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REGARD SUR L'ACTUALITÉ

Les chefs d’entreprise et le message du Christ

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2004

Challenges


Dans son numéro de décembre dernier, le magazine économique Challenges a mené une enquête sur « Le management selon Jésus ». Cette enquête fait état des interrogations de patrons chrétiens qui se demandent s’ils peuvent être « des managers “modernes” sans trahir les principes de leur foi ». Pour trouver réponse à leurs questions, ces dirigeants recourent de plus en plus à des clubs de réflexion et à des coachs. Les uns et les autres se penchent alors sur les sources bibliques, non pas pour trouver en elles un « manuel de management », ni pour les instrumentaliser, mais parce que les Écrits sacrés, et l’Évangile en particulier, constituent la pierre angulaire de notre civilisation et que des cadres comme Xavier Fontanet, le patron d’Essilor, sont « émerveillés par la puissance et la simplicité du message ». (Jean-Pierre Audoyer, dans Patrons et Chrétiens)

Des patrons chrétiens se demandent s’ils peuvent être “des managers ‘modernes’ sans trahir leur foi”.

Dans l’enquête de Challenges, Fanny Guinochet cite Pierre de Lauzun, ex-président de banque et auteur de L’Évangile, le chrétien et l’argent (Éditions du Cerf), qui explique que les Évangiles peuvent tout à fait s’appliquer aux préoccupations économiques modernes: « Jésus est constamment présenté comme symbole de pauvreté, dit-il, alors qu’il parle tout le temps d’économie. De la parabole des talents aux ouvriers de la onzième heure – où il est question d’embauche et de salaire – en passant par la parabole du trésor caché dans un champ – où l’arbitrage financier est évoqué – le texte des Évangiles baigne dans la vie économique. »

Fanny Guinochet a poursuivi l’enquête à « Notre-Dame-de-Pentecôte », nouveau lieu de culte et de rencontre à la Défense, le quartier des affaires à l’Ouest de Paris. Cette « maison d’Église » où les messes quotidiennes sont « calées sur les horaires de bureau » et où se réunissent seize équipes par affinités professionnelles, métiers de l’audit, financiers, employés de la fonction publique, etc., constitue « un lieu d’action pour aider les hommes à exercer leur métier en accord avec leur foi ». C’est pourquoi, note Fanny Guinochet, « le temps du sandwich, ces cadres sont de plus en plus nombreux à se réunir au pied des tours pour prier ».

Mais comment les textes bibliques sont-ils appliqués à l’entreprise? Dans le livre cité plus haut, Jean-Pierre Audoyer décrit le comportement qu’auront des dirigeants qui se laissent largement inspirer par la foi: « Le mépris et l’humiliation de la personne ront autant que possible évités. Par exemple, sans être jugée amorale, la suppression d’emplois sera abordée avec plus de vigilance par des dirigeants animés par la foi. Plus que d’autres, ils se pencheront sur le reclassement des salariés. » Exemple. Luc Doublet, catholique de 57 ans, dirigeant d’une entreprise dans le Nord de la France, confie: « Si un salarié fait une erreur, je vais d’abord partir du postulat que l’homme n’est pas à incriminer mais le système. » Et d’ajouter: « Récemment s’est posée la question de l’âge des candidats lors d’un recrutement. J’ai choisi une personne de plus de 50 ans alors que le salaire correspondant à cette embauche était plus coûteux. »

Fanny Guinochet précise cependant que pour éviter de se voir reprocher des décisions qui ne seraient pas en accord avec leurs principes chrétiens, les dirigeants d’entreprise gardent discrètes leurs convictions religieuses, « mais, ajoute-t-elle, si les patrons sont donc rares à dévoiler au grand jour leur croyance, tous ou presque ressentent le besoin de se retrouver pour en parler ». Ainsi cite-t-elle le cas des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) qui, un peu partout en France, offrent des espaces de discussion sur des sujets tels « le don, la vérité, la rédemption, la corruption, la hiérarchie », ou s'efforcent de répondre à des questions comme celle-ci: « Que signifie l’autorité, est-ce conciliable avec la douceur? » Pierre Lecocq, président national des EDC explique: « Depuis deux ans, nous avons mis en place une offre de coaching spécifique qui porte sur les valeurs spirituelles. »

