« N'y a-t-il point de baume en Galaad? N'y a-t-il point de médecin? Pourquoi donc la guérison de la fille de mon peuple ne s'opère-t-elle pas?» (Jérémie 8:22)
Je me suis vraiment posé cette question, il y a quelques années, entraînée dans un voyage dont j'ai parfois cru ne jamais revenir. Qu'est-ce qui pouvait faire qu'une ardente scientiste chrétienne depuis l'enfance franchisse un jour le seuil du monde médical et pharmaceutique dans l'espoir d'être secourue?
Au cours de l'été 2001, ma fille cadette m'a accompagnée à un service de consultation médicale, dans le Connecticut. Les symptômes physiques avaient eu raison de ma résistance. Depuis quatre ans, je souffrais de tremblements et de faiblesse, et depuis peu, j'avais perdu beaucoup de poids et je présentais de nouveaux symptômes inquiétants. Les membres de ma famille qui n'étaient pas scientistes chrétiens étaient extrêmement soucieux. De moins en moins capable de me concentrer sur mes tâches et engagements quotidiens, j'ai commencé à douter de l'efficacité de mes prières.
Une équipe de médecins m'a donc examinée. Ils ont diagnostiqué un grave dysfonctionnement de la thyroïde et du cœur. J'ai été hospitalisée, et l'on m'a donné des médicaments pour m'apaiser physiquement. Lorsque les médecins sont partis, j'ai demandé un téléphone pour appeler une praticienne de la Science Chrétienne, sachant intuitivement que c'était le mental qu'il fallait apaiser. La praticienne m'a dit que, d'un point de vue éthique, elle ne pouvait pas me donner de traitement par la Science Chrétienne parce que je suivais déjà un traitement médical, mais elle a accepté de prier pour moi, ce soir-là, afin de reconnaître que j'étais dans l'amour de Dieu.
Grâce à ses prières, j'ai senti que j'étais toujours solidement reliée à la source universelle du bien divin. Mais le lendemain matin, les symptômes physiques se sont manifestés avec force, comme pour insinuer que le fondement solide sur lequel je m'étais toujours appuyée n'était peut-être pas si fiable que cela. J'ai donc poursuivi le traitement médical. Après toute une série d'examens, on m'a adressée d'une part à un endocrinologue, qui a diagnostiqué une grave hyperthyroïdie, et d'autre part à un cardiologue, qui a diagnostiqué une grave arythmie cardiaque. J'ai alors dû subir régulièrement des examens sanguins et prendre un grand nombre de médicaments aux dosages si subtils que j'ai rapidement compris comment on pouvait en arriver à se préoccuper littéralement de chaque battement de son cœur.
Dans l'univers oû je m'étais à présent engagée, chaque action, chaque réaction renvoyait à l'état de la « matière » censée constituer le corps. D'instinct, j'ai refusé cette description limitative et déprimante de ma personne, alors même que les flots devenaient agités. J'ai même tenté de « tricher » avec la médecine, en diminuant les doses de ma propre initiative. C'est à ce moment que j'en suis venue à apprécier une vérité fondamentale de la Science Chrétienne: on ne peut parvenir à une guérison complète en mélangeant la science médicale et la Science de l'Entendement, et ce quel que soit le dosage. Ce n'était pas l'équilibre hormonal qui avait besoin d'être corrigé, mais le concept de ce qui constituait mon être véritable, cet équilibre impeccable reposant sur la stabilité, la sérénité et le rythme juste.
À présent j'hésitais entre deux mondes, l'un qui me parlait de la vérité de mon être spirituel, et l'autre qui prétendait que j'étais un être mortel ayant besoin d'une réparation radicale. Toujours sous traitement médical, j'ai appelé un autre praticien de la Science Chrétienne, qui m'a invitée avec bienveillance à ne pas céder ni renoncer, à me consacrer 24 h sur 24 à la quête suprême de Dieu et à comprendre qui j'étais réellement en tant que Son reflet. Il m'a encouragée à cesser de me focaliser sur les doses de médicaments et les électrocardiogrammes, en m'assurant que la médecine ne pouvait ni m'aider ni me nuire.
Cette pensée m'a aidée à me tourner vers Dieu de tout mon cœur, à affronter la peur d'être entraînée dans une spirale de raisonnements basés sur le corps, dont je risquais de ne jamais pouvoir me libérer.
