Au cours de ces dernières années, le régime des précipitations au Kenya et dans la majeure partie de l'Afrique a changé de façon dramatique. Des sécheresses prolongées et des crues exceptionnelles ont compromis la sécurité alimentaire dans la région, et on estime que dix millions de personnes chez nous, rien qu'au Kenya, risquent de souffrir de la famine à cause des mauvaises récoltes de 2009. La situation semble assez désespérée, notamment dans les zones d'Afrique orientale telles que l'Éthiopie, la Somalie, le nord du Kenya et le nord de l'Ouganda.
De nombreux chrétiens se tournent vers la Bible pour y trouver des réponses et des exemples de situations similaires résolues par la prière. Mais cette prière sera-t-elle toujours efficace aujourd'hui? Selon moi, la réponse est oui. Il semble que des sécheresses et des famines sont souvent dues non seulement au manque de pluie et de nourriture, mais au manque d'idées spirituelles
L'an dernier, au plus fort de la longue sécheresse, j'ai commencé à réfléchir au récit de Joseph et de son expérience en Égypte, que l'on trouve dans les chapitres 39 à 50 de la Genèse, dans la Bible. Cette histoire relate qu'une grave sécheresse avait dévasté l'Égypte et les pays voisins pendant sept ans. Mais la perspicacité spirituelle de Joseph lui avait permis de prédire la crise avant qu'elle ne se produise. Pharaon, le roi d'Égypte, avait demandé conseil à ses hommes les plus avisés sur la manière de faire face à la sécheresse, sans trouver de solution. Or, lorsque vint son tour, « Joseph répondit à Pharaon, en disant: Ce n'est pas moi! c'est Dieu qui donnera une réponse favorable à Pharaon » (Genèse 41:16). Il apparaît ainsi clairement que Joseph s'appuyait sur la prière pour obtenir des réponses, et non sur ses propres opinions. Il a alors été inspiré de suggérer à Pharaon de faire des réserves de céréales pendant les années d'abondance précédant la sécheresse, afin que le peuple puisse se nourrir durant la période sèche. Et ces mesures positives lui ont permis de préserver l'Égypte de la famine.
Selon moi, l'histoire de Joseph montre que grâce à la prière, une sécheresse prolongée n'entraîne pas fatalement de pénurie, bien au contraire: Joseph avait compris que les évolutions de l'environnement nécessitaient des réactions intelligentes basées sur une communion avec Dieu. On peut en conclure que bien souvent, la sécheresse et la famine ne sont pas exclusivement dûs à un manque de pluie ou de nourriture, mais également à une sécheresse ou faim d'idées spirituelles.
Il y a plusieurs années, je cherchais des réponses à des questions existentielles, car j'avais l'impression de vivre dans un désert. Il ne s'agissait pas d'un désert de sable et de pierre, mais bien d'un désert mental. Bien qu'ayant un emploi, il me semblait ne jamais avoir assez d'argent pour joindre les deux bouts et manger à ma faim. J'avais l'air faible et mal nourri, comme usé par les épreuves de la vie. Lorsque j'ai connu la Science Chrétienne et que je me suis mis à lire Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, les choses ont changé. J'ai arrêté de fumer et de boire. À mesure que mon âme se nourrissait spirituellement, mon alimentation est également devenue plus saine. Mon corps réagissait à cette recherche d'équilibre en devenant plus épanoui, en meilleure santé. Considérant ce qu'il m'arrivait, je me suis rendu compte depuis lors que j'avais mondifié mon style de vie en réponse à cette nouvelle façon de penser.
La « famine » qui paraissait consumer mon corps était simplement une faim d'idées pour mener une vie plus juste. Après avoir compris ma véritable nature d'idée spirituelle parfaite, j'ai vu ces idées s'exprimer à travers un corps plus sain, des relations et des finances plus saines, et bien plus encore. Je rends grâce chaque jour pour le fait que Science et Santé ait mis fin à la famine dans mon esprit, me nourrissant et me donnant des forces. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « L'homme est idée, l'image, de l'Amour... » (p. 475). C'est l'Amour infini du Père-Mère Dieu omniprèsent qui nous dispense la meilleure nourriture.
De même que ma situation a changé lorsque ma faim intérieure a été rassasiée, je suis convaincu que de nombreuses difficultés actuelles peuvent être traitées à l'aide d'idées spirituelles.
