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Article de couverture

DES CRIS DE BONHEUR TRIOMPHANTS

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 2007


Dans presque toutes leurs publicités, les médias suggèrent de nouvelles possibilités de trouver le bonheur: une plage au soleil, une nouvelle voiture, le dernier objet à la mode, quand ce n'est pas une croisière. Nous croulons sous les suggestions qu'un élément supplémentaire va changer notre vie, et que nous serons ensuite heureux.

Regardez dans la Bible et vous verrez que Jésus a considéré le bonheur sous un tout autre angle: il nous a expliqué la façon de parvenir à cette félicité dans les Béatitudes, qui constituent essentiellement un ensemble de promesses concernant le bonheur et la façon de le trouver, non pas en achetant quelque chose ou en allant dans un endroit donné, non pas dans le futur, mais ici même, et maintenant. Le Nouveau Testament déclare: « [...] car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. » (Jean 1:17) Il est important de comprendre dés lors que, même si les Dix Commandements et les Béatitudes se complètent, ces dernières ne sont pas une répétition, ni une explication des premiers. Les Béatitudes ne sont pas des lois morales auxquelles il faut obéir, mais la promesse de pouvoir vivre le royaume des cieux, le véritable bonheur, ici même sur terre.

Pour aller à la racine de ce que Jésus essayait de faire comprendre grâce aux Béatitudes, il est utile d'en examiner la langue: Jésus s'exprimait en araméen, mais cette partie de la Bible a été écrite en grec, et les auteurs des évangiles de Matthieu et de Luc commencent chacune des Béatitudes de Jésus par le terme grec makarios qui, dans certaines traductions, peut signifier bénis [sont], alors que, selon d'autres versions, les traductions heureux, bienheureux ou comblés de bénédictions sont tout aussi valables.

Selon l'exégète William Barclay, le terme makarios « décrit cette joie secrète qui est sereine, invulnérable et complète en soi, une joie qui ne dépend d'aucun hasard de la vie... » Barclay écrit encore: « La grandeur des Béatitudes réside dans le fait que ce ne sont pas les lueurs mélancoliques de quelque beauté future, pas plus que les promesses dorées d'une gloire lointaine: il s'agit de cris de bonheur triomphants, expressions d'une joie permanente que jamais rien au monde ne pourra enlever. » Cf. William Barclay, Gospel of Matthew, Vol. 1, p. 88-93 Chacun de nous n'aspire-t-il pas à cette « joie permanente que jamais rien au monde ne pourra enlever » ?

Toutefois, pour parvenir à une telle joie, le disciple doit apparemment répondre à de grandes exigences. Les Béatitudes ne sont pas en effet une simple recette pour mener une vie agréable, mais des règles radicales qui s'opposent à bien des idées culturelles préconçues, tant à l'époque de Jésus qu'au XXIe siècle. Dans la version de Luc, la première Béatitude dit en fait: « Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous ! » (Luc 6:20), sans préciser « pauvres en esprit » comme le fait Matthieu. L'American Bible Union Version en donne cette traduction: « Heureux, vous les pauvres...»

Qu'il s'agisse de l'époque de Jésus ou de la nôtre, la plupart d'entre nous serons d'accord pour noter que pauvreté ne semble pas rimer avec bonheur. Il est donc fort possible que Jésus veuille dire par là que ni la richesse matérielle, ni son absence, n'ont à voir avec le chemin de la joie véritable. En outre, certaines traductions prennent sous un autre angle le sens de cette expression « pauvres en esprit ». J. B. Phillips, par exemple, paraphrase ainsi ce passage: « Bienheureux sont ceux qui sont conscients qu'ils ont besoin de Dieu, car le royaume des cieux est à eux ! » Il arrive souvent qu'après avoir touché le fond de façon irrémédiable, une personne place toute sa confiance en Dieu et finisse par trouver un bien-être plus durable, où les choses matérielles ne signifient rien et où les choses de l'Esprit commencent à compter avant tout.

Lorsque les gens sont confrontés dans leur vie à des événements décevants ou décourageants, ils se tournent souvent vers Dieu de tout leur cœur pour trouver le réconfort, ainsi que le souligne la deuxième Béatitude: « Heureux les affligés, car ils seront consolés ! » Cela veut dire que si nous avons perdu une personne aimée, ou si nous pleurons la perte de quoi que ce soit, nous pouvons toujours avoir l'espoir de sortir de l'obscurité. Même si cette promesse apporte espoir et réconfort, il se posera inévitablement la question suivante: « Comment le chagrin et le sentiment de perte peuvent-il se transformer en joie ? » Il en est ainsi parce que la joie promise par les Béatitudes nous parvient dans notre douleur, nous réconforte et nous élève au-dessus du chagrin et de la peine, au-dessus de la perte et de la déception, jusqu'à ce que nous retrouvions la stabilité et prenions conscience de sa permanence.

