Pendant six ans, j'ai souffert d'un problème douloureux à l'aine. Il revenait périodiquement, et chaque fois une grosseur apparaissait suivie par de vives douleurs qui rendaient pénible le simple fait de marcher ou de me tenir debout.
Je priais avec ferveur pour guérir le problème, de la façon dont je l'avais toujours fait: en me tournant vers Dieu. Or, au bout de quelques années de cette prière, il n'y avait toujours pas de progrès significatifs. La déception et la frustration ont pris le dessus. Puis, à mesure que le temps passait, je me suis retrouvé à accepter ce problème, de manière très insidieuse, et à apprendre à vivre avec.
Il me fallait prendre pour base de ma prière le fait que Dieu seul était mon origine.
Mais j'ai continué à prier pour moi-même, et ce faisant, le concept du « raisonnement déductif » m'est apparu comme quelque chose à explorer. Un raisonnement déductif implique de commencer par une vérité universelle et de raisonner en partant de cette grande vérité pour l'amener à sa conclusion logique.
Étant donné que je recherchais un traitement spirituel pour ce problème, il me fallait partir d'un principe spirituel. Jusque-là, j'avais commencé par me dire que j'étais un être matériel avec un problème matériel (une douleur à l'aine) qu'il fallait guérir. Et avec un tel concept de départ, je ne pouvais qu'aboutir à des conclusions matérielles. Je me suis rendu compte qu'il était illogique de commencer en me disant que j'avais une douleur à l'aine qu'il fallait guérir et de m'attendre ensuite à pouvoir conclure que j'étais totalement spirituel, et qu'il m'était done possible de m'appuyer sur les lois spirituelles pour guérir. Puisque la matière et l'Esprit sont des concepts qui s'excluent mutuellement, je ne pouvais pas commencer par définir mon identité comme matérielle et terminer par Dieu, qui est l'Esprit.
En renversant ce processus, j'ai donc vu que si je faisais de Dieu mon origine, je n'aboutirais jamais à un concept de moi-même qui me présenterait comme un mortel vulnérable, condamné à la souffrance et à l'immobilité. La seule conclusion à laquelle je pouvais parvenir en raisonnant à partir du fait que l'Esprit est mon origine, et que je suis son reflet, serait de me voir rempli d'une excellente santé et d'un bonheur spirituel donnés par Dieu.
En priant, il m'est venu à l'esprit une métaphore qui m'a beaucoup aidé à illustrer ces idées: J'ai imaginé deux lignes de métro qui ne se croisent jamais, à aucun moment. La première était une ligne courte qui s'appelait « Matière ». Ses arrêts comprenaient « limitation », « maladie » et « mortalité ». La deuxième ligne était infinie et son point de départ était l'« Esprit ». Sur cette ligne, on trouvait des stations comme « perfection spirituelle », « sérénité », « immortalité », « santé » et « joie ».
C'était comme si j'avais descendu, en traînant les pieds, les marches lugubres qui menaient à la station « Matière » pour acheter un ticket qui me permettrait d'aller à « perfection spirituelle ». Or chaque fois que je m'approchais du guichet, on me donnait la seule réponse possible: « D'ici, vous ne pouvez pas aller là-bas. » Il me fallait ressortir au grand air et monter dans le train qui était sur le bon quai, à la bonne station, « Esprit ». C'est-à-dire qu'il me fallait prendre pour base de ma prière le fait que Dieu seul était mon origine et qu'Il m'avait créé pour toujours à Son image parfaite. C'était le seul moyen d'atteindre la destination désirée: « guérison spirituelle ». Mon point de départ étant correct à présent, il m'était done possible, dans ma prière, de parvenir à la destination que je souhaitais, la prise de conscience, pleine et entière, de ma parfaite identité spirituelle d'enfant de Dieu.
Enthousiasmé par le simple pouvoir de ce concept, j'y ai réfléchi pendant des semaines. Et puis, tout naturellement, je me suis aperçu que la douleur à l'aine n'était pas revenue depuis des mois. J'ai su que j'étais guéri. Cela fait maintenant presque deux ans que le problème ne s'est plus manifesté.
Skaneateles (New York), U.S.A.