J'ai continué de prier durant les onze mois d'un régime médical très rigoureux qui ont suivi. « Rigoureux » parce que je m'efforçais d'équilibrer la matière avec la matière (chimique), ce qui est bien plus difficile, et plus éprouvant pour le corps et l'esprit, que d'orienter sa pensée vers la douce présence de l'Amour divin, seule base à adopter en toute sécurité pour une vie saine.
Mes rendez-vous avec les médecins faisaient partie des choses qui me troublaient le plus, surtout lorsqu'ils branchaient sur moi leurs moniteurs cardiaques pour connaître le rythme exact des battements de mon cœur. J'ai cherché dans les écrits de Mary Baker Eddy tous les passages ayant trait au rythme et au cœur. J'ai vu qu'en réalité le rythme de « mon cœur » ne pouvait pas plus s'arrêter que la rotation de la terre ne pouvait être aléatoire!
Je me suis efforcée de comprendre que je n'étais pas victime de l'hérédité, ni du hasard, ni des tendances ou des traitements acceptés par le plus grand nombre. Ce dernier point est très subtil car, rétrospectivement, je me rends compte qu'il peut paraître normal de prendre des pilules régulièrement, et que cette habitude tente de s'infiltrer sournoisement dans la conscience. J'ai affirmé tous les jours, et souvent à voix haute, qu'en tant que reflet bien-aimé de Dieu, je ne pouvais connaître aucune défaillance, aucune réaction physique excessive, ni aucune perte de contrôle (en l'occurrence, de mes propres pensées!).
En lisant Science et Santé du début à la fin, je me suis attachée à la Science divine de mon être véritable. Et puis, un matin, aux premières heures de l'aube, j'ai ressenti une douleur à me percer le cœur. Je me suis assise dans mon lit, et j'ai regardé cette peur en face en déclarant: «Cela suffit! tu ne régneras pas sur le reste de mon existence; tu ne me forceras pas à m'agenouiller devant d'autres dieux pour les adorer.» Cette prise de position mentale a marqué un tournant décisif. Pour la première fois, je me suis sentie totalement dans la lumière divine qui protège et guérit.
Très vite, j'ai pris une décision courageuse, mais avec confiance: j'ai appelé le cardiologue pour lui dire que j'annulais désormais tout rendez-vous. Malgré sa réaction véhémente, je lui ai fait part de ma reconnaissance pour son attitude des plus consciencieuses, et je lui ai assuré que je m'en rementtais aux bons soins d'un praticien de la Science Chrétienne. J'ai ressenti une grande liberté, certaine que j'étais à l'ombre de l'aile de Dieu, que j'y avais toujours été, et que ni les médicaments ni les machines ne pourraient jamais déterminer l'état de mon cœur.
Au même moment, j'ai reçu un appel du service de l'endocrinologue. Selon mes derniers examens sanguins, je devais augmenter la dose des médicaments durant les deux semaines suivantes, et doubler encore cette dose deux semaines plus tard. Fort heureusement, cette nouvelle ne m'a fait aucun effet. De même que je venais de me libérer de l'emprise des médicaments et des examens pour le cœur, j'ai arrêté de suivre le traitement pour la thyroïde. Je n'ai pas repris un seul médicament depuis lors. Les symptômes ont diminué de façon spectaculaire, jusqu'à ce que je sente et que je constate que la guérison de ce problème de thyroïde était complète.
J'en ai eu la confirmation clinique lorsque j'ai passé un examen médical obligatoire pour enseigner dans une écoleprimaire. Les résultats ont montré que ma glande thyroïde fonctionnait correctement. Aujourd'hui, mon cœur bat normalement tous les jours, je fais souvent de la randonnée en famille, et je suis une « mamie » très disponible. J'ai appris par expérience ce que chacun d'entre nous a la possibilité de démontrer: Dieu est le bien omniprésent. Ce bien n'a besoin d'aucun élément chimique pour nous rapprocher de la source de la santé, ni pour que nous y restions.
« N'y a-t-il point de baume en Galaad? N'y a-t-il point de médecin?» En vérité, il y a un médecin, un seul et merveilleux Médecin. Il est toujours avec nous, quel que soit le chemin suivi.
