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La technologie, à notre service

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2004


Voici une histoire vraie où se mêlent une balade en canoë et la technologie moderne. C'est le récit d'un homme qui fit un voyage dans une contrée sauvage avec sa femme et deux de leurs amis il y a de cela plusieurs années.

Ils avaient passé une semaine dans un coin reculé du Canada, pagayant, transportant leurs canoës de lac en lac, couchant sous la tente et admirant les aigles, les couchers de soleil et, à la nuit tombée, le ciel parsemé d'étoiles jusqu'à l'horizon le plus lointain.

Inutile de dire qu'ils n'avaient dans leurs sacs à dos ni four à micro-ondes, ni accès internet, et bien sûr pas d'écran plat pour regarder la télévision. Ils étaient parfaitement libres et heureux. C'était un endroit magnifique, et l'homme sentait une paix tranquille l'envahir tout entier.

Cependant, lorsqu'ils revinrent au bureau de location du matériel, les quatre amis apprirent que leurs billets de retour étaient pour l'essentiel inutiles. Une grève des pilotes de ligne avait entraîné la fermeture temporaire de la compagnie aérienne. Ce fut l'affolement général, mais grâce aux téléphones portables, grâce à des contacts pris avec des sociétés de location automobile et à un détour par une autre ville sur une nouvelle compagnie aérienne, les quatre amis purent finalement rentrer chez eux.

Et là, après voir défait ses bagages et pris quelque repos, une des premières choses que l'homme se sentit obligé de faire fut de se précipiter sur sa messagerie électronique pour consulter ses courriels (et bien sûr supprimer la pub !). Il ne faisait aucun doute qu'il avait retrouvé la « civilisation ».

L'homme de cette histoire, si vous ne l'avez déjà deviné, c'est moi. Plus d'une fois j'ai réfléchi à la technologie on ne peut plus rudimentaire qui avait soutenu notre voyage au cœur de la nature. J'ai pensé à la simplicité de cette semaine avec juste un canoë et une pagaie et puis, à l'inverse, j'ai reconnu à quel point les 51 autres semaines de mon année étaient dépendantes de la technologie moderne et de ses machines.

Cela ne signifie en rien que j'aie un problème fondamental avec les possibilités, le confort remarquable et les capacités de communication qu'offrent nos technologies. De bien des façons, ces progrès techniques ont élevé le niveau de vie de millions de gens et permis de mettre en place une large panoplie de services qui sont disponibles à une échelle jusqu'alors inimaginable.

Cependant, ce que j'avais besoin de régler pour moi-même était le fait de savoir si la technologie – même de façon subtile – avait été mon maître parfois. Étais-je resté aux commandes de ma propre vie ? La raison me dit que la technologie devrait être à mon service, et que cela ne devrait jamais être l'inverse.

La femme qui a fondé ce magazine, Mary Baker Eddy, a fait un jour à un journaliste une déclaration qui apporte à ce sujet un éclairage utile. Ses remarques datent du début des années 1900, mais elles sont tout aussi actuelles de nos jours. Avant d'examiner sa réponse à ce journaliste, il serait utile de parler du contexte de l'époque.

En tant que découvreuse de la Christian Science, Mary Baker Eddy a enseigné une façon de vivre guidée par des valeurs chrétiennes fondamentales. Ce style de vie inclut le fait d'appréhender chaque chose, que ce soit dans sa vie quotidienne ou dans sa relation à Dieu, en reconnaissant la nature divine essentielle de tout ce que Dieu a créé.

La Science du Christ décrit Dieu comme étant la Vérité et l'Amour immuables, le Principe parfait qui gouverne Sa création selon la loi divine. Se fondant sur ce Principe, Mary Baker Eddy enseigna une méthode de guérison basée purement sur des moyens spirituels. Son livre, Science et Santé, explique en détail la pratique de la guérison spirituelle.

A cette époque, il y a une centaine d'années, le XXe siècle naissait à un monde d'inventions passionnantes et à une expansion industrielle rapide. Les observateurs de Mary Baker Eddy et de la nouvelle église qu'elle avait établie pouvaient naturellement se demander quels rapports la perspective spirituelle radicale de la Christian Science allait entretenir avec la technologie moderne de leur siècle. La révolution industrielle en marche serait-elle trop matérialiste pour avoir une quelconque valeur ?

