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Article de couverture

L'ABONDANCE, ICI ET MAINTENANT

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2009


Debout devant l'entrée du supermarché, avec d'autres bénévoles tous munis d'un caddy vide, je me demandais si j'étais vraiment à ma place. J'avais accepté de participer à l'opération « Les restos du cœur », créée par le célèbre humoriste Coluche pour venir en aide aux personnes les plus démunies. Ce matin-là, se tenait la collecte nationale annuelle et je ne me sentais pas très à l'aise dans cette situation, nouvelle pour moi, à attendre que les clients du magasin veuillent bien déposer quelques articles dans ces caddies vides. Je m'efforçais cependant d'accueillir avec bienveillance chaque nouvel arrivant tout en lui expliquant la raison de notre présence.

Comme nous n'étions pas débordés par l'affluence au début, je pris le temps de prier et je réalisai alors que mon désir d'aider ne pouvait venir que de l'Amour divin et que seul Dieu m'avait conduite en ce lieu. J'étais donc là uniquement pour exprimer Dieu, pour Le glorifier. Contemplant toutes ces marchandises sur les rayonnages, je pensai que seul le Bien infini se manifestait ici même en tant qu'abondance. Je ressentais beaucoup d'amour pour les personnes présentes: pour les clients qui venaient faire leurs courses et qui allaient trouver des articles qui leur seraient utiles, pour les employés qui exprimaient les qualités d'accueil, d'ordre, de service. Ici même, Dieu était présent et S'exprimait; il m'appartenait alors de reconnaître ce fait. À partir du moment où j'ai compris que mon rôle était de glorifier Dieu, le sentiment de gêne a complètement disparu. Et moi qui n'avais pas toujours eu des idées bienveillantes et généreuses envers le commerce (surtout envers les grandes surfaces !), je découvrais que le magasin était au fond un lieu d'échange exprimant la loi divine de l'offre et de la demande.

Je priais maintenant pour mieux comprendre que l'Amour divin, l'Esprit infini qui ne connaît en réalité ni le manque ni la pénurie, répondait à tous les besoins ici même, à cet instant et toujours. Consciente de l'abondance du Bien toujours présent, je ressentais beaucoup de joie et une immense gratitude. C'est alors qu'un homme s'est avancé vers moi avec un caddy débordant de victuailles: « Tenez, c'est pour vous » a-t-il simplement déclaré. Puis il est reparti aussitôt, et c'est tout juste si j'ai eu le temps de le remercier ! [Dans ce genre d'opération, les personnes en général donnent simplement deux ou trois paquets de produits de première nécessité (pâtes, riz, conserves...)]

Quelques instants plus tard, la même personne est revenue avec un deuxième caddy rempli de boîtes de conserves me demandant avec une certaine gêne si j'avais des pièces d'un euro pour pouvoir payer la consigne d'autres caddies vides... Deux autres caddies nous ont été ainsi apportés, remplis de petits pots et de couches pour bébés dont nous avons particulièrement besoin ! Je l'ai remercié et lui ai demandé la raison de son geste: pourquoi était-il si généreux ? Il a simplement déclaré: « Je sais que vous en avez besoin. » Mes collègues bénévoles, stupéfaits eux aussi, ont voulu à leur tour l'aborder et le questionner, mais en vain ! Par la caissière, ils ont appris que ce monsieur avait dépensé environ huit cents euros pour ces marchandises, ce qui est considérable. Et nous avons dû effectuer plus de voyages que prévu pour tout acheminer dans nos locaux. C'était un événement !

Bien plus tard, parlant de cette expérience exceptionnelle avec les personnes de l'association, j'ai su que ce généreux donateur avait lui-même été bénéficiaire des Restos du cœur et avait agi par reconnaissance envers ceux qui l'avaient aidé des années auparavant, alors qu'il était dans la difficulté.

