La pire crise financière qu'on ait connue depuis
la crise de 1929... La corruption et la
cupidité à Wall Street menacent l'économie
américaine... L'effondrement américain sème
la panique sur les marchés mondiaux...
Lorsque la journée commence avec de tels titres
à la une, il est tentant de regagner son lit pour
s'enfouir sous les couvertures en espérant que
ce ne soit qu'un cauchemar ou que les « experts »
sauront mettre de l'ordre dans tout cela.
On parle souvent de l’économie comme s’il s’agissait d’une énorme entité possédant une existence propre. Mais les experts financiers eux-mêmes reconnaissent que le fonctionnement de l’économie est influencé par la façon dont les individus pensent et agissent. Si, de façon générale, on travaille avec confiance, en attachant de la valeur à ce que l’on fait, et en prenant des initiatives, l’économie fonctionne plutôt bien. Mais si on se laisse gagner par une méfiance et une peur contagieuses, c’est la panique, et l’économie marque un brusque ralentissement.
Bien sûr, à simplement vouloir rester optimiste, on se crée une bulle éphémère qui a tôt fait d’éclater. Quelque chose de plus est absolument nécessaire. En l’occurrence, les personnes animées d’une confiance et d’une compréhension spirituelles ont beaucoup à offrir. Ce n’est pas qu’elles aient découvert le moyen de « faire sauter la banque » en recourant à la prière. Mais elles en viennent à comprendre, et à prouver dans une certaine mesure, que le bonheur et la sécurite, qu'on associe à tort à l'argent, sont durables à la seule condition de reconnaître que Dieu est la source de tout ce qui est vraiment bon. La Science Chrétienne explique que le bien a une base spirituelle; on n'en dispose pas dans une période de croissance pour en être privé en temps de crise économique.
Le bien est une caractéristique de l'être que Dieu maintient chez tous ses enfants, à leur profit, et il est aussi fiable que Dieu, qui est le bien immuable. La prière ne consiste pas à supplier Dieu qu'il nous donne ce que nous souhaitons, mais à avoir foi, puis confiance en la toute présence du bien divin, et à comprendre que cette présence opère comme une loi dans notre vie.
La Bible contient de nombreux récits montrant que Dieu répond aux besoins humains. Des gens apparemment sans la moindre ressource ont pu rembourser leurs dettes; de l'argent trouvé dans la bouche d'un poisson a servi à payer un impôt; à plusieurs reprises des milliers de personnes ont été nourries avec quelques poissons et plusieurs pains (et il en est resté). À la lecture de ces récits, on peut conclure qu'à moins d'être jugés trop invraisemblables, ils prouvent qu'il devait nécessairement y avoir une loi ou une force du bien en action, sans aucun rapport avec les modes d'opération matériels habituels de l'offre et de la demande.
La Science Chrétienne invite à considérer ce qui arrive quand on est disposé à voir en Dieu la seule source de bien, une réserve de substance spirituelle inépuisable qui procure la paix et la satisfaction, et donne la capacité d'aller généreusement de l'avant. Les efforts sincères accomplis pour faire confiance à la protection divine permettent alors de vivre certaines de ces expériences bibliques, et de constater que la loi de Dieu n'a rien d'invraisemblable.
Quand on porte un regard scientifique sur le ministère et l'enseignement de Jésus, il est évident que cette loi du bien spirituel inépuisable était si tangible pour lui qu'il en était davantage conscient et certain que les gens ne le sont aujourd'hui de leurs maisons, de leurs comptes en banque, de leurs retraites et de leurs positions sociales. Rien d'étonnant à ce que Jésus ait assuré à ses disciples: « Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. » (Matthieu 6:8) À la suite de quoi il leur donna la Prière du Seigneur, qui affirme la suprématie de Dieu et Sa protection constante.
Deux ans après notre mariage, ma femme et moi avons acheté une maison. Au cours des trois premières années, nous avons consacré beaucoup de temps et d'argent à des travaux d'aménagement pour en faire un foyer agréable à vivre. Mais le jour où un changement d'emploi, impliquant d'aller vivre à l'autre bout du pays, nous a contraints à mettre la maison en vente, nous avons appris avec stupeur que sa valeur avait baissé de 20 % par rapport au prix auquel nous l'avions achetée, du fait d'un ralentissement économique. Deux agences nous ont même dit qu'elles ne mettraient pas d'annonce dans leur catalogue immobilier, à moins que nous puissions payer les quelques milliers de dollars nécessaires pour combler la différence entre le prix de vente estimé et le montant du crédit qu'il nous restait à rembourser. Or nous n'avions pas cet argent. Nous avons donc décidé de placer nous-mêmes un panneau « À vendre » devant la maison, et nous avons organisé plusieurs visites. Mais avant tout, nous avons prié.
