Rob Gilbert aime servir son prochain. Aussi, après avoir obtenu un Master de théologie en études bibliques, il s'engage dans l'armée.Aumônier pendant cinq ans, il apporte son soutien aux militaires de toutes confessions. En 1975, il quitte le service actif pour s'établir comme praticien de la Science Chrétienne. En 1988, après avoir aidé un très grand nombre de personnes à guérir de leurs maux, il devient professeur autorisé de la Science Chrétienne. Il habite actuellement près de Los Angeles, à Upland, en Californie.
Jeffrey Hildner: Quelles sont les idées qui, dans votre étude et votre pratique actuelles de la Science Chrétienne, vous inspirent le plus?
Rob Gilbert: Votre question m'enchante parce que deux idées m'inspirent tout particulièrement dans mon travail. La première a trait au sens que l'on peut donner à la prière faite au nom de Jésus ou au nom du Christ. Il me semble que l'idée que l'on s'en fait en général n'est pas toujours exacte. Prier au nom de Jésus représente un inconvénient si l'on attache trop d'importance à la personnalité matérielle de Jésus. Et prier au nom du Christ ne suffit pas à mes yeux, si l'on met Jésus de côté. C'est pourquoi je me situe quelque part entre ces deux approches. Si cette question m'a tant inspiré, c'est qu'elle m'incite à considérer mon travail et l'activité de l'Èglise de la Science Chrétienne du point de vue de la prophétie biblique; je comprends mieux que notre démonstration individuelle ainsi que l'action de notre Église sont la manifestation d'une détermination divine, announcée par les prophètes dans l'Ancien Testament, illustrée pour la première fois par Christ Jésus dans le Nouveau Testament, et accomplie par la découverte, l'œuvre de guérison et les écrits de Mary Baker Eddy. Lorsque je vois clairement que mon activité s'apparente à cette action divine à l'œuvre, je me considère différemment et je me sens progresser dans mon ministère de guérison.
Pourriez-vous préciser ce point, à la lumière de vos propos sur la prière au nom de Jésus ou du Christ?
Voici où je veux en venir: le matérialisme, la résistance du monde, et même la haine de la réalité spirituelle, n'ont pas réussi à faire taire les prophètes. Ces adversaires n'ont pu empêcher la naissance de Jésus, ni son œuvre de guérison, ni sa résurrection, ni son ascension. Ils n'ont pas empêché la formation de l'Église chrétienne. La haine de la guérison spirituelle n'a pas empêché l'accomplissement de la prophétie de Jésus concernant la venue du Consolateur. Et il est en effet venu: Mary Baker Eddy a découvert la Science Chrétienne et a fondé cette Église. De la même façon, aucun de ces adversaires, ou formes de résistance diverses, ne peut stopper ni gêner les efforts de tous ceux qui s'appliquent à guérir au nom de Jésus ou au nom du Christ et de sa nature. Une force puissante est à la base de cette activité de guérison, force que rien ne peut arrêter, détourner ni retarder. D'une autorité suprême, elle atteindra son but. Un événement incroyable s'est déroulé au cours des 140 dernières années, et nous en faisons partie. Il s'agit du second avènement du Christ, et si nous en sommes convaincus, cela influe sur notre travail de guérison en lui apportant une perspective et une dynamique spirituelles. D'une certaine façon, cela nous soulage d'un poids et d'un sens de responsabilité personnelle, tout en nous poussant à devenir de vrais disciples de Jésus-Christ.
Qu'entendez-vous par là?
