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AUJOURD’HUI, L'ÉGLISE FONDÉE PAR MARY BAKER EDDY – HIER, DEMAIN

Quatrième partie: Les services religieux

Des services religieux pour une communauté mondiale

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2004


Hier

Racines ancrées dans l’histoire, forme adaptée à un nouveau millénaire

Dans la Nouvelle Angleterre du XXXe siècle où vécut Mary Baker Eddy, les fidèles connaissaient la Bible sur le bout des doigts. L’art de la prédication était considéré comme l’un des grands dons de Dieu. Tant sur le plan social que spirituel, les églises étaient au centre de la vie locale, dans les petites villes comme dans les grandes.

Les fidèles réservaient des bancs pour toute la famille, se mettaient sur leur trente et un pour aller à l’église et s’appelaient les uns les autres M., Mme et Mlle ou bien encore « Frère » et « Sœur ». Mais ce furent les réunions dans les maisons des premiers chrétiens qui servirent de modèles à la jeune Église du Christ, Scientiste: des gens se réunissant les uns chez les autres, sans doute autour d’une table, pour prier, chanter et parler de la « bonne nouvelle » de la vie et des paroles de Jésus ainsi que des guérisons qu’il accomplissait.

Les tout premiers services tenus par des scientistes chrétiens eurent lieu dans le Good Templar’s Hall, à Lynn, dans le Massachusetts. De la fin de 1878 jusqu’à l’achèvement de l’Édifice original de L’Église Mère en décembre 1894, Mary Baker Eddy prêcha chez elle à Lynn et dans le quartier sud de Boston, ainsi que dans une série de salles publiques de plus en plus grandes, à Boston.

Ces premiers services comprenaient des cantiques, la lecture de passages des Écritures, une prière et un sermon, (en général commentaire d’un passage de la Bible). La façon dont Mary Baker Eddy abordait l’homilétique, l’art de composer et de prononcer un sermon, devait beaucoup à la prédication des ecclésiastiques protestants du XXXe siècle et des siècles précédents. Mais son interprétation de la Bible entraînait les auditeurs dans un tout nouvel univers d’idées spirituelles. La Christian Science se détachait radicalement de la théologie traditionnelle, et ce fut une redécouverte révolutionnaire du christianisme primitif que Mary Baker Eddy exposa dans son livre Science et Santé publié en 1875. Or, le formalisme des cultes traditionnels ne pouvait exprimer ces idées radicales.

C’étaient ces idées nouvelles qui attiraient les gens à elle, d’abord comme praticienne, puis comme professeur et aussi comme prédicatrice et oratrice. Cependant, la guérison demeurait sa mission fondamentale. « Plus qu’une prédication, votre guérison est un sermon qui réveillera les gens de Concord » L03699, Mary Baker Eddy à Irving C. Tomlinson, non daté, Collection Mary Baker Eddy, La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain., écrivit-elle au révérend Irving Tomlinson, pasteur universaliste qui avait découvert la Christian Science par l’intermédiaire d’un de ses paroissiens en 1894. Cet homme devint bientôt praticien et professeur de Christian Science, et occupa dans l’Église de nombreux postes différents. Il dirigea notamment les services religieux à Concord, New Hampshire, dans une église située non loin de l’endroit où habitait alors Mary Baker Eddy.

Le culte dans un nouvel esprit

Mary Baker Eddy disait d’ellemême qu’elle était une enfant de l’Église congrégationnaliste trinitarienne. Même si la forme de culte qu’elle mit finalement sur pied doit beaucoup au modèle des services religieux de son enfance, les éléments extérieurs du culte, comme les rituels, les crédos, la célébration matérialisée des sacrements, cédèrent la place, dans l’église qu’elle fonda, à un culte intériorisé, au pouvoir et à la primauté du Verbe.

A ses yeux, tant que la Parole de Dieu ne serait pas considérée à nouveau comme capable de transformer l’existence humaine, la chrétienté prêcherait un évangile tronqué. Pratiquement un siècle avant que des services spécialement consacrés à la guérison deviennent courants, comme ils le sont aujourd’hui, dans de nombreuses églises protestantes et catholiques, les scientistes chrétiens avaient des services dominicaux et des réunions hebdomadaires où l’on s’attendait à ce que les prières des fidèles guérissent la maladie et autres formes de la souffrance humaine. Au début, ils appelèrent leurs rassemblements hebdomadaires « services de louanges » puis « réunions d’expérience ». Les réunions furent déplacées du jeudi au vendredi et devinrent finalement en 1898 les « réunions de témoignage » du mercredi. Mais même après que le nom eut changé, les gens se rendaient en foule aux réunions du mercredi pour faire « l’expérience » de la guérison autant que pour témoigner de la transformation de leur vie.

Dans une lettre au sujet des réunions hebdomadaires, Mary Baker Eddy donna le conseil suivant: « Repoussez vos frontières pour bénir les gens. » Que ces réunions, insistait-elle, « bénissent les gens. Apprenez à oublier ce que vous ne devriez pas vous rappeler, c’est-à-dire le moi, et vivez pour le bien que vous faites.

« Dirigez vos réunions en énonçant et en démontrant la Christian Science pratique. Dites ce que cette Science vous a apporté et ce qu’elle apportera aux autres. Parlez en connaissance de cause de sa Fondatrice en faisant remarquer son abnégation qui est la voie à suivre quand on pratique la Christian Science. Soyez humbles, que votre devise pour cette réunion soit: C’est à qui sera le plus petit et le serviteur et “Petits enfants aimez-vous les uns les autres”. » L05043, Mary Baker Eddy à Septimus J. Hanna, 15 janvier 1895, Collection Mary Baker Eddy.

Des services pleins de vie à Boston

Lorsqu’elle fit cesser toute prédication dans l’Église qu’elle avait fondée et qu’elle nomma Science et Santé et la Bible pasteur de son Église – d’abord à L’Église Mère et peu de temps après dans toutes les églises du Christ, Scientistes, Mary Baker Eddy marqua une nette rupture avec la tradition. En outre, dans un esprit novateur et téméraire, elle remplaça le poste de prédicateur par deux « Lecteurs » laïques. (Voir « Lexique », p. 15.)

