouvelle édition fut publiée l'année suivante. À cette époque, tous les témoignages regroupés dans « Les fruits de la Science Chrétienne », à l'exception d'un seul, furent remplacés par des récits de guérison plus récents. Mary Baker Eddy écrivit l'introduction de ce chapitre, mais la sélection et l'ordre finals des témoignages dans l'édition de 1907 furent confiés, à la demande de l'auteur, à Edward Everett Norwood, qui supervisa et corrigea les épreuves de cette nouvelle édition.
« Le livre de Dieu »
Mary Baker Eddy était certaine que Dieu était le véritable auteur de Science et Santé. Edward Bates, l'un de ses élèves, évoque ce point dans ses mémoires: « Elle me déclara bien souvent que Dieu lui avait demandé d'écrire ce livre, Science et Santé, mais, elle précisait: "J'ai simplement tenu la plume." Souvent dans la conversation, elle disait: "Science et Santé est la parole de Dieu, et je l'ai étudié durant toutes ces années pour savoir ce que disait Dieu. Ce que pense Mary n'a aucune importance; je désire savoir ce que Dieu dit." » Et Bates poursuit: « Qui a jamais entendu parler d'un auteur étudiant son livre pendant quarante-quatre ans pour comprendre ce qu'il a écrit ? » « Reminiscence File » d'Edward P. Bates, p. 97—98. Dans plusieurs lettres, Mary Baker Eddy parle de Science et Santé comme étant « la perle de grand prix de toute la littérature », « la carte infaillible qui conduit au ciel », « le message de Dieu aux mortels » et « le livre de Dieu » Voir L01782, Mary Baker Eddy à Ebenezer J. Foster Eddy, 3 décembre 1890; V03363, Mary Baker Eddy à Laura J. Smith, 4 janvier 1882; L03475, Mary Baker Eddy à Joseph S. Eastman, 15 février 1891; L02257, Mary Baker Eddy à William G. Nixon, 28 septembre 1890.. Une lettre datée de 1905 à l'une de ses élèves ouvre des perspectives tout à fait intéressantes à ce propos: « Science et Santé et son Auteur, l'Entendement divin, ainsi que la Bible, sont le Guérisseurs et les Professeurs de la Science Chrétienne... » L12996, Mary Baker Eddy à Ellen Brown Linscott, 21 mai 1905.
Mary Baker Eddy fait également des commentaires captivants en comparant Science et Santé à ses autres livres. Elle écrit à une élève, Carol Norton: « Mon cœur vous parle dans mon dernier livre [Écrits divers 1883-1896]; Science et Santé a tant du Cœur divin que mon propre cœur s'y exprime bien moins. » L02382, 28 février 1897. Notant qu'il est sage d'obéir au Manuel de L'Église Mère, elle écrit: « ... chaque [disposition statutaire] a été écrite sous la même inspiration que Science et Santé, et émane tout aussi directement de l'Amour divin. » L10480, Mary Baker Eddy à Anna B. White Baker, 19 septembre 1899.
La confiance de Mary Baker Eddy dans le pouvoir et l'origine divine de Science et Santé continue d'inciter les lecteurs à approfondir ce livre. Comme elle le déclare dans une lettre: « Votre guide, Science et Santé, n'a jamais traîné dans la poussière et n'y traînera jamais; chaque nouveau siècle témoignera de plus en plus de sa valeur. » L13006, Mary Baker Eddy à John F. Linscott et Ellen Brown Linscott, 23 avril 1890.
Avec la mise à disposition pour le public anglophone d'une nouvelle compilation qui présente en parallèle l'histoire de Science et Santé avec des commentaires de Mary Baker Eddy sur son livre, la Bibliothèque « témoignera de plus en plus » de la valeur de l'œuvre fondamentale de Mary Baker Eddy. Nous vous invitons à faire une halte à la salle de documentation si vous venez à Boston, ou à nous écrire à research@mbelibrary.org si vous souhaitez avoir davantage de renseignements ou des copies des lettres citées dans cet article.