J'ai étudié de près ce que Jésus disait à ses disciples et ce que ceux-ci ont également déclaré à l'intention de futurs disciples. Je crois que les apôtres étaient bien conscients de s'adresser à ceux qui suivraient Jésus dans tous les âges, et leur message nous touche particulièrement aujourd'hui. Je puise une véritable assurance dans les déclarations de Jésus préparant ses disciples à la chimicalisation mondiale inaugurée par sa venue et son oeuvre de guérison. Pour paraphraser quelque peu ses propos durant la nuit qui précéda son crucifiement (Jean chapitres 14 à 18), je dirais: « Je vous enverrai un autre Consolateur qui sera éternellement avec vous, afin que tout ce que vous aimez et auquel vous vous attachez me concernant soit toujours avec vous. Ce Consolateur ne vous laissera jamais seuls. Il sera une présence puissante à vos côtés. Il vous expliquera ce que vous avez besoin de savoir et il vous protégera. »
Puis Jésus dit (je le paraphrase encore): « Demeurez fidèles à tout ce que je vous ai enseigné parce que je suis le cep et vous êtes les sarments. Sans moi vous ne pouvez rien faire. Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. À présent, vous devez vous aimer les uns les autres, comme je vous l'ai montré. Le Père a été glorifié dans mes œuvres, de même Il sera glorifié dans vos œuvres. Vous êtes destinés à porter du fruit, et ce fruit demeurera. »
Pour ce qui est de la résistance du monde à cette destinée, il me semble que Jésus dit en substance qu'elle est en fait dirigée contre ce Dieu qui parla et agit par lui, et qui révéla Sa nature et Sa puissance à travers lui. Et pour continuer dans la paraphrase: « Ne soyez pas choqués. L'Amour est à la base de tout ce que j'ai fait. Je l'ai vécu parmi vous, et le Père vous aime, et vous êtes protégés du monde. »
Quel réconfort, quel encouragement de penser que ces tendres paroles s'adressaient à nous tous, disciples des temps à venir ! D'autre part, c'est extraordinaire d'avoir conscience du fait que Jésus a prié pour ma pratique en tant que guérisseur chrétien. Lorsqu'il pria la veille de son crucifiement, il le fit non seulement pour ses douze disciples, mais pour tous ceux qui, dans tous les siècles, accepteraient l'autorité divine à la base de ses paroles et de ses œuvres (voir Jean 17:20). Et je sais que les prières de Jésus étaient entendues. Je suis sûr que le fait d'être conscients de vivre et de travailler en tant que disciples dans cette filiation spirituelle a une forte influence sur notre vie. Une présence bien plus puissante que nous est ici à l'oeuvre.
Quand vous parlez d'une « présence à l'œuvre », je suppose que vous pensezau au Consolateur promis par Jésus, c'est-à-dire à l'influence de l'Esprit divin dans la conscience humaine, cette action salutaire de la loi de Dieu que Mary Baker Eddy a appelée « Christian Science » (Science Chrétienne).
Exactement. Lorsqu'on définit la Science Chrétienne, on s'en tient souvent à la définition du mot science donnée dans le dictionnaire. Mary Baker Eddy cite également le Webster [dictionnaire américain]: « la connaissance, dûment classée et rattachée à des vérités et à des principes généraux sur lesquels elle est fondée et dont elle dérive. » (Non et Oui, p. 9) Mais juste avant, elle écrit que la Science est « l'atmosphère de Dieu », et elle précise un peu plus loin qu'elle utilise « ce mot chargé de crainte et de respect » à la fois selon le dictionnaire et dans un sens divin. Dans ce sens divin, il me semble qu'elle pensait que la Science Chrétienne « dans son vol rapide traverse tous les siècles » (voir Science et Santé, p. 55). La Science Chrétienne agit de façon souveraine. Elle ne dépend pas de ce que les gens font et de la façon dont ils prient, de ce qu'ils savent et de ce qu'ils ne savent pas. Bien sûr, il est indispensable de connaître la lettre de la Science Chrétienne, de connaître le Principe divin, d'apprendre à l'appliquer dans un traitement. Mais parfois on se heurte à une situation dans laquelle on a appliqué, semble-t-il, tout ce que l'on a appris, au mieux de ses capacités, sans voir pour autant la moindre amélioration ou la guérison complète. On pense alors: Peut-être que je n'en sais pas assez, peut-être qu'il y a un aspect caché que je ne saisis pas, que je ne vois pas. C'est pourquoi il est si utile de connaître cet autre sens de la Science, le sens métaphysique en tant que présence divine qui embrasse l'humanité, qui s'affirme elle-même, et « dans son vol rapide traverse tous les siècles, rassemblant sous ses ailes les malades et les pécheurs ». On a autant besoin de connaître la définition du dictionnaire que le sens divin de la Science. Les deux se complétent.
La Science Chrétienne, ou loi de Dieu, est une présence vivante qui est à l'œuvre.