De même que ma situation a changé lorsque ma faim intérieure a été rassasiée, je suis convaincu que de nombreuses difficultés actuelles peuvent être traitées à l'aide d'idées spirituelles. À travers le monde entier, les gens ont faim d'idées nouvelles, et tout particulièrement en Afrique où la pauvreté et le manque se font si durement sentir. Si nous nous fixons sur la famine, les épidémies et la pauvreté en tant que conditions matérielles bien ancrées ayant besoin d'être éliminées, nous risquons de ne pas aller bien loin dans leur éradication. Nous devons nous placer d'emblée dans une perspective spirituelle, un point de vue mental qui nous indique comment parvenir à un contrôle total, et nous permet de vivre libres de préoccupations négatives. Je crois que la priére peut nous montrer la voie pour échapper à la faim. Dans la parabole de l'enfant prodigue racontée par Jésus et relatée dans le chapitre 15 de l'Évangile selon Luc (versets 11-24), un jeune homme avait décidé de quitter l'existence confortable qu'il menait dans le riche foyer paternel, désireux de voler de ses propres ailes. Après avoir dépensé tout son héritage en vivant dans la débauche, il s'est trouvé réduit à nourrir les pourceaux pendant une période de famine. Assailli par la faim, il convoitait jusqu'aux caroubes dont il nourrissait ces animaux. Ce n'est que lorsqu'il s'est trouvé à cette extrémité qu'il est « rentré en lui-même », pour réfléchir à sa situation et l'évaluer. Sa réflexion l'a conduit à prendre conscience qu'il avait toujours un père aimant qui pourrait accepter de le reprendre chez lui comme serviteur, et il a pris le chemin du retour. À son arrivée, son père l'a embrassé et l'a assuré qu'il n'avait à aucun moment cessé d'être son fils.
L'une des plus importantes découvertes pour ce jeune homme était peut-être que, dans la maison de son père, il n'y avait jamais eu ni manque ni famine. Plus important encore, il lui fallait changer sa façon de vivre: se débarrasser de la perception erronée qu'il avait de lui-même, en tant que personne avide et ne voyant qu'à court terme (affamé, au fond), ce qui l'avait initialement conduit à demander sa part d'héritage et à quitter son père. Il avait besoin de retrouver l'état originel de son être, un état qui ne connaissait pas la pénurie.
Personne au monde ne doit souffrir de la faim. Ce qu'il nous faut savoir, c'est que le royaume de Dieu est synonyme d'abondance, et que l'homme a la domination sur son environnement (voir Genèse 1:26, 27). Cette prière oriente nos actions, et je crois qu'elle peut nous aider à trouver des solutions pour éliminer la faim dans le monde. L'acceptation de cette maîtrise de l'environnement consiste à comprendre que nous ne sommes pas à la merci de circonstances extérieures. Nous avons besoin de comprendre que nous reflétons la création spirituelle originelle de Dieu, et donc de revendiquer, au moyen d'actions justes, son abondance.
Il y a quelques temps, une grave sécheresse a frappé la région semi-aride située au nord du Kenya. Cette région est principalement habitée par des éleveurs nomades qui ont perdu beaucoup de leurs bêtes à cause de la sécheresse. Un grand nombre d'entre eux a été obligé de chercher d'autres moyens de subsistance, mais cela n'a pas été une tâche facile pour le gouvernement et les ONG de convaincre ces éleveurs traditionnels d'abandonner leur existence précaire de nomades et de bergers. Beaucoup leur ont reproché de s'accrocher à un mode de vie qui mettait des existences en danger, lors de chaque sécheresse prolongée. Nous le savons, il n'est pas facile pour une population entière de renoncer à des croyances et des pratiques culturelles séculaires. Mais il me semble que la sagesse de Dieu est bien à l'œuvre lorsque je vois que bon nombre de ces gardiens de troupeaux commencent à adopter de nouvelles méthodes de gestion des pâturages, avec moins de bêtes et des modes de vie mieux adaptés, plus viables. C'est une chose merveilleuse que Science et Santé ait atteint cette région et participe à l'évolution en cours. Certains scientistes chrétiens de Nairobi ont envoyé dans la région des exemplaires de ce livre ainsi que des dons de nourriture. J'ai moimême distribué distribué quelques exemplaires de Science et Santé auprès de penseurs éminents du Nord du Kenya. Nous voulions apporter notre soutien à cette région en lui offrant la pensée claire et les idées avancées développées dans ce livre. Mary Baker Eddy écrit: « L'univers reflète Dieu. Il n'y a qu'un créateur et qu'une création. Cette création consiste dans le déroulement d'idées spirituelles avec leurs identités qui sont incluses dans l'Entendement infini et à jamais réfléchies. Ces idées s'étendent de l'infinitésimal à l'infinité, et les idées les plus élevées sont les fils et les filles de Dieu. (Science et Santé, p. 502)
En tant que fils et filles de Dieu, nous possédons toutes les qualités de notre divin Père-Mère, et rien d'essentiel ne peut nous faire défaut, y compris le droit à une vie sans pénurie sur cette terre.
