Depuis les débuts de notre petite famille, mon mari et moi avons réglé notre vie et notre emploi du temps autour de l’éducation de nos trois enfants. La plupart des parents seraient d’accord pour dire que cela implique des sacrifices, qu’ils acceptent volontiers de consentir. Mais cela demande également de la souplesse de caractère. Pour ma part, j’ai dû renoncer à tenter de contrôler chaque scénario qui se déroule avec mes enfants.
Par exemple, j’ai réalisé que je ne peux pas contrôler l’impolitesse soudaine de l’une de mes filles envers un voisin, pas plus que le désintérêt d’une autre pour son dîner, ni les pleurs d’un des enfants lorsque je suis au téléphone. Bien sûr, je peux attendre d’eux de l’obéissance, et leur montrer le comportement correct à adopter la fois prochaine, mais cela, je l’ai découvert, demande un petit peu plus que de bonnes pratiques éducatives.
Récemment, j’ai trouvé dans un livre une idée qui cerne vraiment ce « quelque chose en plus » que semble exiger le rôle des parents. L’auteur, lui-même père, écrit: « Le fait d’avoir des enfants est un sacrifice, mais seulement dans le sens où cela demande de renoncer aux choses superficielles pour quelque chose qui est bien meilleur, d’abandonner les choses sans importance au bénéfice de celles qui sont éternelles. »
Rabbin Shmuley Boteach, Face Your Fear — Living with Courage in an Age of Caution [Faites face à votre peur: Vivre avec courage dans un siècle de prudence], New York: St Martin’s Press, 2004 Cette idée a trouvé un écho au fond de moi. J’ai toujours pensé que le terme « éternel » faisait référence aux choses de Dieu. En fait, Mary Baker Eddy écrit: « Rien n’est réel et éternel – rien n'est Esprit – hormis Dieu et Son idée. » (Science et Santé, p.71) J’ai découvert qu’acquérir l’éternel demande parfois de renoncer à sa façon de faire ou de voir les choses, qui peut être basée sur l’apparence superficielle, afin de laisser une plus grande place à l’émergence du plan de Dieu.
Récemment, j’ai pu saisir une lueur de pouvoir que recèle cette approche, avec notre fils, Alexander (Xander, de son diminutif). Il avait une éruption de gros boutons sur tout le corps, et plus particulièrement sur le visage. Il n’avait pas d’autres symptômes et il était tout à fait heureux et dans son état normal à l’exception de ce problème, mais l’éruption modifiait beaucoup son apparence. Comme Xander se sentait bien et que cette manifestation cutanée n’occasionnait pas de démangeaisons et ne le dérangeait pas, je savais que c’était un problème d’esthétique plus qu’autre chose. Mais il semblait que je ne pouvais pas détacher mon regard de ces boutons, avec pour seule idée de les faire disparaître ! Même si ce problème n’était pas exactement sans importance, il était « superficiel » dans la mesure où mes pensées me maintenaient totalement focalisée sur l’apparence physique de mon fils. Je savais qu’il y avait une idée bien plus importante à son sujet, sur laquelle je pouvais utilement concentrer mes pensées: sa nature éternelle, spirituelle.
Il est très naturel pour moi de me tourner vers la prière dans des situations semblables, et j’ai compris que le fait de placer ma confiance en Dieu m’amène inévitablement à dépasser les apparences, pour parvenir à la solution spirituelle qui apporte la guérison. Dans mes prières, j’ai choisi de concentrer mon attention sur Xander en tant qu’idée, ou expression, de Dieu. Créé à la ressemblance de Dieu, il devait être innocent et sans défaut. Parce que l'Esprit l'avait créé, l’Esprit le maintenait aussi en parfaite santé. Lorsque j’ai remis en ordre les pensées qui me préoccupaient au sujet de la perception que les autres pouvaient avoir de lui, je me suis plongée plus profondément encore dans ces vérités éternelles concernant l’être de mon fils.
En fait, dans ces moments de prière, où ma pensée était claire, d’autres conceptions erronées que j’avais acceptées sont devenues également plus faciles à abandonner. Deux semaines avant cet incident, Xander avait découvert qu’il était amusant de dire « non ! » à papa et maman. Je me souviens avoir éprouvé le sentiment qu’il était en train de perdre un peu de sa gentillesse. Et bien qu'il fût très jeune, je ne voulais pas suivre l’idée générale selon laquelle il s’agissait d’un comportement typique de son âge.
Maintenant, mes prières me donnaient une vue plus juste de Xander. En me concentrant sur sa nature spirituelle, je me suis sentie de plus en plus entraînée à apprécier les qualités immortelles, divines, qu’il manifestait. J’ai noté des qualités telles que la joie, la beauté, la spontanéité, et la santé. Après avoir reconnu ces signes du bien éternel et m’y être attachée, je n’ai pas été surprise de voir disparaître en deux jours l’éruption cutanée et l’attitude désagréable.
Chérir ce qui est éternel implique de reconnaître une image qui dépasse largement celle dépeinte par nos cinq sens physiques. C’est l’image de chacun de nous en tant qu’enfant de Dieu, exprimant tout ce qui est divinement bon, sans interruption. Cette vision plus profonde fait que les vérités spirituelles concernant l’humanité toute entière affluent. Dans mon cas, cela m’a apporté un gain éternel: mieux comprendre que les enfants de Dieu sont sans défaut et en paix.
Science et Santé fait cette promesse: « Les conceptions de la pensée mortelle erronée doivent céder à l’idéal de tout ce qui est parfait et éternel. » (p. 260) Même nos plus modestes efforts pour regarder au-delà des apparences nous apportent la bénédiction d’une paix plus éternelle.