Écouter est l’un des meilleurs talents que l’on puisse cultiver. Dans toute entreprise, il est important de la faire. Savoir écouter son conjoint est important pour réussir sa vie de couple. Les bons patrons sont à l’écoute de leurs employés, prêts à entendre de nouvelles idées. Les politiciens qui réussissent écoutent s’ils veulent garder leur mandat. De plus, être à l’écoute n’est pas seulement un atout inestimable dans le monde du travail, c’est aussi un échelon vital sur l’échelle de la croissance spirituelle. Un ami m’a demandé récemment: « Comment faire pour être davantage à l’écoute? » Après un instant de réflexion, j’ai répondu: « Ouvre la Bible et Science et Santé et écoute. C’est le meilleur moyen d’entendre Dieu Se révéler. » J’ai expliqué que cela implique de laisser de côté la volonté humaine. Ces livres, c’est à-dire leurs paroles, sont de puissantes expressions d’idées plus puissantes encore. Et les idées peuvent révolutionner le monde. Quand nous écoutons vraiment, ces idées divinement inspirées font taire les sens matériels et effacent les fermentations mentales et les tumultes humains.
Quand j’étais adolescent, une monitrice de l’école du dimanche m’a enseigné l’importance d’écouter spirituellement et je lui en ai toujours été très reconnaissant. La classe se faisait dans un sous-sol bruyant plein d’autres groupes d’enfants qui parlaient et elle nous disait alors: « Oubliez tout ce qui est autour de vous. Fermez les yeux et dites vous « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie ».» Nous savions que ces mots venaient de « l’exposé scientifique de l’être » dans Science et Santé (voir p.468), et dans ce contexte, Entendement est un autre nom pour Dieu.
Alors, cette chère dame nous demandait expressément: « Quelle est la manifestation infinie de l’Entendement? Comment l’Entendement s’exprime-t-il? » Peu à peu, elle nous a aidés à comprendre que l’Entendement infini s’exprime par des idées, et ce qu’elle nous a appris, en fait, c'est à nous exercer à la prière, et à l’écoute. De plus, elle nous a montré qu’il n’était pas question là de concentration mentale, mais du contrôle de l’Entendement, dans chaque détail de notre vie.
Plus tard, quand je me suis mis à lire par moi-même, j’ai découvert que la Bible est remplie d’exemples de personnages qui ont écouté en priant. Élie a entendu le vent fort du désert qui hurlait autour de lui. Il a entendu les rochers se briser et s’entrechoquer dans les montagnes pendant un tremblement de terre. Il a entendu le crépitement d’un grand feu. Mais ce qu’il a écouté, c’était le « murmure doux et léger », Dieu qui lui parlait, qui le guidait et lui disait ce qu’il devait faire ensuite (voir I Rois 19:12).
Moïse fut peut-être le personnage de l’Ancien Testament qui écoutait le mieux. Aurait-il pu être au courant des rebellions et complots internes qui le menaçaient s’il n’avait pas su écouter? Aurait-il pu mener son peuple à travers le désert, trouvant de l’eau et de la nourriture, s’il ne s’était pas constamment attendu à entendre la voix de Dieu pour le guider? Dans la Bible, les livres de l’Exode au Deutéronome montrent au lecteur la réceptivité de Moïse à ce sujet. On rencontre souvent la phrase « et l’Éternel parla à Moïse ». Dans le livre des Nombres, cela apparaît au moins cinquante fois, sans compter l’expression apparentée, « Dieu ordonna à Moïse ».
Après l’expérience du buisson ardent, Moïse entendait toujours ce que Dieu lui disait de faire. La Bible dit que Dieu a appelé Moïse du milieu du buisson ardent et que Moïse a écouté. Beaucoup plus tard, quand il était pressé par certains de ses amis hébreux de prendre une décision concernant l’observance de la Pâque, Moïse dit: « Attendez que je sache ce que l’Éternel vous ordonne. » (Nombres 9:8)
Christ Jésus, lui aussi, écoutait très attentivement la voix de son Père. Quand il priait, il se retirait souvent loin de la clameur des villes. Il s’aventurait dans le désert, les collines volcaniques au nord et à l’est de la mer de Galilée, ce que nous appelons maintenant les hauteurs du Golan.