Ce changement provoqua des commentaires de la part des membres d’église et de la presse. (Voir « Un sermon à ne pas manquer », p. 16.) Mary Baker Eddy était cependant convaincue que l’idée de ce changement ne venait pas d’elle. Elle pensait qu’à terme, la lecture, mieux que la prédication, permettrait aux gens d’accéder, sans intermédiaire et sans opinions interposées, au message divin « ni contaminé ni entravé par des hypothèses humaines » (voir note explicative pour les services religieux, Livret trimestriel de la Christian Science, p. 2). Il fallait ensuite une qualité de lecture qui fasse ressortir quelque peu le pouvoir libérateur et l’amour qui se trouvent derrière les mots de ces deux ouvrages.

Entre en scène Hermann Hering, fils d’immigrés allemands arrivés aux États-Unis au XIXe siècle. En 1900, un élève écrivit à Mary Baker Eddy que M. Hering était « merveilleux parce qu’il avait senti la main de Dieu et qu’il était né de nouveau » Edward A. Kimball à Mary Baker Eddy, 30 juin 1900, correspondance adressée à Mary Baker Eddy.. En 1902, M. Hering fut nommé Premier Lecteur de L’Église Mère. Il écrivit régulièrement à Mary Baker Eddy pendant son mandat de trois ans.

L’église, avec ses 1000 places, était très vite devenue trop petite. M. Hering expliqua que les gens devaient rester debout contre les murs et autour de l’estrade sur laquelle se tenaient les Lecteurs. Certains ne pouvaient même pas entrer.

« Cela vous aurait fait chaud au cœur d’entendre quelques-uns des magnifiques et merveilleux témoignages qui ont été donnés à notre réunion, mercredi soir », devait écrire M. Hering, en relatant le témoignage d’un ancien combattant de la Guerre de sécession. Pendant quarante ans, cet homme avait été gravement handicapé par des rhumatismes. Quatre semaines plus tôt il était encore incapable de lever le bras « et à présent il était parfaitement libre de ses mouvements, et il a illustré ses remarques en levant les bras bien haut au-dessus de sa tête » Hermann S. Hering à Mary Baker Eddy, 21 septembre 1903, correspondance adressée à Mary Baker Eddy.. Au sujet de la journée d’Actions de grâces de 1902, il écrivit: « Pratiquement tous les types de guérison ont été mentionnés... le péché, la maladie, la mort, l’infirmité... et de toutes les manières: grâce à l’aide d’un praticien [de la Christian Science], grâce aux efforts du patient lui-même et par la lecture de votre livre. » Souvenirs d'Hermann S. Hering, Vol. 1, lettre à Mary Baker Eddy, 27 novembre 1902.

Au début du XXe siècle, les services et les réunions de L’Église Mère étaient vivants, structurés mais non guindés, comme en témoignait l’énergie avec laquelle l’assistance chantait les cantiques, parfois presque dans un esprit pentecôtiste. Avant et après les services, l’Église bourdonnait souvent de conversations animées. Les enfants accompagnaient leurs parents. Dans ce rassemblement démocratique, un professeur de l’Université d’Harvard pouvait tout à fait se retrouver assis entre un vendeur de tapis et une couturière. Et les femmes étaient à égalité avec les hommes dans les postes à occuper et dans la célébration du culte.

Le respect et l’esprit

A maintes reprises, Mary Baker Eddy expliqua que, dans leur vie, dans leur pratique de la guérison et au sein de leur communauté, les scientistes chrétiens avaient surtout besoin de l’esprit plus que de la lettre de la Christian Science. Les idées de Science et Santé ont beau être radicales, ces idées demeureraient plus ou moins cachées si une lecture adhérant parfaitement à la lettre l’emportait sur la joie sincère de découvrir de nouvelles idées, de ressentir la force de la Parole.

Dans le Manuel de l’Église, à l’art. XVI, « Accueil des nouveaux venus » (p. 59), on trouve un autre signe de l’attention que Mary Baker Eddy accordait aux détails illustrant l’importance de l’esprit par rapport à la lettre. Cet article exige que les membres cèdent leur place aux nouveaux venus. Dans l’esprit de la parabole du bon Samaritain, les scientistes chrétiens doivent en premier lieu penser au nouveau venu. Seule une atmosphère chaleureuse, conviviale, généreuse accueillera véritablement les « personnes de toutes sectes » et celles qui sont spirituellement sans foyer. Et Mary Baker Eddy s’attendait à ce que des nouveaux venus franchissent le seuil des églises dans le monde entier.

Huit ans avant que soit construit l’édifice original de L’Église Mère en 1894, la première église consacrée aux services de la Christian Science fut bâtie à Oconto, dans le Wisconsin (ÉtatsUnis). A Boston et au-delà, la Christian Science se propageait rapidement à mesure que les gens lisaient Science et Santé, étaient guéris et souhaitaient prier ensemble. A Londres, les premiers services se tinrent en 1891, et, à la fin des années 1890, il y avait des assemblées de fidèles en constante augmentation à Berlin, Dresde, Hanovre et Stuttgart.

« Donnez-moi un bon lecteur »

Dans une lettre adressée en 1897 à deux de ses élèves de Chicago, Mary Baker Eddy fit cette instante demande: « Donnez-moi un bon lecteur qui soit sensible à son sujet et qui l’exprime de telle façon que son auditoire le comprenne. » L07464, Mary Baker Eddy à Edward A. kimball et Ruth B. Ewing, 31 octobre 1897. Elle attachait une grande valeur à la capacité de lire « tout le texte en en respectant l’esprit, et non pour se faire valoir » L02750A, Mary Baker Eddy au Conseil des Directeurs de la Christian Science, 4 janvier 1895, Collection Mary Baker Eddy..

