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Le message régénérateur du Sermon sur la montagne: apprendre à mettre Dieu en premier

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2009


Jeffrey Hildner: Il y a quelque temps, le Christian Science Journal a traité le sujet: « Discover God as Life »  Voir The Christian Science Journal, janvier 2008. [Découvrir que Dieu est la [Vie]. J'aimerais vous demander, tout d'abord, ce que vous inspire ce sujet.

Walter Jones: Ce concept, vous en conviendrez, est essentiel à la compréhension et à la pratique de la Science Chrétienne. Il ne se passe pas un jour sans que j'apprenne quelque chose de nouveau à ce sujet, sans que j'approfondisse cette idée spirituelle fondamentale que Dieu est la Vie. Par exemple, j'aimerais vous parler de la visite en Grèce du Conseil des directeurs de la Science Chrétienne, dont je fais partie, en septembre 2007. J'ai été très impressionné, un soir, en découvrant Athènes du huitième étage de mon hôtel. Quel spectacle ! Et tout particulièrement la vue du Parthénon, magnifiquement éclairé, avec la colline de Mars [l'Aréopage] où l'apôtre Paul prêcha, il y a plusieurs siècles. En fait, plus que cette vue fascinante, ce sont les paroles prononcées par Paul lors de son sermon sur cette colline qui ont illuminé ma conscience: « En lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. » (Actes des apôtres 17:28) Si spectaculaire que soit la vue, aucune structure matérielle, ou concept de vie, n'aura jamais une influence aussi grande sur moi, comme sur toute l'humanité, que les vérites spirituelles contenues dans les paroles de Paul. Elles dissipent tout prétendu facteur de risque. Notre existence est en sécurité en Dieu, notre Vie. Aujourd'hui encore, Paul déclare aux Athéniens et à nous tous que nous vivons en Dieu. À l'abri dans la présence de la Vie divine, nous pouvons vivre et nous déplacer sans peur ni entraves.

C'est à l'époque où j'étais lycéen que ce fait a pris de l'importance dans ma jeune existence. Des amis et moi étions en route pour les dunes de l'Indiana, un dimanche après le service d'église. J'étais assis à l'arrière d'un break, et nous roulions sur l'autoroute. Soudain l'un des pneus a crevé et nous avons perdu le contrôle du véhicule. Nous avons heurté une borne kilométrique sur le bas-côté, et un tête-à-queue nous a propulsés de l'autre côté. Tandis que le paysage tournoyait autour de moi, je me suis entendu dire à voix haute: « Dieu est présent ! » Ce n'étaient pas des paroles qui se voulaient rassurantes. Je savais qu'un pouvoir qui me dépas-sait avait formulé cette idée et l'avait émise par ma voix. Quelle pensée puissante de reconnaître qu'en dépit des apparences, ce petit groupe d'adolescents était dans la présence même de Dieu. La Vie préserve la vie. Finalement la voiture s'est immobilisée. Elle était totalement hors d'usage, mais nous, nous étions sains et saufs. Je suis sorti du fossé, les jambes flageolantes, mais profondément impressionné par la protection dont nous avions fait l'objet, vivant et nous déplaçant en Dieu, la Vie. Cette puissante vérité de l'existence entrevue par Paul est toujours vérifiable à ce jour.

Paul donna donc un « sermon sur la colline » et Jésus prononça un Sermon sur la montagne (voir Matthieu, chapitres 5-7). En 2007, avec les autres membres du Conseil des directeurs, vous aviez souligné l'importance du sermon de Jésus pour toute l'humanité, et particulièrement pour ceux qui partiquent la guérison par la Science Chrétienne. J'aimerais savoir comment le Sermon sur la montagne vous influence dans la vie et dans votre pratique de la guérison.

y plusieurs années, j'ai enregistré le Sermon sur la montagne dans mon téléphone BlackBerry. J'avais à cœur d'obéir au conseil de Mary Baker Eddy qui a fait remarquer que si nous lisions le sermon de Jésus chaque dimanche et que nous l'appliquions durant la semaine, cela suffirait à la pratique chrétienne. Pendant quelque temps j'ai lu ce sermon chaque dimanche. J'avais activé l'option « rappel » de mon agenda électronique. Et puis, comme cela arrive pour beaucoup de choses, la mentalité matérialiste a tenté de faire passer toutes sortes de tâches avant cette lecture. Tel dimanche, j'étais absorbé par une activité, tel autre j'oubliais carrément. Et ainsi de suite, si bien qu'il m'était de plus en facile d'oublier ou de trouver une excuse le dimanche suivant. Aussi, lorsque le Conseil a envisagé de retenir le thème du Sermon sur la montagne pour l'Assemblée annuelle de 2007, cette idée arrivait à point nommé, et je me suis rendu compte qu'il était grand temps que je relise le sermon pour l'appliquer à nouveau chaque semaine.

