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En crise ou en résurrection ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2009


«Je crois que je suis en pleine crise de la quarantaine ! » me suis-je entendue dire entre deux sanglots. Je dois l'admettre, j'avais vraiment l'impression de passer par une longue période où se mêlaient confusion, frustration et mélancolie. À un moment, je regrettais mes choix du passé (ou du moins je les remettais constamment en question), à un autre j'avais le sentiment que l'avenir ne me laissait que peu d'espoir.

Cette attitude ne me ressemblait pas du tout. Elle n'était certes pas en accord avec la vision que j'avais de la vie ni avec ma pratique de la guérison spirituelle. Consciente de cette dichotomie, je me faisais des reproches et j'avais l'impression de vivre en hypocrite. Je me demandais comment il me serait possible d'aider mon prochain à se libérer de sentiments similaires, si je m'y noyais moi-même et semblais incapable de rejoindre le rivage ?

Une phrase familière de la Bible, « Médecin, guéris-toi toi-même », a résonné dans mes oreilles. Je ressentais, dans une certaine mesure, le poids de l'accusation à laquelle Jésus s'était attendu de la part de ses critiques: alors qu'il prêchait et enseignait aux autres, qu'il les guérissait, était-il capable de se guérir lui-même ? Bien entendu, ai-je pensé. La grâce divine ne l'avait jamais laissé tomber. J'ai alors compris que, chaque jour, la grâce divine était aussi toujours avec moi. Elle me permettait de voir clair malgré le brouillard et de répondre à mes amis qui me demandaient de l'aide. Cette prise de conscience m'a apporté la paix et m'a remplie de gratitude. Ceci dit, je ne parvenais toujours pas à me libérer de l'étau de cette « crise ».

Puis un jour j'ai eu une révélation: Est-ce une crise ou une résurrection ? Je savais intuitivement que c'était une résurrection. Était-ce douloureux ? Oui. Difficile ? Absolument. Déroutant et déstabilisant ? Sans aucun doute. Pourtant, je ne pouvais nier les faits spirituels convaincants qui me montraient tout ce que j'apprenais tandis que j'affrontais la crainte et la défiais, tout en m'en remettant davantage à Dieu.

J'ai commencé à percevoir en particulier que la peur de manquer à mes devoirs envers les autres ou la peur de les décevoir n'était pas fondée sur la vérité. Je vivais guidée par l'amour et des mobiles purs, et je parvenais à aider mon prochain, à ma manière. Dieu m'avait réservé une place spéciale. Une place que j'étais la seule à pouvoir occuper.

Je me suis aussi rendu compte que la raison pour laquelle je continuais à me voir comme une perdante, c'était que j'étais toujours célibataire, sans enfants, et que je n'étais jamais vraiment parvenue à avoir une relation durable avec quelqu'un. Or, je suis arrivée à dévoiler ces pensées douloureuses et à reconnaître qu'elles n'étaient pas du tout l'expression des pensées pures de Dieu à mon égard. Je n'étais pas une ratée, mais la fille bien aimée de Dieu, chère à Son cœur et digne de Son amour inconditionnel ! C'était comme si on me révélait sans cesse « l'enfant » qui vivait en moi.

Très honnêtement, je n'avais pas cherché à découvrir mon innocence enfantine innée ni à suivre un chemin convenu qui me mènerait à la guérison. Or, quand je priais, avec humilité et parfois en désespoir de cause, je ne cessais de tomber sur « elle », Laura, une enfant au cœur tendre qui ne savait pas grand-chose d'un point de vue intellectuel, qui manquait souvent d'assurance, mais avait une relation immuable avec l'Amour divin. Et quand ces pensées se sont révélées à moi, elles ont créé des moments rares de paix où les larmes se mêlaient au soulagement. Il devait y avoir une raison à la profondeur de ce sentiment: quelque chose qui indiquait un grand désir de m'accrocher solidement à mon identité spirituelle.