Elle avait constaté qu’étudier la technique de la lecture pouvait avoir le même effet négatif sur l’expression d’un lecteur que l’étude de la physiologie pouvait faire obstacle à la guérison spirituelle. Une fois elle autorisa un élève à étudier l’élocution, mais il « revint en ayant perdu plutôt qu’en ayant gagné. Cette étude avait assombri sa compréhension de la Christian Science » L08287, lettre non signée à Lottie J. Allan, entre 1899 et 1903, Collection Mary Baker Eddy..

« Le style de la lecture doit être celui de la conversation », écrivit-elle un jour concernant la lecture d’un message qui s’adressait à l’Église. « Science et Santé est lu par certains lecteurs de telle façon que je le comprends à peine, et je suis sûre que d’autres personnes ne le comprennent pas du tout. La plus grande réforme qui pourrait se faire dans nos rangs à l’heure actuelle, ce serait d’avoir de meilleurs praticiens, de meilleurs Lecteurs et de meilleurs Committees on publication. » L08606, Mary Baker Eddy à Hermann S. Hering, 26 juin 1903, Collection Mary Baker Eddy.

Un ordre des services

Mary Baker Eddy s’intéressait vivement à tous les aspects des services religieux, du choix de la musique à la structure même des services. Mais elle s’abstint d’énoncer des interdictions dans les statuts de l’Église. Elle donna un « ordre des services » concis pour les services dominicaux et les réunions du mercredi, ainsi que pour le service de Communion (deux fois par an) et le service d’Actions de grâces. Ce sont des directives qui, en raison de leur simplicité, sont tout aussi applicables au Japon qu’au Kenya. Chaque église du Christ, Scientiste, filiale de L’Église Mère, est libre d’adopter pour le service une expression qui corresponde aux conditions locales et à la culture.

Comme un compositeur écrivant une mélodie qui traverse les époques et les frontières, Mary Baker Eddy mit sur pied une forme de culte dépouillée, mais potentiellement pleine de vie, un cadre sur lequel les générations à venir et d’autres cultures pourraient construire et improviser de manière à l’adapter à leur communauté.

Aujourd’hui et demain

Un appel au renouveau

Le message de guérison révolutionnaire de Science et Santé avec la Clef des Écritures est proclamé aujourd’hui avec une liberté et une vitalité renouvelées. De Londres au Congo, les gens recherchent activement des moyens nouveaux d’offrir à leur communauté des services religieux du XXIe siècle qui produisent des résultats dignes du premier siècle de notre ère: une spiritualité dynamique qui transforme et guérit.

Les églises doivent « commencer à tracer des cercles qui vont vers l’extérieur, non vers l’intérieur », fait remarquer Leonard Sweet, doyen de la faculté de théologie de l’Université de Drew, aux États-Unis, lors d’une causerie en ligne, en direct sur www.spirituality.com. « Saint Augustin a dit que le pire péché, c’est “de se refermer sur soi-même”. » Leonard Sweet, “Where are we now? The ever-changing landscape of spirituality”, transcription d'un débat en direct du 15 mai 2002, dans la série “Reflections on a Changing World”, www.spirituality.com. Une pensée tournée vers l’extérieur transforme la géométrie mentale des églises et du culte.

Voici un échantillon des questions que posent les membres:

• Comment la parabole du bon Samaritain (voir Luc 10:25–37), qui montre la bonté chrétienne à l’œuvre, peut-elle influencer la façon dont nous accueillons notre prochain dans des services à la fois dignes et répondant aux attentes des visiteurs modernes ?

• Si nous ne célébriions pas déjà nos services de la manière actuelle, continuerions-nous à les tenir ainsi ? Ou bien existe-t-il un moyen, en accord avec le Manuel de l’Église, qui présenterait le message de Science et Santé dans un contexte en rapport avec la culture contemporaine, avec la façon dont les gens vivent, écoutent, célèbrent Dieu et communiquent aujourd’hui, dans notre communauté ?

• Quelles « règles » tacites avonsnous suivies, de manière automatique, et qui ne se trouvent pas dans le Manuel ?

• Comment exprimer davantage la vitalité, la joie, l’humour, l’hospitalité, la spontanéité, l’originalité du christianisme primitif ?

• Comment faire pour que nos services deviennent plus accueillants envers les habitants de la ville ?

Un grand nombre d’églises filiales réexaminent la manière dont elles suivent l’ordre des services indiqué dans le Manuel de l’Église. Les services parlent au chercheur spirituel. Ils ne sont plus centrés sur les membres, mais sur les visiteurs et sur la communauté. Des préoccupations internes ne concernant que les membres font place à une prise de conscience du public, une prise de conscience tournée vers l’extérieur.

On trouve un peu partout des signes de ces changements mentaux, appelons-les changements d’esprit, changements de cœur.

Barbara Grant, Première Lectrice de Première Église du Christ, Scientiste, à Victoria, au Canada, ouvre grand les bras en lançant: « Bienvenue à nos visiteurs ! » Ses annonces sont originales, dites sur un ton naturel, chaleureux et enjoué. Elle parle, entre autres, de la participation de l’église à la vie du quartier, des événements et des articles intéressants sur des sites web de l’Église, www.spirituality.com et sur « kids.com » (www.spirituality.com/kids). « Nos services sont faits pour guérir. Ils ne doivent donc pas donner dans la routine, ils doivent être pleins d’inspiration ! »

Jim Swoboda, Premier Lecteur de Première Église du Christ, Scientiste, Fairfax, Virginie (États-Unis), explique des choses qui sont peut-être évidentes pour les membres, comme le fait que l’auditoire lise ensemble le texte en caractères gras de la sélection de passages bibliques intitulée « Lecture alternée ». Il offre aussi aux nouveaux venus de nombreuses autres « clés », et cet esprit rend chaque service intéressant et vivant même pour ceux qui viennent depuis longtemps. « Pour certaines personnes, le concept de la salle de lecture est un concept nouveau. Alors, au moment des annonces, j’aime lire un témoignage de guérison d’un numéro récent du Christian Science Journal ou du Christian Science Sentinel. Cela me permet de présenter la salle de lecture en expliquant que c’est un lieu pour la guérison et où l’on trouve des outils pour guérir. »

La Première Lectrice de L’Église Mère à Boston, Candace DuMars, commence les réunions du mercredi en adressant à l’assistance un salut chaleureux et joyeux, puis elle demande s’il y a des gens qui sont de passage. Les personnes concernées répondent en disant de quel État des États-Unis ou de quel pays elles viennent. Lorsque quelqu’un a fini d’expliquer comment la prière l’a aidé, Mme DuMars le remercie en faisant une remarque improvisée dans l’esprit de ce que la personne vient de dire.

