L'abondance et la sollicitude divine se manifestent en toute situation, alors même qu'on est au chômage.
Jeudi matin, hiver 1984
En poussant la porte de mon immeuble pour partir à mon travail, je suis arrêtée par le facteur qui me remet une lettre recommandée. Je l'ouvre sur-le-champ et découvre que je suis licenciée à compter de ce jour même! Je suis abasourdie.
Je travaillais depuis trois ans pour une petite société qui répondait aux besoins de banques, de constructeurs automobiles, de compagnies d'assurances, etc., en matière de formation continue en anglais pour le personnel.
Malgré l'intensité ou la gravité de la situation du moment, l'expérience et mon étude de la Science Chrétienne m'ont appris que nous avons toujours un choix clair à faire: suivre une pente dévastatrice vers les craintes et les spéculations humaines ou écouter les messages bienfaisants qui proviennent de Dieu. C'est la grâce divine qui nous pousse vers le bon choix, et par « grâce » j'entends l'amour inconditionnel de Dieu, dont on est conscient dans la prière. L'apôtre Paul cite ces paroles venant de Dieu: « Ma grâce te suffit... » (II Cor. 12:9)
Je rentre donc chez moi, à la recherche d'un message de réconfort et de soutien. J'ouvre ma Bible et je tombe sur le Psaume 136. Je lis le premier verset qui se termine par les paroles « car sa miséricorde dure à toujours ». Je passe au verset 2; les mêmes paroles s'y trouvent. Et c'est pareil pour les versets 3 et 4: « Car sa miséricorde dure à toujours! » Soudain, je comprends! C'est le message qui m'apporte la paix. Je n'ai plus peur. La miséricorde, la bonté infinie de Dieu, est toujours là pour moi, ainsi que pour mon employeur. Je comprends que Dieu n'abandonne pas Ses enfants, quelle que soit la situation, et que Sa miséricorde sans limite embrasse forcément toute Sa création.
Je suis immédiatement apaisée sur mon sort et surtout « allégée » de tout ressentiment envers mon employeur. Je l'appelle pour lui dire que j'ai bien reçu la lettre et qu'en conséquence je n'assurerai pas le cours du matin. En raccrochant, je reprends le psaume, en remerciant Dieu de Son message si clair et si réconfortant, et de Sa grâce qui me l'a fait accepter inconditionnellement.
Puis, je recherche les démarches à faire en cas de licenciement. Je prends le téléphone afin de me renseigner sur les procédures, et je trouve rapidement la voie à suivre.
Vendredi matin
J'ai une interview avec le conseiller de l'ANPE (l'Agence nationale pour l'emploi) et je m'inscris sur la liste des demandeurs d'emploi. Je continue à remercier Dieu de Sa sollicitude. Le soir même, je reçois un appel téléphonique de mon ex-employeur qui me demande de venir le voir lundi. J'accepte, tout en sachant que je suis déjà sur une nouvelle voie concernant mon emploi et que je ne dois pas revenir en arrière.
Lundi
Notre conversation révèle que ce licenciement résultait de la crainte de mon employeur d'avoir trop de formateurs en anglais par rapport à la demande du moment. Je me sépare de lui en bons termes, avec l'assurance de recevoir les indemnisations convenues. De nouveau, je retrouve mon psaume et prends conscience, dans ma prière, de la sollicitude infinie de Dieu pour moi-même et mon employeur.
Alors commence le mois d'attente avant le début du versement des indemnités de chômage. Je continue à faire barrière à toute crainte insidieuse et à accepter l'assurance que je serai guidée et protégée en tant que le reflet du Père-Mère aimant. Je suis confiante que le bien est toujours là et que Dieu ne prive aucun de Ses enfants des bénédictions dont Il est la source même. L'abondance et la sollicitude de notre Père-Mère céleste sont infinies.
Trois semaines plus tard
Avant même la fin du mois, un nouveau poste d'enseignante m'est proposé dans la proche banlieue de Paris. C'est un contrat temporaire. Je l'accepte avec joie et je l'occupe jusqu'aux vacances d'été. Je suis très consciente du progrès qui s'est déjà manifesté. Inspirée et soulagée par la tournure des choses, je suis certaine d'être guidée à nouveau vers un travail stable et satisfaisant.
Vacances d'été 1985
Je décide de réactiver des contacts qui m'avaient paru fiables lorsque je suis arrivée à Paris pour y vivre il y a de nombreuses années. Je mets à jour mon CV et retourne vers une petite société, pas très loin de chez moi, que j'avais visitée plusieurs années auparavant et dont j'avais gardé un souvenir agréable. Il résulte de ma visite que je suis embauchée pour la reprise des cours après les grandes vacances. Quel beau résultat de la prière et de la confiance en Dieu!
À partir de ce jour, et jusqu'à ma retraite, une douzaine d'années plus tard, je suis restée dans la formation continue pour le personnel des entreprises.
Cette expérience, ainsi que d'autres depuis, m'ont montré l'infaillibilité du secours de Dieu, juste à notre portée, si toutefois nous nous tournons de tout notre cœur vers Lui avec la confiance, même la certitude, qu'Il prend soin de nous et que nous pouvons assurément apercevoir et vivre Ses bénédictions. J'ai compris aussi que la crainte est l'ennemi principal à vaincre quand le manque paraît menacer notre existence. Et pour vaincre la crainte, nous pouvons orienter nos prières vers l'assurance que « l'amour parfait bannit la crainte » (I Jean 4:18). En fait, l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu nous assurent que le bien seul peut triompher dans notre expérience. Toute réelle activité est divine et ne peut jamais s'interrompre.
Une profonde gratitude envers Dieu déborde dans mon cœur. L'étude de la Science Chrétienne, à l'époque de cette recherche d'emploi, et depuis, m'apporte la conviction que Dieu est toujours avec nous pour nous guider, nous réconforter et nous sauver par Sa grâce immuable.