Pourriez-vous donner un exemple des bienfaits de cette présence divine embrassant l'humanité, du pouvoir souverain de la Science?
J'ai fait part de ces idées à une amie, il y a quelques mois. C'est ce qui m'a poussé à creuser la question. Elle me demandait pourquoi nous ne prions pas au nom de Jésus, contrairement à beaucoup d'autres chrétiens. Je voulais lui donner une réponse approfondie, aussi ai-je recherché ce que Mary Baker Eddy a dit à ce sujet.
Votre amie n'est pas scientiste chrétienne?
Si, mais comme nous tous, elle fréquente d'autres chrétiens, qui prient au nom de Jésus ou du Christ. Je lui ai donc parlé de ce que j'ai évoqué avec vous, et elle m'a envoyé un e-mail parce que, très peu de temps après, une personne lui a demandé une aide par la prière. Voici ce qu'elle m'écrivait notamment dans cet e-mail: « Comprendre les facettes de ce sujet est extrêmement puissant, et cela me donne une image entièrement nouvelle de moi, des scientistes chrétiens et de notre place aujourd'hui et dans l'éternité. C'était très important que je le comprenne. J'ai utilisé mon lien avec Christ Jésus et Mary Baker Eddy, hier, quand quelqu'un m'a demandé de l'aide. Une merveilleuse guérison s'est produite aussitôt, délivrant cette personne d'une grande confusion mentale. La loi des hommes a été renversée par la compréhension que seule la loi de Dieu était à l'œuvre. »
Mon amie s'est élevée au-dessus de la question théologique « Pourquoi les scientistes chrétiens ne prient-ils pas au nom de Jésus ou du Christ? » jusqu'à ressentir ce que signifie vraiment prier au nom du Christ, faire partie de cette dynamique spirituelle. Elle a appliqué cette clairvoyance au cas traité, qui se présentait comme un état de grande confusion mentale, et elle a été témoin d'une merveilleuse guérison. Cet exemple me semble très révélateur, car c'est la Science Chrétienne en action. Ce n'est pas juste un credo qui ordonne de faire ceci et pas cela: c'est une présence vivante et vibrante qui, littéralement, « dans son vol rapide traverse tous les siècles ».
Il y a un lien tellement étroit entre la pensée de Jésus, son œuvre de guérison et le Saint-Esprit. Grâce au second avénement du Consolateur, ou Saint-Esprit, la divinité qui animait Jésus est une présence contemporaine. Ce Consolateur fait disparaître l'intervalle des siècles qui nous séparent des premiers chrétiens, et une nouvelle qualité de disciple prend vie, étroitement reliée à tout ce que Jésus a dit et fait. Nous avons le sentiment que le Seigneur agit avec nous. Dans le Nouveau Testament, les chrétiens pensaient probablement que cette présence était celle du Jésus personnel, mais ce n'est pas ce que je veux dire; lorsque Jésus quitta la scéne humaine, lors de son ascension, les choses ne s'arrêtèrent pas là. L'atmosphère était extrêmement chargée. Les choses bougèrent, les gens sentirent qu'il y avait quelque chose de bien plus grand que la personnalité humaine. Je pense que c'est ce que mon amie a senti. Les meilleurs moments dans mon travail, c'est lorsque je comprends et sens que la Science Chrétienne, ou loi de Dieu, est une présence vivante qui est à l'œuvre, qu'elle va atteindre l'objectif prévu, quelle que soit la résistance rencontrée. C'est pourquoi, si les membres d'église sont démoralisés par une faible fréquentation de leurs services, si des personnes confrontées à des problèmes qui résistent se sentent troublées ou indignes ou pensent manquer de compréhension, cette conscience plus élevée de la puissance et de la présence de Dieu à l'œuvre maintenant même peut changer la situation et produire la guérison.
Cela m'évoque « l'infini, soutien constant » dont parle Mary Baker Eddy dans Science et Santé (p. vii). Cela me fait également voir plus clairement que cet « infini, soutien constant », qui est une autre façon de désigner Dieu, rend sa présence et sa puissance tangibles dans notre vie, de façon active et dynamique. Nous avons le droit de sentir et de vivre ce soutien, maintenant même.