Judy Erikson, Première Lectrice de Première Église du Christ, Scientiste, à plymouth, dans le Massachusetts, annonce le dimanche le thème des lectures de la réunion du mercredi soir. Voici l’une de ses récentes annonces: « Nous sommes témoins actuellement de bien des bouleversements politiques et de beaucoup d’instabilité gouvernementale dans le monde. Mercredi, le sujet sera donc: “Où trouver une justice véritable et durable ?” »

Traditionnellement, le mercredi soir, le Premier Lecteur lit d’abord tous les passages de la Bible puis tous les passages de Science et Santé. A la Société de la Christian Science de San Juan Capistrano, en Californie, il arrive au Premier Lecteur d’alterner les deux livres afin de rendre le message plus clair. « Tout ce qui importe, c’est la clarté de la parole, c’est faire passer le message de guérison, explique Deborah Huebsch, un membre de la société. Il est très utile d’entendre lire la définition de l’arche dans Science et Santé pendant qu’on écoute l’histoire de Noé. Nous avons relu le Manuel de l’Église et nous nous sommes aperçus qu’il constitue un cadre, non une limite. Ce nouveau point de vue nous a permis d’abandonner des idées préconçues concernant les services. Et fur et à mesure que nous nous laissons guider par “l’esprit d’ église” vers une approche totalement nouvelle de l’église et de nos services. Cet esprit a insufflé à nos services tout un vent de renouveau et d’inspiration. »

Les groupes informels, les sociétés de la Christian Science et les églises filiales découvrent les façons de faire qui leur correspondent et qui conviennent à leur environnement. Quand on s’y rend, on voit des Lecteurs qui restent assis pendant tout le service et qui font des annonces et des remarques spontanées après les témoignages. On voit des gens engager des conversations amicales ou aider leurs voisins lors de réunions du mercredi qui se tiennent dans des salles de lecture donnant sur des rues passantes, on entend des cantiques qui ne sont pas dans l’Hymnaire de la Christian Science et on assiste à des prières silencieuses de cinq minutes...

Les scientistes chrétiens reviennent sans cesse au livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé ainsi qu’au Manuel de l’Église, pour donner une nouvelle direction et une nouvelle énergie à leurs services. Finalement, ce qui compte, ce n’est pas tant la décoration intérieure d’une église, que sa vitalité, sa fraîcheur d’esprit et les guérisons qui s’y opèrent.

Londres: on sent le changement

« Décontractés, mais spirituellement sérieux », déclare Philip Wylie, décrivant les services de Deuxième Église du Christ, Scientiste, Londres (www.secondchurchlondon.org), où il est membre du conseil d’administration et très en faveur de la transformation de l’église. « A présent, nous attirons un plus grand nombre de gens, dont les âges sont plus diversifiés, parce que l’ambiance est confortable et sympathique, ce qui plaît aux jeunes, mais tout en restant respectueuse. Tout le monde se sent à l’aise. »

Leur bâtiment historique datant de 1924 les restreint considérablement dans leur liberté d’apporter des modifications, à l’intérieur comme à l’extérieur. Cependant, ils ont obtenu l’autorisation de retirer les bancs, au centre de la salle, sur une surface de 100 m2 environ afin d’y installer une moquette de couleur claire. Ils ont ensuite placé des chaises orange et bordeaux, regroupées par trois ou quatre autour de tables basses sur lesquelles on trouve des Livret trimestriel de la Christian Science, des Hymnaire de la Christian Science, la Bible et Science et Santé.

Le dimanche, les Lecteurs s’asseoient parmi l’assistance jusqu’à ce que le service commence, puis vont s’asseoir derrière une table. Les Lecteurs et l’assistance restent assis pendant tout le service et ne se lèvent que pour chanter les cantiques. La Première Lectrice est accueillante, dit M. Wylie. « Elle explique que “ce service est un service de guérison, et que vous et tout le voisinage êtes inclus dans ce message de guérison”. » Tony Lobl, un membre de l’église, aime le fait qu’elle « remercie aussi le soliste lors du service dominical » et que « l’assistance exprime souvent son appréciation à l’organiste en applaudissant spontanément à la fin du service ». Le mercredi, la Première Lectrice annonce généralement le sujet de la lecture, afin qu’il y ait un sentiment d’unité.

Il y a davantage de monde aux services, ce que M. Wylie considère comme « symbolique d’une transformation mentale qui se fait sentir au sein des membres. Il est certain que l’ambiance est beaucoup plus décontractée, et, comme quelqu’un a dit un jour, “le formalisme n’a jamais guéri personne”. Je pense que le plus important, c’est que les gens se sentent aimés quand ils entrent. Et ce sens spirituel, c’est la clé du service. »

Berlin: sainteté dynamique et considération se rejoignent

« La Christian Science est si dynamique, déclare Jutta Osbrowski, Première Lectrice de Troisième Église du Christ, Scientiste, Berlin, que les services doivent aussi être dynamiques, sans s’éloigner du Manuel de l’Église

L’église de Mme Osbrowski voit dans les services une réunion d’amis. « Pour accueillir tous les arrivants le dimanche, je dis par exemple “Bonjour, nous vous souhaitons une heure remplie d’inspiration. Notre sujet aujourd’hui sera ‘Amour’, qui est synonyme de Dieu”. Quand on se réunit avec un groupe de gens, il est tout naturel de leur dire le plus tôt possible de quoi on va parler.»

