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Article de couverture

L’environnement, sous le gouvernement divin

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2004


L’écologiste, professeur, auteur et photographe Rachelle Crandell aime citer ce qu’a dit un jour Félix Houphouët-Boigny, ancien président de Côte-d’lvoire: « L’homme est parti sur la lune, mais il ne sait toujours pas créer une fleur, un arbre ou le chant d’un oiseau. Préservons nos chers pays d’erreurs irréversibles qui nous amèneraient à regretter à l’avenir ces oiseaux et ces arbres.»

« Ceux qui croient en Dieu peuvent beaucoup contribuer à la guérison de notre planète, affirme R. Crandell. Si nous voulons continuer à garder le contrôle de nos ressources naturelles, le monde a besoin de nos prières. J’aime le fait que prier, c’est spiritualiser ma pensée concernant tout ce qui se présente comme étant détraqué, déraisonnable, maladif, violent, pollué, injuste, et c’est dépasser le problème afin de discerner la vérité de l’être. »

Pendant que R. Crandell attendait dans un aéroport d’Alaska le moment de monter à bord d’un petit avion qui l’amènerait au Village arctique où elle devait rencontrer le peuple Gwich’in, nous en avons profité pour bavarder au téléphone.

« Je pense beaucoup à notre monde, a-t-elle poursuivi. Je fais partie de nombreuses associations écologistes. Je lis des articles où il est question des menaces qui pèsent sur la viabilité de la planète, des craintes provoquées par le réchauffement de la terre, la déforestation, l’érosion du sol, le déplacement de peuples indigènes, la surpopulation, les espèces qui deviennent envahissantes une fois introduites dans un autre écosystème. Si j’accepte qu’il puisse y avoir un autre pouvoir en dehors de Dieu, cela peut être décourageant. »

Nous avons convenu que nous ne pouvions traiter tous les sujets mentionnés par R. Crandell et que nous devions nous concentrer sur ce qui l’intéressait en particulier: les forêts tropicales, les peuples indigènes, les ressources alimentaires.

Scientiste chrétienne, R. Crandell consulte régulièrement la Bible pour y chercher des réponses spirituelles aux problèmes concernant l’environnement. « L’histoire de Joseph, dans le livre de la Genèse, m’a souvent aidée, dit-elle. Joseph fut injustement agressé par ses frères, jeté dans un puits, vendu comme esclave, puis accusé à tort et mis en prison. Mais il n’est dit nulle part qu’il ait pensé à se venger des injustices qui lui furent faites. On lui donna même la deuxième place à la tête de l’Égypte, ce qui lui permit de résoudre le problème écologique du pays et de nourrir la population.

« J’aime beaucoup prendre Joseph comme modèle. Il commença par demander à Dieu des réponses, sans blâmer personne. Joseph était prêt à écouter Dieu. Et, grâce à la sagesse et aux directives divines, il lui fut donné les idées, les occasions et l’autorité nécessaires pour résoudre les crises du pays et faire du bien à tout le monde y compris à sa propre famille.

« Et moi ? me suis-je demandé. Suis-je prête ? Est-ce que j’aime suffisamment ? Ai-je suffisamment confiance ? Est-ce que j’écoute suffisamment pour suivre l’exemple de Joseph ? Puis-je pardonner aux fermiers qui font preuve de bien peu de discernement lorsqu’ils pulvérisent des produits chimiques sur les récoltes un jour de grand vent ou aux bûcherons qui rasent les forêts ? Puis-je faire totalement confiance à Dieu au point de ne plus m’inquiéter du sort des arbres dans le monde entier ?

