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TROUVER LA PAIX QUAND LA GUERRE EST À VOTRE PORTE

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2009


La situation sécuritaire dans les deux provinces du Kivu est demeurée préoccupante dans mon pays depuis le génocide rwandais (1994) et l'entrée massive en République Démocratique du Congo (R.D.C.), de Hutus rwandais, dont plusieurs impliqués dans le génocide des Tutsis.

Il s'en est suivi une période d'instabilité ponctuée de guerres à rebondissements et de rebellions, avec des revendications diverses. Malgré la présence d'une mission de maintien de la paix des Nations unies (la MONUC), qui a permis l'organisation des toutes premières élections libres et transparentes dans le pays en 2006 et l'installation d'institutions démocratiques en 2007, I'Est de la R.D.C. est resté dans la tourmente. Suite à l'absence de l'autorité de l'État dans cette zone montagneuse, diverses ethnies ont formé des milices d'autodéfense. Les affrontements récurrents de ces milices, entre elles et avec les troupes gouvernementales, sont à la base de l'instabilité de la région, de massacres et de viols systématiques, avec pour conséquence une crise humanitaire de grande envergure. Cette situation interpelle tous ceux qui, dans le monde, sont épris de paix. Plusieurs initiatives pour apporter la paix ont été lancées, mais les résultats se font attendre. Que faire alors? Si nous ne pouvons pas être à la table des négociations, ni ne possédons les moyens de donner l'assistance humanitaire si nécessaire, nous pouvons offrir nos prières. La prière est une arme efficace, et cela a été prouvé historiquement et continue de se prouver aujourd'hui. Parmi les préoccupations multiples qui nécessitent d'être traitées par la prière, il est possible d'en souligner quelques-unes.

Vaincre la crainte et le sens d'abandon

En premier lieu, il est nécessaire de traiter la crainte et le sens d'abandon affligeant des populations qui semblent ne pouvoir compter ni sur leur gouvernement ni sur la MONUC pour leur sécurité. Le Psalmiste, qui avait fait face à de nombreux dangers, écrit: « Tout le jour mes adversaires me harcèlent; ils sont nombreux, ils me font la guerre comme des hautains. Quand je suis dans la crainte, en toi je me confie. Je me glorifierai en Dieu, en sa parole; je me confie en Dieu, je ne crains rien: Que peuvent me faire des hommes?» (Psaume 56: 3-5) Dans un autre verset, il s'était écrié: « Éternel! c'est en toi que j'espère; tu répondras, Seigneur, mon Dieu! » (Ps. 38:16) Ces idées peuvent faire partie de nos prières pour les citoyens ordinaires dont la vie a été brisée ou mise en danger. Nul ne devrait se sentir « harcelé » par l'ennemi ou placé dans une condition où un sens correct d'activité ou de foyer serait impossible à établir. Les familles brisées par le meurtre d'êtres chers doivent se sentir fortifiées afin de pouvoir aller de l'avant dans leurs vies et se soutenir mutuellement. Pour les aider, nous devons revendiquer l'existence d'un seul Entendement, Dieu. Il n'y a pas plusieurs entendements, chacun avec ses opinions et ses ambitions. Il n'y a pas non plus plusieurs dieux, avec des objectifs contradictories. Il n'y a qu'un Dieu, une intelligence. Nos prières peuvent reconnaître que l'Amour divin est présent avec chacun des habitants de ces provinces. Dieu, l'Entendement divin, prend soin de tous, sans exception. Ainsi, chacun manifeste l'intelligence, la sagesse et la prévoyance nécessaires pour prendre de bonnes décisions. Chacun peut avoir confiance dans la direction divine, sachant que Dieu ne peut jamais envoyer le mal à qui que ce soit.

Désir d'appartenance

Certains des protagonistes, immigrants habitant ces provinces depuis plus d'une génération parfois, revendiquent un droit à la terre, ou une citoyenneté. Bien que la question de citoyenneté ait été prise en compte dans la nouvelle Constitution du pays promulguée en 2006, l'intégration sociale pose des problèmes. La stigmatisation, les stéréotypes, le froid dédain, sont la source de nombreuses frustrations. De même, il existe une loi foncière moderne censée régir la question du droit à la terre, mais elle est confrontée au droit coutumier, ce qui engendre des conflits fratricides. En priant au sujet de cette situation, je trouve utile de réaliser que le Christ, la Vérité, révèle à chacun que nous sommes tous enfants d'un même Père, Dieu, qui est l'Amour même. Ce lien spirituel n'est pas rompu et ne peut l'être. En définitive, la terre appartient à Dieu, qui nous l'a donnée à tous pour que nous puissions en jouir. Nous sommes enfants de Dieu, l'Esprit, et nos richesses sont spirituelles, et donc accessibles à tous. Dans mes prières, j'affirme que personne ne peut être privé de quelque bien véritable que ce soit. Par rapport aux conflits fonciers, il est bon de savoir que la loi de Dieu, loi de l'Amour, est au-dessus de tout. L'Apôtre Paul ne dit-il pas dans son épître aux Romains: « Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres » ? (Romains 13:8) Et Jésus-Christ n'a-t-il pas dit au sujet des biens matériels: « Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fut-il dans l'abondance » ? (Luc 12:15) Lorsque l'Amour tient le gouvernail, nous ne pouvons pas craindre d'être privés de quoi que ce soit de substantiel.