Les sièges ont été légèrement déplacés, mais l’agencement « reste très classique. Il s'agit plutôt d’inclure tout le monde et de rendre les services aussi naturels et conviviaux que possible sans négliger les points métaphysiques profonds. Si vous vous sentez libre, je pense que votre auditoire se sentira libre aussi. Et cela ne veut pas dire que le service est moins empreint de sainteté parce que vous êtes plus naturel. Mais la sainteté ne vient pas du fait que tout le monde est silencieux, mais de ce que tout le monde sent davantage la réalité de la proximité de Dieu. »

Travaillant en équipe, les deux Lecteurs choisissent ensemble les cantiques, la sélection biblique et la bénédiction. C’est le Deuxième Lecteur qui lit la sélection biblique au début du service, les trois versets du chapitre 3 de la Première épître de Jean qui précédent la bénédiction et un cantique.

« Je sais la “Note explicative” par cœur et je la dis en regardant l’assistance. (C’est une introduction rédigée par Mary Baker Eddy, qui présente le pasteur et le sermon et qui est lue chaque dimanche avant la Leçon-sermon.) Elle commence par “Amis”, et quand vous regardez vraiment les gens en disant cela, vous les incluez beaucoup plus que lorsque vous la lisez sans regarder l’auditoire.

« Le service favorise-t-il la guérison ? Exprime-t-il Dieu dans Sa vitalité ? Tout va ensemble. Il s’agit de garder l’esprit sans l’ensevelir sous la forme. »

Saint Louis: la liberté et la diversité sont parfaitement acceptables

Susan Mack, praticienne de la Christian Science, explique que son mari et elle cherchaient « des moyens de mieux servir la pratique publique de la guérison par la Christian Science dans notre ville, et c’est alors qu’une idée nouvelle concernant l’expression de l’église a surgi.

« J’ai fait une liste de tout ce que le Manuel de l’Église exige des églises filiales. Puis j’ai dressé une autre liste de toutes les choses non requises que faisait notre filiale de façon traditionnelle. Et j’ai beaucoup réfléchi à la manière dont nous pourrions nous débarrasser des choses qui n’étaient plus utiles. »

Aujourd’hui, la société de la Christian Science de Saint Louis, Missouri, dont elle-même et son mari sont membres, se réunit dans les 900 m2 d’une ancienne agence immobilière. L’agencement est simple et les sièges arrangés de manière décontractée. « Nous avons décidé de ne pas acheter des chaises qui se ressembleraient toutes, de façon à ce que chacun puisse s’asseoir le plus confortablement possible: sur le canapé, dans un fauteuil ou sur une chaise », explique Mme Mack.

Les Lecteurs s’asseoient parmi les gens et posent leurs livres sur une petite table à côté d’eux ou sur leurs genoux. Tout le monde est invité à faire des annonces. Des flûtes à bec et des flûtes traversières accompagnent les cantiques. « Mary Baker Eddy demande dans le Manuel qu’on se serve d’un orgue ou d’un piano si possible. Pour nous, ce n’était pas faisable. J’ai prié... l’idée vint: “Ces deux instruments ne sont pas les seuls instruments sacrés.” Alors nous avons décidé d’utiliser pour le moment des flûtes à bec et des flûtes traversières. » Le chant du solo est accompagné à la guitare. Après le service, tout le monde est invité à rester pour un échange d’idées. Quelqu’un dira: « J’ai cherché dans un dictionnaire la définition de tel mot, et cela m‘a beaucoup apporté » ou bien « Le récit biblique m’a vraiment beaucoup aidé parce que... » Mme Mack précise que c’est un processus mental constant, qui exige sans cesse de réfléchir à ce qui est nécessaire et à ce qui ne l’est pas.

Brooklyn: détendez-vous, que ce soit confortable et convivial

« Les passants entrent directement chez nous », explique Diane Allison, la Première Lectrice, en décrivant les réunions du mercredi qui ont lieu à la salle de lecture de Première Église du Christ, Scientiste, Brooklyn, New York. « Il est vraiment essentiel que les gens se sentent à l’aise. C’est l’ambiance d’un salon, comme si on était chez un ami. » Ellemême est assise derrière une table ronde, et les chaises pour l’assistance sont placées en demi-cercle. « Cela permet aux nouveaux venus de revenir facilement à la salle de lecture. »

Mme Allison prépare une affichette qui indique les sujets du mercredi soir pour tout le mois et la pose dans la vitrine de la salle de lecture. Quelques exemples de sujets récents ? « Respirer dans l’Esprit: guérir de problèmes respiratoires » et « Les finances: trouver l’équilibre véritable ».

« Nous nous efforçons, dans nos prières et dans nos actes, d’être plus libres, de mieux communiquer notre désir de toucher le cœur des gens, de leur faire savoir qu’ils sont aimés, que nous sommes là pour eux, que ce sont des services qui guérissent et que tout le monde est invité à entrer. »

La nouvelle approche dans la manière de conduire les services inclut un remerciement chaleureux au soliste. Les annonces sont improvisées, même si la Première Lectrice se sert de notes.

Une Première Lectrice qui n’a pas peur d’improviser ? « Je le fais même si cela m’effraie parfois, parce que j’aime mon auditoire et que je veux leur parler comme si je parlais à des amis. Et quand on parle à un ami, on ne sait pas toujours à l’avance ce qu’on va dire. On laisse parler son cœur, et les cœurs écoutent. »

Ce qui est essentiel, déclare Mme Allison, c’est de voir chaque service comme nouveau et vivant, et cela veut dire « être conscient de ce qui se passe autour de soi, être prêt à répondre. Comment accueillir les nouveaux venus ? Comment véritablement chérir les nouveaux venus ?