« Mes prières sont étroitement liées à des questions de ce genre. Lorsque se présentent des situations qui paraissent terribles ou simplement injustes, j’essaie de les voir sous un angle spirituel et de partir d’un point de vue totalement nouveau: de voir la situation telle que Dieu la voit. »

Nous en sommes vite arrivés à parler de John Muir, fondateur du Sierra Club, qui écrivit un jour: « Lorsque quelqu’un tire sur un fil dans la nature, il s’aperçoit qu’il est relié au reste du monde. » « C’est tellement vrai ! commente R. Crandell, et cela concerne non seulement les plantes et les animaux dont parlait J. Muir, mais aussi l’impact que nos actes et nos décisions ont sur le reste de la planète — sur l’air, l’eau et le climat. »

R. Crandell, le professeur, aime beaucoup poser à ses élèves une question de statistiques: « Saviez-vous que les aliments ordinaires consommés aux États-Unis ont parcouru 2000 km avant de parvenir sur les tables ? » Puis elle les renvoie au livre de Barbara Kingsolver, Small Wonder Barbara Kingsolver, Small Wonder, (New York, Harper Collins, 2002). [Petites merveilles] dans lequel l’auteur suggère qu’aux États-Unis, M. et Mme Toutlemonde consomment vraisemblablement une dizaine de produits différents par jour. En un an, la nourriture de chacun aura parcouru huit millions de kilomètres par voie terrestre, aérienne ou maritime. Imaginez un camion chargé de pommes, d’oranges et de laitues qui ferait l’aller-retour entre la terre et la lune dix fois par an, uniquement pour vous ! La nourriture et le transport sont les deux causes majeures du réchauffement de la planète. Pouvons-nous nous permettre de continuer dans cette voie ? demande B.Kingsolver.

Nous ne trouverons la paix que lorsque nous comprendrons mieux la nature spirituelle de la création.

« L’habitude de rechercher la commodité, lui fait écho R. Crandell, nous a entraînés vers un taux d’extinction qui est le même aujourd’hui qu’il y a 65 millions d’années, lors de l’extinction des dinosaures. Je pense que les gens ne trouveront la paix que lorsqu’ils comprendront mieux la nature spirituelle de la création et verront que Dieu est la source de tout bien. J’aime beaucoup ce que dit Mary Baker Eddy à ce sujet: « L’Esprit diversifie, classifie et individualise toutes les pensées, et celles-ci sont aussi éternelles que l’Entendement qui les conçoit; mais l’intelligence, l’existence et la continuité de toute individualité demeurent en Dieu qui en est le divin Principe créateur. » (Science et Santé, p 513)

« C’est cela le développement durable spirituel, dit R. Crandell, et nous y sommes déjà. L’œuvre de Dieu est déjà achevée. Chaque idée de Dieu est distincte et complète. Nous n’avons pas à nous inquiéter pour la survie des multiples formes de vie. »

R. Crandell s’est rendue dans les forêts tropicales du Costa Rica, de Belize, du Guatemala, du pérou, de l’Équateur, de la Bolivie, de Bornéo et des Iles Vierges britanniques. En 1997-98, elle a pris une année sabbatique, ce qui lui a permis de vivre pendant cinq mois en bordure du Sanctuaire du Jaguar avec ses amis mayas, dans un village de Belize.

Au village, elle dormait dans un hamac, dans une maison en feuilles de palmiers que les Mayas lui avaient construite, se lavait dans un ruisseau, allait chercher son bois dans la forêt, attrapait du poisson dans des nasses, arrachait le manioc à la machette, avait appris à tailler l’ardoise et à faire des tortillas « vraiment rondes ». C’est là qu’elle a réuni les éléments qui lui ont permis d’écrire un livre pour enfants Hands of the Maya Hands of the Maya (New York, Henry Holt and Company, 2002). [Les mains des Mayas].

Une fois, elle a eu la grande joie de pouvoir aider les dirigeants du village à régler un conflit vieux de six ans à propos d’un demi-hectare de forêt que l’administration voulait raser au bulldozer pour y construire des logements. Les villageois avaient travaillé dur pour préserver la forêt intacte et s’en servaient comme jardin médicinal pour la communauté.

« J’ai prié pendant de nombreuses nuits, explique R. Crandell, afin de mieux voir que ce n’était pas le commissaire qui contrôlait la situation. C’était Dieu qui gouvernait. Mes amis mayas ne pouvaient être privés de ce qui leur appartenait légitimement. Au fond de moi, je savais que ce qui comptait, ce n’était pas la terre mais les idées spirituelles. Comme Mary Baker Eddy l’a écrit, lorsque nous découvrons que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, “nous voyons que l’homme n’a jamais perdu son état spirituel ni son harmonie éternelle” (voir Science et Santé, P.548).