Comment ne pas voir dans cet incident une illustration de cette affirmation de Mary Baker Eddy: « Dans la relation scientifique de Dieu à l'homme, nous trouvons que tout ce qui bénit l'un bénit tous, ainsi que Jésus le montra avec les pains et les poissons – l'Esprit, non la matière, étant la source de toute subsistance. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 206)

Ce don exceptionnel avait été pour moi une preuve de la tangibilité de la substance spirituelle, de l'abondance divine toujours présente; c'était l'activité évidente de la loi spirituelle de l'offre et de la demande. J'ai compris que la conscience de la présence du Christ, la manifestation toute aimante de Dieu, révèle les personnes, les objets, l'environnement tels qu'ils sont en réalité. Puisque Dieu est Esprit, comme l'explique la Science Chrétienne, Ses créations ne sont pas matérielles mais spirituelles, et lorsque que nous reconnaissons la nature spirituelle de ce qui existe, le sens de limitation disparaît.

Je trouve l'exemple des nombres et des chiffres en mathématiques bien utile pour illustrer cette vérité métaphysique que l'abondance est une qualité divine qui est toujours présente: si, pour calculer, nous n'utilisions que des chiffres en bois ou en tout autre matériau, plus complexes seraient les calculs et plus il nous faudrait de chiffres. Nous n'en aurions alors jamais assez, ils pourraient s'user, se dégrader et nous aurions peur d'en manquer... Cependant, comme nous savons que chaque chiffre correspond à une valeur mathématique, à une idée indestructible, toujours disponible, partout, par tous à chaque instant, et qui peut être reproduite à l'infini, nous n'avons aucune inquiétude, ni aucune crainte. Le chiffre et son concept mathématique sont inséparables.

Comme les chiffres « en bois », la notion d'objets matériels implique la limitation, la séparation, elle implique que ces objets sont extérieurs à nous, qu'il faut faire des efforts pour les acquérir, que nous pouvons les posséder seulement sous certaines conditions, des conditions qu'il n'est pas toujours possible de remplir. Alors qu'une idée est inséparable de son créateur, elle coexiste avec lui.

Mary Baker Eddy a écrit que « la métaphysique résout les choses en pensées et remplace les objets des sens par les idées de l'Âme » (Science et Santé, p. 269). Ainsi, perçus spirituellement, les éléments nécessaires au bien-être humain sont remplacés par des idées de l'Entendement, telles que la bonté et la sollicitude divines illimitées. Ces idées divines toujours présentes, toujours à notre portée, sont indestructibles, immuables, éternelles et toutes régies par le Principe divin. En tant qu'enfant de Dieu, l'homme possède par réflexion toutes ces idées divines. Dans la parabole de l'enfant prodigue donnée par Jésus, le père [qui représente Dieu] dit à son fils: « Tout ce que j'ai est à toi. » (voir Luc 15:31)

Comment percevoir cette abondance ? Face aux pénuries qui semblent régner actuellement dans le monde, donner peut représenter une façon d'exprimer la sollicitude divine, tout en sachant que l'homme réel a déjà tout en tant que reflet. La Bible parle beaucoup de donner. À un jeune homme riche qui lui avait demandé: « Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus répondit: « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis–moi. » (Marc 10:17, 21) Cela signifie-t-il pour autant qu'il faille tout donner au sens littéral du terme ? Ou s'agit-il plutôt d'abandonner un sens limité, mortel et matériel des possessions et de suivre le Christ, c'est à-dire de rechercher cette conscience qui ne connaît que la substance spirituelle, parfaite, harmonieuse, infinie, illimitée des idées accessibles à tous et à tout instant ? Seul le sens spirituel, la Vérité, la conscience-Christ, révèle que ce qui est vrai au sujet des objets des sens représente en réalité des idées de l'Âme.

En fait, la perception limitée du monde, le sens mortel qui nous montre les objets comme dégradés, limités ou manquants, ne nous appartient pas vraiment. Étant en réalité à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous avons la capacité, vous et moi, de nous détourner du concept limité de la substance et de discerner l'idée divine. En tant que reflet de Dieu, qu'expression du seul Entendement divin, l'homme ne peut avoir qu'une conception divine de l'existence. « La vraie conscience, dit Mary Baker Eddy, n'a connaissance que des choses de Dieu. » (Science et Santé, p. 276)

Reconnaître ce qui est vrai au sujet de chaque chose, de chaque être qui nous entoure, c'est reconnaître ce qui est spirituel et parfait, c'est reconnaître seulement le bien, c'est mettre Dieu en premier. En tout lieu, même dans un magasin !

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