« J’ai l’impression que tous les membres pensent que cette approche est la bonne. C’est l’organiste qui l’a le mieux décrite: “C'est formidable d’être dans une église vivante et non dans une église qui ressemble à un musée.” »

Le Congo: c’est comme une famille

« Il y a quelque temps, nos services étaient plus rigides », explique Mayal Tshiabuila de Cinquième Église du Christ Scientiste, à Kinshasa, en République démocratique du Congo. « Au moment où le service commençait, le Premier Lecteur se levait et disait simplement “Nous allons commencer en chantant le cantique...” A présent, nous tenons à accueillir les visiteurs en disant “Bonjour” ou “Bonsoir”. Une église, c’est comme une famille, et dans une famille il est normal de saleur les gens, d'accueillir chaleureusement les nouveaux venus. C'est un niveau de communication normal. Cela n'a rien de mystique. Il est naturel de sourire et d'être heureux quand on est à l'église.

« Pendant les réunions de témoignage, quand quelqu'un raconte une guérison impressionnante, les gens disent quelquefois “Alléluïa !” ou “Amen !” »

La Christian Science est radicale, révolutionnaire, c'est une manière totalement nouvelle de voir l'univers et de nous voir nous-mêmes. Dans l'esprit de cette approche révolutionnaire, Mary Baker Eddy instaura un pasteur unique: deux livres, la Bible et Science et Santé, afin qu'ils « continuent à prêcher pour cette Église et pour le monde » (voir Manuel de L'Église, art. XIV, sect. 1). Dans le monde entier, les gens redécouvrent le fait que la chaleur, les sourires, les rires, et même les applaudissements font partie de la vie de cette Église. Ils constatent que la joie, la spontanéité et la générosité s'accordent bien avec le respect, la sainteté et la guérison. Et ils découvrent que la souplesse qui existe dans le large cadre du Manuel de l'Église leur permet d'exprimer toutes ces qualités. Or c'est justement ce qu'exige la soif de spiritualité du XXIe siècle.

La musique et la participation des fidèles

« La musique, écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé, est le rythme de la tête et du cœur. » (p. 213) Développer ce rythme dans les églises du monde entier, où il existe autant de goûts que de lieux et de chanteurs, impliquait, une fois encore, d’expérimenter et d’innover.

Lors des premiers services religieux, les fidèles chantaient les cantiques, entraînés par un chœur. Le chœur de l'église de Boston comptait environ sept chanteurs, tous amateurs. Certains chantaient des solos. Le chœur fut supprimé en 1898, mais les services devaient toujours comporter un solo.

Dans une lettre écrite un an avant la suppression du chœur, Mary Baker Eddy s’exprime ainsi: « Depuis plusieurs mois, j’ai reçu, à mon sens, une directive Divine qui me donne la certitude que le chant des fidèles est le meilleur chant possible pour l’Église du Christ, Scientiste. Pourquoi ? Parce que cette partie du service, comme les autres, devrait venir de l’Esprit, non de la matière. En effet, le chant, s’il est harmonieux, est une émotion plus spirituelle que matérielle et doit, pour toucher mon cœur ou mon oreille, venir de natures ferventes.

Ce que nous ne trouvons pas toujours chez les chefs de chœurs. » L06622B, Mary Baker Eddy à Mary C. et Albert Metcalf, 8 août 1897, Collection Mary Baker Eddy.

Et qu’en est-il des instruments ? Le Manuel de l’Église stipule que « dans la mesure du possible, les services devraient être précédés et suivis de musique d’orgue ou de piano de caractère approprié » (Manuel de l’Église, p. 121). Dans les cas où ce n’est pas possible, il est entendu que les églises devront décider du meilleur moyen de fournir une musique « de caractère approprié » dans leur région du monde, monde en constante évolution.

Sept poèmes de Mary Baker Eddy finirent par être mis en musique sous forme de cantiques et de solos. Il est clair que la musique était essentielle dans le concept qu’elle avait du culte. Or le plus important n’était pas la quantité, mais la qualité, le pouvoir qu’a la musique d’élever la pensée spirituellement. A un moment donné, elle écrivit au Conseil des directeurs de la Christian Science: « ll serait bon que l’un de mes cantiques soit chanté et lu à peu près chaque dimanche. Cela spiritualiserait la pensée de votre auditoire, et c’est ce dont l’église a besoin, plus que de toute autre chose. » L00326, Mary Baker Eddy au Conseil des directeurs de la Christian Science, 3 mars 1903, Collection Mary Baker Eddy.

Petit lexique pour une forme de culte différente

Leçon-sermon: Comme son nom le laisse entendre, message utilisé à la fois pour l’étude individuelle pendant la semaine et pour le sermon du service dominical. La Leçon comprend six sections formées de passages tirés de la Bible et de Science et Santé. Chaque section porte sur un aspect différent du sujet de la semaine. Il y a vingt-six sujets choisis par Mary Baker Eddy qui reviennent deux fois par an. Les sujets vont de l’exploration de la nature divine (« Amour », « Entendement », etc.) à des sujets contemporains comme « L’Ame et le corps » et la question « L’univers, y compris l’homme, est-il produit par la force atomique ? » Les Leçons sont publiées dans le Livret trimestriel de la Christian Science.

Pasteur: Les Églises du Christ, Scientistes, sont des assemblées laïques de fidèles. La Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures sont leur pasteur. Faire appel à des livres plutôt qu’à des ministres du culte pour prêcher et conseiller, c’est s’écarter radicalement de la tradition, même encore de nos jours, un siècle après que Mary Baker Eddy eut pris cette décision. Pourtant, cette approche est bien adaptée à un monde de cultures et de langues différentes. Ce pasteur favorise le rapport direct du lecteur avec des textes inspirés, il est disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ne prend pas de vacances et donne des réponses claires lorsqu’un pasteur humain ne pourrait que donner une opinion. Le Manuel de l’Église ne précise pas quelle version de la Bible doit être utilisée pour les services.