Dans son sermon, Jésus nous exhorte, me semble-t-il, à redéfinir nos priorités. Il comprenait qu'il faut mettre Dieu en premier. Combien de fois l'entendement charnel tente de bousculer l'ordre de nos priorités en nous suggérant de faire d'abord autre chose ! On se laisse déconcentrer. Toutes sortes d'activités se présentent et on s'absorbe dans des futilités. Cependant, pour peu que nos journées s'organisent en fonction des priorités que Dieu révèle et développe dans le cours de notre existence, ces priorités nous conduisent vers des guérisons.

Je vous interromps un instant car vous avez parlé d'« entendement charnel ». Qu'entendez-vous par là ?

Il s'agit en fait de « l'affection de la chair » dont parle Paul dans le Nouveau Testament. J'y vois un processus mental qui ne vient pas de Dieu, et qui mène à la crainte, au péché et à la maladie. C'est un processus très axé sur la matière, ce qui est en réalité une impasse. Mais si l'on veut vivre pleinement la Vie, il faut s'efforcer de mieux comprendre Dieu et ce que signifie être Ses enfants. Alors que l'entendement charnel suggère une contrefaçon de la vie et de la réalité, l'Entendement divin, Dieu, déroule la vraie vie, qui ne connaît ni la crainte ni la maladie. Cette conscience scientifique véritable de la vie inclut la capacité de reconnaître la présence de la santé, comme l'explique Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures. Cette conscience qui émane de Dieu est notre seule conscience, maintenant même.

Revenons au Sermon sur la montagne et à la nécessité de redéfinir ses priorités. Comment procéder ?

Une pensée à la fois ! Dans son sermon, Jésus met l'accent sur les pensées. Fondamentalement, il demande: « Que pensez-vous ? » Il met radicalement en question certaines idées traditionnelles de son époque. Il fait remarquer à ceux qui l'écoutent qu'il ne suffit pas de s'abstenir de commettre un meurtre. Bien sûr, l'obéissance à ce commandement est essentielle, mais, pour aller au fond des choses, il est important de se poser à soi-même la question suivante: « Quelles sortes de pensées pourraient, faute d'être contenues, me conduire sur une pente où je risquerais de violer les Dix Commandements ? » Il nous faut nous défaire, par exemple, de la colère, de la haine, de l'habitude de juger les autres. Nous devons secouer la pensée. Mary Baker Eddy aborde ce point en ces termes: « L'heure des penseurs a sonné.» (Science et Santé, p. vii) Elle souligne le fait que c'est l'Entendement divin que nous exprimons, et que, par conséquent, nos pensées peuvent être saines, bonnes et harmonieuses. Notre être véritable émane de Dieu, aussi est-il spirituel.

Aujourd'hui encore, ce sermon nous invite à nous débarrasser des éléments négatifs, égoïstes, dissemblables à Dieu que nous avons acceptés, parce qu'ils ne cadrent pas avec cette priorité urgente: mettre Dieu en premier. Cette idée est au cœur du Sermon sur la montagne, mais il est également utile de se demander: « Comment ce sermon peut-il nous aider à accomplir des guérisons ? »

C'est précisément la question que j'allais vous poser. Comment faire le lien entre le Sermon sur la montagne, y compris les Béatitudes et la Prière du Seigneur, et la guérison des afflictions liées à la condition humaine ?

Je pense que le lien se fait si, en accordant la priorité à Dieu, nous commençons à assimiler les paroles de Jésus: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5:48) Ce n'est pas là un plaidoyer en faveur du perfectionnisme. Il s'agit de voir et de comprendre la Vie telle que Dieu l'a faite. L'homme et la femme de la creation divine ne sont ni imparfaits ni fragiles. Aussi, pour guérir la détresse humaine, nous n'avons à rétablir personne. Jésus attire notre attention sur le fait qu'il faut voir la perfection de Dieu et comprendre et reconnaître que nous sommes semblables à Lui. La Bible nous apprend que nous sommes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. La Science Chrétienne nous aide à comprendre que Dieu, l'Entendement divin, maintient cette ressemblance. Mais il me semble que Jésus soulève un autre point: en nous identifiant de cette façon à notre source divine, nous ne nous comparons pas aux autres, nous ne voulons pas être comme telle ou telle personne, ce qui équivaudrait à se limiter, nous ne méprisons personne et ne souhaitons ressembler à personne. Jésus nous oriente vers une sphère de pensée bien différente. Si nous nous efforçons sincèrement d'être parfaits comme notre Père est parfait, cela favorise la guérison et nous prépare à accomplir des guérisons.