C'est juste. Ce pouvoir dynamique qui nous soutient s'affirme lui-même. La présence de l'Amour divin n'attend pas qu'on la découvre car « ...à toute heure l'Amour divin dispense tout bien à l'humanité entière « (voir Science et Santè, p. 494). Si nous donnons à la Science Chrétienne uniquement le sens du dictionnaire, si important soit-il, alors on omet quelque chose, car c'est aussi « l'infini, soutien constant », la présence de la Vérité qui n'attend pas qu'on l'invite et qui est toujours à l'œuvre. La Science Chrétienne est « la divinité embrassant l'humanité » (voir Science et Santé, p. 561) dans cet âge, et il nous faut en être conscient pour démontrer l'empire de l'Entendement sur le corps et l'univers physiques, à l'exemple de Jésus. Ce dernier a montré que le Christ exerce une juridiction totale sur la pensée humaine, le corps matériel et l'univers physique. Il a montré ce que la Science Chrétienne met en lumière: l'univers spirituel est la réalité ici même, maintenant même. Cette réalité est à la base du processus métaphysique qui guérit.
En vous écoutant, je me demandais comment je pourrais traduire vos propos si je devais les expliquer à un ami qui ne connait pas encore la Science Chrétienne. Je crois que je lui dirais que ce livre, Science et Santé, dans lequel Mary Baker Eddy a exposé la Science Chrétienne, m'a donné une compréhension intelligible de la nature de Dieu: Dieu est l'Esprit divin qui insuffle la vie incorporelle en chacun; Il est l'Entendement divin qui donne à tous intelligence et génie; Il est la Vie divine, avec laquelle, au cœur même de la réalité, tout le monde coexiste et que tout le monde exprime, de même que le rayon de soleil coexiste avec le soleil et l'exprime. Je dirais aussi à mon ami que Science et Santé m'a ouvert les yeux à la bonté de Dieu, à Sapuissance et à Sa présence, tangibles et actives. J'ai appris que Dieu n'est pas inerte; en ce moment même, de façon active et dynamique, Il m'enveloppe, m'exprime, me donne la santé et me comble de bienfaits dans toutes sortes de domaines: coordination, créativité, intelligence, sagesse, intuition, endurance, fonction, forme, grâce, bienveillance, délicatesse, originalité. Ce sont là des qualités de Dieu, l'Esprit divin, l'Entendement infini. Avec les possibilités et la liberté qu'elles offrent, elles révèlent l'affluence dynamique du bien qui m'enveloppe infailliblement dans sa douceur. Je dirais encore une chose à mon ami, à la lumière de vos propos: la guérison, qu'on l'appelle ajustement, réforme ou transformation, peut se produite lorsqu'on ressent pleinement la force divine à l'origine de la découverte faite par Mary Baker Eddy de la vraie nature de la Vie, ou Dieu. La Vérité qu'elle a découverte, et que la Science Chrétienne révèle, a un pouvoir omnipotent, un pouvoir actif, celui de délivrer tout le monde, sans discrimination religieuse, de la pauvreté, de la peur et des ennuis.
C'est exactement cela. La Science Chrétienne me prouve que je suis bien meilleur que ce que racontent les sens matériels à mon sujet. C'est une des choses que j'aime particulièrement dans la Science Chrétienne. Elle montre que toutes ces qualités essentielles que vous avez mentionnées–l'intuition, la sagesse, l'intelligence, l'harmonie, la coordination, la vitalité, spirituelles par qui nous unissent tous–toutes ces qualités importantes sont en réalité spirituelles par nature. La Science Chrétienne explique que le point de vue matériel selon lequel ces qualités s'expriment dans des circonstances matérielles et dépendent d'un état matériel qui peut affaiblir la vie, diminuer la sagesse et l'intelligence, et détériorer les relations humanies, est une vue radicalement déformée de la réalité spirituelle, qui cache ce que Dieu voit et connaît maintenant même, notamment notre bien-être qui Lui est si cher. Mais grâce à la Science Chrétienne, on peut affronter le sens matériel des choses avec une compréhension plus grande de la nature de Dieu et de ce que signifie être l'image et la ressemblance spirituelles de Dieu.
Avez-vous un exemple pour illustrer ce point?