Lecteur: Le Premier et le Second Lecteur sont élus par les membres de leur église filiale. (A L’Église Mère, ils sont nommés par le Conseil des directeurs de The First Church of Christ, Scientist.) Lors de la lecture de la Leçon-sermon, les deux Lecteurs alternent les passages de la Bible (lus par le Second Lecteur) et ceux de Science et Santé (lus par le Premier Lecteur). Dans certaines filiales les lecteurs sont élus par les membres pour un mandat de plusieurs années, dans d’autres les membres occupent ces postes à tour de rôle.

Réunion de témoignage: Réunion hebdomadaire ouverte au public qui se tient le mercredi soir. Le Premier Lecteur y lit des passages de la Bible et de Science et Santé qu’il a choisis dans le but de répondre aux besoins des habitants de la ville où se trouve l’église. Les passages peuvent être assez brefs. La principale portion de cette réunion est consacrée à des témoignages spontanés permettant aux gens d’exprimer leur gratitude pour une guérison ou pour une autre expérience qui les a fait progresser spirituellement.

Un sermon à ne pas manquer

En 1901, le Boston Transcript notait que « pendant les services des scientistes chrétiens... aucun sermon n’est prêché, aucune allocution n’est prononcée. Les Lecteurs occupent la place des prédicateurs, et la lecture des Écritures et de “Science et Santé” prend le temps qui, dans d’autres églises, serait alloué aux sermons. » Transcript, 10 juin 1901.

Ce n’est peut-être qu’une coïncidence, mais la même année, dans l’allocution qu’elle adressa à son Église, Mary Baker Eddy précisait: « Il est exact que j’ai institué pasteur de toutes les églises de la Science Chrétienne la Bible et “Science et Santé avec la Clef des Écritures”, mais cela n’empêche pas notre pasteur de prêcher ! A mon sens, le Sermon sur la montagne, lu chaque dimanche, sans commentaire, puis appliqué pendant toute la semaine, suffirait à la pratique chrétienne. La Parole de Dieu est un puissant prédicateur, et elle n’est pas trop spirituelle pour être applicable ni trop transcendantale pour être entendue et comprise. Quiconque dit qu’il n’y a pas de sermon sans une prédication personnelle oublie ce que les scientistes chrétiens n’oublient pas, savoir, que Dieu est une Personne, et qu’il devrait désirer entendre le sermon de son Dieu personnel ! » (Message de 1901, p. 11)

Un humble chrétien

Hermann Hering fut guéri par la Christian Science d’une maladie de longue durée, et à la fin des années 1890, il quitta son poste d’enseignant pour consacrer sa vie à la guérison par la prière. Plus tard il devint professeur de Christian Science. Hering était professeur d’ingénierie électrique à l’Université John Hopkins. Il disait de lui-même qu’il était « né et avait été élevé dans une imprimerie » de Philadelphie où il avait appris auprès de son frère les bases de la fabrication du livre.

Lorsque Mary Baker Eddy demanda au professeur Hering d’être le Premier Lecteur de L’Église Mère, celui-ci répondit qu’il n’était qu’un « enfant dans un grand mouvement ». Pourtant il était prêt à « tout confier à la Sagesse lnfinie », et fut donc Lecteur de 1902 à 1905. Plus tard, il fut Premier Lecteur de l’église de Concord, New Hampshire, ville où Mary Baker Eddy avait demeuré.

Pendant le temps que dura son mandat, M. Hering correspondit régulièrement avec Mary Baker Eddy. Il lui faisait fréquemment un rapport des services de la semaine, mentionnant certaines guérisons relatées lors des réunions de témoignage du mercredi (souvent par des gens qui avaient été guéris par un service), la visite de nouveaux venus qui habitaient dans des villes autour de Boston, et, à diverses occasions, il indiqua des fautes de typographie qu’il avait remarquées dans la dernière édition de Science et Santé. Il est évident, quand on lit les lettres que lui adressait Mary Baker Eddy, qu'elle avait trouvé en Hermann Hering une personne capable de lire la Bible et Science et Santé avec une intelligence chaleureuse enrichie par son humble christianisme.

La documentation de La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain, notamment les souvenirs de Hermann Hering et sa correspondance avec Mary Baker Eddy, ont permis de réaliser cet aperçu biographique.

Progression dans l’activité de l’église

1866 Mary Baker Eddy découvre la Christian Science.

1875 Elle publie son livre intitulé Science et Santé. Huit de ses élèves se regroupent pour tenir des services du dimanche ouverts au public et conduits par Mary Baker Eddy au Good Templar’s Hall, à Lynn.

1878 Mary Baker Eddy commence à prononcer des sermons à Boston, d’abord dans le quartier sud de la ville puis dans d’autres quartiers.

1879 Formation de l’Église du Christ (Scientiste).

1881 Fondation du Massachusetts Metaphysical College.

1883 Mary Baker Eddy change le titre de son livre pour Science et Santé avec la Clef des Écritures. Parution du Christian Science Journal.

1885 Organisation officielle d’une école du dimanche.

1888 Ouverture de la première salle de lecture de la Christian Science à Boston, Massachusetts. Le Journal du mois d’octobre publie pour la première fois l’horaire des services religieux de l’Église du Christ (Scientiste).

1889 Dans le Journal du mois d’août, Mary Baker Eddy annonce « l’Ordre des services », précurseur de l’ordre des services actuel.

1890 Parution du Livret trimestriel de la Christian Science.

1894 La Bible et Science et Santé deviennent le pasteur de l’Église à Boston. La lecture de la Bible et de Science et Santé remplace les sermons prononcés par une personne. En 1895, Mary Baker Eddy déclare la Bible et Science et Santé pasteur de toutes les Églises du Christ, Scientistes.

1895 Dédicace de l’Édifice original de L’Église Mère, dont la construction coûta 250 000 $ (l’équivalent de 5 millions en dollars d’aujourd’hui). Parution du Manuel de l’Église.

