Quand mon mari et moi avons décidé d'adopter un enfant, nous avons découvert que tout le processus, avec ses innombrables choix à effectuer, pouvait être par moments véritablement accablant. Lorsque nous avons enfin obtenu l'accord des services de l'enfance et de la famille de notre État, nous espérions accueillir notre bébé sous une ou deux semaines. Mais les semaines sont devenues des mois.
Le fait de nous tourner vers Dieu, notre Père et Mère à tous, nous a apporté réconfort et guérison. Un psaume promet que « Dieu donne une famille à ceux qui étaient abandonnés » (68:7). Dans mes prières, j'ai été beaucoup aidée en réalisant que le bonheur de notre famille, de toutes les familles, n'était pas déterminé par diverses personnes et organisations, car Dieu seul peut réunir Ses enfants. J'avais la certitude qu'entre les mains de Dieu, chaque enfant trouverait exactement sa place, sans prendre celle d'un autre ou se voir refuser la sienne. Pour mon mari et moi-même, ces idées ont été une source de courage.
C'est alors que nous avons reçu un appel. Une petite fille de deux ans était en attente d'un foyer, mais deux autres familles avaient également été retenues. Lorsqu'une de ces familles a été choisie, nous nous sommes sentis très abattus. J'ai à nouveau demandé à Dieu de me donner une réponse qui m'apporte la paix. Tandis que je priais, j'ai pris conscience de ce que la bureaucratie n'était pas notre seul obstacle; je n'avais en effet jamais totalement affronté mes propres craintes sur mon futur rôle de parent. Je me demandais par exemple si je serais une bonne mère. Si notre enfant m'aimerait. Et puis, quel serait l'impact de l'adoption sur nos finances ? Saurais-je jongler entre ma carrière, ma vie de parent et mon désir de consacrer plus de temps à ma pratique de la guérison spirituelle? Peutêtre me sentirais-je piégée par cet engagement ?
À présent, en toute humilité, je demandais à Dieu ce que je devais faire. C'est alors que je me suis souvenue de cette affirmation de Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Pour aider comme il convient la naissance du nouvel enfant, ou idée divine, vous devriez tellement détacher la pensée mortelle de ses conceptions matérielles que la naissance sera naturelle et sans danger. Bien que cette idée acquière une énergie nouvelle, elle ne peut nuire à son milieu utile dans le travail de la naissance spirituelle. (...) Lorsque cette nouvelle naissance a lieu, l'enfant de la Science Chrétienne naît de l'Esprit, naît de Dieu, et ne peut plus causer aucune souffrance à la mère. (p. 463)
Bien sûr, dans mon cas il ne s'agissait pas d'un accouchement, mais ces idées semblaient correspondre parfaitement à la situation. J'ai ressonné que si Dieu avait prévu d'inclure un enfant dans notre famille, l'adoption allait nécessairement nous bénir. Accueillir un enfant ne pouvait pas nuire à notre mariage en raison des responsabilités ou des dépenses supplémentaires que cela impliquait, ni m'empêcher de poursuivre ma carrière ou d'accomplir quoi que ce soit. En sa qualité d'enfant de Dieu, chacun de nous est complet et ne peut qu'ajouter au bien de son prochain. J'ai également compris que mon manque d'expérience parentale ne serait en rien préjudiciable. Bien au contraire, je faisais partie du « milieu utile » de l'enfant, exprimant naturellement la vraie maternité de Dieu.
J'ai soudain eu la sensation qu'un barrage avait été levé. Nous avons bientôt reçu un appel au sujet d'un petit garçon. Comme nous espérions avoir deux filles d'au moins deux ans, nous avons décliné la proposition. Puis, tandis que je continuais d'écouter les indications de Dieu, j'ai pensé: « Valerie, cela fait déjà bien longtemps que tu pries, et il y a quelques jours, tu as reçu une réponse t'apportant la paix. Ne crois-tu pas que tu as le devoir envers Dieu d'aller au moins voir cet enfant ? » Mon mari et moi avons été heureux d'apprendre que le bébé attendait toujours, bien qu'une semaine se fût écoulée. Mon mari m'a dit: « Tu sais, en le voyant nous l'aimerons dès la première seconde. » Et c'est ainsi que cela s'est passé.
La semaine suivante, il était à la maison avec nous. Je n'oublierai jamais son premier grand sourire lorsque j'ai monté les escaliers pour lui montrer sa chambre. C'était comme s'il savait qu'il était chez lui. Après la période probatoire de six mois, l'adoption finale s'est déroulée facilement.
Aujourd'hui Christopher a presque sept ans. Il a un caractère incroyablement joyeux et il est curieux de tout. Tous ses besoins ont été parfaitement comblés sans contraintes financières. Nos habitudes ont changé, mais les leçons que nous avons apprises nous ont apporté une nouvelle liberté et une nouvelle maîtrise de la vie. Et devenir parent n'a pas ralenti ma carrière et ma progression spirituelle, mais les a au contraire favorisées.
Cette phrase résume exactement ce que je ressens: « L'Esprit, Dieu, rassemble les pensées non encore formées dans les canaux qui leur conviennent et déroule ces pensées, de même qu'll ouvre les pétales d'une sainte intention afin que cette intention puisse se manifester. » (Science et Santé. p. 506)