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EXPLORER LA BIBLE

Leur exemple vit encore

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2004


Il portait un simple pull à col roulé noir et un pantalon, noir également. Sur une scène vide, son unique accessoire était un tabouret. Pourtant, le one-man-show de cet acteur tenait de la performance, rempli de symboles, de puissance, de tragédie et de triomphe.

En recréant sur scène l'Évangile selon Marc d'après la version King James, l'acteur entraînait le public dans l'une des histoires les plus célèbres du monde, tout en donnant l'impression à la spectatrice qui vous parle qu'elle n'avait jamais vraiment bien compris ce texte. Ce fut le point de départ de mon histoire d'amour avec le plus court des Évangiles, et, d'après la plupart des spécialistes, le premier à avoir été écrit.

Un jour, l'idée m'est venue de faire des recherches sur les femmes mentionnées dans l'Évangile selon Marc. Il ne fait aucun doute que l'auteur, ainsi que le personnage principal de son histoire, Jésus, ont rencontré de nombreuses femmes au cours de ce premier siècle extraordinaire. Alors pourquoi avoir signalé celles-là seulement ? Y avait-il quelque chose chez ces femmes qui peut nous apprendre ce que signifie être un chrétien, au premier siècle comme aujourd'hui ?

Dès le début de mon étude, je me suis aperçue que les femmes de l'Évangile selon Marc représentent un éventail de qualités diverses, certaines à imiter, d'autres à éviter: de la pauvre veuve qui fit un don extrêmement généreux au trésor du temple (12:41–44) à Hérodias, qui usa de complots et de mensonges pour tenter de parvenir au pouvoir (6:17–28). J'ai aussi été frappée par le fait que malgré le statut de citoyennes de seconde zone qui était le leur, dans une société dominée par les hommes, leur participation au ministère de Jésus montre la véritable universalité du message, message qui s'adresse à tous les chercheurs spirituels, quels que soient leur sexe ou leur classe.

J'ai étudié trois de ces femmes attachantes et voici ce que j'en ai retiré.

La belle-mère de Pierre

La mère de l'épouse de Simon Pierre est la première femme que Marc mentionne dans son Évangile (1:29–31), et le moment où se situe son récit est très intéressant. Marc vient juste de relater la façon dont Jésus avait guéri un malade mental dans le lieu le plus fréquenté de la ville, la synagogue. D'où le contraste avec la guérison de cette femme survenue dans la demeure d'un particulier.

Ce qui se passe lorsque Jésus entre chez Pierre, accompagné de quatre disciples, est en accord avec les coutumes. Les hommes informent Jésus que cette femme a de la fièvre. Or, contrairement à la coutume, Jésus entre dans l'espace privé où elle est couchée, lui touche la main – geste qu'un homme n'appartenant pas à la famille ne ferait que très rarement. La guérison est immédiate. Mais ce qui paraît encore plus extraordinaire, c'est ce qu'elle fait ensuite: elle les « servit ».

Cet acte revêt tout son sens quand on considère ce que cette femme avait vécu. Pierre, son gendre, qui était être son seul soutien, avait abandonné son métier de pêcheur pour suivre un prédicateur itinérant. Femme âgée dans une société où la couverture sociale n'existe pas, elle dépend de membres de la famille, comme Pierre, pour subvenir à ses besoins. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si elle en voulait à Pierre du choix qu'il avait fait. Si c'est le cas, ce sentiment se dissipe-t-il en même temps que la fièvre, lorsqu'elle sent l'amour du Christ, si tendrement exprimé par Jésus ? Saisit-elle quelque peu le fait que l'Amour divin est l'origine du bien illimité et qu'il subvient à ses besoins et à ceux de sa famille ? Est-ce cela qui lui permet aussitôt de servir son gendre ainsi que le nouveau maître de celui-ci ?

La Bible ne mentionne plus la belle-mère de Pierre après ce court récit. Cependant, connaissant les immenses responsabilités confiées à Pierre en tant que leader de la jeune Église chrétienne, dans les années qui ont suivi l'ascension de Jésus, je me pose des questions au sujet de cette femme. Priait-elle tranquillement dans l'ombre, pendant que son gendre voyageait et que toute la famille se retrouvait seule, afin que la grande mission de diffusion du message évangélique de l'Amour soit menée à bien ? Il n'y a évidemment aucun moyen de le savoir. Mais l'histoire de cette femme sert à me rappeler que Dieu prend soin de chaque foyer, comme un père et une mère, subvenant aux besoins de chaque membre de la famille.