Un article paru il y a quelque temps dans un journal anglais déclarait: «...bien que 83 % des Américains considèrent la Bible comme la Parole de Dieu, la moitié d'entre eux ignorent qui a prononcé le Sermon sur la montagne. »  The Economist, «"O come all ye faithful”, In God's Name, A Special Report on Religion and Public Life » [rapport sur la religion dans la vie publique], 3 novembre 2007. Et pourtant toutes les religions chrétiennes attachent de l'importance au sermon de Jésus ! C'est sans doute parce qu'il nous enseigne comment prier de façon efficace et qu'il nous apprend l'art d'être humain, en mettant l'accent sur des vertus comme l'humilité, la miséricorde, le désir d'instaurer la paix. Mais Mary Baker Eddy a compris que les conseils de Jésus ont une portée bien plus grande, n'est-ce pas ?

Absolument ! On pourrait voir dans le Sermon sur la montagne des préceptes incitant au bien, à la bonté et à la paix, sans chercher plus loin. Mais Mary Baker Eddy a découvert une dimension bien plus profonde. Elle a montré que les qualités dont parle Jésus ne sont pas juste des vertus humaines, mais qu'elles ont leur origine en Dieu, la source de tout bien, de toute pensée. Aussi, lorsque nous prenons à cœur ce sermon, nous nous efforçons en réalité d'élever la pensée au-delà de la simple bonté humaine pour comprendre que le bien est une qualité que nous reflétons naturellement parce que nous sommes l'image même du Bien divin. Ce n'est pas quelque chose que nous possédons en propre. Je pourrais vous dire: « Jeffrey, vous êtes d'une grande bonté. » Vous l'êtes, bien sûr ! Mais cette bonté n'a pas sa source en vous, ce n'est pas un trait de caractère personnel. Nous ne possédons pas ces qualités, nous les reflétons. À mes yeux, ce concept de reflet, très utile, est une merveilleuse contribution que Science et Santé fait à la théologie. Le bien est dans ce que Dieu manifeste et dans ce que nous reflétons en tant que Sa ressemblance. Nous n'allons pas le chercher dans les stocks divins, si je puis dire. Nous l'exprimons. Nous exprimons Dieu individuellement, ajoutant ainsi du relief à la vie et sachant que chaque expression de bonté demeure distincte des autres. C'est ce qui fait notre individualité.

Nous parlons là de l'accès universal au bien illimité qui est pouvoir et liberté.

Exactement ! Le pouvoir du bien est illimité. Dans la mesure où vous et moi l'exprimons, ce bien élève notre environment mental. Jésus a certainement accompli des guérisons par sa seule pensée et sa seule présence, c'est-à-dire en étant un avec le divin. Même la tempête s'apaisait en sa présence (voir Marc 4:36-41). Mary Baker Eddy a vécu le même genre d'expériences: elle a changé, transformé des conditions climatiques par sa seule pensée, par sa vision de l'harmonie présente de la création de Dieu  Voir par exemple Mary Baker Eddy — Une vie consacrée à la guérison spirituelle, p. 326.. Lorsque nous exprimons des qualités spirituelles, celles-ci ont effet très concret sur la pensée et l'environment ainsi que sur notre vécu.

Pourriez-vous me donner un exemple ?

J'ai beaucoup réfléchi à ce phénomène, à la qualité de pensée avec laquelle on aborde une situation, à la façon dont les pensées peuvent apporter la paix autour de soi et, bien sûr, la guérison physique. Mary Baker Eddy faisait souvent une promenade en attelage. Un jour, elle a vu un homme qui marchait avec une canne. Il a été guéri au moment où elle est passée devant lui. Ibid., p. 318-319. Comment cela est-il arrivé ? Elle n'a pas vu le problème à l'origine de son handicap. Sa pensée spiritualisée lui a fait voir l'homme de la création de Dieu là même où semblait être un mortel imparfait. Elle n'a vu que l'expression parfaite de Dieu, ce qu'elle appelle dans Science et Santé l'homme parfait ». Voici comment elle décrit la façon dont Jésus guérissait: « Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparait aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. » (p. 476-477)