Les trois derniers versets des Béatitudes présentent également le concept selon lequel nous pouvons nous sentir heureux même dans la plus grande adversité: « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Matthieu 5:10-12) La fin des Béatitudes proclame: « Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse [...] », passage que John Knox traduit ainsi: « Soyez joyeux et ayez le cœur léger », et Charles B. Williams par: « Continuez à vous réjouir et à sauter avec des transports de joie. »

Une fois encore, il s'agit d'exprimer la joie et la félicité, même si l'on est traité injustement. Ici Jésus insiste sur l'impuissance de la calomnie. Lui-même dut faire face à une persécution sans fin alors qu'il n'avait aucun tort, et il se rendit compte que, comme lui, ses futurs disciples pourraient avoir aussi à la supporter. Peut-être les avertissait-il de ce qui allait leur arriver. Mais une récompense accompagne le sacrifice. Tout au long des Béatitudes Jésus montre que nous pouvons nous élever au-dessus de toute situation, pénétrés d'une paix sans partage, et même couronnés de joie.

La quatrième Béatitude propose une solution pour que nous y arrivions, dans la sérénité: « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! » (Matthieu 5:6) Beaucoup d'entre nous ne souffriront peut-être jamais vraiment de la faim et de la soif, mais ces mots, employés en relation avec la justice, signifient que nous devons être désireux par-dessus tout de comprendre notre rapport à Dieu, que chacun de nos instants doit se passer à remplir notre pensée de cet objectif car, à moins de rechercher véritablement des solutions spirituelles, nous nous sentirons toujours insatisfaits et inaccomplis. Jésus déclare que la substance de l'Esprit nous comble comme rien d'autre ne peut le faire.

Nous connaissons presque tous des gens dont la quête spirituelle détermine le bonheur et les aide ainsi à passer au travers des défis de la vie comme le manque de ressources, le chagrin ou la haine. Ils sont intimement satisfaits car ils s'identifient totalement à leur vision d'une vie droite et ils trouvent leur raison de vivre en Dieu.

Les autres Béatitudes définissent la nature divine de l'homme au lieu de condamner les mauvais comportements. On y retrouve les termes « doux » (troisième Béatitude) D'après la Nouvelle Bible Segond, « miséricordieux » (cinquième), « cœur pur » (sixième), « ceux qui procurent la paix » (septième), expressions qui, toutes, célèbrent les qualités caractérisant le disciple chrétien. (cf. Matthieu 5:5, 7-9) Ces quatre Béatitudes sont fondamentalement reliées entre elles: il est difficile d'être doux sans exprimer en même temps la pureté; la personne qui éprouve de la compassion est aussi celle qui procure la paix. Mais chacune d'elles nous donne des lignes de conduite spécifiques pour vivre un bonheur durable. Dans la traduction de J. B. Phillips, par exemple, nous trouvons la paraphrase d'un de ces versets: « Heureux sont ceux qui sont profondément sincères... » Les personnes qui ont le cœur pur ne sont pas rongées par la suspicion et elles ne voient pas le mal à chaque coin de rue. Lorsque la pensée se concentre sur le bien présent chez les autres, il ne reste aucune place pour le doute concernant les actions ou les motivations d'autrui. Même si on peut trouver cela naïf, il ne fait aucun doute que les cœurs purs sont capables de maintenir la qualité de leur pensée avec une profonde sincérité.

Dans l'étude d'Eugene Peterson sur le langage biblique retranscrit en langue contemporaine, on trouve cette paraphrase de la Béatitude sur la paix: « Vous recevez des bienfaits lorsque vous pouvez montrer comment l'on peut coopérer au lieu d'être en concurrence ou en conflit. Alors vous découvrez qui vous êtes réellement, et quelle est votre place dans la famille de Dieu. » Eugene Peterson, The Message: The Bible in Contemporary Language (Le Message: La Bible en langue contemporaine) Il ne fait aucun doute que les personnes qui s'impliquent dans une recherche de la paix, que ce soit dans la cour de récréation, au bureau ou à un niveau plus universel, sentent qu'elles ont leur « place dans la famille de Dieu ». Toute paix réalisée dans sa propre pensée apporte le même genre de bonheur.

Le Maître a donné à ses disciples un cadeau béni en leur offrant la clef du véritable bonheur ! Les Béatitudes résument ses enseignements de façon inestimable. Dans ces quelques brefs énoncés, nous trouvons une version condensée de ce qu'est une existence de joie durable, et nous y apprenons même comment y arriver. Les Béatitudes définissent de façon précise la façon dont nous pouvons cultiver les qualités qui révèlent notre potentiel à l'image de Dieu. Mary Baker Eddy a mis ces qualités en relief dans la phrase suivante: « L'être de Dieu est infinité, liberté, harmonie et félicité sans bornes. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 481) Même quand nous sommes au milieu de situations difficiles, les Béatitudes défendent l'idée selon laquelle nous avons en héritage l'abondance et la plénitude. Le royaume des cieux où nous voyons Dieu et trouvons le réconfort des peines de ce monde n'est pas un rêve éloigné, mais une possibilité déjà présente. Sachant cela, nous sommes à même de nous réjouir, de sauter de joie et de faire entendre des « cris de bonheur triomphants ».

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