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Article de couverture

L'histoire d'Élie

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 2007


Parmi tous les personnages de la Bible, j'aime bien Élie, le prophète. Quand je lis cette histoire à la lumière de l'interprétation spirituelle que Mary Baker Eddy a donnée des Écritures, cette figure de l'Ancien Testament me parle et m'inspire particulièrement. L'auteur de Science et Santé avec la Clef des Écritures définit ainsi le terme de « Prophète »: « Un voyant spirituel; disparition du sens matériel devant les faits conscients de la Vérité spirituelle. » (p. 593 du Glossaire, où sont définis de nombreux termes bibliques) À mon sens, Élie, dont le nom même veut dire « Mon Dieu est l'Éternel » correspond bien à cette définition du prophète. Voici comment je lis et comprends l'histoire d'Élie dans ses grandes lignes.

La sécheresse (I Rois 17)

Avant que commence l'histoire d'Élie, la Bible relate qu'à cette période (874 av. J.-C.), le roi d'Israël, Achab, avait pris pour femme Jézabel. Cette femme était fille d'un prêtre de Baal, célèbre dieu de l'époque. Jézabel était elle-même prêtresse de Baal et elle influençait son mari qui détournait le peuple d'Israël de l'Éternel, le Dieu unique de ses pères. La plupart des « enfants d'Israël » s'étaient donc mis à adorer Baal et les dieux des peuples voisins. Jézabel opprimait les prophètes de l'Éternel et ceux qui échappaient au massacre devaient se cacher.

C'est dans cette atmosphère de violence et de haine du Dieu d'Israël qu'émerge ce prophète, Élie, qui eut le courage d'aller prédire à Achab la sécheresse qui devait durer trois ans et demi. Baal était le dieu de la fécondité, et la prophétie de la sécheresse avait pour but d'inciter Achab à abandonner Baal pour se tourner vers Dieu, la seule puissance qui soit. Il me semble que de nos jours aussi il faut parfois beaucoup de force morale pour se détourner des idoles modernes.

Malgré la famine qui commençait à sévir, et le peu de cas que le roi Achab faisait de sa démarche, Élie ne se laissa pas détourner de ses convictions et il persista à écouter l'Éternel et à se laisser guider par Lui. La sécheresse du cœur d'Achab et l'opposition virulente de Jézabel ne firent que l'obliger davantage à s'élever et à croître spirituellement. Il dut comprendre ce qu'est l'abondance véritable en cette période de famine matérielle. Ses qualités d'humilité, de pureté, de totale confiance en Dieu et de ténacité le protégèrent, jusqu'à ce que la discordance présentée par les sens matériels se calme et s'éloigne.

D'abord il est nourri par des corbeaux (certains traducteurs bibliques comprennent « des marchands arabes » ) et il boit l'eau d'un torrent. Puis, lorsque le torrent est à sec, il est envoyé par Dieu à Sarepta, au nord du pays, mais pas vers n'importe qui. Il va vers une femme veuve qui lui dit en le voyant: « L'Éternel, ton Dieu, est vivant ! » Cette femme était réceptive à la vision spirituelle d'Élie; obéissant au prophète, elle put survivre malgré la famine, et Élie avec elle. Peu après, le fils de cette veuve fut victime d'une maladie violente, mais grâce à la prière d'Élie, il fut rappelé à la vie. Cette manifestation de la force spirituelle de la vie amena la veuve à reconnaître à Élie le statut de prophète: « Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l'Éternel dans ta bouche est vérité. » (I Rois 17:24)

Ces expériences fortifient Élie, sa fidélité à Dieu le protège. Il comprend de mieux en mieux comment s'élever au-dessus des témoignages des sens matériels vers la réalité spirituelle et éternelle toujours présente.

L'autel s'embrase et la pluie descend (I Rois 18)

Après trois ans de sècheresse, Dieu commande à Élie de retourner vers Achab pour lui prédire la pluie. Élie obéit et demande tout d'abord à Achab de réunir tout le peuple d'Israël, ainsi que tous les « prophètes » qui servent les idoles. Devant toute la foule rassemblée, Élie va rétablir l'autel de l'Éternel qui avait été renversé au mont Carmel. Quelle énergie ! C'est là qu'il est confronté aux prophètes de Baal. Qui de Baal ou de l'Éternel va allumer le feu de l'autel ? Après les supplications infructueuses des prêtres de Baal, Élie et tout le peuple sont témoins de la toute-puissance de l'Éternel. Le feu qui consume tout, même les pierres et l'eau répandue autour de l'autel, affermit Élie dans sa conviction que Dieu est suprême.

