UN DIRECTEUR D’ÉCOLE FRANCHIT LES BARRIÈRES RELIGIEUSES
Il ne parle pas l’urdu et il ne peut pas non plus suivre les prières quotidiennes, mais tout le mérite revient à lan Paterson pour avoir sauvé du chaos l’école musulmane King Abdul Aziz [à Sydney, en Australie]. M. Paterson, qui a dirigé pendant trente ans une prestigieuse école privée chrétienne, est depuis six mois le directeur de cet établissement religieux à un moment où les Australiens se méfient des écoles musulmanes et des musulmans qui vivent parmi eux.
« La communauté musulmane du pays, encore peu importante en comparaison de celle des États-Unis ou de la France, grandit progressivement, tout comme le désir de bâtir davantage de mosquées et d’écoles religieuses. Ces projets rencontrent la résistance des non musulmans qui n’oublient pas les attentats du 11 septembre 2001 de New York ni celui de Bali l’an dernier. “Il est certain que je joue le rôle d’un pont: un moyen de favoriser une meilleure compréhension des deux côtés de la barrière religieuse”, explique M. Paterson. [...]
« “Sur le plan culturel, je n’étais pas le bon choix, sur le plan religieux, non plus, mais c’était le bon moment et ils avaient de grandes difficultés”, déclare M. Paterson qui ajoute qu’il n’a rencontré que de la bonne volonté de la part des enseignants, des élèves et des parents depuis qu’il a été embauché. “Quand je suis arrivé, un membre du conseil a dit l’une des plus belles choses que j’aie entendue de ma vie: ‘M. Paterson vient de passer deux ans à Yeshiva, un établissement juif, et il s’est dit qu’il était temps d’aller voir leurs cousins’, explique M. Paterson. Ce qui montre combien la communauté musulmane est tolérante.” »
“He crosses religious lines”
[Il franchit les barrières religieuses]
The Christian Science Monitor
9 septembre 2003
LA MÉDECINE CORPS-ÂME
La couverture du Nouvel Observateur à la fin de l’été dernier portait ce titre: « La nouvelle médecine du corps et de l’âme », avec le sous-titre: « Vaincre l’anxiété, le stress, la dépression, sans Freud ni pilules ». A l’intérieur, le dossier de couverture décrivait différentes médecines alternatives, en citant notamment le best-seller récent du docteur David Servan-Schreiber, « Guérir ». Ce neuropsychiatre répondait également à une interview, intitulée « Pour une médecine intégrale », dans laquelle il lui était demandé entre autres si ces méthodes ne relèvent pas seulement de l'effet placebo. Sa réponse: « C'est vrai de toute médecine. L'effet placebo est au cœur de la relation médecin-malade... Quand on l'utilise sciemment, cela cesse d'être un effet placebo: les résultats deviennent fiables et reproductibles à volonté. » Parmi d'autres méthodes, le docteur Servan-Schreiber a conseillé par exemple à ses patients, plutôt que d'avoir recours à des psychotropes, de s'occuper d'un animal de compagnie, voire d'une belle plante. Des études scientifiques, précise Ursula Gauthier dans le premier article du dossier, ont confirmé l'efficacité de cette pratique. Ainsi, une étude de Harvard a montré que « les retraités qui prennent soin d'une plante ont une mortalité réduite de moitié par rapport aux autres pensionnaires des maisons de retraite ». Un autre neuroscientifique, Antonio Damasio, a montré l'importance des sentiments et indiqué que les états joyeux correspondent à des états d'équilibre de l'organisme, tandis qu'à l'inverse la tristesse affecte les fonctions. « Il faut donc rechercher la joie par décret de raison, même si cette quête semble chimérique... et se détacher des émotions négatives comme la peur, la colère, la jalousie, la tristesse. » Notant que les stoïques et les bouddhistes appliquaient déjà cela depuis fort longtemps dans la quête de la sérénité, Ursula Gauthier ajoute qu' « aujourd'hui, [rechercher la joie et se détacher des émotions négatives] apparaît comme le fondement même de notre santé ».
“La nouvelle médecine corps et âme”
Le Nouvel Observateur
semaine du 21 au 27 août 2003
LA PUISSANCE SANS LES ARMES
L'été dernier, El Nuevo Herald de Miami a rapporté l'enlèvement puis la libération rapide d'un missionnaire suisse ainsi que de son assistant colombien, un Indien. Ce missionnaire, Florent Arnold, qui vivait depuis trente ans parmi les Indiens de la province du Cauca où il « a construit des écoles et contribué à créer des entreprises de production communautaire », avait été enlevé depuis quelques jours par les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), lorsque 2000 Indiens, sans armes, les ont rejoints à plus de 4000 m d'altitude. Ils ont encerclé les 400 guérilleros armés et exigé la libération des deux otages, ce qu'ils ont obtenu, avant de retourner sur leurs terres. « Cette libération obtenue par une intervention de résistance pacifique, note Gonzálo Guillén dans l'article du Nuevo Herald, a soulevé un débat national sur les possibilités de répondre à la violence sans nécessairement recourir aux armes et sur l'efficacité des mouvements de solidarité humaine. »
“Colombie, La force de
la résistance pacifique”,
Courrier international, n° 668,
semaine du 21 -27 août 2003