En me plongeant dans la Bible pour y trouver des réponses, je me suis aperçue que la lutte pour connaître la Vérité est séculaire. Cette lutte indiquait une sorte de renouveau, un abandon d’anciennes façons de faire et un désir d’atteindre à une plus grande clarté spirituelle. Et elle durait depuis des siècles, toujours sous l’implusion de la tendre main divine. Je n’étais pas seule. J’étais en fait en excellente compagnie.

Surmonter des croyances limitées au lieu de s’y soumettre s’est avéré difficile. Cependant, semaine après semaine, à mesure que je repoussais les suggestions prétendant que j’avais gâché ma vie, que je n’avançais pas ou que je ne valais rien, le brouillard mental se dissipait peu à peu. La lutte revenait simplement à « crucifier » ce qui ne fonctionnait plus dans ma pensée, ce qui ne me satisfaisait plus sur le plan spirituel et à accepter le renouveau de vie que Dieu me préparait.

J’ai relu l’histoire de la résurrection dans la Bible: une histoire dont je connaissais la fin. Jésus se lève. Il ressuscite, malgré le combat qu’il a mené contre les pensées sombres du jardin de Gethsémané, malgré la trahison et le blâme, malgré le temps passé dans le tombeau. Il se lève. Et je découvrais que nous sommes capables de vaincre les obstacles même les plus impressionnants, parce que le même Christ, la Vérité, est présent dans notre conscience pour nous renouveler, dès aujourd’hui.

Le moment décisif pour moi a été celui où j’ai compris que ma « crise de la quarantaine » était bien une résurrection, une plus grande prise de conscience du fait que je n’étais pas définie par les limites que j’avais souvent admises. Ce qui m’a paru être l’heure la plus sombre a mené à une aurore nouvelle. La vie s’est mise à chanter une nouvelle et belle chanson, une chanson d’enfant, avec « Laura » dans le refrain.

Puis, à la suite de cette nouvelle inspiration, il y a eu d’autres invitations au désespoir, mais même celles-ci ont fait briller une lumière plus intense et ont fait naître une confiance plus humble dans la sollicitude de mon Père-Mère Dieu et dans la raison d’être qu’il m’avait donnée. La victoire était inéluctable, quelle que soit la force de ces accusations qui tentaient de me faire abandonner. C’était comme si j’en étais à la dernière phase d’un important nettoyage mental: le moment où on jette le tas de détritus. La cage des déceptions humaines s’est ouverte et j’en suis sortie en comprenant mieux ce que veut dire la vie éternelle centrée sur Dieu. La recherche empreinte de lassitude et les errements solitaires ont cédé la place au progrès.

En quelques mois, mon existence s’est allégée, reflétant une façon de voir les choses plus spirituelle. Je me suis débarrassée de certains traits de caractère auxquels je m’étais attachée, ainsi que de certaines perspectives sombres. J’étais moins timide, plus spontanée et moins sévère envers moi-même. Ces changements se sont accompagnés de la bonne volonté de connaître la surprise (et le ravissement). J’ai aussi rencontré quelqu’un avec qui je vis une relation pleine de vitalité, de soutien mutuel, où règnent la confiance et le rire.

Un jour, il m’est apparu que ma « crise » avait disparu tandis que j’étais tout simplement occupée à vivre. Quand j’y repense, cette crise n’a plus aucun sens pour moi aujourd’hui. Je vivais tant de bonnes choses et j’aimais tant cela. C’est toujours le cas. Et ce n’est que le début.

Ce que je vivais, ce n’était pas du tout l’extinction de la vie, mais au contraire une révélation de la vie telle qu’elle est réellement. Il m’a été révélé un sens plus pur de ce qu’est mon identité, définie par Dieu seul. Accepter cette identité tendre, vraie, telle qu’elle doit être, c’est la victoire qui fait que je me sens renouvelée, mais aussi plus sage, sans aucun doute.

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