Mais Élie est encore plus ou moins attaché à une vision de Dieu en tant que divin justicier du peuple hébreu, un Jéhovah qui punit. Il se conduit alors selon cette vision humaine de Dieu en exécutant tous les prophètes de Baal. Ce zèle est dangereux. La résolution d'Élie de ne reconnaître qu'un seul Dieu a basculé dans la volonté humaine ! Mary Baker Eddy parle ainsi de cette tendance: « Le pouvoir erroné est une croyance matérielle, une prétendue force aveugle, le produit de la volonté non de la sagesse, de l'entendement mortel non de l'immortel. C'est la cataracte impétueuse, la flamme dévorante, le souffle de la tempête. C'est la foudre et l'ouragan, tout ce qui est égoïste, pervers, malhonnête et impur. » (Science et Santé, p. 192)

Nous aussi devons être vigilants pour ne pas prendre le nom de l'Éternel notre Dieu en vain (voir le troisième commandement, Exode 20:7), c'est-à-dire ne pas agir, prétendument au nom de Dieu, dans une direction contraire à ce que l'amour et la sagesse divines nous commandent.

Toutefois, l'embrasement de l'autel de l'Éternel avait démontré, aux yeux d'Élie, la toute-puissance de Dieu. Il en attend donc les effets. La démonstration de la puissance de la parole divine devant tout le peuple va ramener la pluie, il en est sûr. Il est cependant obligé de persévérer, car du haut du mont Carmel où il a mis « son visage entre ses genoux », dans une attitude d'humble soumission à Dieu, il doit s'adresser sept fois à son serviteur, chargé d'observer le ciel. Lorsque celui-ci voit enfin un tout petit nuage, Élie n'a aucun doute concernant ce tout petit signe. Dès lors, il peut même dire à Achab de rentrer chez lui en hâte pour ne pas être mouillé. Très rapidement, une pluie abondante s'abat en effet sur la région.

Révélation dans la caverne (I Rois 19)

Pendant ce temps, la réaction de Jézabel à l'extermination des prophètes de Baal ne se fait pas attendre et Élie doit s'enfuir pour sauver sa vie. Élie croit alors que sa mission est terminée et, recroquevillé sous un genêt, découragé, il demande la mort. Mais un ange, une pensée divine, lui fait comprendre qu'il doit aller plus loin. Maintenant, la révélation qui va être faite à Élie, à l'entrée d'une grotte où il s'est réfugié, montre qu'il est poussé à améliorer sa vision de la manière dont Dieu Se fait entendre: ce n'est pas par une tempête, par un tremblement de terre ni par un feu, mais c'est dans un murmure doux et léger que Dieu Se révèle. Il comprend que la vraie force est seulement spirituelle et que Dieu bénit et protège. Voilà une grande nouveauté dans la compréhension de la vérité spirituelle ! La patience d'Élie a été récompensée par cette révélation.

Après cela, Dieu commande à Élie de reprendre son chemin et d'oindre Élisée pour lui succéder comme prophète.

Enlevé au ciel (II Rois 2:1-14)

L'étape suivante qui va marquer le point culminant de la mission d'Élie est son ascension. D'abord, il doit traverser le Jourdain, autrement dit se séparer de toute conscience de son existence matérielle. Il le fait en frappant l'eau avec son manteau et il traverse le fleuve à pied avec son serviteur Élisée. Élie interroge Élisée pour savoir ce qu'il désire. Celuici demande une double part de son esprit, car Élisée espère être l'héritier direct d'Élie. En ce temps-là, en effet, le fils aîné recevait une double part de l'héritage paternel. Or pour être considéré comme le fils aîné, il faut en être digne ! Élie ne pouvait pas lui-même être juge de la réceptivité d'Élisée; Dieu est le seul juge. C'est pourquoi Élie dit à Élisée que son souhait sera exaucé s'il le voit être enlevé au ciel.

Nous savons qu'Élisée fut réceptif puisque la Bible dit qu'il fut témoin de l'ascension de son maître. Il perçut la nature spirituelle d'Élie qui est la vraie nature de chaque homme, le reflet de l'unique Entendement. Il manifesta alors le pouvoir spirituel que Dieu donne, en partageant les eaux du Jourdain avec le manteau d'Élie.

Élie avait démontré par sa persistance que le « dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort » (I Corinthiens 15:26). C'est pourquoi il occupe une place importante dans la Bible. Les derniers versets de l'Ancien Testament parlent d'Élie, dans cette prophétie de Malachie qui annonce le Messie: « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive... Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères... » (Mal. 4:5, 6)

Des disciples de Jésus firent allusion à ce passage après la transfiguration: Jésus les avait conduits sur un lieu élevé où ils ont pu le voir, le visage resplendissant, s'entretenir avec Moïse et Élie. « Pourquoi donc, lui ont-ils demandé, les scribes disent-ils qu'Élie doit venir premièrement ? » Jésus répondit: « Il est vrai qu'Élie doit venir, et rétablir toutes choses. » (Matthieu 17:1-11) La vision spirituelle que manifesta Élie doit rétablir en nous la perception de ce qui est, de ce que Dieu a créé: ce qui est réel, parfait et immuable.

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