Cette philosophie doit son nom à Descartes, philosophe du XVIIe siècle, qui croyait que l'esprit est séparé du corps physique et de l'univers matériel. Selon Descartes, le monde de la pensée est complètement indépendant du fonctionnement mécanique des corps et de l'univers matériel. Du fait de cette séparation, l'âme et l'esprit relèvent, selon lui, de l'étude théologique, alors que le corps et l'univers matériel sont réservés au domaine de la science. Grâce à cette théorie, les scientifiques se sentent libres d'explorer l'univers matériel sans que leurs découvertes soient nécessairement conformes aux croyances religieuses traditionnelles.
Descartes n'était pas pour autant opposé à la religion. En fait, il croyait que Dieu avait créé l'univers sur le modèle d'une grosse horloge dont le mouvement était établi par des lois matérielles, et qu'Il n'avait donc plus à s'en préoccuper outre mesure. Il appartenait aux savants de découvrir ces lois et de les utiliser pour améliorer la condition humaine. Si plusieurs siécles se sont écoulés depuis Descartes, la séparation établie entre d'une part la spiritualité et la pensée et d'autre part le corps et l'univers matériels demeure un prédicat fondamental pour la recherche scientifique, prédicat farouchement défendu par la plupart des scientifiques et des théologiens.
Ce point de vue n'est cependant pas l'apanage des scientifiques et des religieux, car cette façon de considérer l'univers est, dans une certaine mesure, devenu notre héritage culturel. On nous a tous appris que le corps et l'univers physique sont des machines gouvernées par des lois matérielles, et que les pensées et les sentiments n'ont pratiquement aucune conséquence sur leur fonctionnement. La crainte vient dans le sillage d'une telle façon de voir: vivre dans un univers de forces matérielles impitoyables et insensibles aux malheurs de l'humanité, un univers si différent des êtres conscients que nous sommes, est facteur d'anxiété. Pourquoi ? Parce que selon cette croyance, chacun de nous peut être à tout moment victime de circonstances défavorables. Ce contraste entre des être humains conscients, capables d'exprimer des sentiments et de la sollicitude, et un univers physique indifférent, nous a rendus étrangers à notre propre corps et à l'univers dans lequel nous vivons.
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