Il en va de même ailleurs, où bon nombre de formateurs, d’experts et de consultants « ajoutent une dimension sinon religieuse, tout du moins spirituelle à leurs prestations. » Et de Polytechnique à l’Essec ou à Sciences-Po, toutes les « grandes écoles » françaises ont maintenant « intégré un cours autour des ‘valeurs’ ». En effet, « si les managers respectaient davantage ce que leur enseigne le religieux, affirme Aubry Pierens, consultant en stratégie, le monde des affaires serait moins misérable ».

Pour François-Xavier de Fournas, directeur de la banque Bred, « une organisation qui serait en contradiction avec la dignité des personnes mettrait l’avenir de l’entreprise en danger. » Lorsqu’il a repris l’entreprise, qui, par suite d’une mauvaise direction, était en diffculté financière, « nous nous sommes organisés différemment pour donner plus de responsabilités aux gens ».

Challenges,

Pour compléter l’enquête, Challenges a confronté un coach, Frédéric Bonneton, ainsi que douze patrons, avec un certain nombre de versets des Évangiles, choisis autour de thèmes du monde des affaires. Quelques exemples.

• L’initiative individuelle. La parabole des talents (Matth. 25:14-30): des serviteurs ont reçu de leur maître l’un cinq talents (somme d’argent), l’autre deux et le troisième un. Les deux premiers ont fait valoir leurs talents, mais le troisième n’a pas fait fructifier le sien et le maître traite cet ouvrier de mauvais serviteur. Réaction du coach: « Il est puni non pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il n’a pas fait. » Tandis que « l’esprit d’initiative » des deux autres est récompensé. « Deux et cinq, poursuit le coach, c’est donc à chacun selon ses possibilités, le maître ne demande pas l’impossible. » Réaction du patron: « Le monde économique qui est en train de naître va permettre à chacun de mettre en œuvre ses talents innés ou acquis. Mais il y a aussi à la clé des conséquences très négatives pour ceux qui refuseront. » (Francis Mer, ex-président d’Arcelor)

• La concurrence. « Aimez vos ennemis... car... si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? » (Matth. 5:44-46) Le coach: Beaucoup d’entreprises développent et se créent une culture de clan fondée sur le mépris du concurrent, voire du client. “On est les meilleurs, ils sont nuls.” A partir du moment où l’on ne respecte pas ses “ennemis”, on se met dans une situation critique », car il est très facile de mépriser mais bien plus difficile de montrer sa valeur.

• La négociation. « Demandez et l’on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira. » (Matth. 7:7) Le coach: « C'est un grand classique de la négociation et de l’abondante littérature concernant l’amélioration de la performance personnelle... »

• Les responsabilités. « Pilate... prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule... » Le coach: « Le préfet de Judée Ponce Pilate est dans une situation de management de crise, et il réagit mal. C’est le cas typique du manager qui se déresponsabilise. Un bon manager, surtout en situation de crise, doit endosser les responsabilités, même s'il a délégué les décisions. »

• L’organisation. Jésus a établi douze disciples avec pouvoir de chasser les démons (Marc 3:13-15), puis il en a envoyé soixante-douze autres, deux par deux dans toute ville où il devait aller (Luc 10:1). Pour le coach, ladélégation d’autorité, ou « middle management, est l’éternel point d’achoppement du développement des organisations ». Selon lui donc, « avec douze apôtres et soixante-douze disciples, l’Évangile établit un ratio de un à six entre top et middle management qui peut être utilisé dans de nombreuses entreprises.»

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