Tout dans la forêt paraît désordonné, mais chaque organisme vivant fait son travail.

« J’ai fait part de ces pensées à quelques villageois, continue R. Crandell et je leur ai suggéré d’éviter de réagir par des termes incendiaires aux articles que les journaux mécontents imprimaient à leur sujet. Je leur ai dit de se concentrer plutôt sur les faits et non sur les opinions. Je leur ai rappelé à quel point des accusations violentes et inexactes portées contre eux les avaient rendus furieux, et je les ai encouragés à écrire un article qui dirait tout simplement la vérité. Le journal local a publié cet article en entier, et quelques jours après, le commissaire a consenti à ce que les villageois gardent tout ce demi-hectare. »

Les forêts tropicales sont les lieux favoris de R. Crandell. « Lorsque je contemple la piste qui s’enfonce dans la forêt et que je vois les milliers de textures et de couleurs différentes, l’enchevêtrement de plantes grimpantes et de branches à terre, je suis muette d’admiration.

« Tout dans la forêt paraît désordonné, dit-elle, mais chaque organisme vivant fait son travail — chaque décomposeur, chaque épiphyte, chaque stomate d’une feuille fait le travail qu’il est censé faire. Et c’est grâce à cela que cette vie incroyable existe, qu’elle nourrit le sol, en prend soin, qu’elle s’abreuve d’eau et fabrique de l’oxygène pour nous. Tout concorde dans ce processus.

« Si nous en enlevons même un petit élément, si nous nous débarrassons des araignées par exemple parce qu’elles sont répugnantes ou des moustiques parce qu’ils piquent ou de n’importequoi d’autre, nous modifions l’entente qui règne dans toutes ces forme de vie travaillant ensemble. Je veux dire par là que si vous démontez une montre et que vous décidez que tel petit ressort est trop serré, que tel petit bouton ne sert à rien, et que vous décidez de les jeter, vous ne serez jamais en mesure de tout remettre ensemble et de refaire fonctionner la montre. Comme l’a dit une fois le biologiste Aldo Leopold: “La première précaution que prend un bricoleur intelligent, c’est de garder chaque rouage et chaque roue.” C’est la même chose avec les écosystèmes. »

R. Crandell fait remarquer que les scientifiques ont décrit presque 1,7 million d’espèces sur la planète. Pourtant, on pressent qu’il en existe de 10 à 100 millions, dont la plupart ne sont ni répertoriées ni étudiées. Le maillage de l’ensemble est si complexe et si loin d’être compris que nous devons veiller à ne pas perturber ni à éliminer ces espèces, avant que nous n’en connaissions la fonction.

« Ce serait terrible de ne plus entendre le chant des oiseaux mentionné par Félix Houphouë-Boigny et de ne pas pouvoir les reproduire, conclut-elle. C’est donc à nous de nous laisser guider, de toutes les façons possibles, à la fois sur le plan humain et spirituel, afin de prendre de bonnes décisions et de changer l’itinéraire que nous avons pris jusqu’ici, itinéraire qui conduit, pour une large part, dans la mauvaise direction.

« Ceci dit, c’est encourageant de voir qu’un grand nombre de gens dans le monde ont commencé à faire marche arrière. Ils sont conscients des dangers que représentent la surpopulation et la destruction de ressources naturelles irremplaçables. Ils ont commencé à faire leur possible au niveau du recyclage, et ils font la promotion des produits recyclés avec davantage de dynamisme. Pourtant, nous pourrions faire tant et tant encore pour aller plus rapidement vers des solutions.

« Je suis reconnaissante d’avoir pu apprendre dès le début à faire confiance à cette puissante citation biblique: “Je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre, hors moi il n’y a point de Dieu.” (Ésaie 45:5) Cela fait presque quarante ans que je travaille à la protection de l’environnement, et il m’a été donné bien des preuves réconfortantes que l’unique père-Mère Dieu omnipotent aime Sa création et la soutient.

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