Dans The Economist, un article soulignait récemment les dangers des appels à la haine lancés à la radio dans des zones de conflits: « À l'ère des drones et des satellites-espions, il peut paraître étrange que des émetteurs radio de fabrication très rudimentaire soient capables de causer tant de dégâts... Or, le degré de sophistication de la radio diffusion a subi une mutation vers le bas comme vers le haut... Au cours de ces dernières années, des seigneurs de la guerre insignifiants, ainsi que des tyrans renommés ont exploité ce média à des fins de plus en plus sinistres. »
En 2007, au Kenya, on s'est servi de la radio pour inciter à la violence ethnique, et le génocide rwandais de 1994 en est un autre exemple notoire. Dans les deux cas, les animateurs ont utilisé un langage codé pour engager leurs auditeurs à tuer.
La zone de guerre, à la frontière nord-ouest du Pakistan, est actuellement l'un des points sensibles où sont radiodiffusés des appels à la haine. Les Talibans ont recours à de nombreux petits émetteurs FM pour asseoir leur pouvoir dans la région. Le diplomate américain, Richard Holbrooke, a remarqué, en mars dernier, que Mullah Fazlullah, un chef taliban de la vallée de Swat, « fait le tour des émetteurs tous les soirs pour diffuser le nom des gens qui vont être décapités ou qui l'ont été » (ibid.). Le rapprochement avec ce qui s'est passé en Afrique est clair.
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