Je me souviens avoir un jour croisé une personne qui travaillait au même endroit que moi. Nous ne nous étions encore jamais parlé. Nous avons échangé quelques mots en faisant quelques pas ensemble. À l'époque, cette personne était aux prises avec un problème et cherchait à guérir. Bien qu'elle ne m'ait rien dit à ce sujet, elle a pourtant été guérie. J'ai été très heureux d'apprendre cette guérison, des années plus tard. Cela se produit parfois ainsi, ce qui est de nature à nous rendre très humbles. Si nos pensées sont spirituellement élevées, nous devenons transparents pour le pouvoir de guérison du Christ, la Vérité, et le monde – les pensées, l'existence des autres – en est véritablement transformé. Rien n'est plus puissant que d'elever sa pensée à Dieu pour connaître, dans une certaine mesure, l'Entendement qui se révèle à Son idée. C'est cela le Christ, «... le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine » (Science et Santé, p. 332).

Ceci me fait penser à une phrase de Mary Baker Eddy: « En maintenant l'idée juste de l'homme dans ma pensée, je peux améliorer mon individualité, ma santé et ma moralité ainsi que celles des autres...» (Écrits divers 1883-1896, p. 62) J'ai l'habitude d'appeler cela le « principe d'amélioration mentale ». C'est bien là où vous voulez en venir: à la façon dont opère ce principe de la Science Chrétienne. La prière pratique peut prendre des formes multiples, et l'une d'entre elles, peut-être la plus absolue, consiste à voir notre vraie nature divine en nous-mêmes et chez les autres.

C'est une prière incessante. Cela permet de voir clairement la vraie nature de Dieu et de l'homme. Soyons francs, nous avons encore tous besoin de travailler pour le démontrer. À certains moments cela me paraît plus clair qu'à d'autres, comme tout le monde. Et pourtant, en réalité, nous sommes tous capables de voir clairement sans interruption, car Dieu est la source de nos pensées.

J'aimerais revenir à un mot que vous avez utilisé précédemment: contrefaçon. Si quelqu'un nous donne un faux billet de 10 dollars, on n'essaye pas de le rendre vrai, on s'en débarrasse. On n'accepte que le vrai billet. N'est-ce pas là un principe de base de la guérison ? En rejetant la contrefaçon, à savoir l'image d'un mortel imparfait et malade, et en acceptant à la place la réalité de notre être immortel, parfait et sain, nous voyons notre état de santé s'améliorer et la guérison s'ensuivre naturellement.

C'est juste. Un caissier de banque est capable de reconnaître une contrefaçon parce qu'il sait à quoi ressemble le vrai billet. C'est la même chose pour un traitment par la Science Chrétienne. On comprend si bien la nature de Dieu, et par conséquent la nature de l'homme et de la femme de Sa création, que l'on est capable de réfuter toute tentation de croire à quelque chose qui serait contraire à Dieu. Car si l'on voit clairement que ce qui est réel, c'est Dieu et Sa ressemblance, alors, quand on se trouve face à un problème quel qu'il soit, on comprend que l'on a affaire uniquement à une fausse croyance et non à la réalité. Or une fausse croyance n'a pas de pouvoir. Il n'y a pas d'univers parallèle qui serait une contrefaçon de la création de Dieu.

Si nous nous regardons dans une glace déformante, nous voyons une image déformée, mais nous ne sommes pas dupes, car nous connaissons très bien notre aspect physique. Une vue rationnelle et spirituelle de l'existence obéit au même principe. Elle permet de vérifier ce qui est réel. L'Entendement divin nous rassure concernant notre être véritable, si déformée que semble être l'image matérielle. Stimulés par l'intelligence spirituelle, nous nous attendons à ce que l'image humaine s'aligne sur notre compréhension.