J'aurais bien des exemples, mais il y en a un qui me vient tout particulièrement à l'esprit. Pour reprendre votre réflexion précédente, il s'agissait de présenter la Science Chrétienne à une personne qui n'en avait encore jamais entendu parler. Une famille venait d'emménager juste en face de chez nous. Ma femme, Judy, est allée leur dire bonjour, et nous avons sympathisé. Un jour, comme la maman avait l'air trés triste, ma femme lui a demandé ce qui n'allait pas. Notre nouvelle voisine lui a répondu qu'on venait de lui diagnostiquer un kyste sur un ovaire, et elle ne savait pas quoi faire. Ma femme lui a offert un Science et Santé, en lui disant tout ce que ce livre avait apporté à notre famille, et qu'elle espérait que cela l'aiderait. Nous ne nous sommes guère parlé au cours des semaines suivantes, et puis un jour, ma femme l'a revue et lui a demandé comment elle allait. « Eh bien, lui a-t-elle répondu, je me suis mise à lire votre livre un petit peu chaque soir. Je ne prétends pas tout comprendre, mais je sens que cela me fait du bien. » Quand ma femme l'a questionnée sur son problème physique, elle a répondu: « Je suis retournée chez le médecin, il m'a réexaminée, et il n'y a plus rien. Le kyste a disparu. »
Ce que j'ai trouvé fort intéressant (car c'est le genre de question que les gens peuvent se poser quand ils étudient la nature de Dieu, de Son amour, et l'influence de cet amour sur la vie et la santé), c'est qu'elle dise: « Je ne sais pas si j'ai eu ce que vous appelleriez une guérison par la Science Chrétienne, ou si mon médecin était un charlatan. » Sa réponse était légitime et compréhensible. Je suis sûr qu'elle a fait l'expérience d'une véritable guérison par la Science Chrétienne. Elle a été guérie en découvrant Science et Santé. Mais ce n'est que par une étude approfondie que la Science Chrétienne prendra de plus en plus de sens à ses yeux. Ce genre de guérison illustre de façon simple le fait que la Science Chrétienne est une présence divine, la présence bel et bien vivante de l'Amour qui s'exprime à travers les pages de Science et Santé. Elle embrasse et change la pensée et par conséquent le corps, en rétablissant la santé. Mais peu à peu, au fil des pensées et des sentiments, expérience après expérience, la Science Chrétienne a pour effet ultime de nous faire prendre conscience de l'amour de Dieu, et de ce que cela implique dans nos conversations et notre conduite quotidiennes.
Tout au début, vous avez dit que deux idées vous stimulaient actuellement. Vous avez parlé de la première, mais quelle est l'autre ?
J'ai réfléchi au sens de Noël.J'y ai pensé à la lumière de ce dont nous avons parlé: la divinité embrassant l'humanité, une détermination divine à l'œuvre, insensible à la résistance matérielle. En particulier, j'ai vu à quel point l'illumination du sens spirituel de Marie était au cœur de l'émergence du christianisme et de l'Église primitive. Notre livre d'étude en explique toute l'importance dans la naissance de Jésus: « L'illumination du sens spirituel de Marie réduisit au silence la loi matérielle et son mode de génération, et fit naître son enfant par la révélation de la Vérité, démontrant par là que Dieu est le Père des hommes. Le Saint-Esprit, ou Esprit divin, protégea la conception pure de la Vierge Mère par la pleine perception que l'être est Esprit. » (Science et Santé, p. 29)
Très souvent, quand on évoque Marie, c'est pour penser à la naissance de Jésus, et c'est à peu près tout. Or j'ai pris conscience de l'influence continuelle exercée sur l'Église primitive par le sens spirituel illuminé de Marie qui réduit au silence la loi matérielle et démontre que Dieu est le Père de tous. Par exemple, son autre fils, Jacques, fut l'un des chefs de file de l'Eglise primitive après l'ascension de Jésus. On le considérait comme l'une des trois colonnes de l'Église. Il fut témoin de la résurrection et était connu pour sa piété et sa force morale. Voir The Interpreter's Dictionary of the Bible, vol. 2, p. 791. On peut citer également le fils adoptif de Marie, Jean, le disciple « bien-aimé ». J'aimerais expliquer le sens du terme « adoptif » ici. Un commentaire biblique fait remarquer que lorsque Jésus était sur la croix, son dernier acte ne fut pas tant de confier sa mère à Jean, que de confier son brillant élève à la vigilance spirituelle de Marie.Voir Raymond E. Brown, The Gospel According to John i–xii, Anchor Bible Series, vol. 29, p. 107–109. Après les autres enfants de Marie étaient capables de prendre soin d'elle. La Bible dit: « Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère... » (Jean 19:26,27) L'étude de la vie de Jean révèle en lui un puissant représentant de l'Amour divin et de l'intégrité spirituelle et morale. Selon la tradition, il fut plongé dans un chaudron d'huile bouillante pour avoir refusé de rendre hommage à César. Il en réchappa, mais fut exilé dans l'île de Patmos.Voir The Interpreter's Dictionary of the Bible, vol. 2, p. 954.
