La génétique occupe une place croissante dans les journaux d'actualité: annonce triomphale de la réalisation du séquençage du génome humain (conférence de presse en 2003); préoccupations alarmistes reflétant la crainte de voir les scientifiques « jouer à Dieu »; polémiques au sujet des organismes génétiquement modifiés (OGM); questions morales soulevées par les tests génétiques, la thérapie génétiques et les manipulations génétiques; reportages expliquant que les gènes peuvent prédisposer les individus à certains maladies, déterminer leurs orientations sexuelles et même leur croyance en Dieu...
D'autre part, la génétique semble avoir déjà apporté de bonnes choses: ne bénéficie-t-on pas tous indirectement du recours à des tests ADN lors de procès et d'enquêtes criminelles ? De même, les tests de maternité et de paternité permettent d'établir une forme de justice sociale.
Quelle est la position de la Science Chrétienne sur ces théories, et surtout, comment prier au sujet de l'influence possible de la génétique sur notre vie ?
Bioéthique
Comme la Science Chrétienne révèle que la réalité est spirituelle et non matérielle, j'ai longtemps pensé que toute cette agitation autour de la génétique était sans intérêt, et qu'il y avait des choses bien plus importantes au sujet desquelles prier. Et puis j'ai rencontré Suzi Leather, alors présidente de Human Fertilisation and Embriology Authority [organisme public chargé notamment de veiller aux conditions d'utilisation de l'embryon, en Grande-Bretagne]. Son intervention dans le cadre d'un colloque sur la science et la religion auquel je participais m'a fait prendre conscience de la nécessité de prier sérieusement au sujet de toutes ces questions.
La fécondation in vitro (FIV), le « bébé à la carte », le « bébé médicament » NDLR: Un « bébé médicament » est un bébé conçu avec un procédé de dépistage génétique dans le but de lui donner des caractéristiques aptes à sauver la vie d'un frère ou d'une sœur aînés qui sont malades ou la recherche sur les cellules souches ne me concernaient pas personnellement, mais il m'est apparu que, par compassion pour mon prochain, je me devais de prier au sujet de ces questions complexes et d'inviter mes proches à faire de même.
Comme dans d'autres domaines de la connaissance humaine et de la technologie (Internet et l'énergie nucléaire, par exemple), la science génétique semble être capable du pire comme du meilleur. Mais la prière contribue à éliminer la crainte que les scientiques puissent se prendre pour Dieu. On peut prier pour savoir qu'ils ont l'humilité et la sagesse nécessaires pour utiliser leurs connaissances uniquement au service de ce qui est juste, c'est-à-dire en étant guidés et inspirés par Dieu.
Quelques explications théoriques
Selon la biologie évolutionnistes, l'ADN est une macromolécule biologique porteuse, sous forme codée, de toutes les informations requises à la reproduction des organismes. Chaque chaîne ou brin ADN est comme une longue succession de mots (le génome humain possède 3,1 milliards de caractères) composés d'un alphabet réduit à quatre lettres. Les gènes sont des sections de ce code capables de se répliquer et, croit-on, d'influencer le développement de l'organisme hôte. La biologie évolutionniste moderne puise ses racines dans les idées de Charles Darwin, exposées dans son livre principal, De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle (1859), et dans les idées de Gregor Mandel, moine augustinien dont les travaux sur l'hérédité ont été publiés en 1866. Il se trouve que c'est à la même année que Mary Baker Eddy, fondatrice de ce magazine, a découvert la Science Chrétienne. Cette découverte l'a orientée vers des conclusions très différentes concernant la nature et les origines premières de l'homme. Si la théorie darwinienne de l'évolution est correcte, les récits bibliques de la Création ne peuvent se concevoir littéralement, et inversement. De ce fait la théorie darwinienne a attisé le conflit entre science et religion, conduisant certains chrétiens à rejeter la théorie de l'évolution. Sans adhérer à cette théorie, Mary Baker Eddy a sur le sujet une approche plus mesurée. Voici ce qu'elle écrit dans son ouvrage fondamental, Science et Santé: « Dans son histoire de la mortalité, la théorie darwinienne de l'évolution à partir d'une base matérielle est plus logique que la plupart des théories. » (p. 547) Mais pour Mary Baker Eddy, il s'agit toujours là de l'histoire de la mortalité, et non du point de vue de Dieu sur l'homme. La Science Chrétienne fait toujours une distinction entre l'homme mortel et l'homme immortel, et elle affirme que chacun de nous est entièrement spirituel, et qu'il n'a ni vécu, ni l'histoire, ni destin matériels.