C'est dans ce contexte, lors d'une interview avec un journaliste du New York Herald en 1901, que Mary Baker Eddy répondit à une question concernant « la recherche des inventions matérielles modernes ». Elle répondit notamment qu'elle ne pouvait s'y opposer. « Elles tendent toutes vers des styles de vie nouveaux, plus nobles, plus éthérés, dit-elle alors. Elles recherchent les fondements essentiels les plus purs. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 345)

Je trouve très intéressant de voir comment la technologie d'aujourd'hui, peut, elle aussi, nous amener à trouver des possibilités meilleures et plus éthérées, et nous aider à « rechercher les fondements essentiels les plus purs ». Je ressens néanmoins le besoin de mettre cette idée en balance avec le potentiel qu'ont les merveilles de la technologie de devenir asservissantes ou d'être utilisées à mauvais escient. Mary Baker Eddy fit également une déclaration importante à un autre journal new-yorkais très en vue à son époque, lorsqu'elle écrivit en décembre 1900 pour le New York World un article sur la nécessité de faire preuve de vigilance à l'arrivée d'un nouveau siècle. Elle conclut que parmi « les dangers les plus imminents que devra affronter le siècle à venir » il y aurait « l'esclavage industriel » (ibid, p. 266).

Au tout début de notre XXle siècle, on pourrait tout aussi facilement lancer une mise en garde contre la possibilité d'esclavage technologique. Pour quiconque s'est senti enchaîné à un ordinateur jour après jour, attaché sans merci à son téléphone portable 7 jours sur 7, et 24 heures sur 24 – se sentant incapable de vivre normalement sans que ces machines magnifiques soient branchées en permanence – il ne s'agit pas d'une plaisanterie. Et ce ne sont pas seulement les individus qui ressentent cette pression. Les entreprises, les gouvernements au niveau local ou national, les organismes internationaux, la finance et le commerce dans leur ensemble, tous dépendent des nouvelles technologies pour fonctionner efficacement et même pour survivre.

Si Dieu est l'intelligence sans limite qui gouverne, ordonne et soutient l'univers, rien ne fonctionne en dehors de l'idée que Dieu en a.

Peut-être la forme la plus significative d'esclavage technologique apparaît-elle lorsque, renonçant à nos responsabilités personnelles, nous commençons à permettre aux machines de prendre le contrôle. Il est possible que nous n'en soyons pas conscients, mais si la technologie domine et dirige notre vie pour atteindre ses propres objectifs, nous ne pensons plus réellement par nous-mêmes.

Pour moi il existe une bonne réponse à cette question, une réponse fondamentalement spirituelle. Je crois que la liberté, l'équilibre et le contrôle de notre vie doivent se rechercher dans la compréhension du lien qui nous unit à Celui qui est l'Entendement infini ou intelligence. Si Dieu est l'Entendement universel, l'intelligence sans limite qui gouverne, ordonne et soutient l'univers, alors rien n'existe réellement ni ne fonctionne en dehors de l'idée que Dieu en a. Vous et moi sommes en réalité des idées de Dieu ou de l'Esprit: des idées spirituelles. Et le fait de comprendre cela nous permet de voir comment Dieu fait du bien à chacun de nous en nous donnant la capacité illimitée de bien penser et d'agir librement grâce à l'inspiration et à l'intuition spirituelle.

Lorsque je reconnais et que j'accepte le pouvoir naturel de cette vérité spirituelle, j'en viens également à mieux comprendre que la seule chose que je puisse jamais désirer servir, c'est Dieu Lui-même. Jésus dit à ses disciples: « Nul ne peut servir deux maîtres. » (Matth. 6:24) Dans un sens, je vois les paroles de Jésus comme exprimant une réalité spirituelle, voire un commandement divin. Les enfants de Dieu peuvent seulement servir Dieu. De ce point de vue, nous ne pouvons être les serviteurs de la matérialité sous quelque forme qu'elle se présente. Nous connaissant nous-mêmes comme les expressions individuelles de l'Entendement infini, nous ne pouvons jamais perdre notre droit naturel à penser et à agir en accord avec le but de Dieu. Et toutes les bonnes choses qui existent dans la vie humaine – et cela inclut les technologies ingénieuses, constructives d'aujourd'hui et de demain – seront maîtrisées sans problème comme étant des outils utiles dans notre expérience actuelle. Nos technologies et la façon dont nous les employons permettront alors toujours davantage de parvenir à des styles de vie plus purs.

(Au fait, j'ai un aveu à faire. Les canoës que nous avons utilisés pour notre épopée sauvage n'étaient pas des barques primitives, bricolées à la main. Il s'agissait bel et bien de canoës en kevlar et fibre de verre, à la pointe du progrès. Et chaque fois que nous les transportions, nous étions ouvertement reconnaissants pour leur faible poids et leur solidité, dus à cette nouvelle technologie qui, après tout, nous avait accompagnés en silence, même dans ce coin reculé.)

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