Je suis émerveillé par ces modèles d'hommes face au matérialisme du monde. Il est clair que la vie de tels chrétiens était façonnée par quelque chose de plus élevé, contraire au matérialisme. Je pense que l'illumination du sens spirituel de Marie, qui démontra que Dieu, l'Esprit, est notre vrai Père à tous, était de cette nature. Selon le commentaire biblique évoqué précédemment, Marie a servi d'exemple à l'Église primitive qui devait révéler que les enfants des hommes et des femmes sont en réalité les enfants de Dieu. Voir Raymond E. Brown, Anchor Bible Series, p. 922–926.
Quelle pertinence cela a-t-il pour le XXIe siècle?
Eh bien, cela me fait voir que le monde actuel a vraiment besoin d'hommes et de femmes de caractère, capables de répondre aux exigences de l'heure. On a tous besoin de mieux comprendre que l'Esprit qui illumina le sens spirituel de Marie, au point qu'elle put avoir une telle influence sur la vie des premiers chrétiens, est également présent aujourd'hui pour illuminer notre sens spirituel, afin que nous puissions nous aussi prouver que les hommes et les femmes sont les enfants de Dieu et non les enfants des hommes, et que nous avons une origine spirituelle et non pas matérielle. Il nous sera alors plus facile d'éliminer les influences des conditions matérielles négatives. Nous pourrons plus facilement contester les prétentions du monde à créer des mortels et à les opposer au nom d'une marquée par des animosités qui perpétuent les guerres et la haine. Là où un terroriste semble passer à l'action, là où paraît régner la corruption, là où une personne poussée à bout est sur le point d' « exploser » violemment, là même, notre sens spirituel illuminé peut affirmer avec conviction la présence spirituelle de la Vérité et de l'Amour qui s'impose à la conscience humaine, qui réduit au silence l'erreur nourrie et amplifiée par la volonté humaine, qui détruit ainsi ses fausses croyances et fait respecter la volonté de Dieu. Cette présence spirituelle attire irrésistiblement l'attention et, peu à peu, une pensée après l'autre, met tout le monde en harmonie avec le plan de Dieu. Quelles que soient nos croyances initiales, nous pouvons tous sans exception être réconfortés par cette présence, qui est plus puissante que les religions. C'est l'Amour divin qui est à l'œuvre de façon impartiale et qui embrasse toute l'humanité.
Le bien se déroule conformément à toutes les promesses de Dieu dont parle la Bible.
Nous voici revenus à notre point de départ: comment la divinité embrasse l'humanité dans ce siècle.
Cela a un effet concret. À tout moment, quels que soient les circonstances, le lieu, le caractère soudain ou inattendu de la situation, nous pouvons affirmer que Dieu est déjà là, et que ce qui doit être fait pour la sécurité et la régénération de tous, Il l'a déjà fait. Nous pouvons témoigner avec force de cette réalité. Je suis convaincu que le sens spirituel illuminé de ce qui est en train de se dérouler exerce une influence puissante sur la scène mondiale et dans la vie des gens. Nous pouvons avoir la certitude réconfortante que le bien se déroule conformément à toutes les promesses de Dieu dont parle la Bible, et que ce bien s'emploie activement à affirmer son pouvoir souverain dans les domaines de notre vie.