Oui, c'est aussi simple que cela, et la simplicité est vraiment importante. J'ai beaucoup réfléchi aux paroles de Paul quand il dit: « Je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité qui est en Christ. » (II Corinthiens 11:3, d'après la bible anglaise King James) Comme d'autres praticiens, j'imagine, je constate que lorsque je reçois une demande d'aide par la prière, un traitement par la Science Chrétienne, la pensée de mon interlocuteur est parfois impressionnée par cette croyance à la complexité. Ses pensées bataillent et s'agitent en tous sens. Et pourtant, si l'on arrive à garder à l'esprit cette seule pensée concernant Dieu et Son idée, c'est-à-dire qui l'on est, si l'on parvient à cette simplicité du Christ, la complexité disparaît. Les croyances au sujet de notre être semblent nous prendre au piège d'un assemblage composé de toutes sortes de choses qui ne sont pas vraiment justes. Cependant Mary Baker Eddy parle d'une « norme de la perfection »: « Dieu et l'homme » (Science et Santé, p. 470), Dieu et Son idée. C'est donc là, me semble-t-il, un concept très important dans un traitement, et du reste pour tout le mouvement de la Science Chrétienne; il faut arriver à penser ensemble à la façon dont nous pouvons approfondir réellement ce concept de la simplicité du Christ et à ce que cela peut nous suggérer quant à la façon de vivre aujourd'hui même.

Quand vous parlez du Christ, je sais que vous ne pensez pas seulement à l'homme Jésus. Tout à l'heure, vous avez évoqué la définition que Science et Santé donne du Christ: « Le message divin de Dieu aux hommes...»

Oui, «le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine », pour reprendre toute la citation. On peut aussi voir dans le Christ la nature divine de Jésus, parce que c'était là le message de Dieu à Jésus: «Tu es divin, semblable à Dieu.» Dieu communique le même message à chacun d'entre nous maintenant même: « Toi aussi, tu es divin, spirituel, fait à la ressemblance de Dieu. Toi aussi, tu peux démontrer que tu as la domination sur les fausses croyances de la matière.» Après tout, Jésus a déclaré que nous pourrions faire ce qu'il faisait (voir Jean 14:12). Lorsqu'on comprend ce concept du divin, de l'homme en tant qu'idée divine, image et ressemblance de Dieu, on découvre la simplicité dont parle Paul. Une telle simplicité contraste avec le concept selon lequel nous sommes composés de nombreuses parties qui ne fonctionnent pas toujours bien, ou que nous sommes faits de multiples éléments chimiques ou de cet élément biologique-ci, de cet élément biologique-là, tout cela n'étant en réalité que de faux concepts, des contrefaçons. Ce point de vue fondé sur la matière nous entraîne vers le bas et nous fait vivre des problèmes complexes.

La vue matérielle tente de nous redéfinir, aussi gardons à l'esprit cette question: « Quelle est mon identité, telle que Dieu la connaît ? » C'est cette pensée qui a fini par s'imposer à moi à un moment où je souffrais horriblement du dos depuis plusieurs jours. Je restais allongé, pouvant à peine bouger. Je priais, priais sans cesse. Je m'efforçais de mieux comprendre ma ressemblance à Dieu et la nature de l'homme; j'étudais en profonder tout ce qui, dans Science et Santé, me semblait approprié. Mais la douleur ne cédait pas. Je me souviens avoir pris l'Hymnaire et recherché le cantique « Pais mes brebis ». J'étais tellement désespéré que je n'ai rien pu dire d'autre que: « Seul, je n'y arriverai pas. J'ai besoin de Ton aide, mon Dieu ! »

Je me suis donc mis à prier avec les paroles de ce cantique qui commence ainsi: « Montre-moi comment, Berger...», et puis je suis arrivé à ces mots: « Tu connais les Tiens ! »  Hymnaire de la Science Chrétienne, cantique nº 304. Et je me suis arrêté pour m'imprégner vraiment de cette pensée. J'ai pris conscience du fait que Dieu me connaissait tel que j'étais, spirituel, parfait, complet. Il ne connaissait pas cette image douloureuse. Je n'étais pas séparé de Lui, sur une orbite à part. J'ai senti à cet instant que j'étais guéri. J'étais rempli de cette connaissance de Dieu et de mon identité. Très vite, mon corps a retrouvé sa fonction habituelle et j'ai pu à nouveau bouger normalement.

La guérison comporte toujours ce moment de compréhension où l'on reconnaît la vraie nature de Dieu et de l'homme. Science et Santé utilise les verbes comprendre et reconnaître: « Comprenez la présence de la santé... » (p. 412) et « reconn[aissez] l'être spirituel de l'homme...» (p. 264) La guérison coïncide avec cette compréhension ou reconnaissance. Elle traduit un changement dans la pensée. C'est une transformation mentale. Il ne s'agit pas vraiment de réparer, d'améliorer l'état du corps. Le corps est un concept mental. Aussi, dans la mesure où nos pensées changent, le corps présente un état de santé, de résistance et de fonctionnement parfaitement normal. C'est ce que j'ai vécu.