Abolir les stéréotypes

Les membres de certains groupes ethniques se croient supérieurs aux autres. Cette attitude est à la base de nombreux conflits, et ce, pas seulement dans mon pays. La réalité spirituelle est que nous avons tous une identité spirituelle qui nous est révélée par le Christ, le message d'amour de Dieu à toute l'humanité. Paul écrit: « ll n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.» (Gal. 3:28) De ce point de vue spirituel, nous ne sommes pas subdivisés en de nombreux groupes différant par le genre, l'âge, la tribu, l'origine ethnique, etc. Aux yeux de Dieu, il n'y a ni Hutu, ni Tutsi, ni Bantu, ni nilotique, ni aucune autre identité ethnique au Congo, au Rwanda, ni dans aucun autre pays. Nous sommes tous un en Christ, et comme dans la prière qu'il a enseignée à ses disciples, la prière dite « du Seigneur », où Jésus se réfère à Dieu comme « Notre Père », nous pouvons également embrasser ce passage du prophète Malachie: «N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? Pourquoi donc sommes-nous infidèles l'un envers l'autre, en profanant l'alliance de nos pères ? » (Mal. 2:10) Nous n'aillons pas « profaner l'alliance de nos pères » lorsque nous comprenons que la Vie, avec toutes ses caractéristiques, est Dieu. Il s'ensuit alors que nous ne sommes pas des mortels, certains s'attachant à un héritage génétique prétendument supérieur au reste de l'humanité et méprisant les autres qui auraient été privés des bénédictions divines. Lorsque Dieu créa l'homme, il le déclara « très bon ». Chacun de nous inclut uniquement Sa bonté. Dans nos prières, nous pouvons affirmer que l'Amour divin est à l'œuvre, ici même et maintenant.

Démasquer le vrai ennemi

Lorsque nous prions, il peut être tout aussi utile de savoir identifier le vrai ennemi. Il peut sembler que les opposants sont d'autres êtres humains. Ce n'est pas le cas en réalité. La force physique et la brutalité ne représentent pas l'Esprit divin tout-puissant qui est la seule origine réelle de l'homme. Nous combattons en fait des forces mentales – la cupidité, la malhonnêteté, la force de volonté, la haine, la malice, la vengeance, la folle ambition. Des gens peuvent accepter ces sentiments et être motivés par eux. Mais ils ne font pas partie de l'homme et de la femme créés par Dieu. Ce qui veut dire que les belligérants peuvent être libérés d'un tel comportement si nous reconnaissons leur nature spirituelle et leur relation à Dieu. Et même s'ils ne sont pas enclins à renoncer à leurs actes, nos prières peuvent guérir cette disposition contre nature.

À l'obéissance de Christ

Dans sa deuxième lettre à l'Église chrétienne de Corinthe, Paul écrit: «Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. » (10:3-5) Amener nos pensées à l'obéissance de Christ, signifie soutenir la loi et l'ordre de la meilleure façon possible, parce qu'ainsi nous ne privilégions aucune personne ni aucun système par rapport à un autre. Nous nous abandonnons plutôt à la volonté de Dieu, laquelle toujours la paix, l'honnêteté, le bien. De cette manière, nous soutenons les efforts pour trouver des solutions à toute revendication par des voies légales appropriées, et non par le massacre de villageois et d'enfants innocents. La guerre en soi ne peut jamais apporter de solution définitive, autrement dit la guérison véritable d'une situation. Mary Baker Eddy a écrit: « Les éléments accumulés de l'entendement mortel n'ont pas besoin d'une terrible explosion pour être libérés. Il n'est pas nécessaire de donner temporairement libre cours à l'envie, à la rivalité et à la haine pour qu'elles soient détruites par la souffrance; elles devraient être étouffées par manque d'air et de liberté.» (Écrits divers 1883-1896, p. 356) Nos prières peuvent aider à désamorcer ces éléments destructeurs, éliminer la croyance que leur donner libre cours peut apporter une paix durable, et enlever les faux espoirs que leur « explosion » puisse accomplir quoi que ce soit, sinon infliger plus de souffrances aux gens. Une prière sincère et faite avec persistance est ce qui va ramener la paix dans mon pays.

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