La femme syro-phénicienne

Au chapitre sept, Marc présente une femme non israélite, étrangère: une Phénicienne de Syrie (7:24–30). Jésus voyage dans le nord de la Galilée, dans le territoire de Tyr et de Sidon, lorsque celle-ci vient vers lui. Comme Jaïrus (5:22–43), père déjà mentionné dans l'Évangile, cette mère intercède en faveur de sa fille qui est possédée d'un démon. Mais alors que Jésus avait répondu sans tarder au riche Jaïrus, il semble trouver à redire à cette Phénicienne. Il avait déjà guéri un étranger par le passé (5:1–15), alors pourquoi ne pas aider également cette étrangère ? Au lieu de cela, Jésus lui dit: « ... il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. » (7:27).

Les femmes de l'Évangile selon Marc représentent un éventail de qualités diverses, certaines à imiter, d'autres à éviter.

Même si les juifs du premier siècle parlaient souvent des païens en ces termes, le langage paraît bien dur aux oreilles modernes. Est-il possible que ce soit un compte-rendu exact de ce que Jésus a dit ? Ou bien, ainsi que l'a suggéré un expert en particulier, ce récit at-il « été influencé par les préjugés de ceux qui l'ont relaté pendant toute la période de tradition orale qui a précédé la rédaction des Évangiles » ? The Interpreter's Bible (Nashville, Tennessee: Abingdon-Cokesbury Press, 1951–1957), Vol. vii, p. 755. Quoi qu'il en soit, cette mère ne se laissera pas facilement repousser. Comme la réputation de Jésus l'a déjà précédé, elle persiste jusqu'à ce que sa fille soit guérie.

Cet exemple de hardiesse et de ténacité m'a encouragée lorsque je prie et que la guérison ne se produit pas rapidement. Chaque fois que j'ai prié avec persévérance pour avoir une meilleure compréhension de Dieu, la guérison est survenue.

La femme de Béthanie

Ailleurs dans l'Évangile selon Marc, Jésus fait remarquer la générosité d'une pauvre veuve qui fit don au trésor du temple de tout ce qu'elle avait pour vivre. D'où le contraste avec la femme que Marc nous présente lors d'un repas de la Pâque à Béthanie (14:3–9), et qui, elle, a les moyens d'acheter une huile extrêmement chère. Cette femme s'approche de Jésus alors qu'il prend un repas chez Simon le lépreux, et elle verse un onguent parfumé sur sa tête. Elle ne dit rien, mais les autres font des commentaires sur elle.

Les invités ne semblent pas gênés par sa présence, ce qui pourrait impliquer qu'elle était là pour servir le repas ou divertir les invités, et l'auteur ne laisse pas entendre que c'était une prostituée, comme le soutient la tradition. Pourtant, les invités sont perturbés par le « gaspillage » de cette huile coûteuse, dont le prix équivaut au moins au salaire d'une année. Jésus explique qu'elle pratique là l'onction pour sa sépulture, ce qui est un acte symbolique. L'intuition spirituelle de cette femme anonyme lui permit-elle de prévoir la mort prochaine de Jésus ? Est-ce pour cela qu'elle procède avec douceur aux soins que ceux qui plus tard allaient crucifier Jésus n'autoriseront pas ?

De toutes celles que Marc décrit, la présence de cette femme dans cet Évangile me paraît la plus intéressante. Après tout, contrairement aux autres qui recherchaient une guérison, elle n'avait rien à attendre de Jésus en retour. Son acte était totalement désintéressé, c'était un don qui dénotait une reconnaissance de la place de Jésus, de l'affection et du dévouement à son égard. C'est le discernement spirituel du Christ dont fit preuve cette femme qui m'incite à rechercher les qualités du Christ dans chaque personne que je rencontre. C'est là être fidèle au message que Jésus est venu nous transmettre, message vivant rapporté dans l'Évangile selon Marc.

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