Une personne qui ne connaît pas la Science Chrétienne se demandera sans doute pourquoi vous n'êtes pas allé à l'hôpital tout simplement, pourquoi vous n'avez pas pris des médicaments antidouleur et pourquoi vous avez choisi de vous soigner de cette façon.

Mes parents étaient scientistes chrétiens. Mais comme tout un chacun, il fallait que je m'approprie cette Science, que je la fasse mienne. Il faut la vivre au quotidien. Et elle vous aide aussi bien dans les petites choses que dans des choses plus importantes, comme lorsque j'ai été guéri physiquement. J'ai appris que lorsque je prie, Dieu m'aide et Il aide les autres; Il oriente nos pensées dans la bonne voie.

Ainsi, je me souviens d'une circonstance particulière dans laquelle Dieu m'a aidé à surmonter la crainte. J'étais alors un jeune adulte, et débutais dans l'un de mes premiers emplois. Je redoutais ce premier jour car mon frère aîné n'allait pas être là pour m'aider. Pour me rendre à mon travail, j'ai emporté la Leçon biblique de la Science Chrétienne. Je suis arrivé en avance afin de pouvoir étudier pendant quelques minutes cette leçon. Certains pourraient dire: « Vous aviez un nouvel emploi, un salaire assuré, quel était le problème ? » Pourtant, je n'étais vraiment pas rassuré. J'ai alors lu ce verset du psaume 46: « L'Éternel des armées est avec nous. » (verset 12) Et puis ces autres passages: « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, et que les montagnes chancellent au cœur des mers, quand les flots de la mer mugissent, écument... » (versets 2-4) « La terre bouleversée, quelle situation extrême ! » me suis-je dit. J'ai eu le sentiment que cette promesse de la présence de Dieu pourrait m'aider alors que je débutais, marteau en main, dans mon nouvel emploi d'apprenti charpentier, et que je n'aurais pas peur. Et cela s'est confirmé. Les idées contenues dans ce psaume m'ont aidé tout au long de ma vie. Il n'y a pas de séparation. Même si nous pensons être seuls, que nul n'a jamais connu ce que nous sommes en train de vivre, et que personne ne nous aide, si nous nous efforçons de mieux comprendre que Dieu est réellement avec nous, alors cette compréhension et cette présence nous soutiennent dans toutes les situations.

Qu'il s'agisse d'une douleur physique ou d'une émotion qui tente de nous envahir — crainte, inquiétude, colère... — si nous comprenons que Dieu est avec nous, nous sommes en sécurité.

Vous venez d'en donner une belle illustration. Dans le même ordre d'idée, une amie m'a demandé de l'aider par la prière, il y a peu. Je lui ai dit qu'il était légitime qu'elle ressente « l'influence vivifiante et [le] pouvoir de protection » (voir Science et Santé, p. 387) du Principe divin. Comme vous, j'ai appris que tout le monde a le droit de connaître cette « influence vivifiante et [ce] pouvoir de protection », ainsi que le droit d'aider les autres à en faire l'expérience.

C'est effectivement légitime pour tous. Expliquant la façon dont Jésus guérissait, Mary Baker Eddy parle d'« une influence divine toujours présente dans la conscience humaine » (Science et Santé, p. xi). Le mot « influence » est intéressant: puisque nous pouvons ressentir davantage cette influence divine dans notre existence, les autres influences qui nous entraînent sur des pentes glissantes disparaissent. Un jour on a posé la question suivante à un praticien de la Science Chrétienne: « Vous pratiquez la guérison depuis maintenant un certain temps. Qu'estce que l'expérience vous a appris ? » Je me souviens de trois mots, dans sa réponse, et je les ai bien souvent médités: « Ne pas réagir. » Il faut comprendre que nous ne réagissons pas, nous reflétons l'intelligence de Dieu. Et pourtant, combien de fois l'entendement charnel, l'opposé de la vérité spirituelle, nous entraîne sur une pente où nous réagissons à la crainte de ceux qui nous entourent, où nous nous emportons parce qu'une personne est elle-même en colère contre nous, où nous klaxonnons pour marquer notre impatience sur la route ! Si, au lieu de réagir, nous pensons à cette paix intérieure qui nous habite naturellement, nous pouvons affirmer que cette influence divine est présente dans notre conscience et qu'elle est donc prête dès maintenant à stimuler, à renforcer notre capacité d'agir en tant qu'enfants de Dieu. Cette influence divine est à la portée de la personne qui est juste à côté de moi comme de celle qui est aux antipodes. Tout revient à cela: mettre Dieu en premier.

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