Genèse et génétique
Cette différence n'est pas déterminée par nos gènes, mais par notre origine. Le livre de la Genèse comprend deux récits de la Création. Le premier récit décrit la véritable nature immortelle de l'homme (à la fois homme et femme) en tant que ressemblance de Dieu; tout ce qui est créé est bon et le demeure.
Le second récit, l'histoire d'Adam et Ève, dépeint les hommes et les femmes comme des mortels. Adam est tiré de la poussière du sol et Ève provient de la côte d'Adam. L'un et l'autre ne tardent pas à être chassés du jardin d'Éden. Science et Santé donne cette explication: « La Science du premier récit prouve la fausseté du second. Si l'un est vrai, l'autre est faux, car ils sont antagonistes. Le premier récit attribue à Dieu toute puissance et tout gouvernement, et doue l'homme de la perfection et du pouvoir de Dieu. Le second récit présente l'homme comme changeant et mortel — comme s'étant détaché de la Divinité et tournant sur une orbite qui lui est propre. » (p. 522)
Changeant et mortel, telle est la description de l'homme selon la théorie génétique. Les mutations sont au cœur de cette théorie; sans mutations, nous ferions encore partie de ce que les scientifiques appellent la « soupe primordiale ». Les partisans de cette théorie pensent que toutes les maladies sont génétiques, et que le vieillissement est dû à la mutation progressive et irréversible des gènes au cours des années. Mais si l'on saisit mieux la nature de l'identité véritable de l'homme et de son héritage indestructible en tant qu'enfant de son Père-Mère Dieu, il devient plus facile de comprendre que toutes les descriptions matérielles de l'homme sont des faussetés et non des faits. L'évolution spirituelle n'implique aucune mutation. La Création de Dieu est le déroulement infini du bien immuable.
Étant donné que le bien est notre Père-Mère, tout ce que l'on hérite vraiment provient de Dieu, le Principe divin. Il faut remplacer la notion humaine d'hérédité par la pleine reconnaissance de notre héritage divin. C'est pour cela que j'aime méditer les promesses bibliques concernant la bonté et la fidélité de Dieu de génération en génération, ainsi que la réalité de notre spiritualité. Le Psalmiste chantait: « Éternel ! ton nom subsiste à toujours, Éternel ! ta mémoire dure de génération en génération. » (Psaume 135:13)
Il est important de reconnaître ce fait, car ce que les médecins considèrent comme la cause d'une maladie est en Science Chrétienne une manifestation de la pensée. De ce point de vue, la croyance que l'on pourrait être génétiquement vulnérable à telle ou telle maladie n'est précisément rien d'autre qu'une croyance que nous sommes libres de ne pas accepter. À l'inverse, si nous considérons que ces croyances sont vraies, nous leur donnons un pouvoir sur nos pensées et par la suite sur notre corps. C'est pourquoi la guérison doit avoir lieu dans la pensée pour que la maladie soit éliminée. Il faut remplacer la croyance que l'homme est matériel et sujet à des troubles et à la maladie par la compréhension qu'il est immortel, immuable et harmonieux. C'est ainsi que le corps guérit.
Invention humaine ou manifestation divine
Jusqu'à la fin des années 1910, on ne parlait pas de gènes dans les journaux d'actualité. Le mot n'existait pas, c'est une invention récente. Du point de vue de la Science Chrétienne, les gènes mêmes sont une invention.
Comme l'explique Science et Santé: « Quelle que soit la théorie que puisse adopter la pensée mortelle en général pour expliquer l'origine humaine, cette théorie deviendra forcément le signal de l'apparition de sa méthode dans des formes et des modes limitées. Si la croyance humaine unanime considère que la race humaine est sortie d'un ovule, cette puissante croyance remplacera aussitôt la superstition plus ancienne selon laquelle la création provient de la poussière ou de la côte de notre premier ancêtre. » (p. 553) Ce passage si stimulant pour la pensée révèle la fragilité et la malléabilité des croyances humaines. On comprend ainsi que ce que les médias présentent si souvent comme un fait scientifique est une fiction collective, une invention de la « croyance humaine unanime ». Mais il n'en est pas moins vrai qu'une fiction collective, qu'elle s'appelle code génétique, maladie ou péché, ne peut jamais définir ou déterminer réellement notre santé, notre existence et notre avenir.
Le concept mortel, matériel et changeant de l'homme cède à la vraie idée immortelle et immuable de l'homme spirituel et parfait, maintenant même et pour toujours. C'est bien ce que démontre la Science Chrétienne depuis près d'un siècle et demi; et cette Science continue de prouver la réalité des faits spirituels, non pas aujourd'hui seulement, mais tous les jours.