1896 A Londres, en Angleterre, premiers services permanents de la Christian Science ouverts au public.

1898 Mary Baker Eddy informe le Comité qui prépare les Leçons bibliques qu’il doit adopter vingt-six sujets qu’elle a sélectionnés pour ces Leçons. Ces sujets paraissent pour la première fois dans le Livret trimestriel de la Christian Science de juillet. Mary Baker Eddy déplace les réunions de témoignage du vendredi soir au mercredi soir.

A quoi reconnaît-on un service religieux dynamique et un bon Lecteur ?

Ce qui rend un service religieux vraiment dynamique, ce qui retient l’attention des gens et crée un climat propice à la guérison, c’est la fraîcheur d’esprit. On le ressent dans certaines églises, comme dans les églises baptistes de notre ville. Alors pourquoi ne le ressentirait-on pas dans les services de la Christian Science ?

Je crois qu’en grande partie, cela dépend de la spontanéité avec laquelle on s’exprime. La Bible a été écrite à partir de récits oraux, et elle est donc faite pour être lue à voix haute, avec de l’énergie, de l’enthousiasme, de la joie, en soulignant ce qu’elle révèle et ce qu’elle signifie. C’est la Parole vivante, et elle guérit. C’est la même chose pour Science et Santé.

Chaque fois que je lis ces deux livres, c’est une nouvelle expérience. « L’exposé scientifique de l’être » Ce paragraphe, à la page 468 de Science et Santé, affirme la spiritualité totale de l’existence et est lu à la fin de chaque service dominical conjointement avec le passage biblique de l Jean 3:1-3. est révolutionnaire, et il est constamment fluide. J’ai découvert que si j’en ressens la fraîcheur, la nouveauté et le pouvoir unique, alors je le lis ainsi, je le lis différemment chaque dimanche, et l’assistance entendra et sentira cette nouveauté.

Cet esprit est tellement plus important, à mon avis, que le souci de ne jamais trébucher sur un mot. C’est l’esprit et l’intelligence active qui rend un service vivant. C’est pour cela que les gens viennent. C’est ce qui les fait réfléchir. C’est ce qu’ils ressentent. C’est ce qui apporte la guérison.


A la découverte de la communauté mondiale de L’Église

Depuis l’Assemblée annuelle 2004, L’Église Mère propose des services en espagnol le dimanche et le mercredi à l’intention de l’importante population hispanique de Boston. Le nouveau Premier Lecteur, Lyle Young, d’Ottawa, au Canada, déclare que cela fait partie des nombreux moyens « permettant à chacun de découvrir la communauté mondiale de l’Église. L’Église n’a pas de limites géographiques ni de frontières. C’est un concept que Mary Baker Eddy définit ainsi: “La structure de la Vérité et de l’Amour” (voir Science et Santé, p. 583). Donc l’Église existe déjà. Nous n’avons pas à l’inventer, mais simplement à la découvrir, à ouvrir les yeux pour la voir. Et chacun, quelles que soient ses origines ou sa religion, en fait partie. Elle est universelle. Mais elle est aussi locale, et il y a de nombreuses façons extraordinaries de répondre efficacement aux différents besoins spécifiques des langues et des cultures d’une planète si diverse. »

San Juan Capistrano: La prière réunit les gens

Nous avons beaucoup réfléchi à la manière dont notre église pourrait mieux guérir. Et nous nous sommes rendu compte que la prière constitue le meilleur moyen. Alors au lieu de limiter notre prière à une minute, ce qui est la longueur traditionnelle, le Premier Lecteur invite les fidèles à s’unir en une prière silencieuse plus longue qui peut durer jusqu’à cinq minutes. Nous invitons les gens à déposer des sujets de prière dans un panier, à la fin du service, et nous prions dans ce sens lors du service suivant. Le Manuel de l’Église dit que la prière faite pendant les services est offerte à l’assistance, collectivement et exclusivement, et c’est ainsi que nous remplissons cette obligation. Et c’est aussi un moyen de faire tomber les murs, parce que la prière rassemble les gens et les incite à s’aider les uns les autres.



Ce que les gens disent des services religieux

J'avais abandonné la Christian Science il y a des années, pour différentes raisons. Je suivais ma propre quête spirituelle, parce que la spiritualité comptait beaucoup pour moi. J'allais devenir pasteur. Puis j'ai eu des difficultés familiales. J'avais très peur, et je me suis rendu compte que les églises que je fréquentais n'avaient pas de réponses pour moi. J'ai trouvé cette petite église [société de San Juan Capistrano], et j'ai été immédiatement accueillie à bras ouverts. Tout le monde était sympathique, ouvert, personne ne me jugeait, on m'acceptait là où j'en étais. Ma quête était soutenue par des rires, de la liberté, de la compréhension. J'avais l'impression d'appartenir à une famille. La peur et les difficultés ont disparu, pratiquement du jour au lendemain. J'ai trouvé la guérison.

Margo Bishop, San Clemente, (Californie), U.S.A.

Je vais à cette église depuis de nombreuses années, et il y a des choses que j'aime toujours beaucoup concernant les réunions du mercredi que nous avions dans l'église, mais les nouveaux services tenus à la salle de lecture s'addressent davantage aux gens, c'est donc le meilleur endroit pour les tenir à l'heure actuelle. Il y règne un sentiment d'unité qui me plaît.

Madelyn Willis, Première Église du Christ, Scientiste, Brooklyn, (New York), U.S.A.

L'église, c'est l'interaction entre les gens et l'Esprit, et c'est ce qu'on ressentait ce soir-là. Parmi les églises que j'ai fréquentées, les pasteurs avaient souvent des réunions de partage, mais l'échange ne durait que tant qu'il coïncidait avec ce que ces pasteurs avaient prévu. Ce soir, j'ai vraiment été surpris par le fait qu'il était donné à chaque personne le temps et l'espace pour être, c'est-à-dire faire part de ce qu'elle pensait, sur le moment, sans restrictions. Cela m'a beaucoup plu. Je me suis senti chez moi.

Don Percy, Belmont, (New Hampshire), U.S.A. commentant le premier service de la Christian Science auquel il ait assisté

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