Je pense qu’un des exemples les plus frappants du talent qu’avait Jésus pour écouter se trouve dans une histoire tirée du chapitre I I de l’évangile selon Jean, au moment où il a ressuscité Lazare. Les amies de Jésus, Marie et Marthe, lui avaient envoyé un message urgent le priant de venir guérir leur frère, Lazare, d’une maladie extrêmement grave. Mais au lieu de réagir à leurs craintes et de se dépêcher de partir au sud vers Béthanie, Jésus écouta les directives divines et fut capable de déclarer: « Cette maladie n’est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. » (verset 4) Si Jésus avait écouté Marthe et Marie qui s’inquiétaient au lieu d’écouter Dieu, nous n’aurions peut-être pas l’occasion de lire le récit d’une des plus spectaculaires démonstrations de la puissance divine dans l’histoire humaine.
Pour chacun de nous, il est possible que les occasions d’écoute soient aussi proches que le coin de notre maison ou un banc dans un parc. Comme Science et Santé l’explique, « nous entendons l’Eprit, Dieu, lorsque les sens se taisent » (p. 89). Nous pouvons tous améliorer notre stature spirituelle en écoutant le murmure doux et léger de Dieu, la Vérité, en nous plaçant sur la même longueur d’ondes, comme l’ont fait Jésus, les patriarches et les prophètes. Cette sorte d’écoute ne s’obtient pas en montant le volume pour que l’oreille humaine soit plus réceptive. Elle s’obtient au contraire dans le royaume spirituel, dans la pensée, bien que cela veuille dire parfois éteindre la télé, le baladeur ou l’ordinateur. Dans les temps bibliques, nos modèles spirituels parlaient avec Dieu et entendaient Sa voix. La plupart d’entre nous parlent encore à Dieu quand ils prient. La prière du Seigneur commence en s’adressant directement à Lui: « Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié » (Matthieu 6:9). Et le psalmiste encourageait la communion spirituelle avec le Divin par ces mots: « Faismoi dès le matin entendre ta bonté! Car je me confie en toi. Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher! » (Ps. 143:8) Quand on lit ce psaume, on voit clairement qu’aucun de nous n’est jamais seul et que l’on peut s’attendre à ressentir l’affection constante de Dieu pour chacun de nous. En fait, le psalmiste considérait que le gouvernement de Dieu s’exerce naturellement au quotidien.
Il y a des années, quand j’étais étudiant, il m’était utile de faire une pause avant de répondre aux questions des examens: je prenais le temps d’écouter. Invariablement, dans les minutes qui suivaient, les idées arrivaient à flots et j’avais à peine le temps de les écrire toutes.
Chacun peut s’entraîner à mieux écouter en se demandant: « Bon, alors qu’est-ce que l’Entendement me dit maintenant? » On s’arrête et on attend les idées avec attention. Essayez de demander à Dieu: « Et ensuite, Père? » Quelquefois, les réponses sont tout aussi drôles que profondes. Je me suis parfois bien amusé en écoutant! De temps en temps, je m’aperçois que je n’ai pas posé la bonne question et qu’il faut que je la reformule. À la fin, la reformulation est quelque chose comme: « D’accord, mon Dieu, dis-moi ce que j’ai réellement besoin de savoir sur Toi et Ta nature! »
Les réponses viennent toujours. Dieu ne me laisse jamais en plan. Parfois, la réponse est toute simple: quelque chose du genre « Calme-toi. Je ne t’ai jamais laissé tomber ». L’Entendement infini a la solution et révèlera les réponses.
Je pense que les commandements de Jésus sont clairs: « Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. » (Matthieu 7:7). Cela ressemble à un ordre non équivoque de rester à l’écoute!