Nous avons prié pour bien comprendre que les qualités spirituelles du foyer telles que la beauté, la grâce, l'utilité, que nous avions tellement appréciées dans cette maison, seraient remarquées et appréciées par d'autres, et qu'elles répondraient à leurs besoins comme cela avait été le cas pour nous. Mais nous nous sommes vite rendu compte que le vrai problème était ailleurs: nous pensions être vicitimes de forces qui nous dépassaient.
Tous les jours, presque d'heure en heure, les nouvelles annonçant l'aggravation de la situation économique nous donnaient l'impression d'être entraînés dans une spirale de crainte qui nous paralysait. La vraie question était de savoir si nous allions accepter d'être des laissés-pour-compte de l'économie ou si nous étions déterminés à aller de l'avant, en maintenant nos pensées et notre existence axées sur l'amour inépuisable que Dieu nous prodiguait.
Le cantique 224 de l'Hymnaire de la Science Chrétienne m'accompagnait presque 24 h sur 24. Chaque fois que je sentais monter en moi la crainte ou la pression parce que le temps passait sans que rien ne semble changer, je me réfugiais mentalement dans le message de ce cantique, en le chantant parfois spontanément, où que je sois. Il commence ainsi:
Seigneur, en Ton divin appui,
Je veux me réjouir,
Auprès de Toi, fidèle Ami,
Dans la peine accourir.
(John Ryland)
J'y lisais également que l'abondance se trouve en Dieu et que l'on ne manque de rien. Des paroles comme « Toutes les sources d'ici-bas/Peuvent se dessécher/Ton flot d'amour ne tarit pas », ou bien « Celui qui m'assura le ciel/Pourvoit dès aujourd'hui », m'apportaient un immense réconfort et me rassuraient dans ces moments difficiles.
Nous avions souvent l'impression de participer à un grand combat pour savoir lequel l'emporterait de la peur d'un avenir incertain et du manque de ressources ou de notre conviction que Dieu était capable de nous soutenir par Sa grâce. Nous avons persévéré, mettant le poids de nos pensées et de notre confiance dans la bonté de Dieu, en refusant de nous laisser influencer par un sentiment de panique. Nous savions que notre substance venait de Dieu, et qu'il était aussi impossible d'être privé du nécessaire que d'être séparé de Lui.
Finalement, quelques jours avant d'être obligés de partir pour notre nouvelle vie, et en l'absence de la moindre offre d'achat, nous avons décidé de retirer le panneau « À vendre » et de louer la maison. Le jour même où nous nous apprêtions à signer le contrat de location, au cours d'une scène dont j'aurais bien du mal à croire qu'elle se soit passée si je n'avais pas été là, on a sonné à la porte. Je suis allé ouvrir, et une femme que je n'avais jamais vue auparavant s'est présentée et a dit: « J'aimerais acheter votre maison. » Bien que nous ayons retiré le panneau quelques jours plus tôt, elle avait eu un coup de foudre pour le quartier dans sa recherche d'une maison. Des voisins lui avaient dit que notre maison avait été à vendre. Les papiers ont été signés en un temps record, et il a été amplement répondu aux besoins de chacun.
Nous étions extrêmement reconnaissants, non pas pour avoir évité de justesse une solution un peu désespérée, mais parce que nous avons entrevu à quel point Dieu prend soin de nous. Cette épreuve dans notre existence a nécessité un grand engagement spirituel de notre part, des prières ainsi qu'une discipline de pensée pour rejeter la croyance à l'impuissance, et reconnaître et affirmer avec force l'action de la loi divine du bien. En d'autres termes, il ne s'agissait pas d'implorer Dieu sans cesse pour que la situation change, comme un enfant qui voudrait à tout prix un poney, mais d'apprendre à compter sans réserve sur la manifestation de la réalité spirituelle. J'ai eu le sentiment de mieux comprendre ce que signifie prier, comme l'explique Mary Baker Eddy: « Prier, c'est utiliser l'amour dont Il nous aime. La prière engendre un vif désir d'être bon et de faire le bien. Elle fait des découvertes nouvelles et scientifiques concernant Dieu, Sa bonté et Sa puissance. Elle nous montre plus clairement que nous ne le voyions auparavant ce que nous possédons et ce que nous sommes déjà, et par-dessus tout, elle nous montre ce qu'est Dieu. » (Non et Oui, p. 39)
Une façon de vivre spirituelle dissipe le sentiment d'impuissance face aux forces du marché qui semblent disposer de nos biens. Elle repose sur la confiance dans la source spirituelle du bien et de la substance; cette source dépend entièrement de Dieu et elle est à l'abri des forces du marché.
C'est maintenant qu'il faut faire preuve de reconnaissance et d'une tranquille confiance dans le bien. Il est temps d'apprécier la valeur de l'honnêteté, de l'éthique et de l'amour du prochain. Comme ces qualités nous viennent d'une compréhension de Dieu et non d'un simple optimisme humain, soyons sûrs qu'elles fourniront les bases morales durables dont l'économie mondiale a tant besoin.
